Star Wars 8, Captain Marvel : pitié, épargnez-nous les Mary Sue !

Ce qui aurait dû rester une mauvaise fanfiction revient pour vous jouer un mauvais tour. Pire, ça a muté et fusionné avec les SJW. Mesdames, Messieurs et courgettes non-binaires, la Mary Sue est de retour sur vos écrans.

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rose-star-wars-the-last-jed By: Jordan West - CC BY 2.0

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Star Wars 8, Captain Marvel : pitié, épargnez-nous les Mary Sue !

Publié le 12 mars 2019
- A +

Par Dern.

Mary Sue prend corps pour dénoncer le sexisme transphobe du blantriarcat #bingo

Qu’est ce qu’une Mary Sue ?

Avec la sortie l’an dernier de Star Wars 8 et celle plus récente de Captain Marvel, vous avez sûrement lu, au détour d’un clic sur les internets, un nom étrange et récurrent : Mary Sue.

À l’origine, il provient d’une fanfiction, c’est-à-dire une histoire écrite par des fans sur leur univers préféré. Ce genre d’exercice faisait florès dans les années 70, et le fandom le plus prisé était celui de Star Trek. Sur une fanfiction, l’auteur a mis en scène Mary Sue, plus jeune membre de Starfleet à 15 ans, dotée du QI d’Elon Musk, du physique de Natalie Dormer et d’un sens de la stratégie de combat à faire pâlir d’envie Marc-Aurèle. Bref, un personnage que tout le monde imaginaire de la fanfiction adore, et que le vrai monde déteste.

De cette aventure fut tirée un concept d’écriture : la Mary Sue, ou son équivalent masculin Gary Sue.

Cet archétype répond à des critères très précis, dont les traits les plus saillants sont :

  • Il est aimé de tous
  • Ceux qui ne l’aiment pas sont les méchants de l’histoire
  • Il a toujours raison
  • Il n’a aucune faille, aucune vulnérabilité
  • Il est meilleur que tout le monde en tout
  • Même ce qu’il rate se transforme en succès
  • Il possède le logiciel de valeurs occidentales progressistes, même lorsque c’est anachronique ou incohérent

Et surtout, cet archétype présente exactement tous les défauts d’écriture à éviter lors de la conception d’un personnage.

Souvent d’ailleurs, la Mary Sue ou le Gary Sue est une projection de l’auteur dans son monde imaginaire préféré,  mais une projection fantasmée : plus canon, plus intelligent, plus amusant…

Sur le plus grand site au monde de fanfiction, des pages entières sont dédiées au sujet. Il a été communément admis que baser ses fanfiction sur une Mary Sue est un péché d’écriture (on trouvera des fanfictions avec la mention “attention, personnage un peu Mary Sue” pour épargner la lecture à ceux qui disposent de leur jugement).

Un test a même été créé pour que les jeunes auteurs puissent éviter cette erreur d’écriture. En effet, cela donne des personnages peu crédibles auxquels il est impossible de s’attacher.

La cohérence d’univers

Normalement, une bonne histoire présente un protagoniste (dit le gentil), un antagoniste (dit le méchant) plus fort qui exploite les faiblesses du gentil, et une motivation qui pousse le protagoniste à l’action (une femme pour Pâris, une cause pour Luke, une rédemption pour Zuko…).

Dans le cas d’un Sue, la motivation est anecdotique, le but même pour l’auteur n’étant pas de raconter une histoire mais de faire évoluer son personnage chéri parfait avec l’univers choisi comme toile de fond, simple écrin pour le joyau qu’est le Sue. Pour cette raison très précise, vous ne trouverez des Sues que dans des licences déjà pré-existantes.

Le Sue est tout ce qu’est un personnage de l’univers, mais en mieux et de manière totalement pétée. Par exemple, dans Star Wars, ça serait une femme née sur une planète désertique COMME Luke MAIS EN PLUS qui n’aurait ni oncle ni tante, qui deviendrait amie avec Han Solo en 5 secondes MAIS EN PLUS  saurait mieux réparer son hyperdrive sans jamais avoir mis les pieds hors de sa planète MAIS EN PLUS saurait parler le Wookie, qui maitriserait la Force COMME Luke MAIS EN PLUS sans entraînement et mieux qu’un seigneur Sith surentraîné… Ça serait ridiculement irréaliste, n’est ce pas ?

Répare les disques durs à distance, éloigne les belles-mères, bénit les cartes bancaires
C’est là qu’on en vient à une notion clef : la cohérence. Les geeks sont très attachés à la cohérence de leurs univers préférés. Leur mépris pour les Sues vient principalement de cela : ces archétypes sont écrits de telle sorte que ce n’est pas eux qui évoluent dans un univers, c’est l’univers qui se plie à eux, sans effort, car tout leur est donné.

Le vrai héros part de son confort, de manière souvent traumatique, traverse des épreuves qui le confrontent à ses faiblesses, et doit triompher de lui-même pour vaincre son adversaire. Les Sues ne répondent à aucun de ces critères, et c’est pour cela qu’ils sont irrémédiablement pénibles.

Le néo-marxisme et l’écriture de personnage

Que cela reste dans une fanfiction peut provoquer un sourire amusé au mieux, au pire une migraine force 8.

Mais il semblerait que ce vilain péché d’écriture ait contaminé les plus gros studios de production culturelle. Alors, les gros studios ont-ils lu trop de fanfiction, ou pas assez ?

En réalité, un autre phénomène est venu se mettre sur la route des nouveaux réalisateurs de films : les politiques communautaires néo-marxistes. Il faut désormais, pour passer le comité officiel de censure médiatique, avoir des quotas de personnages appartenant à telle ou telle catégorie ethnique ou sexuelle, et surtout, les écrire sans aucune vulnérabilité. Le contraire donnerait au comité de la Pravda l’impression que vous pourriez penser que TOUS, femmes, noirs, blancs, laossiens, bouddhistes, jupitériens, posséderaient la même faiblesse que le personnage à l’écran supposé les représenter.

Des critères de jugements complètement impartiaux et élevés

Les politiques néo-marxistes impliquent que vous endossiez la responsabilité de tout ce que les gens possédant les mêmes critères ethniques ou sexuels que vous revendiquent (on l’a vu lors de l’affaire #NotAllMen). Alors montrer une vulnérabilité de personnages appartenant à telle ou telle catégorie supposément opprimée, impossible.

En mode God-like

Le personnage de Rey dans Star Wars a été conçu volontairement comme un modèle féminin parfait, “conçu sans faiblesse” telle une Notre Dame du Féminisme. Mais ça ne fonctionne pas du tout, au contraire. Cela donne la fausse impression, à celles qui se laisseraient berner par cet ersatz de personnage, que les femmes obtiennent tout sans aucun effort (même Anakin, plus puissant Jedi de la République, a dû s’entraîner des années avant de combattre un Seigneur Sith, et il y a laissé un bras. Rey a remporté son premier combat contre un maître Jedi…). Personne ne veut savoir ce que fait un personnage parfait : on souhaite découvrir ses échecs et son évolution, sa force d’âme et sa résilience dans l’adversité, on veut le voir apprivoiser ses faiblesses et en faire une force, comme pour le reboot de Tomb Raider qui dépeint une Lara fragile, bousculée, qui affronte le réel et devient peu à peu l’aventurière haute en couleur qu’on connaît.

Ils viennent de me mégenrer, mais je fais face

Les SJW et néo-marxistes en général rejettent en bloc cette substance de l’aventure, ce goût de l’effort. Tout doit leur être livré, l’univers doit se plier à leurs lois de la même manière que pour une Sue, mais dans la réalité.

Ce titre est même revendiqué par un site se voulant geek. Attention, ça pique les yeux, c’est à vos risques et périls.

Par la promotion de ces personnages irréalistes auxquels tout est donné, beaucoup de SJW mal dans leur peau ont pris la confiance et cru que le monde allait leur obéir comme il semble obéir à ces nouveaux “héros”.

La réalité ne satisfait pas mes caprices ? Alors je ne me changerai pas, je blâme la réalité et tous ceux qui ne me portent pas aux nues sont les antagonistes de cette fanfiction de Moi qu’est ma vie. Dans une certaine mesure, on pourrait dire que ces archétypes, qui ne poussent même plus à l’excellence ni à l’effort, sont nocifs pour des jeunes influençables et déboussolés dans un monde en pleine mutation. Ils s’attendent à ce que le monde tombe en pâmoison devant le moindre de leur mot, puisqu’ils sont eux-mêmes les héros parfaits et non perfectibles de leur propre histoire.

Brave and stunning. Pour absolument rien.

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  • Je ne sais pas quoi penser de cet article, mes super-héros sont parfaits et le capitaine Marvel plus que parfaite….vivement la suite et enfin connaître sa krytonite ..si il y a une suite..,une histoire d’amour avec son poisson chat …plus probablement son enfance….quoique le scénario ne permet plus grand chose , z’ont merdé les scénaristes !

    • Captain Marvel n’est qu’une féministe gay qui hait les hommes blancs. Donc une raciste!

      • M’en fout, je suis insensible aux campagnes promotionnelles même tordues ..d’ailleurs j’ai vu son film justement a cause de tout cela sinon je me serais abstenu de me taper une mauvaise qualité vidéo et son ..quoique….je ne rate aucun film de super héros ou s/f..,même les nanars..souvent les meilleurs !

        • Le meilleur, ‘Hercule à New York’ !
          Il date un peu, je vous l’accorde, mais quel nanar magistral !
          Il dépasse même ‘la femme de 50 pieds’…

      • J’ai comme un doute , capitaine Marvel c’est le nom de l’extraterrestre ayant donné’les super pouvoir a l’héroïne , non ?

  • Excellent article, merci.

  • Ivanhoé, Robin des bois, D’artagnan etc…ceux qui lisaient ces récits devaient ^tre geek

  • très bon article, merci.

  • J’ai toujours pensé que Tintin était trop parfait : il parle toutes les langues, tabasse les types 2 fois plus grands et lourds que lui, pilote les avions les bateaux les fusées sans apprendre, il est gentil, jamais fatigué, ne bois pas, ne fume pas, ne b… pas.

    Bref il est chiant. Mais on l’aime quand même.

    • Mais on l’aime d’autant plus qu’il est entouré d’amis tous plus déjantés les uns que les autres.

      • C’est une recette qu’on retrouve un peu partout : le héros est parfait, donc chiant, alors il faut lui adjoindre

        • alors il faut lui adjoindre des faire valoir et des comiques.

          Certains auteurs se sont même auto-parodiés sur ce sujet. (Je me souviens par exemple d’une double page sur Buck Danny ou les personnages se révoltent contre leur créateur).

    • Ou on l’aime pas aussi… Je n’ai jamais trop apprécié Tintin, mais j’imagine que la grande partie de l’intérêt que lui porte ses lecteurs se trouve dans ses voyages et le caractère exotique de ses aventures… Tintin est quasiment un spectateur neutre de l’action qui se déroule autour de lui.

      • Neutre ? Sauf quand il aide Alcazar à renverser Tapioca. Il aurait bien du y retourner cependant, il vient de manquer le carnaval et il ne pourra plus se déguiser en picaros.

    • @ alan
      Mais c’était bien l’époque qui voulait ça « pour les enfants » !?! (Hergé est mort, il y a 36 ans!)
      Et puis c’était un « héros », évidemment!
      En plus, il n’existe pas et n’a jamais vécu « en vrai »! C’est bien un personnage de B.D. qui a connu un succès fou au point d’être connu encore sur Contrepoints en 2019; bon! Il n’était pas Français car apatride!
      Par contre, il a révélé Hergé (R-G: Remi Georges son créateur en 1929, il y a 90 ans!).
      Et si vous ne l’aimez pas, n’en dégoûtez pas les autres pour autant!
      Alors oui, il est parfait: c’est Tintin, pas Charlie Hebdo!

      • Hergé, c’est l’inventeur de la « ligne claire »
        cfr: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_claire

        • Merci pour le lien.

          C’est ce que je voulais exprimer ci-dessous par dessin simple et minimum de cases : la clarté du dessin et la maîtrise du scénario. J’adore par exemple les scènes digressives de rêve en 3 cases des personnages.

      • Ne vous y trompez pas : je considère Hergé comme un génie au sens artistique pour sa maîtrise du support : raconter des histoires avec un dessin relativement simple et un minimum de cases.

        Et comme dit nevez, ce n’est pas Tintin qui est intéressant, mais Tintin + Milou + Dupon.t.d + Tchang + Oliveira + Castafiore + Alcazar + Haddock + Tournesol + etc …

        Mais pour moi qui ai passé l’age des romans d’aventure, les personnages ne sont pas seulement « déjantés », mais aussi politiquement incorrects : les policiers sont stupides, la cantatrice chante trop fort et est snob, le dictateur est sympa, le capitaine est un poivrot, le savant est fou … Tintin ne serait plus acceptable pour les moralistes actuels.

  • 124 ans après la découverte du cinéma, nous en sommes arrivés à cet ahurissant niveau de bêtise.
    Effrayant, mais lucratif pour les compagnies avides de parts de cerveaux (?) disponibles.
    Les responsables (au premier chef) sont les parents ne favorisant pas le développement de l’esprit critique chez leurs mômes.

    • Les parents n’en peuvent, ce sont les profs qui en sont responsables!

      • Un peu les deux, non? Je veux dire, nous ne pouvons quand même pas nous défausser de nos responsabilités sous prétexte d’Ednat?

      • @ Virgile
        Non, pas du tout: un instit’ ou un prof’ est quelqu’un qui, le plus souvent, n’a jamais quitté l’école et ne connaît donc pas la vie réelle! Les parents ont donc tort de ne compter que sur eux pour éduquer leurs enfants! Et si l’E.N. périclite, vos enfants resteront ignares?

    • Dur dur de tout reporter sur les parents, l’école aussi à ses responsabilités (certains diraient même que ce sont les profs les responsables, ce qui serait surprenant alors qu’on dénonce tous les jours le manque de moyen des profs, les classes surchargés, leur incapacité à transmettre les valeurs de la République et l’orthographe. Mais il faudrait faire preuve d’énormément de mauvaise foi pour le dire).
      Donc parents + profs + médias/réseaux sociaux + cet espace entre les lieux, ces moments ou ces gens qui ne font pas parties des 3 autres. Les jeunes qui voient en rue des gens se comporter mal, ou entendre du coin de l’oreille des complotistes communistes. Il y a plusieurs causes. Mais déjà réfléchir en terme de cause, c’est penser à des solutions, à un interventionnisme. Et ça…

  • « Le » captain Marvel 🙂

  • Merci pour cet article.

    Vous avez totalement raison lorsque vous dites que l’intérêt d’un protagoniste réussissant tout, sans entraînement, sans « souffrances », n’intéresse pas. Dans ce cadre là, au mieux vous faites une film/livre de parodie et c’est amusant et si vous le faite de manière sérieuse… c’est juste mauvais.

    Personnellement, j’adorais lire étant gamin (et j’aime encore), lire des livres d’héroic fantasy justement pour ce côté évolution du héros. Il suffit de prendre de grands auteurs comme Tolkien ou Robin Hobb pour comprendre l’intérêt de faire évoluer son héro, d’avoir une cohérence ensemble.

    • c’est surtout que le spectateur veut s’identifier au personnage et se dire « c’est possible,ça pourrait être moi » plus on s’éloigne de ça et plus le film devient lassant et sans intérêt.

      • Non je ne crois pas. Dr Manhattan dans Watchmen est un personnage très intéressant, et pourtant il est quasiment omnipotent. Le « ça pourrait être moi » est franchement secondaire, simplement la « puissance » est démontrée par l’enjeu et la problématique, Watchmen ne s’occupe de monstration que pour en faire une démonstration… la monstration n’a pas d’intérêt. Et on touche d’ailleurs là aux problèmes de la fiction française qui n’a pas réussi à sortir des années 60-70, une période de déconstruction des outils symboliques qui aurait dû permettre la production de nouveaux outils… qui l’a fait d’ailleurs, les américains ont parfaitement suivi ce qui se faisait en France pour en déduire de nouvelles formes.
        Dans une série française sur l’hôpital, par exemple, il y a un grand travail de réalisme pour servir l’auto-identification… ça ne sert pas à grand chose, parce que finalement il suffit d’aller à l’hôpital pour connaître cette expérience de se sentir soit à l’hôpital. Dans Dr House l’hôpital n’est qu’un dispositif ; dispositif, trame, propos, affects… toutes ces dimensions s’alimentent les unes les autres parce qu’elles ne se confondent pas. En France tout est confondu, et il n’y a production de quasiment rien.

        • Dr Manhattan n’est pas le héro de watchmen de l’histoire, le héro c’est Rorschach, un être humain « quasiment » normal, brisé mais qui au final ira jusqu’au bout au nom de la justice. d’ailleurs Dr Manhattan n’est plus un être humain il est impossible de s’identifier à lui. Dr Manhattan est plus un outil scénaristique et il n’est pas omnipotent c’est d’ailleurs une des base du scénario.

          • On parlait de personnage en général à la base.
            Alors en effet, peut-être que ça aurait été difficile de faire du Dr Manhattan le héros, mais impossible, je ne crois pas. Par exemple Man of Steel est un film réussi avec un héros absolument positif, mais ça fonctionne. Pour en faire le début d’une franchise il aurait fallu que DC approfondisse la question de la divinité et celle de savoir si oui ou non les hommes mériteraient d’être sauvés (je ne dis pas que c’est la question que je me pose moi-même, je dis que c’est l’enjeu qui aurait pu en ressortir). Superman en Apollon, Wonder Woman en Athéna (et donc l’affrontement contre Arès aurait pu être intéressant, sans le côté « amour » qui sort de nulle part et qui se traduit d’ailleurs pas du tout par une démonstration de force de l’amour, ce que Journey to the West a démontré être possible), Batman en Hadès, Flash en Hermès… etc. etc. représente un puits sans fond d’histoires et d’enjeux interminables, avec de grandes possibilités esthétiques, encore fallait-il assumer les ambitions. A partir de là l’auto-identification importe peu, ce qui compte sans doute c’est de reconnaître la concurrence des moteurs que représentent les archétypes.

            Par contre dans Watchmen, Rorschach me semble être secondaire lui aussi, le héros me semble être clairement le Hibou. Et il me semble que le rebondissement du scénario n’est pas que Dr Manhattan n’est pas omnipotent, mais plutôt que l’omnipotence n’efface pas la question de l’arbitrage des ambitions… ce n’est pas tourné en ridicule comme dans X-Men III où le Phoenix se retrouve avoir une libido sans objet, mais on a bien l’idée d’une puissance sans prise sur les événements. C’est d’ailleurs l’hypothèse d’Ozymandias pour expliquer l’aveuglement de Dr Manhattan il me semble : il ne prétend pas être plus intelligent que lui d’un ordre de grandeur, mais il avait un plan, quand Dr Manhattan n’en avait pas. C’est ce qui manque aux Jedi dans Star Wars, notamment la préquelle, où on se retrouve quasiment à soutenir Palpatine qui, au moins, fait quelque chose. C’est aussi ce qui pose problème avec les Avengers qui n’ont rien à opposer politiquement à l’idéologie débile de Thanos. Pour en revenir à Marvel, la volonté de surtout être le plus neutre possible politiquement va poser problème à un moment, on commence à s’ennuyer ferme. Il aurait fallu par exemple que Killmonger garde le pouvoir suffisamment longtemps au Wakanda pour voir ce qu’il allait faire en interne et surtout comment il voudrait s’investir depuis le Wakanda dans les questions raciales états-uniennes… évidemment ça aurait été difficile à avaler pour le public américain, mais ça aurait fait un bon film, et il se serait agi à nouveau de montrer que la puissance c’est bien joli, mais qu’il y a tout de même des contingences (la logique notamment, j’aurais bien aimé qu’on voit que Killmonger n’a aucun consistance politiquement, et en plus ça aurait montré la difficulté de réforme pour le héros).

            • Oui le Hibou est aussi le héro de watchmen mais c’est un héro plus terre à terre qui n’est pas « héroïque » dans sa démarche, c’est « juste » un bon gars un peu perdu et qui au final préfère sauver sa peau et vivre son histoire d’amour plutôt que de se battre pour la vérité et la justice. Je trouve Rorsach plus « inspirant » c’est le héro qui donne tout qui, ne renonce pas alors qu’a la base il n’a rien pour lui, seul sa volonté et sa persévérance le font se démarquer des autres.
              Quand au Wakanda c’est une plaisanterie, il y a abolument aucune chance pour qu’un pays développé comme celui ci accepte qu’un inconnue puisse prendre le pouvoir simplement parce qu’il à battu le chef et qu’il puisse faire tout ce qui lui chante comme un vulgaire dictateur.

  • Je découvre le concept; Mais en soi, c’est juste le fait de personnes qui souffrent d’un complexe d’infériorité dont les besoins de sentiment puissance n’existent que dans leurs fantasme.
    C’est un peu comme le Wakanda…

    • Soyons précis sur ce qui cloche au sujet du Wakanda : il est tout à fait possible qu’un pays africain devienne ultra prospère et innovant, cependant il est absoluemment impossible que cela se produise si ce pays refuse de commercer avec le reste du monde et qu’il possède un système politique semi-dictatorial (où on prend le pouvoir par la violence plutot que par les débats argumentés.)

      • Vous avez raison pour le commerce par contre la chine est bien une dictature don cela invalide la deuxième partie de votre propos.

  • c’est vrai que le reboot de tomb raider est pas mal, bien meilleur que les deux comiques avec angelina jolie ..

  • Je n’ai pas vu Captain Marvel, je suis tout de même méfiant quant à la coordination de tous ces articles alors qu’en effet le problème des Gary Sue commence à devenir vraiment très gonflant depuis un moment déjà dans le MCU. On peut remarquer que Netflix a réussi un score de 4/5 héros réussis, seul Iron Fist tombe dans le piège du Gary Sue.
    Là où l’article me semble incomplet c’est sur Star Wars, en ne proposant pas de comparatif plus fin entre l’épisode 7 et l’épisode 8 qui, tous les deux disposant d’une Mary Sue, produisent un résultat différent. Si je peux comprendre que l’épisode 7 ait énervé une partie des spectateurs en reprenant trop des éléments précédents (je pense qu’il fallait pourtant bien repartir du bon pied après une prélogie avec des enjeux mal traités), le réalisateur de l’épisode 8 a montré une incompréhension de l’idée de subversion des attentes et une incompréhension des sujets à dimension politique.
    On peut du coup se poser la question : sont-ce les sujets abordés qui posent problèmes, ou est-ce plutôt la croyance des maisons de production en une possibilité de les faire porter correctement par des réalisateurs qui pourraient bien ne pas y adhérer ? Faut-il s’étonner de voir des produits standardisés à la sortie de processus de production standardisés ? Et si la production Netflix ne casse pas forcément des briquettes, elle me semble pourtant tenter l’équilibre entre création originale et reproduction du même, ne serait-ce pas un modèle à suivre ?

  • Citer Musk comme référence me fait déjà vomir… mauvais début (avis perso).
    Mais c’est aussi pour cela que je n’aime pas Superman ni Tintin : ils sont trop lisses !
    Le personnage de Rey dans SW est très bien ! Elle a un côté messianique très prononcé, elle souffre dans son apprentissage, elle doute beaucoup aussi ! Et elle n’existe que comme contraire à Kylo Ren.
    Et magie du libertarisme : le néo-marxisme est coupable ! Bon je me demande vraiment ce qu’il vient faire d’en l’histoire. C’est peut-être une obligation dans les articles de Contrepoints « votre article sur Marvel, très bien, mais faut rajouter un truc anti-coco ou anti-marxiste hein. C’est notre marque de fabrique. Sinon les lecteurs, ils vont aller voir ailleurs ». Tsss. On dirait presque une injonction de producteur de cinéma à un réalisateur pour intégrer un personnage noir dans un film.

    • mouais déjà les starwars depuis les épisodes 1,2 et 3 ça devenait n’importe quoi mais les suites c’est vraiment faire honte aux originaux..Rey reste une resucée de luke quoiqu’on en dise.

    • Le personnage de Rey est, malheureusement, aussi lisse qu’un pneu usé. Ceci est plus voyant dans « Le Réveil de la Force » que dans « Les Derniers Jedi »; mais comme vous l’indiquez, Rey n’existe que comme contraire à l’antagoniste, ce qui est un renversement total de la définition de ce concept.
      Quand à votre dernier paragraphe, je me permets de vous faire remarquer que, de la même manière à ce que vous ne devriez pas vous attendre à des articles célébrant le libéralisme et le capitalisme dans l’Humanité, vous ne devriez pas vous attendre à trouver dans ces pages des lettres d’amour au marxisme et au chavisme.
      Comme l’ultra-libéralisme sauvage de la gauche, le néo-marxisme est un terme-valise qui a parfois bon dos, comme ici, et l’on est en droit de ne pas être d’accord avec tout ou partie de l’article. Cependant, généraliser tel que vous le faîtes est commettre la même erreur que vous imputez à l’auteur de l’article.

      • Le Réveil de la Force est très mal écrit. On peut enlever les rôles féminins qui ne servent à rien, les « messages antispécistes » balourds et l’arc sur la planète casino, les scénettes pseudo ironiques qui détournent des scènes de la trilogie d’origine… le film est mal écrit, ça n’a rien à voir avec un programme féministe néo-marxiste. Le seul intérêt de cet épisode ce sont des scènes graphiquement très belles. A côté de ça on a presque l’impression qu’il s’agit d’une entreprise de sabotage, que les ratages sont volontaires.

        • c’est le souci de nombreux films actuellement ,tout est basé sur le visuel au détriment du scénario ..un peu de sexe pour cacher le vide de l’intérêt et le tour est joué, recemment j’ai vu ce que ça donnait avec le fade blade runner 2049.

          • Dans Rogue One : aller déverrouiller la porte X avec le bouton Z derrière les méchants etc. J’ai l’impression qu’ils l’ont tourné en pensant déjà aux missions du futur jeu vidéo, au niveau découpage du film etc.
            C’est dans celui-là aussi où j’ai trouvé une scène tirée par les cheveux : une « barge à sustentation » tirée par des animaux, et convoyées par des engins de combat absolument pas adaptés à la ville. Les scénaristes n’avaient pas envie d’aller chercher très loin un endroit pour une embuscade…
            Enfin bref.. SW reste grandiose, mais… attention aux bons sentiments dégoulinants. Tant qu’on reste loin des monstruosités de SW 1 et 2 de 1999-2005. Ils ont extrêmement mal vieillis. Ils sont incroyablement fades et artificiels.

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