Pour le pouvoir d’achat, faisons confiance à l’innovation plutôt qu’à l’État

En matière de pouvoir d’achat, le dynamisme économique est une solution efficace. Le rôle de l’État n’est pas là.

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Pour le pouvoir d’achat, faisons confiance à l’innovation plutôt qu’à l’État

Publié le 1 décembre 2018
- A +

Par Erwan Le Noan.
Un article de Trop Libre

Depuis quelques jours, des Gilets jaunes occupent l’attention médiatique et, telles des micro-insurrections, bloquent l’espace public, alors qu’une partie de l’élite médusée semble découvrir l’exaspération qui gangrène le pays.

Au cœur de leurs revendications confuses : le pouvoir d’achat. Plus de 6 Français sur 10 considèrent que ce devrait être la priorité du gouvernement (Ifop/JDD). Comme d’autres avant lui, celui-ci se retrouve pris au piège de l’attente suscitée par une campagne enthousiaste, reflétant la conviction incroyable selon laquelle la puissance publique et le « volontarisme politique » pourraient augmenter les salaires dans une impulsion magique.

Pour y répondre, le gouvernement aurait pu réformer les finances publiques qui écrasent les Français d’impôts et de dépenses improductives – mais en la matière, il est aussi timide que ses prédécesseurs. À défaut, il peut poser les bases d’une croissance durable du pouvoir d’achat en promouvant la concurrence, qui redistribue les rentes (souvent créées par l’État), et l’innovation, qui ouvre le chemin d’une amélioration constante des conditions de vie.

L’enrichissement par l’économie digitale

L’économie digitale en est la preuve : cette transformation nous enrichit, comme viennent de le montrer des travaux présentés lors d’une conférence au FMI, Measuring Economic Welfare in the Digital Age : What and How ?

Une première étude a évalué l’apport de Facebook à la croissance américaine. Les résultats sont impressionnants : le réseau social aurait ajouté « près de 0,5 point de pourcentage à la croissance du PIB par an (et donc de la productivité) aux États-Unis » ! Une autre a mesuré les gains du e-commerce : en 2017, il aura permis aux consommateurs américains de bénéficier de « l’équivalent d’une augmentation permanente de 1 % de la consommation, soit plus de 1 000 dollars par ménage » !

En matière de pouvoir d’achat, le dynamisme économique est une solution efficace. Le rôle de l’État n’est pas là.

La question des Gilets jaunes est là, dans la répartition des gains économiques. Elle actualise l’analyse de Tocqueville : à mesure que la richesse progresse, les inégalités deviennent plus insupportables. C’est un sujet politique majeur.

Si le e-commerce enrichit, ses gains ne sont pas répartis uniformément : ceux qui vivent dans les zones densément peuplées en ont davantage profité ; et ceux dont les revenus dépassent 50 000 dollars par an ont gagné deux fois plus que ceux sous ce seuil. Ce constat rejoint le sujet d’un troisième papier présenté à Washington : entre 1980 et 2016, les revenus des 1 % les plus fortunés auraient crû de 76 %, contre 26 % pour les 50 % les moins favorisés.

Une autre voie est possible

Une réponse autoritaire, qui prétend maîtriser le risque, consiste à promouvoir la redistribution étatique, comme la France l’a fait depuis plus de trente ans au prix d’une économie souffreteuse : égaux dans la stagnation plutôt qu’inégaux dans la croissance. Une autre voie, libérale, mise sur la mobilité. Un travail de recherche a ainsi récemment montré que les riches Américains sont des entrepreneurs, non des rentiers (Capitalists in the twenty-first century). Cette voie est faite d’aléas, elle inquiète. Mais elle permet à chacun de s’accomplir pleinement. La France a plus à gagner dans une stratégie de l’offre offensive, mobile et créatrice, que dans une politique de gestion de la pénurie par redistribution.​

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  • L’innovation peut-elle créer du pouvoir d’achat ? S’il y a création de valeurs et de richesses, bien sûr… à condition que l’Etat ne ponctionne pas de manière déraisonnable cette richesse nouvellement créée. On en revient donc au même point, si l’Etat ne créé pas de pouvoir d’achat, il a le funeste pouvoir, dont il use et abuse, d’en détruire par une fiscalité débridée.
    L’innovation, bien sûr, la productivité, bien entendu, la technologie, hourra, … mais tout cela est vain si la fiscalité est confiscatoire.

    • Et ceci d’autant plus qu’une étude de l’OCDE sur les augmentations salariales en europe (parue en 2015, si je me rappelle bien) a montré que si la france était dans la bonne moyenne, seulement, ces augmentations ont été presque intégralement phagocytées par… l’augmentation des charges sociales (en clair dans le texte, pour que les poncktionnaires puissent continuer à péter dans la soie, on ponctionne l’homme de la rue hors des limites acceptables.)

      Multipliez cela par une bonne vingtaine d’années, touillez bien avec les mensonges de l’insee sur des indices de prix aussi tripotés que les « chiffres » du giec, laissez décanter 3-4 ans et vous obtiendrez… des gilets jaunes qui ne sont pas prêts de quitter la rue.

  • Plutôt que de « pouvoir d’achat » , pourrions nous évoquer la « capacité a générer des revenus » par creation de plus values..?

    Il me semble avoir observé que certaines catégories de « travailleurs » en France , n’ont pas de probleme pour générer des revenus a partir de positions qui n’ont rien a voir avec la creation de richesses,mais avec les services monopolistique de l’etat..

    Ainsi la grande fracture sociale de la France n’est pas comme on pourrait le croire celle entre riche et pauvres, mais bien entre ceux qui ont un emploi garanti a vie , et les autres..
    et il ne s’agit pas ici que des fonctionnaires, banques , grandes sociétés du Cac, sociétés internationales etc friandes de conventions collectives.., versus PME , commerce, agriculture, en déshérence etc..
    Bref ,une société basée sur la pérennité des revenus , lui donnant accès a tout , en fonction bien sur de ses revenus ..et un lumpen prolétariat qui vit d’expédients dans une précarité institutionnalisée dont il est difficile, voire impossible de sortir ..

    C’est çà le phénomène des gilets jaunes , rien d’autre.
    Plus de pouvoir d’achat ne correspond a rien , c’est plus de pouvoir entreprendre librement qu’il faut promouvoir.. et çà çà passe par la destruction de citadelles bâties sur le marxisme né de la défaite de 1945..
    et une remise en cause de TOUS les statuts

    • Bof… La sécurité désirée de l’emploi est surtout vue comme une compensation pour la perte de l’espérance de pouvoir aspirer à un autre plus rémunérateur. C’est un peu « de toute façon, quoi que je fasse, les gains de pouvoir d’achat ne ruisselleront jamais jusqu’à moi ». Il n’y a de confiance ni dans ceux qui créent ces gains, ni dans l’état, pour changer cet état de fait. Si vous faites disparaître la compensation de la sécurité de l’emploi, vous ne résolvez rien, parce que ça n’augmente pas ce que l’on peut espérer recevoir. Si vous faites disparaître les riches, vous résolvez le problème : l’espérance qui est interdite aux modestes est de toute façon interdite à tous. Mais ça n’est pas satisfaisant, nous le savons. A mon avis, il faut trouver une autre méthode que le système prélèvement fiscal sur les créateurs de richesses – aides d’état pour faire ruisseler les gains. La première chose est d’exonérer les donations et gratifications de toute fiscalité, pourvu qu’elles soient bien volontaires bien sûr. Le serveur qui peut espérer un pourboire royal a beaucoup plus d’estime pour le milliardaire qu’il sert, que ne ferait-il déjà pas pour une simple photo dédicacée si c’est un footballeur connu… Il y a sûrement d’autres idées, mais je n’en vois malheureusement aucune proposée dans les débats, tout est aujourd’hui pour empêcher de s’enrichir plutôt que pour faire ruisseler l’enrichissement.

      • je ne suis pas d’accord ..la preuve?
        Nous savons que les fonctionnaires ne sont pas dans l’adhésion totale de leur condition.
        mais démissionnent ils? non
        Tout est dit.
        on ne pourra s’enrichir que quand l’etat aura réduit son périmètre
        au régalien et libéré tout le reste..
        Il faut que le travail paye certes mais pas que la moitié de ce qu’il génère parte dans le puits sans fond d’un budget abscons

  • L’innovation en France ,entrer dans des niches fiscales et faire un lobbying intensif auprès de politiques corrompus.
    La plus étonnante est a dernière trouvaille pour écouler des préservatifs sans se préoccuper du coût , une taxe fera l’affaire.en France l’innovation consiste à trouver une justification pour vendre une taxe….a ce niveau on ne peut plus parler d’innovation mais de continuité historique , de culture. Qu’un baron est un soucis d’argent et hop , une loi , une taxe.
    Le numérique , une source infini de plaisir pour nos decouvreur du mulot ,combien de taxes et de loi va t on pouvoir inventer ?
    Le numérique facilite les affaires et donc crée de la richesse partout dans le monde c’est l’unique innovation depuis des années mais cette innovation ,basée sur la liberté résistera t elle aux Etats ? La France n’est pas seule ,l’Europe va dans sa direction et copie le maître.
    Devise de la France : vous serez libres et égaux si et seulement si vous fraterniser avec le pouvoir en place..si vous le servez.

  • Aux USA on parle anglais du Nord au Sud et d’est en Ouest et on paye en $ dans tous les Etats. En Europe difficile de trouver des polyglottes ou même des bilingues et l’euro n’est utilisé que par 17 pays sur 28. D’autre part les commodities (matières premières) se payent $. Ce n’est pas demain que vous achèterez du pétrole avec des euros.!!!! Quand à l’innovation les seuls qui la refuse ce sont les Dirigeants Politiques Français en remplissant les caisses de l’Etat aux détriment des Contribuables de ce Pays. Et Macron est en tête de ce système

    • Certes, mais ça n’est certainement pas par la faute d’un Vladimir qui passe son temps à tendre la main à l’ue depuis plusieurs décennies et se la fait systématiquement mordre – en fait, il a réellement une patience d’ange pour nous supporter tous comme il le fait, sans doute parce qu’il a compris depuis bien longtemps que patience et longueur de temps…

      Car si nous faisions ce qui est absolument logique, c’est à dire avoir d’excellentes relations avec notre voisin d’à côté, plutôt que de nous charger l’haleine à force de têter la rondelle de celui d’en face¹ (qui lui, n’est intéressé que par notre pognon, nos brevets et faire financer son déficit abyssal par sa monnaie qu’il veut hégémonique), nous serions en train d’acheter pétrole et gaz en euros depuis un paquet d’années.

      ——
      ¹ – pour être farpaitement clair, rien à voir avec Donald, mais avec le shadow government qui pourrit tout ce qu’il touche et se trouve être le principal fauteur de guerres inutiles (sauf pour son porte-monnaie, œuf Corse) de cette planète, mentant systématiquement pour bouter le feu aux poudres.

  • innovation et état sont synonymes , prenons par exemple les taxes..l’etat c’est l’innovation permanente.

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