Une mondialisation de moins en moins française

Les entreprises n’investiront désormais que là où l’on est « business friendly ». Nos voisins, avec leur chômage largement moitié du nôtre (quasiment le plein-emploi) réussissent très bien à ce petit jeu.

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Une mondialisation de moins en moins française

Publié le 7 septembre 2018
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Par Xavier Fontanet.

Une étude citée par l’Institut français de gouvernement des entreprises s’est intéressée à l’évolution sur dix années de la part française des effectifs, du chiffre d’affaires et du capital de 85 de nos plus grandes entreprises – leur valeur ajoutée cumulée représentant environ un tiers de notre PIB.

Le résultat doit être médité. Les pourcentages ont évolué, entre 2005 et 2015, de 40 à 30 % pour les effectifs ; de 34 à 25 % pour le chiffre d’affaires et de 76 à 56 % pour le capital. Ceci en dit long sur la vitesse à laquelle les entreprises se mondialisent. Surtout quand on sait que les têtes de liste ont aujourd’hui moins de 10 % de leur activité en France.

Nos grandes entreprises tiennent la route

Excellente nouvelle démontrant que nos grandes entreprises tiennent la route dans la concurrence mondiale. Indication également très importante, car ce qui est vrai pour nous l’est aussi pour les autres, les entreprises ayant leurs sièges sociaux chez nos voisins pouvant décider d’offrir du travail, ici, chez nous.

Ces constatations simples devraient transformer l’idée qu’on se fait des politiques publiques et sociales. À l’évidence, la stratégie d’une sphère publique ne consiste plus à « stimuler son économie » par la dépense publique. Il s’agit d’attirer, par son image d’excellent gestionnaire public, les emplois que créent les entreprises.

L’État doit se re-concentrer sur le domaine régalien, veiller à ne pas étouffer le dynamisme régional, juguler l’inflation des règlements et s’assurer que ses coûts ne dépassent pas ceux de ses voisins. Nos syndicats ont à redorer une image de marque gravement dégradée par les grèves intempestives dans des entreprises emblématiques du pays.

Les entreprises n’investiront désormais que là où l’on est « business friendly ». Nos voisins scandinaves, anglais, hollandais, suisses et allemands, avec leur chômage largement moitié du nôtre (quasiment le plein-emploi) réussissent très bien à ce petit jeu. Ils n’ont pas l’air malheureux pour autant… Eh bien inspirons-nous un peu plus de leur approche !

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  • Mais la mondialisation c est le mal. C est tellement horrible de commercer avec un étranger. Il faut des taxes si son produit est meilleur ou moins cher ou qu il vient de loin. Méchant partenaire. Gentil consomateur qui ne sait pas ce qui est bon pour toi, sache que c est pour ton bien que nous faisons cela et nous osons appeler cela le libre échange, on ne doute de rien.

    • « Les accords commerciaux ne sont en réalité que des ententes clientélistes et corporatistes entre États et multinationales, faites sur le dos des contribuables »
      Simone Wapler

      • Quand un accord dit de libre-échange se traduit par plus de 2000 pages de réglementations, il y a comme un problème.

        • Comme un problème de protectionnisme…
          Ils sont balezes quand même de faire croire des trucs aussi énormes ( que c est du libéralisme ) à certaines personnes.

  • Des entreprises étrangères qui voudraient venir créer des emplois en France???
    Avec notre réputation (grèves pour un oui pour un non ==> super image avec air france), nos «  » » » »syndicats » » » », quelle personne sensée voudrait développer son activité en Europe en venant prendre le risque des pb social permanent des gaulois (ceux de sivens ou de NDL) plutôt que de s’installer en Allemagne par exemple?

  • les dirigeants Francais ne se sont pas encore redu compte que le « front populaire » c’était il y a 82 ans !
    qui voudrait installer une entreprise dans un pays qui taxe le plus, ou les impôts sont les plus élevés , ou la réglementation est aussi rigide, et les gréves aussi fréquentes ?

    • Ajoutons aussi les commentateurs aussi modérés, de peur qu’une réaction trop vive ne fasse empirer les choses encore plus vite.

  • Quand l’Etat se recentre sur le domaine régalien, le pays devient « business friendly » et il attire les entreprises pour y investir et créer des emplois désirables. C’est compréhensible et réalisable.

    Le problème c’est que l’Etat ne veut pas jouer son rôle car il est un prédateur qui veut être la proie qu’il convoite à sa place. S’il nous accable de taxes, c’est pour mieux être un prédateur des vies qu’il s’emploie à nous empêcher de vivre. D’où l’abus de réglementations. Situation infernale.

  • Lorsqu’on entend les français dirent qu’en Allemagne il y a plus de pauvres qu’en France, et qu’ils sont payés moins de 1 euros de l’heure, on comprend que la situation n’est pas près de s’arranger! Les entreprises étrangères vont continuer à délocaliser vers la Pologne!

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