Bac général : pas si facile que ça !

À quoi sert le bac aujourd’hui ?

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Élèves sortant des épreuves du baccalauréat au Lycée Charles de Gaulle à Caen (Crédits Valenting Mangnan, licence Creative Commons)

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Bac général : pas si facile que ça !

Publié le 18 juin 2018
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Par Jean-Baptiste Noé.

Évolution de la proportion de bacheliers dans une génération (série générale)

1980 : 18,6%
1990 : 27,9%
2000 : 32,9%
2005 : 32,8%
2010 : 34,3%
2013 : 38%

Évolution des taux de réussite au baccalauréat depuis 1995 (bac général)

1995 : 75,1%
2000 : 79,9%
2005 : 84,1%
2010 : 87,3%
2013 : 92%

Évolution des effectifs d’admis au baccalauréat depuis 1995 (bac général)

1995 : 287 046
2000 : 271 155
2005 : 272 512
2010 : 279 751
2013 : 305 316

Part des admis au bac général par rapport à l’ensemble des bacheliers

1995 : 58,3%
2000 : 52,5%
2005 : 53,8%
2010 : 52,6%
2013 : 51,8%

Source : Repères et références statistiques de l’Éducation nationale, 2014.

Quelques commentaires

rené le honzec bac généralContrairement à ce que l’on peut lire, le bac n’est pas donné, et tout le monde ne l’a pas. Seule 38% d’une classe d’âge obtient un bac général. Ce chiffre est certes en augmentation depuis les années 1980, mais doit-on vraiment s’en plaindre ?

On pourra arguer que le niveau des exigences diminue. C’est vrai, mais le bac reste encore un exercice présentant une certaine difficulté, et qui nécessite d’être travaillé sérieusement. C’est surtout sa pluridisciplinarité qui est particulière. Même avec le jeu des coefficients, les élèves doivent être bons partout s’ils veulent avoir de bons résultats.

La vraie question porte sur la fonction du bac. En tant que tel, c’est le premier diplôme universitaire, qui permet de s’inscrire en licence, deuxième grade de l’université. Que 38% d’une classe d’âge puisse prétendre accéder au deuxième niveau d’étude supérieure est finalement assez faible.

Parmi les pistes de réformes possibles, il faudrait encourager les élèves à s’orienter davantage vers les bacs technologiques, afin que le bac général ne représente que 30% de l’ensemble des bacheliers. Cela permettrait d’en hausser le niveau, et éviterait les casses massives en première année d’études supérieures.

Introduire une partie plus importante de contrôle continu serait aussi un moyen d’en abaisser les coûts, de rendre plus souple son organisation, et de mieux évaluer les élèves. On pourrait imaginer que les élèves choisissent trois disciplines majeures, qu’ils présentent à l’écrit, et que le reste soit noté pendant l’année.

Enfin, notons que la plupart des élèves de Terminales connaissent leurs affectations dans le supérieur avant le début des écrits. Preuve que les écoles et les universités peuvent sélectionner leurs étudiants sans avoir recours aux résultats du bac. De plus en plus, l’année de Terminale devient une année de concours (IEP, écoles de commerce et écoles d’ingénieur), ce qui ajoute un travail supplémentaire important aux lycéens qui s’y préparent sérieusement. Raison de plus pour introduire plus de contrôle continu.

Sur le web

Cet article a été publié une première fois le 9 juillet 2015

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  • Attention, on peut techniquement aller en fac avec un bac techno, c’est donc plus de 38% d’une classe d’âge qui peut aller en fac.

    • @Mathieu, c’est vrai qu’un bac techno (et même un bac pro !) permettent d’aller à la fac, mais ne permettent pas d’y rester. Le niveau attendu est bien celui d’un bac général, que ce soit en sciences, droit, économie, lettres, langues… En tant qu’étudiant de Licence, j’ai vu plusieurs des mes collègues partir en milieu d’année car venant de bac pro ou techno; il n’avaient pas le niveau pour continuer.
      Savez-vous combien de bac pro arrivent à faire 5 ans à la fac jusqu’au master ? 2%

      • N’exagérons rien, j’ai passé un bac S il y a 18 ans et je peux dire que sur certaines parties es mathématiques et de la physique, les STI étaient plus pointus que nous. Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui.

        • il ne faut pas confondre STI et bac pro…
          bac pro c’est la suite du cap/bep, alors que les STI viennent majoritairement de seconde classique, c’est une sorte de S mais avec beaucoup plus de pratique, selon la spé choisie (bio/elec/etc..)

          et effectivement, en STI, j’ai pris option math pour avoir le même niveau que les S
          et pouvoir continuer plus sereinement après et avec mes 14 heures de physique par semaine, j’étais effectivement meilleurs qu’eux sur ce point.

    • Même avec un Bac Pro

  • le fait de passer des concours pour entrer dans certaines écoles ne rajoute pas de travail supplémentaire, la préparation étant sensiblement la même.
    que ceux qui se préparent le plus réussissent le mieux n’est pas surprenant.

  • On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres.
    je ne trouve pas le commentaire pertinent.
    Pour juger de la difficulté d’une épreuve il faut regarder le taux de réussite.
    Celui ci est en constante augmentation selon le souhait des différents gouvernements. 92% si je lis correctement en série générale et il sera cette année encore supérieur. De source sure le système de notation des épreuves expérimentales en série S, étant de plus en plus laxiste , la modification des barèmes après première correction est devenu un classique de l’épreuve ainsi que le »remontage’ des notes in fine.
    Si le pourcentage des admis au bac général diminue c’est du à la multiplication des bacs techniques et des bac pro vers lesquels les établissements poussent de plus en plus les élèves des la troisième, et ce dans le but d’avoir une classe d’age de plus en plus importante titulaire d’un diplôme portant le nom de » bac. »

    • Et d’ailleurs c’est facile de voir que ces chiffres n’ont aucun sens, il faut juste regarder les sujet de bacs anciens, qui sont à un niveau bien plus élevés que ceux actuels.

      • la « barre » d’admission au bac général a sûrement baissé mais après les bons élèves restent bon. Je pense que ceux qui ont polytechnique ont le même niveau que les anciens.

        Toutefois, cette article a le mérite de rappeler que si tout les bacs ont 80% ou 90% de réussite, c’est tout simplement car on a crée le bac pro, le bac techno qui sont des nouveaux bac et qu’on compare cela avec l’ancien bac qui n’était que général.

        En réalité, si on parle de l’ancien bac, donc du bac général actuel il y a en gros 40% d’une classe d’âge qu’il l’a au lieu de de 20%

        et en valeur absolu on est toujours autour de 300 000 (car la natalité baisse).

        D’ailleurs si vous prenez les effectifs des classes prépa ou des grandes écoles ca a pas beaucoup bouger au final en valeur absolu (un peu mais pas grande chose).

  • Comme Bastiat, je suis assez dubitatif sur l’utilité du bac.

    Il serait mieux de laisser les facultés et autres établissements d’enseignement supérieur faire leur recrutement selon leurs propres critères.

    • En effet, d’autant que techniquement le bac est le premier diplôme du supérieur et que les jurys sont donc présidés par un enseignant du supérieur (mais qui n’en n’a rien à foutre, puisque ce n’est pas les étudiants qu’il aura lui, en cours… et qu’on lui fait savoir qu’il n’est là que pour signer et avaliser les magouilles des gens du second degré). Ayant été président de jury du bac (il y a déjà quelques années, je peux confirmer qu’il vaut de moins en moins, ce que confirme l’observation de la valeur qui lui est donné par les recruteurs.

      Après, on peut raconter ce qu’on veut, mais les épreuves de physique et de maths de section S cette année étaient sensiblement d’un niveau seconde (pas très élevé) de la fin des années 80. Et pourtant il y a eu des pétitions hurlant aux épreuves « infaisables et trop dures ».

      • Tu exagère un poil. les notions abordées (probabilité, loi normale, intégrale, dérivée, tableau de variation, …) n’était pas au programme de 2nde même dans les années 90.
        Par contre, toutes les questions sont sous la forme « montrez que …  » ce qui fait qu’un QCM aurait été plus difficile ! Ça par contre c’est un vrai scandale.

        • Proba et loi normale, oui c’est une addition récente (et bienvenue), également arrivé dans les programmes de sup/spé et c’est très bien.

          Pour le reste, j’étais peut-être (certainement) dans un « lycée d’élite » (privé en plus) mais le calcul différentiel c’était au programme de seconde (et vu à la fois en maths et en physique… d’ailleurs on abordait d’abord les notions en physique et quelques semaines après on les voyait en maths, ce qui me déplaisait souverainement) et les tableaux de variation c’était peut-être même déjà en troisième (mais je suis moins certain). Bon, c’était la fin des années 80, plutôt que les années 90… c’est peut-être pour ça.

          Sinon, d’accord sur la façon dont les question donnent déjà les réponses, ce qui rend les choses extrêmement simples pour les glandeurs pas trop cons. Mais c’est le but, que tous ceux qui ont ne serait-ce qu’une vague chance d’avoir le bac l’aient. Les glandeurs un peu malins, les bosseurs lent de la comprenette, les très moyens mais appliqués, les moins moyens mais dissipés… tous.

          Après on arrive à un nombre de mentions « très bien » accordées chaque année plus élevé que le nombre de bacs (généraux ?) accordés dans les années 80. Dans ma classe de Terminale C il y a eu deux mentions très bien. L’un a fini 3ème à Ulm en physique, l’autre 12ème à l’X. Avec une mention bien accrochée de justesse j’ai quand même eu un prix au concours général de physique…

    • Pareil.
      Sauf que Bastiat allait même plus loin : il était contre toute forme de grade universitaire ; cf. « Baccalauréat et Socialisme » (1850).

  • 90 % de succès, pour un test, c’est absurde. C’est trop ou pas assez.
    quel industriel accepterait 10 % de déchet à son contrôle qualité final ? 1 % c’est déjà beaucoup.
    Quand une auto-école vous présente, c’est qu’elle pense que vous avez de bonnes chances de réussir l’examen, et pourtant ça ne passe qu’une fois sur deux environ au premier essai. Là c’est un vrai test.

    Et comme vous le soulignez, au bac, le tri est déjà fait avant le bac. Les élèves qui ne suivent pas se sont fait « orienté » bien avant.

    on a donc un lourd examen à prétention objective (double aveugle etc.) qui vient en ultime étage d’un tri subjectif multi-étage, mais qui laisse passer 90% de la matière.

    C’est complétement idiot.

    Pire encore : quand vous organisez un contrôle qualité, c’est pour éviter les plaintes des clients. Quel client va se plaindre derrière l’Ed Nat ? l’université, qui dépend du même ministère ? les entreprises, dont les hurlements sont ignorés puisque de toute façon c’est une clientèle captive ? Pas les classes prépa et autres filières sélectives en tout cas : elles assument la sélection pré-bac, sur recommandation (subjective) des professeur et puis de toutes façon elles assure leur propre tri par le rythme effréné des premières semaines.

    supprimer ces conneries.
    Puisqu’il parait que le bac est « le premier grade universitaire », et bien que chaque université assume la responsabilité d’accorder, ou pas, le bac. Les principales épreuves (pas plus d’une douzaine !) peuvent subsister en servant de banque d’épreuve. Les options exotiques (randonnée, théâtre , …) peuvent subsister dans l’enseignement mais pas besoin de les sanctionner par une épreuve spécifique, la recommandation manuscrite du professeur de lycée suffira pour l’admission dans les cursus universitaire qui le réclame.

    • Tout à fait.
      Laissons les facs donner le bac qui serait le « diplôme d’entrée » chez elles. D’abord chaque fac indépendamment, après si elles veulent mutualiser, tant mieux.

      Ça éviterait aussi d’avoir des gens en licence de maths après un bac littéraire obtenu de justesse et qui ne comprennent pas « ce que c’est que ce signe bizarre, là, avec un N au dessus…  » (c’était un sigma pour une somme, ce qui montre que tout littéraire qu’elle soit l’étudiante en question n’avait pas non plus fait de grec, ni même s’était intéressé au grec).

      Et si on veut on peut aussi mettre un « certificat de fin de secondaire » qui serait du contrôle continu (ou avec un petit examen) et qui validerait que le jeune sait lire écrire compter et a une culture générale décente -historique, artistique, scientifique). Relevant des lycées et n’em#@*µnt plus le supérieur pour ça.

      • +1 pour le certificat de fin d’étude secondaire.
        Mais le bon vieux certificat d’étude primaire de mes parents était plus exigeant que le bac …

      • Les controverses actuelles démontrent bien que la culture générale est absente chez les bobos, qui ont totalement oublié ce qu’on a tenté de leur apprendre en matière scientifique. Quant à l’histoire, elle est falsifiée, il suffit de consulter un livre scolaire pour le constater!

        • @ Virgile
          L’école DOIT apprendre à lire, écrire et calculer + à travailler, réfléchir (logiquement) et penser (en fonction de soi-même).

          Le reste (= « culture générale ») en est le moyen qui peut être très variable, à l’école et en-dehors: formation plus qu’enseignement (l’un n’empêchant évidemment pas l’autre = qualité de l’enseignant).

          • La bonne école est celle que je choisis. Le bon mode d enseignement est celui que je choisis.
            Et je choisis très certainement celui que vous proposez , ce qui m’oblige à enseigner à la maison.
            Et je ne facture pas mes enfants, car je ne suis pas un monstre capitaliste en famille mais un despote éclairé et bienveillant qui raquent à peu près pour tout, alors on m’aime bien.

  • Un diplôme ne sert pas à valider des connaissance ou quoi que ce soit.
    Il sert à faire un tri très simple.
    Qui l’a qui ne l’a pas.

    Plus le taux de réussite est haut moins le tri peu être fait sur ce critère.

    Il faut donc continuer dans des années non productive et très coûteuses pour les familles.
    Le coût de l’épreuve en elle même est infime par rapport à ce que ces années là coûte au gens.
    Tant qu’à faire une épreuve autant qu’elle serve à quelque chose.

    Cette société de petites fillettes qui refuse la souffrance doit comprendre qu’une épreuve c’en est une.

  • Il y a aussi le niveau des parents qui est plus élevés que celui les leurs.

  • le bac nécessite d être travaillé sérieusement pour être obtenu? je ne crois pas non, moi même et mes frères étions assez feneants avant les études supérieures et nous n’avons travaillés que très superficiellement pour le bac S. nous avons néanmoins eu de bons résultats (mention bien pour 2 d’entre nous tout de même passé en 2006- 2007).

    je me souviens aussi d’un fou rire général dans la salle d examen alors que nous découvrirons le sujet et les questions d espagnol (la facilité étant déconcertante)
    je me souviens également avoir refilé des réponses au cancre devant moi qui me les demandais ?
    c était le bon temps, mais certainement pas un exam difficile.
    rien à voir avec les concours du supérieur. À l’époque j avais plus stressé pour passer le code de la route que le bac. Je me revois encore en train de jouer toute la journée à la PlayStation la veille du premier jour du bac ???

    • @ erima
      Il est clair que si le pouvoir politique décide du pourcentage de réussite, la réponse est forcément un déplacement de la courbe de Gauss (« distribution normale »), comme vous le faites, parait-il, pour recruter des enseignants!???

  • C’est tous les ans la même chose : on se pose la question de l’utilité, de la réforme, du supérieur. Une fois les examens finis, on oublie tout pour un an et cela recommence quand les jeunes planchent. S’il y a quelque chose à modifier , c’est à la rentrée politique qu’il faut discuter cela, même si les médias ne s’y intéressent plus. Ceci dit, même si ces examens relèvent de plus en plus du rite initiatique, j’admire toujours les candidats.

  • encore un bel outil de l’Etat pour valoriser son éducation nationale…le niveau baisse tous les ans mais comme par magie il y a de plus en plus de bachelier,de la à penser que le système de notation devient plus laxiste d’année en année y’a qu’un pas…alors quand les gens se plaignent que les gamins ne savent plus écrire ou compter, que leur culture générale baisse à vue d’oeil, quel plaisir pour nos élites d’annoncer que le nombre de bacheliers augmente tous les ans……..propagande quand tu nous tiens.

  • Le problème n’est pas le pourcentage, mais le niveau, dénoncé par tous les universitaires, affligés de voir la nullité des étudiants!

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