Par Bill Bonner.
Lorsque les autres monnaies s’effondrent… et que l’or est difficile à obtenir… le bitcoin offre aux gens une manière d’échapper au piège d’une devise papier qui se désintègre à toute vitesse.
Comme le savent les lecteurs de long terme, nous sommes connaisseur, en matière de désastres.
Prenons un deutschemark de 1922… une excellente cuvée ! Difficile à battre : si vous aviez acheté une maison à Berlin en 1921, vous auriez pu rembourser votre crédit immobilier en 1923 pour le prix d’un café.
Ou peut-être un dollar zimbabwéen de 2006 ? Très belle année. Beaucoup de liquidités. Nous avions un billet de 10 000 Md$Z dans notre portefeuille en permanence, simplement pour nous rappeler de ne pas faire confiance à la devise papier.
Mais les crus sud-américains ne sont pas mal non plus.
Tant le Brésil que l’Argentine ont produit de belles catastrophes. En Argentine, l’inflation avait atteint près de 12 000% en 1989. Au Brésil, l’un de nos collègues se rappelle ce qu’était la vie dans les années 80 :
Papa était payé deux fois par jour. Nous allions le voir à son bureau et nous apportions l’argent directement à l’épicerie. Il fallait y être le plus tôt possible parce qu’ils faisaient grimper les prix tout au long de la journée. Plus on attendait, moins on en avait pour son argent. Et parfois, il n’y avait plus rien à acheter.
Les meilleurs millésimes de désastres
Il y a de nombreuses sortes de millésimes, en termes de désastres. Il y a les désastres naturels, comme l’explosion du Vésuve qui a effacé Pompéi de la carte au 1er siècle av. J.C.
Il y a des désastres militaires, comme la guerre idiote entre Athènes et Sparte au Vème siècle av. J.C., l’attaque japonaise contre Pearl Harbor en 1941 ou l’invasion américaine en Irak en 2003.
Il y a aussi des désastres politiques – comme la Révolution française ou le coup d’État de 1917 en Russie.
Nos préférés sont les désastres financiers… qui mènent souvent à des désastres d’une autre sorte.
Alors même que nous écrivons ces lignes, un exemple-type de catastrophe se déroule au Venezuela. Le bolivar – la devise vénézuélienne – devrait perdre environ 99,99% de sa valeur cette année.
De toute évidence, mieux vaut ne pas stocker sa richesse en bolivars. Au contraire, mieux vaut s’en débarrasser le plus vite possible. Nous expliquions comment ceux qui pouvaient se le permettre passaient au bitcoin.
Les gens riches peuvent éviter un désastre financier en diversifiant leur richesse en dehors de la devise nationale et en dehors du pays. Ils ouvrent des comptes en banques à Miami ou en Suisse, par exemple. Désormais, ils ont une autre option : les cryptomonnaies.
Mais les gens pauvres n’ont souvent pas le choix : ils n’ont pas de patrimoine à diversifier, si bien qu’ils doivent se diversifier eux-mêmes.
Le Venezuela sera vidé d’ici 2038
Le Financial Times rapporte que 5 000 personnes quittent le Venezuela tous les jours. À ce rythme, le pays sera entièrement vidé d’ici 2038. Ce n’est pas qu’une question d’argent, en d’autres termes.
Un désastre financier mène souvent à un désastre social, politique, militaire et sanitaire. Si ce n’était pas le cas, la crise financière qui se dessine aux États-Unis serait simplement distrayante. Après tout, qui se soucie que des riches perdent de l’argent ?
Pour les gens moins aisés, hélas, les enjeux sont plus élevés. Plus de 600 000 réfugiés vénézuéliens vivent déjà en Colombie, où ils vivent en grattant ce qu’ils peuvent trouver.
« Nous mourons de faim », a déclaré un réfugié au Financial Times. « Trois membres de ma famille sont déjà morts de faim ».
La plupart des hôpitaux du Venezuela n’ont pas de médicaments et peu ou pas d’eau courante. Le manque de nourriture, de médicaments et d’hygiène rend les gens plus vulnérables aux maladies – surtout les maladies contagieuses.
Après une chute de 40% de la production, plus de quatre personnes sur cinq seraient sous le seuil de pauvreté.
L’extrême pauvreté a triplé ces quatre dernières années. La loi et l’ordre se désagrègent aussi, tant au Venezuela que dans les pays voisins.
Ceux qui réussissent à passer la frontière pour aller en Colombie ou au Brésil n’y sont pas franchement bien accueillis. Ils sont si nombreux que les services locaux sont débordés. Les emplois sont rares. Et peu de gens sont ravis d’avoir autant de réfugiés désespérés à leur porte.
Comment ces crises se déroulent-elles ? Lentement… puis d’un seul coup. Les autorités dépensent trop. Elles finissent par se retrouver à court d’argent des autres. Elles en « impriment » donc plus.
Elles sont alors prises au piège, elles aussi, par la mauvaise monnaie ; le moyen le plus simple de s’en sortir est simplement d’imprimer toujours plus… jusqu’à ce que l’économie toute entière s’effondre.
Le processus est déjà bien entamé aux États-Unis. Nous y reviendrons.
C’est parfait pour les connaisseurs… et mauvais pour tous les autres.
Notre conseil : ouvrez un compte bitcoin, au cas où. Et assurez-vous d’avoir un refuge – une petite ferme, ou du moins une place dans une communauté stable et largement auto-suffisante – où vous pourrez attendre la fin de la crise.
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Pour plus d’informations, c’est ici
A moins que l’ armée ne vire Maduro et son socialisme délirant………
Il faudrait quand même aussi prendre conscience que quel que soit celui qui l’applique, c’est le socialisme qui est intrinsèquement délirant.
@ MichelO
Sauf que le « socialisme » a d’abord le défaut de son suffixe « isme », qui signifie « tendant vers l’extrême », ou au moins le superlatif!
Donc non! Il n’y a pas que des socialistes.
Des dictateurs sont tout aussi capables de ruiner leur pays et sa monnaie!
Votre roi Louis XIV a quasi ruiné la France, Napoléon 1ier n’a pas fait mieux avec ses délires impérialistes qui ne lui ont guère survécu: ces 2-là n’étaient pas vraiment de « gôche »! C’étaient plutôt des narcissiques!
l’armée ne virera pas maduro et son socialisme délirant car :
– le pouvoir en place peut effectivement craindre l’armée, alors dans la répartition de la pénurie, le pouvoir sert l’armée en premier,
– les militaires voient bien qu’ils ont moins faim que le reste de la population, ils resteront donc fidèles au pouvoir car ils n’ont pas envie que le reste de la populace leur retire le peu qu’ils ont.
c’est donc encore loin d’être terminé.
La Zimbabwe, Cuba, les pays de l’Est, et toutes les expériences ont montré que le socialisme pouvais durer longtemps, même très longtemps.
Se séparer d’incapables sans idéologie, c’est plus facile que de se séparer d’une idéologie matraquée représenté par des incapables.
Les Vénézuéliens en ont pour encore longtemps. Malheureusement.
@ lequidam
Vous avez raison, je crois: seule la population assez unanime peut renverser le pouvoir +/- imposé: il y a la démocratie des urnes et celle du « peuple » en colère! Tout est une question d’équilibre, d’ « assez mais pas trop »! C’est la solution pour faire, honnêtement, respecter l’autorité par le peuple, en l’empêchant de tricher et de l’abuser!
Le jour où le monde comprendra que la vie ne fonctionne que sur l’équilibre entre « trop et trop peu » ne semble pas encore venu!
Mouai, loin de moi l’idée de défendre ces crapules, cependant force est de constater que quelque soit le régime, dans tous les pays pétroliers, la chute du brut a été une catastrophe pour les population : Venezuela, Angola, Libye, Algérie, Russie, et les même les pays du Golfe. Pour les habitants, le pétrole est une malédiction.
Sauf … Norvège ❗
Plus précisement : le pétrole permet une vie facile.
Nous n’avons pas la vie aussi facile que les peuplades ayant bénéficié du pétrole (quand les revenus de la rente étaient distribués aux peuplades).
Au Vénézuéla, l’argent du pétrole a été massivement détourné par les oligarques pour leur usage personnel et pour pratiquer le clientélisme au lieu de l’investir dans du nouveau matériel. Résultat : la production de pétrole s’est effondrée encore plus vite que son prix.
@Théo31
+1
Bonsoir,
Argent du pétrole qui diminue puisque géré par des proches du pouvoir, donc des incompétents notoires, qui ont augmenté le nombre d’employés ; employés qui produisent 2 fois moins alors qu’ils sont deux fois plus.
Vu que les gens se pressent de quitter le pays, la production de pétrole doit pas être folichonne.
Mais pourquoi donc cette obsession anti-américaine ?
Que viennent faire ces deux références aux États-Unis dans cet article.
Bill Bonner est américain, il est normal qu’il se réfère à son pays dans ses chroniques.
Il a pu voir dans son pays quelques expériences socialistes qui ont mal tourné comme en Californie ou à Détroit.
Elle s’étant déjà au moins en France. C’est moins visible car ce sont les fortunés qui partent le plus discrètement possible. Nombres d’autres onr déjà préparé le jour J : comptes bancaires, fonds, bien immobilier etc…
@ Y29
Ben oui! Les sociétés (surtout multinationales) sont là pour faire des affaires, pas pour compenser les pertes des couenneries du pouvoir, c’est obvie!
« Notre conseil : ouvrez un compte bitcoin, au cas où. Et assurez-vous d’avoir un refuge – une petite ferme, ou du moins une place dans une communauté stable et largement auto-suffisante – où vous pourrez attendre la fin de la crise. »
Bill Bonner serait-il survivaliste ?
Prévoirait-il un effondrement économique de l’Amérique, comme certains autres dits « illuminés » ou « catastrophistes » ?