La bataille du sable : surréaliste, tout simplement

Le sable est partout et il n’en manque pas sur la planète, il n’en manquera jamais.

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La bataille du sable : surréaliste, tout simplement

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 mars 2018
- A +

Par Jacques Henry.

Après le lithium, le nickel et le cobalt, il est intéressant de se pencher sur la « pénurie de sable ». Vous avez bien lu ! En Asie, les entreprises du bâtiment manquent de sable et pour les écologistes qui se sont naturellement emparés de ce problème c’est – pour eux – alarmant pour ne pas dire terrifiant. Il existe trois sortes de sable et ce n’est pas à première vue une denrée rare. Les déserts sont constitués de quantités colossales de sable mais il ne convient pas pour la construction car il est trop fin : les particules de sable ont été érodées par l’action du vent. Celui des plages conviendrait à peu près malgré le fait que le ressac ait également diminué la granulométrie. Il existe néanmoins des plages, des deltas et des estuaires exploités dans le but d’extraire ce sable qui sera ensuite lavé pour éliminer le sel. Reste le meilleur sable, celui des rivières, le sable que les maçons aiment bien travailler.

Dans le lit des rivières et les dépôts sédimentaires des vallées et des plaines, on trouve le meilleur sable propre à la construction. Dans toute l’Asie du Sud-Est, depuis l’Inde jusqu’à la Chine, il y a comme une pénurie de sable de bonne qualité et les entreprises de construction font appel à des fournisseurs qui, aux yeux des protecteurs de la nature, détruisent l’environnement. Dans la région de Mumbay en Inde, les berges et le lit du moindre cours d’eau sont inlassablement fouillés par des castes d’intouchables pour extraire le sable qui sera vendu à bas prix pour assurer la subsistance de la famille. Comme pour le cobalt au Zaïre, les enfants participent à cette occupation qui est effectuée le plus souvent la nuit car cette activité est illégale. Dans le delta du Mékong, c’est pire encore selon des organisations écologistes allemandes affiliées à l’Université de Leipzig. La survie de l’ensemble de l’écosystème fragile de ce delta est menacée comme celle du delta du Gange au Bangladesh.

Le lac Poyang en Chine orientale, la plus grande réserve naturelle d’eau du pays, est carrément soumis jour et nuit à des suceuses gigantesques qui extraient plusieurs dizaines de millions de tonnes de sable chaque année. Les « protecteurs de la nature » sont sur le pied de guerre objectant que ce lac est une importante étape pour les oiseaux migrateurs. Comment va-t-on construire des logements pour faire face à l’afflux continu de migrants en provenance des campagnes depuis qu’un large programme de mécanisation de l’agriculture a été mis en place par le Parti communiste chinois s’il n’y a pas de sable ?

Regardez un building dans une ville où les rues et les autoroutes urbaines ont nécessité du sable, comme les pistes des aéroports. L’édifice a été construit avec du sable, les vitres des grandes baies ont été fabriquées avec du sable et, s’il y a des panneaux solaires sur les toits, il a fallu aussi utiliser du sable. Le sable est partout et il n’en manque pas sur la planète, il n’en manquera jamais. Sauf que c’est un produit sans valeur et le transporter sur de longues distances est économiquement insupportable. Seules des villes comme Singapour ou Hong-Kong peuvent se permettre d’importer du sable pour accroître la superficie habitable de ces « ville-État ». Le sable est devenu un autre domaine de combat pour les écologistes qui se moquent totalement des conditions de vie de centaines de millions de personnes dans la région la plus peuplée du monde et c’est aussi ça qui les dérange, il y a trop d’êtres humains sur la planète. L’horreur.

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  • recyclage voyons! recycler c’est vert..donc ça ne peut être que bon..

    bon plus sérieusement, faut voir au cas par cas…

  • C’est peut-être mon seul point d’accord avec les écolos : comment limiter la croissance délirante de cette espèce invasive qui s’est débarrassée de ses prédateurs, des maladies qui auraient pu en limiter l’explosion, qui flirte maintenant avec les gènes de l’immortalité, et dont la seule question semble être : comment faire pour que vivent mieux de plus en plus de ses représentants, sans aucun regard pour le reste des espèces ni pour la planète sur laquelle ils vivent.

    • “Comment limiter la croissance délirante de cette espèce invasive” ?… C’est pourtant simple :
      Il y a d’un côté les méthodes industrielles telles que celles mises en oeuvre par des philanthropes du genre Mao, Staline, Polpot …
      Et puis, il y a la méthode plus artisanale qui fait appel directement à la responsabilité individuelle : tous ensemble, nous vaincrons la surpopulation en débarassant Gaïa de nos misérables carcasses. Tirez le premier, cher Monsieur.

    • Vous avez raison ne faisons pas d’enfants si nous coulons laisser à nous enfants une plan..ah zut.

  • Laissez faire le marché: si le sable se fait rare son prix augmentera et il sera rentable d’en extraire à des endroits aujourd’hui non exploités.

  • “Les technocrates, vous leurs donnez le Sahara, dans 5 ans ils devront acheter du sable ailleurs”
    — Coluche

  • “Dans la région de Mumbay en Inde”.
    Bombay, en français.

  • On pourrait leur proposer de désensabler le Mont Saint-Michel. Sable de très bonne qualité (qualité française !), idéal pour la construction, par cher. Juste quelques taxes au passage…

  • “Comment va-t-on construire des logements pour faire face à l’afflux continu de migrants en provenance des campagnes depuis qu’un large programme de mécanisation de l’agriculture a été mis en place par le Parti communiste chinois s’il n’y a pas de sable ?” Le truc c’est que le Parti communiste chinois a depuis la crise de 2008 décider pour maintenir la croissance de lancer un vaste programme de constructions. Résultat: il y a pas mal de villes fantômes. Oui en Chine vous avez des immenses villes totalement vides. Merci au dirigisme

  • Par contre, les écolos se préoccupent beaucoup moins des conséquences de l’extraction et du raffinage des métaux rares. Serait ce car les dits métaux rares sont utilisés pour les énergies renouvelables et les voitures électriques ?
    L’extraction et le raffinage a des conséquences bien plus désastreuses que l’extraction du sable.
    Cela me fait marré quand on parle d’énergies propres pour les énergies renouvelables vu les conséquences écologiques de l’extraction des métaux rares.
    Un livre est sorti récemment sur le sujet: “La guerre des métaux rares” de Guillaume Pitron

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