Par Laure Zehnacker.
Si la Flat Tax fait longuement parler d’elle pour les conséquences qu’elle entrainerait sur l’assurance-vie et sur les divers comptes épargne, elle pourrait avoir en revanche de grands avantages sur d’autres produits de placement financier, tels que les placements à court terme qui profitent d’un allègement de leur fiscalité.
Le crowdfunding ou financement participatif est en train de devenir plus qu’un simple phénomène de mode à la fin préméditée. Il s’inscrit au contraire sur la durée, ayant fait ses preuves, séduisant de nouvelles franges de la population.
Investissement digital par excellence, les jeunes actifs entre 25 et 35 ans sont prêts à placer leur argent dans des projets à la fois éthique et à court terme. Plus tangible que les actions en bourse, le crowdfunding inspire aussi une certaine confiance aux investisseurs même inexpérimentés. C’est sans doute grâce aux valeurs des plateformes qui s’engagent à accompagner le projet (et pas seulement à le financer) et à communiquer l’avancement du projet et des remboursements.
Mais les jeunes actifs ne sont pas les seuls à faire partie de la communauté du crowdfunding. Les retraités sont de plus en plus intéressés par le financement participatif qu’ils voient comme une alternative à des investissements de long terme tel que la loi Pinel, les SCPI, ou les assurances-vie.
Rappelons que la plupart des plateformes de crowdfunding propose des rendements de l’ordre de 6% à 12% pour une entrée de gamme de 20€, 100€ ou 1000€, ce qui est au final très peu pour un placement financier.
Le rendement exprime le risque, ce qui définit la plupart des investissements de crowdfunding comme risqué. Cependant, la fiscalité récompense le risque en passant de 39,5% à 30% pour le crowdfunding immobilier.
De nombreux exemples de crowdfunding
Le crowdfunding peut regrouper une multitude de projets, allant de l’achat à la rénovation de château, au financement d’un projet d’entreprise (lancement d’un nouveau produit) ou de la construction et la vente de lotissements dans des zones où la demande est forte.
Ce qui est fascinant avec le crowdfunding, c’est sa capacité à financer des projets hétéroclites comme le lancement d’un produit artistique (album de musique, livres, illustrations) ou des projets plus économiques ou financiers.
Le gain dépend de la structure mise en place sur la plateforme. Il peut s’agir de contrepartie en nature si la collecte est faite en dons, mais en rendement s’il s’agit de prêts à l’image d’une banque. Ou encore sous formes d’action et c’est d’ailleurs le projet qu’a choisi le château de la Mothe-Chandeniers, un système d’actionnariat pour démocratiser les prises de décisions.
Car au final, peut-être est-ce cela le crowdfunding, une démocratisation des projets.
Est-ce que le crowdfunding ne serait , après tout, que la version 2018 et modernisée des business angels ?
J’y vois une grande différence : le business angel joue sa peau, le crowdfunder satisfait un désir personnel bon marché, qui peut même lui rapporter.
n’exagérons pas….je suis business angel depuis 12 ans. je n’y ai pas laissé ma peau mais j’ai perdu pas mal d’argent tout en satisfaisant mes désirs personnels. Le crowdfunder n’est autre qu’un BA comme un autre et j’espère pour lui qu’il n’a pas plus de rêve de fortune !
J’ai fait le business angel 3 fois, et le crowdfunder quelques milliers (en Afrique, la mise représente le dixième ou moins de ce qu’elle serait en Europe). Sur les 3 investissements BA, l’un est un succès qui complète agréablement ma retraite, l’un un échec “normal”, le dernier un échec long et coûteux qui aura pourri pendant des années chaque jour de la vie de mes associés BA et de moi-même. Parmi les nombreux crowdfundés, quelques uns ont peut-être “escroqué” aussi leurs financeurs, mais c’est sans importance, la satisfaction de la réussite et de la gratitude des autres efface tout. Mais quand le montant perdu représente une différence significative dans le niveau de vie à la retraite et la vexation de s’être fait rouler dans la farine, je crois que si, on peut parler d’y jouer sa peau, ce qui n’est pas le cas pour les montants en jeu dans le crowdfunding.
bonjour,
très interessant votre site et notamment cet article sur “Le crowdfunding, investissement d’avenir”.
par rapport à cette petite phrase prononcée par la député En Marche Amélie de Montchalin devant un parterre de banquiers et d’assureurs.:
« On a 1600 milliards d’euros dans les assurances vie en France et 400 milliards sur les comptes en banque. C’est 3 ans d’épargne non-allouée qui est sur les comptes en banque. La bonne nouvelle c’est que si vous êtes intermédiaire financier vous savez où trouver l’argent. »
petite question: le crowdfunding aurait il la “même sanction” que l’assurance vie et les comptes en banque, en cas de gros problème?
L’avenir……c’est surtout l’utilisation de la technologie 2.0 aux arnaques vieilles comme le monde.
Les professionnels de l’investissement laisseraient passer de futures pépites ?
Non ils laissent aux gogos les risques ,ils racheteront plus tard plus cher mais plus sur un fois le tri fait.