Hivers d’auteurs : La France hiberne, Hugo la réveille

Quatrième épisode de la série « Hivers d’auteurs ». Victor Hugo célèbre la liberté en 1852 : « Non, tu ne meurs pas, liberté ! »

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Victor Hugo par Rodin by V(CC BY-NC 2.0)

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Hivers d’auteurs : La France hiberne, Hugo la réveille

Publié le 21 janvier 2018
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Par Gabrielle Dubois.

En 1852, Victor Hugo écrit un livre pamphlétaire : Napoléon le Petit, à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851 de Napoléon III. Le livre, après avoir été introduit clandestinement en France, de Belgique où il est publié, entraîne l’exil de Victor Hugo à Jersey.

Victor Hugo veut réveiller le peuple

« Cela ne sera pas ; on se réveillera. Ce livre n’a pas d’autre but que de secouer ce sommeil. La France ne doit pas même adhérer à ce gouvernement par le consentement de la léthargie ; à de certaines heures, en de certains lieux, à de certaines ombres, dormir, c’est mourir. Oui, on sortira de cette torpeur qui, pour un tel peuple, est la honte.

Nous sommes en Russie. La Néva est prise. On bâtit des maisons dessus ; de lourds chariots lui marchent sur le dos. Ce n’est plus de l’eau, c’est de la roche. Les passants vont et viennent sur ce marbre qui a été un fleuve.

On improvise une ville, on trace des rues, on ouvre des boutiques, on vend, on achète, on boit, on mange, on dort ; on allume du feu sur cette eau. On peut tout se permettre. Ne craignez rien, faites ce qu’il vous plaira, riez, dansez, c’est plus solide que la terre ferme. Vraiment, cela sonne sous le pied comme du granit. Vive l’hiver ! vive la glace ! en voilà pour l’éternité. Et regardez le ciel, est-il jour ? est-il nuit ? Une lueur blafarde et blême se traîne sur la neige ; on dirait que le soleil meurt. »

Victor Hugo chantre de la liberté

« Non, tu ne meurs pas, liberté !

Un de ces jours, au moment où on s’y attendra le moins, à l’heure même où l’on t’aura le plus profondément oubliée, tu te lèveras ! ô éblouissement ! on verra tout à coup ta face d’astre sortir de terre et resplendir à l’horizon. Sur toute cette neige, sur toute cette glace, sur cette plaine dure et blanche, sur cette eau devenue bloc, sur tout cet infâme hiver, tu lanceras ta flèche d’or, ton ardent et éclatant rayon ! la lumière, la chaleur, la vie !

Et alors, écoutez ! entendez-vous ce bruit sourd ? entendez-vous ce craquement profond et formidable ? C’est la débâcle ! c’est la Néva qui s’écroule ! C’est le fleuve qui reprend son cours ! c’est l’eau vivante, joyeuse et terrible qui soulève la glace hideuse et morte et qui la brise ! C’était du granit, disiez-vous ; voyez, cela se fend comme une vitre ! c’est la débâcle, vous dis-je ! c’est la vérité qui revient, c’est le progrès qui recommence. »

L’humanité qui se remet en marche

« C’est l’humanité qui se remet en marche, et qui charrie, entraîne, arrache, emporte, heurte, mêle, écrase et noie dans ses flots, comme les pauvres misérables meubles d’une masure, non seulement l’empire tout neuf de Louis Bonaparte, mais toutes les constructions et toutes les œuvres de l’antique despotisme éternel ! Regardez passer tout cela.

Cela disparaît à jamais. Vous ne le reverrez plus.

Et pour cet engloutissement immense, et pour cette victoire suprême de la vie sur la mort, qu’a-t-il fallu ? Un de tes regards, ô soleil ! un de tes rayons, ô liberté ! »

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