Dans l’Est de la France comme en Allemagne, c’est Saint Nicolas, patron des lorrains et protecteur des enfants, qui offre des cadeaux. Cet ancêtre du Père Noël est fêté depuis le XIIème siècle en Alsace : le 6 décembre, les enfants mettent leurs bottes devant la porte afin que le Saint leur apporte des friandises, pains d’épices, fruits frais de saison, fruits secs et fruits à coques. Sans oublier les mannele, ces fameux bonshommes briochés, symboles de la fête de Saint Nicolas.
Habillé en évêque, il porte les attributs de la fonction : long manteau rouge, mitre sur la tête, crosse à la main et longue barbe blanche ! Lors des célébrations, le « saint homme » distribue ces gourmandises dans de nombreuses villes d’Alsace et de Lorraine, où l’on accompagne ces dégustations de chocolat chaud pour les plus jeunes et de vin chaud épicé pour les adultes !
« Saint-Nicolas », patron des écoliers, apporte-moi des bonbons dans mon petit panier. Je serai sage comme un petit mouton, J’irai à l’école, apprendre mes leçons… La chanson des enfants sages s’entonne devant Saint Nicolas, parfois sur son âne, et suivi du Père Fouettard qui corrige ceux qui désobéissent, probablement la survivance d’un mythe plus ancien et germanique… On chante aussi la fameuse légende de Saint Nicolas qui sauva trois enfants du saloir d’un boucher « malveillant… »
Subsistent de cette fête régionale les incontournables mannele (ou mennele, mannala, selon l’endroit où l’on se trouve, avec une orthographe germanique : männele se prononcerait alors mennele…), ce qui signifie « petit bonhomme » en alsacien. Il s’agit d’un bonhomme fait de pâte briochée ou de pain au lait réalisé en souvenir des trois enfants ressuscités.
Aux côtés des mannala, figurent souvent les schnackala, des escargots briochés qui rappellent la forme de la crosse de Saint Nicolas… Mannala et schnackala sont les deux premières gourmandises alsaciennes de la période de fêtes. Suivront ensuite la farandole des bredele, lebkuchen, sans oublier le kouglof, autre emblème de l’Alsace !
- Ingrédients 500 g de farine, 4 œufs + 1 oeuf pour badigeonner le mannele, 100 g de sucre, 10 g de sel, 75 g de lait, 250 g de beurre, 1 cube de levure de boulanger, raisins secs ou pépites de chocolat pour les yeux
- Progression de la recette : mélanger la farine, les œufs, le sucre et le sel. Ajouter le lait, puis, progressivement le beurre ramolli, puis la levure de boulanger. Laisser reposer 1 heure à température ambiante. Former des bâtonnets, façonner la tête, former les bras et les pieds.
- Ajouter deux raisins secs pour les yeux et badigeonner chaque mannele au pinceau avec un peu d’œuf battu.
- Laisser à nouveau reposer et pousser pendant 1 heure et demie. Enfourner à 180°C une dizaine de minutes.
Bon appétit !
—
Ah ah, quelle surprise de lire un article au sujet des Männele sur Contrepoints !
Parmi mes plus vieux souvenirs, ça remonte à la maternelle, toute la classe laissait des carottes et de la laitue à l’entrée de l’école pour l’âne de Saint Nicolas. Et il arrivait dans la journée (je ne me rappelle plus si Hans Trapp était de la partie). Je faisais pareil chez moi, mais faut croire que l’âne les mangeait en douce sans s’arrêter. 😀
Avec 500g de farine, il y a de quoi en faire, des petits bonshommes ! Pour ma part j’en fais 3 confortablement avec 250g de farine et 1/2 sachet de levure de boulangerie déshydratée.
Les commentaires sont fermés.