Améliorer le système éducatif permet une croissance forte

Investir dans la qualité du système éducatif n’est pas seulement rentable pour les individus, ça l’est aussi pour les pays.

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Ecole de Flaine by Araches La Frasse(CC BY-NC-ND 2.0)

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Améliorer le système éducatif permet une croissance forte

Publié le 11 décembre 2017
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Par Nadir Altinok1.

Depuis 1964, la plupart des pays développés participent à des tests en mathématiques et lecture de leurs élèves de primaire et collège. Très récemment, les résultats internationaux de l’enquête PIRLS (Programme international de recherche sur la lecture) ont montré que les élèves français avaient une performance relativement faible : 511 points contre plus de 560 points pour un pays comme l’Irlande.

Non seulement le niveau en lecture des élèves français de primaire est faible, mais il a surtout tendance à baisser dans le temps : il est passé de 525 à 511 points entre 2001 et 2016. La faible performance de la France est confirmée dans la plupart des enquêtes comme celle organisée par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), appelée PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).

En quoi cette faible performance peut-elle avoir un impact sur l’économie ? Il semble à première vue évident qu’une faible performance en lecture et en mathématiques puisse avoir un impact sur la productivité des travailleurs (c’est-à-dire leur capacité à travailler vite et mieux). Les travaux d’économistes comme Eric Hanushek le prouvent : améliorer les compétences des travailleurs permet d’augmenter leur productivité ainsi que leurs salaires. Cependant, cela peut-il aussi influencer l’économie dans sa globalité ? C’est le dilemme classique analysé par les économistes : les conséquences sur les individus (ce que l’on appelle le “micro”) peuvent-elles avoir un impact sur l’économie globalement (ce qui s’appelle le “macro”) ?

Dans de récents travaux, nous collectons ainsi les résultats issus de toutes les enquêtes sur les compétences des élèves afin d’obtenir un indice mondial sur la qualité de l’éducation (appelé indice IQE). En analysant l’impact de cet indice sur la croissance, il en ressort une relation clairement positive.

Ce graphique présente une relation entre la qualité des systèmes éducatifs et la croissance économique d’environ 100 pays sur une longue période (1960-2010). Il en ressort une relation positive assez explicite : plus les systèmes éducatifs sont de qualité (indicateur IQE), plus les pays connaissent un développement économique important (indicateur TCA).

Nous trouvons ainsi qu’investir dans la qualité de l’éducation n’est pas seulement rentable pour les individus, mais aussi pour les pays. En comparant la qualité des systèmes éducatifs entre les différents pays du monde, il en ressort que les pays avec les meilleurs systèmes éducatifs (comme le Japon ou la Corée du Sud) ont une croissance économique plus forte que d’autres pays (comme la France). De façon plus nette, la faible croissance dans les pays d’Afrique subsaharienne peut être expliquée en grande partie par la faible qualité de ses écoles, même si d’autres facteurs peuvent entre en jeu.

Que pouvons-nous faire pour remédier à cette moindre croissance ? Assurément, augmenter la performance des systèmes éducatifs est le facteur clé pour les décennies à venir. Les recherches futures doivent ainsi s’axer sur les déterminants de la qualité des systèmes éducatifs. C’est un défi majeur pour tous les pays comme la France où les budgets sont restreints et où l’on doit faire « mieux » avec « moins ».

Sur le web-Article publié sous licence Creative CommonsThe Conversation

  1.  Maître de conférences en économie, Université de Lorraine.
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  • Il faut supprimer cette reglementation socialiste d’imposer l’école pour tous. L’éducation c’est pas régalien, et c’est égalitariste. Supprimons son financement public.

  • ‘’Tous les monopoles sont détestables, mais le pire de tous est le monopole de l’enseignement », affirmait Bastiat. Pour ce lecteur de Condorcet (qui ne voulait pas que l’instruction publique soit obligatoire), l’État infantilise l’école et ses élèves. Il les coule dans l’immobilisme stérilisant d’une pyramide monopolistique qui facilite ensuite la propagation, à l’ensemble de la société, des diverses pathologies incubées au sommet et aux échelons intermédiaires. La pire de toutes étant effectivement l’égalitarisme.

  • Ouais, pas un peu simpliste de dire qu’il faut une meilleur education pour avoir de la croissance …et il s’en suit généralement qu’il faut plus d’argent dans l’éducation..

    Et cette affirmation est basée sur des « tests » genre jeux olympiques….et des raccourcis du genre le succès du Japon se fait grâce à son éducation……et si tout cela n’avait rien à voir avec l’éducation mais avec la Culture , les us et coutumes d’un pays , son système politique , sa religion et son histoire ?

    • Faux, la France dépense énormément plus que ses voisins mais les résultats sont en dessous des leurs. Mettre plus d’argent n’améliore pas l’instruction.

    • Il faudrait peut-être commencer par mettre tous les professeurs devant des élèves , ce qui est loin d’être le cas !

      852907 profs
      12 millions d’élèves
      = ratio 14 !!!!!

      Mais où sont-ils donc ????

  • la croissance n’est pas un objectif individuel…
    Les choix éducatifs devraient être l’affaire des parents…pour le meilleur et pour le pire. ça veut dire aller à la madrassa ou en école d’ingénieurs performante.

    Pourquoi une éducation nationale?
    La raison première humaniste, du moins celle qui est souvent avancée, était que les plus pauvres des enfants n’avaient pas la possibilité de bénéficier d’une éducation pour des raisons financières.
    On aurait pu faire le choix de leur donner de l’argent…et se fier à la jugeotte des parents.
    On a fait le choix de construire des modèles et des systèmes dans lequel l’éducation de l’enfant devait être performante au regard de ses potentialités économiques mais aussi de son acceptation politique du modèle proposé…. Sclérose garantie.

    La croissance économique est un but dans les pays collectivistes.
    Et je ne suis même pas libéral… SI vous avez ce but vous justifierez l’éducation collectiviste et l’idée que « des gens » savent ce qui est bon pour vous…

    les partisans de la décroissance sont pour moi le reflet des partisans de la croissance… ce doit être le résultat des choix personnels et non ce qui les détermine. Du moins c’est mon opinion…

    • @ jacques lemiere

      Article un peu confus!

      On part du « PIRL(s) » qui donne des résultats clairs: 2016: OCDE: 541 U.E.:540 France: 511!

      On se doutait bien que les meilleurs résultats seraient associés aux pays performants!

      Par contre, c’est l’oeuf et la poule: quelle est la cause, quel est l’effet? Les 2 possibilités (et d’autres multiples facteurs potentiels) sont concevables! L’article n’en dit rien!

      • Il suffit de suivre la logique, pour être performant et innovant il est nécessaire d’être le plus instruit possible. Les illettrés étant forcément limités!

      • En fait , le système éducatif n’a aucune importance , ce qui compte vraiment est la qualité des élites , le haut , ceux qui décident pour tout le monde..a priori ce sont tous des premiers de la classe et pourtant le résultat n’est pas là….pour le peuple mais pour eux , ça va !

    • « On aurait pu faire le choix de leur donner de l’argent…et se fier à la jugeotte des parents. »

      C’est ce qu’on fait avec la prime de rentrée : résultat les parents achètent des conneries avec.

      • non…ce n’est pas ça…
        plutôt le chèque éducation…
        et la liberté implique la responsabilité…
        le fait est qu’actuellement on paye pour les gosses des plus pauvres pour leur assurer..un truc qu’on appelle une éducation…plus exactement un machin…on paye pour des gosses passent du temps devant des profs…

        • Laissez les parents faire des choix… le problème c’est qu’une bonne partie ne sont pas responsables, et les enfants qui le sont encore moins subiront les dégâts toute leur vie : or, on ne « choisi » pas ses parents.

          • Vous inversez les choses. Si on ne laisse pas les parents faire les choix, ils ne seront jamais responsables, mais si vous leur dites bien une fois pour toutes qu’ils sont seuls responsables, ils feront les choix, et pas si mal. Et laissez-moi rire (jaune) quant aux dégâts que les enfants ne subiraient pas toute leur vie parce que l’Etat aura fait des choix « responsables » d’éducation à la place de leurs parents…

    • L’éducation nationale s’est transformée peu à peu en « inculture généralisée »… (arrivée de la gauche en 1981 : début du désastre)

      Un peuple inculte est aisément plus manipulable….
      Le lavage de cerveau commence dès la maternelle aujourd’hui (comme sous le monstre hitler en allemagne à une certaine époque)

  • Ce qui tombe sous le bon sens, et que nous savons depuis longtemps en fait, ne semble pas être compris par la gauche française qui sabote depuis 1968 une éducation nationale que les hussards de la république avaient rendu efficace. Bourdieu dont les théories furent à l’origine du désastre, en était pourtant un vivant exemple, étant le fils d’un modeste facteur de campagne. Ce qui ne l’empêcha pas de prétendre qu’elle était élitiste et barrait la route au peuple.

  • Si vous le disiez à ceux qui sont supposés nous « gouverner » et qui s’ingénient à détruire l’enseignement, la recherche …

    • certes….mais il faut bien comprendre que à partir du moment ou vous estimez que des gens élus deviennent compétents pour décider quel investissement est pertinent…il ne faut pas se plaindre des conséquences.

      • Le principe de la compétence juridique prime pour les élus sur celui de la compétence technique. C’est le coeur de toute élection, sinon, il suffirait de choisir le plus compétent sans voter.

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