Assurance maladie : Macron reprendra-t-il le projet de Fillon ?

Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie fait des propositions pour réformer l’Assurance maladie. Des propositions qui étaient celles de François Fillon l’année dernière.

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Santé by Photomaxmti(CC BY-NC 2.0)

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Assurance maladie : Macron reprendra-t-il le projet de Fillon ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 décembre 2017
- A +

Par Eric Verhaeghe.

Macron a d’ores et déjà lancé des réflexions sur l’avenir de l’assurance maladie (qui répondent aux remarques de la Cour des comptes), par l’intermédiaire du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie.

Le seul scénario plausible est celui proposé par François Fillon à l’occasion des primaires de la droite. Tout l’art du Président sera de le faire accepter par les lobbies… notamment pharmaceutiques.

HCAAM 2017 – rôle des complémentaires santé de Société Tripalio.

Avant même la publication du rapport de la Cour des comptes, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie s’est réuni pour expliquer le document que nous présentons ici en exclusivité. Il s’agit d’une réflexion stratégique sur la meilleure façon de mettre en oeuvre la promesse de « zéro reste à charge » formulée par le Président…

Cette lecture un peu technique a le mérite de confronter les promesses du candidat Macron avec les réalités financières que le nouveau président de la République doit intégrer dans ses choix.

L’alternative simple posée par le HCAAM

Le HCAAM, présidé par Anne-Marie Brocas, une énarque rôdée aux questions sociales, a posé une question simple : faut-il ou non repenser le rôle de l’assurance maladie pour tenir les promesses du candidat Macron ?

Peu ou prou, cette question est aussi au coeur du rapport rendu jeudi dernier par la Cour des Comptes. Elle peut se reformuler de la façon suivante : compte tenu des dérives financières systémiques du régime général, pouvons-nous aggraver les charges en instaurant un « zéro reste à charge » sur les postes les plus coûteux ? Ou bien faut-il « changer de logiciel », pour reprendre les expressions à la mode, pour mieux concilier promesses présidentielles et exigences des finances publiques ?

Les inconvénients de l’immobilisme systémique

Avec une franchise qui l’honore, le HCAAM a présenté les risques d’un immobilisme systémique. Dans l’hypothèse où l’assurance maladie continuerait à prétendre qu’elle peut participer au remboursement de tous les risques en atteignant un zéro reste à charge sur tous les soins pour toute la population (ce qui ferait de la France une sorte d’anomalie occidentale et même mondiale), il faudrait alors alourdir fondamentalement tous les coûts.

Comme le suggère le document, l’addition finale serait payée par le régime général et le régime complémentaire et, in fine, par les bien-portants. De façon très elliptique, le document rappelle d’ailleurs que tout ce dispositif dispose d’avantages fiscaux divers et variés. De fait, on peut difficilement imaginer que les objectifs de « zéro reste à charge » ne passent pas aussi par une mobilisation des recettes fiscales.

Les actuaires reformuleraient la logique du HCAAM en affirmant que l’idéal d’une santé gratuite par le maintien d’un management du risque tel qu’il est pratiqué par l’assurance maladie est purement suicidaire. L’assurance maladie ne gère pas le risque et se contente de rembourser à l’aveugle ou selon des règles politiques absurdes (l’affaire de l’immunothérapie le montre) qui n’ont rien de durable.

Le glissement vers une autre maîtrise du risque

Prudemment, le HCAAM présente donc une autre hypothèse : recentrer le régime général sur une prise en charge à 100% du risque lourd, et abandonner le risque simple (la bobologie) aux complémentaires santé.

Financièrement, le HCAAM souligne que la stratégie peut être payante. Elle permettrait en effet de « sortir » les complémentaires santé de certaines dépenses, dont beaucoup sont liées au vieillissement de la population. Les complémentaires santé pourraient ainsi voir leurs marges croître, puisque certaines dépenses lourdes pèseraient désormais sur la solidarité.

En contrepartie, les complémentaires santé devraient améliorer leur prise en charge des risques légers, au besoin en développant des offres innovantes.

La solution Fillon

Les nostalgiques et autres libéraux se souviendront ici que ce document fête à sa manière le premier anniversaire de la victoire de François Fillon aux primaires de la droite. L’intéressé n’avait pas proposé autre chose que les idées du HCAAM développées aujourd’hui.

En son temps, l’idée avait fait scandale et le vainqueur de la primaire avait dû reculer en ordre serré pour éviter la panique dans les rangs. L’ironie de l’histoire veut que son principal challenger, vainqueur final de la compétition, se rallie à ce point sensible.

On appréciera la méthode suivie pour faire avaler une couleuvre, au demeurant de bon sens, aux Français.

Une fois de plus, la décomposition des finances publiques accélère le rythme des pensées. Ce qui, il y a un an, était le repoussoir absolu de la technostructure française s’impose en quelques mois comme un horizon indépassable. Dissident un jour, porte-parole officiel le lendemain.

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  • quel est le chiffre d’affaire des mutuelles +les banques?..35 ..38 milliards d’euros…
    A combien coûte les dépenses de la sécurité sociale ..les RMI ..les étrangers en situation irrégulière ..les accords avec l’Algérie et d’autres ..pour venir se faire soigner en France…ne voyer pas de ma part de mauvaise intention mais soyons réaliste. .j’ai beau chercher je n’ai pas trouver de réponse c’est un mystère ? !!!!
    quand aux mutuelles ..recette -remboursement=???? + les dépenses salariales ect. .ect…quelle est leur marge nette ???
    à mon humble avis tout ce qui est remboursé par la sécurité sociale autre que les cotisants devrait être pris en charge par L’ÉTAT. .
    Et enfin une seule sécurité sociale ..Privé
    +fonctionnaire + agriculture+artisan etc.. .
    c’est un bordel organisé et voulu …une manière de camouflet leurs incompétences. .
    qui peux et capable de donner des informations crédible. ..merci..

  • Ok sur le principe de ne laisser dans la solidarité que le risque lourd et universel (genre ALD) et confier aux complémentaires la « bobologie ». Restent les nombreuses questions en suspens: quelle est la liste des uns et des autres, qui gère le risque solidaire (est-il démonopolisé ?), quelles sont les mécaniques responsabilisantes associées (selection du risque, segmentation, systèmes bonus-malus ?), qui bénéficie de la solidarité (notamment question des immigrés) et à quel tarif (universel ou proportionnel aux revenus) ?

  • Bonjour

    On parle assurance maladie et les français veulent un accès à la médecine ‘gratuite’, ce qui n’a pas la même logique.

    Soit on est dans l’assurance et il est inutile de s’assurer pour des sinistres fréquents et peu importants, genre vaccination.

    Soit on est dans la logique tout gratuit, et avec le tiers-payant, on aura explosion des coûts, pénurie et baisse de la qualité, ce qui se passe actuellement (3 mois pour un RV).

    En fait, au delà de toute polémique stérile il existe grosso modo 3 sortes de soins:
    -La bobologie, le soin courant, qui ne doit pas être assuré obligatoirement.
    -Le gros risque (ALD) qui peut être pris en charge par la collectivité avec des impôts.
    -Les dépenses de fin de vie, de dépendance, qui sont prévisibles et peuvent se préparer tout au long de la vie par un compte épargne dédié. Je verrait bien un package assurance vieillesse-dépendance fourni par des assureurs privés.

    D’autre part ne pas confondre le payeur et l’effecteur.
    Il n’est nul besoin que les structures de soins soient publiques, les hôpitaux étant de gouffres financiers entre les mains de politiques.

    • Je m’apprêtais à poster quelque chose quand je suis tombé sur ça :
      « Soit on est dans l’assurance et il est inutile de s’assurer pour des sinistres fréquents et peu importants, genre vaccination. »
      La vaccination, prévention d’un risque lourd ou bobologie ?

      • Vous ne comprenez rien à rien. Quel est l’intérêt de s’assurer pour un vaccin qui doit coûter 6€ (grippe) et 6.5€ d’injection par IDE .. Je sais le Gardasil est plus cher mais sujet à controverse.
        Cela n’a aucun intérêt de s’assurer pour un tel petit montant.
        Quant vous dîtes dans votre post suivant que l’état forcera les français de s’assurer, justement les libéraux sont contre ce genre de contrainte.
        Faut sortir un peu de votre zone de confort intellectuel, et penser que bien souvent la solution n’est pas dans l’état, mais volontaire.
        Je vais vous révéler la vérité: L’état ne veux pas votre bien.

        • « Quant vous dîtes dans votre post suivant que l’état forcera les français de s’assurer, justement les libéraux sont contre ce genre de contrainte. »
          Les libéraux, ça va de soi. Pas ceux qui y trouveront un intérêt financier, comme les assureurs. Vous me semblez bien naïf…
          Et vous m’attribuez des « sentiments » que je n’ai pas. En tant que libéral, très individualiste qui plus est, je me méfie plus que tout de la sollicitude de l’Etat à mon encontre.
          Je vous ai décris le monde tel qu’il fonctionne, pas tel que je le souhaite. Et on ne peut s’aveugler sur les nombreux petits arrangements entre la puissance publique et le monde des entreprises, pour la gloire de la première et la richesse du second.

        • « Quel est l’intérêt de s’assurer pour un vaccin qui doit coûter 6€ (grippe) et 6.5€ d’injection par IDE .. Je sais le Gardasil est plus cher mais sujet à controverse. »
          C’est pas comme ça que ça fonctionne. Dès l’instant que l’Etat rend ces vaccins obligatoires, ceux-ci seront couverts d’une façon ou d’une autre.
          Mais mon propos était plus large. Il portait sur la définition même du « gros risque ». Vous n’avez envisagé la question que sous l’angle individuel : une opération du col du fémur, une chimiothérapie…
          Vous avez oublié (déformation professionnel d’un libéral de droite ?) la dimension collective. Combien coûte à la collectivité l’épidémie d’une maladie contagieuse, avec son cortège de morts, d’handicapés à vie, de congés maladie et autres pertes de PIB ?
          Commençant à connaître chez vous votre propension à monter dans les tours sans chercher à comprendre ce que vous lisez, surtout dès que vous voyez le mot Etat, je m’empresse de préciser, par anticipation :
          – que je suis contre les vaccinations obligatoires
          – contre leur remboursement
          – contre le principe même des mutuelles complémentaires, qui ne font, déjà, qu’assurer la bobologie ou le confort (chambre seul à l’hopital par exemple)
          – contre l’assurance dépendance, puisque comme je vous l’ai indiqué plus bas, celle-ci a toutes les chances de devenir obligatoire, si elle est instaurée – ce point a déjà été largement théorisé par plusieurs économistes…

    • « Je verrait bien un package assurance vieillesse-dépendance fourni par des assureurs privés. »
      Pas moi. Car on sait comment se finit toujours ce genre de plaisanteries. La gestion de ce risque passe aux assureurs privés, qui finissent par obtenir du gouvernement que l’assurance en devienne obligatoire, histoire de leur assurer de confortable royalties. C’est d’autant plus vrai ici, que personne ne songe naturellement à 20 ans de finir grabataire à 80 ans ; chacun rêve plutôt de claquer d’une crise cardiaque dans les bras d’une prostituée, comme Félix Faure (qui portait sans doute un nom prédestiné).

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