Incendies : situation tendue pour les soldats du feu

Les pompiers maîtrisent désormais le feu dans le Var. Pour l’instant, plus de 7000 hectares dans le sud-est sont tout de même partis en fumée.

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Incendies : situation tendue pour les soldats du feu

Publié le 28 juillet 2017
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Par Frédéric Mas.

Depuis le début de la semaine, ce sont près de 7000 hectares qui sont partis en fumée dans le Sud-est du pays et en Corse. Les pompiers, les bénévoles et les pouvoirs publics se mobilisent pour apporter de l’aide aux populations déplacées par la violence des incendies, qui se propagent rapidement en cette saison sous l’effet conjugué de la sécheresse et du vent.

élan de solidarité pour le garage ravagé par l’incendie de Castagniers près de Nice https://t.co/8o9iLBaG2a

— France Bleu Azur (@francebleuazur) 20 juillet 2017

Non seulement les dégâts matériels sont importants, mais le risque humain reste très présent. Soulignons ici le courage des bénévoles, pompiers et CRS qui au péril de leur vie tentent d’endiguer la progression d’incendies qui se propagent beaucoup trop rapidement. La situation oblige les pompiers à fonctionner en flux tendu, ceci pour plusieurs raisons.

Les pompiers en flux tendu

Selon Éric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, les pompiers doivent à la fois contenir les incendies et répondre aux sollicitations liées au secours aux personnes, particulièrement nombreuses en cette saison.

19 sapeurs-#pompiers de la #Vienne86 & 8 véhicules ? sur le départ pour @ENSOSP en #renfort #incendies #FeuxDeForets pic.twitter.com/5yh03uVrKe

— Sapeurs-pompiers 86 (@sdis86) 26 juillet 2017

À ce problème de cumul d’activités s’ajoute celui lié à la réduction du temps de travail des pompiers, imposé, toujours selon Éric Faure, par une directive européenne de 2011.

Sans doute s’agissait-il d’une mesure visant à éviter les problèmes de sécurité posés par la fatigue des effectifs, mais force est de constater que nous vivons aujourd’hui un puissant démenti. L’obligation de réduire le temps de travail a eu pour effet d’intensifier le recours aux pompiers professionnels.

Enfin, les sapeurs-pompiers volontaires ont du mal à recruter : l’engagement est intense et les rétributions ridicules.

Y-a-t-il un manque de moyens matériels ?

L’ampleur des incendies n’est pas sans précédents, et tous les acteurs d’aujourd’hui gardent en mémoire 2003, année noire qui a conduit les pouvoirs publics à demander de l’aide aux pays voisins pour maîtriser le feu.

Pour celui d’aujourd’hui, ce sont de très vieux Canadairs qui sont utilisés, dont la moitié est au sol, ce qui, aux dires de Stéphane Le Bars, pilote de Canadair et responsable du SNPNAC, dénote l’état problématique de la flotte anti-incendie.

Deux #Canadair entre Bormes-Les-Mimosas et La Londe-Les-Maures #incendiesvar #AFP pic.twitter.com/fx1e8YThdp

— Andrea Palasciano (@AfPalasciano) 27 juillet 2017

Pour Stéphane Le Bars, « Aujourd’hui, la situation est explosive, nous n’avons pas les moyens aériens pour épauler et soutenir les troupes au sol. » Malgré l’annonce faite par Gérard Collomb de l’entrée en service de 6 avions de type Dash 8, la situation pourrait se détériorer.

Protéger les biens et les personnes

Le coût humain et matériel de ces incendies, comparé à celui nécessaire pour rénover la flotte de Canadair pourrait tout à fait justifier l’engagement d’un tel poste de dépense par les pouvoirs publics, dans une optique de protection des biens et des personnes.

Plus généralement, les pompiers déplorent le vieillissement de leur matériel à disposition, ce qui pose une nouvelle fois la question de la bonne répartition des dépenses publiques dans un État devenu obèse.

Pourquoi ces secteurs, qui touchent à la sécurité physique des personnes, ne sont-ils plus prioritaires ? La maîtrise des dépenses publiques passe aussi par la rationalisation de l’argent public engagé, et la priorité donnée au régalien, c’est-à-dire à la sécurité des biens et des personnes, sur l’accessoire : il serait temps d’y revenir.

 

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  • protection des biens et des personnes….si l’état s’en soucié , ça se saurait , ça se sentirait; j’ai l’impression que de ce côté là , c’est  » en marche arrière toute  » , et ça ne date pas d’aujourd’hui ;

  • Bonjour

    C’est une des conséquences de l’écologie, protéger des zones ‘naturelles’, dans les faits des broussailles.
    Les terrains (malgré la pression foncière) ne sont pas constructibles, ils ne valent rien, sont à l’abandon, laissés à la nature (saine et durable comme dirait l’autre) et brûlent..
    Malgré tout, si on regarde le nbre d’ha brûlés (site promethee.com/incendies) il y a presque 3 fois plus d’ha brûlés entre 1976-96 d’entre 1996-2016 (705 km²-233 m² feu sup 500 ha dans le Var)

    • En effet, dans les années 60 à 80 la Provence était ravagée par les flammes quasiment à chaque été. L’incendie du Tanneron raconté par Martin Gray dans « au nom de tous les miens » (incendie qui a tué sa famille) en est un témoignage frappant. La surveillance et la prévention ont fait d’énormes progrès, ainsi que les techniques d’intervention. Les incendies de cet été sont regrettables mais pas si importants que ça en comparaison.

  • Je suis varois, j’ en aurais à dire des choses sur les pompiers, mais certainement pas qu’ ils manquent de moyen. Est-ce manquer de moyen d’ envoyer dans un cul de sac des dizaines de véhicules vers un incendie, sans eau? Les pompiers n’ échappent pas à une mauvaise habitude en France il y a trop de petits chefs qui se tirent dans les pattes.
    Alors évidemment, critiquer ce corps n’ est pas aisé, après tout ils sauvent des vies. Ouais. En attendant, il y a un siècle les feux étaient moins graves, puisque les terres étaient plus entretenues et cultivées. Le mistral ne soufflait pas moins fort et il y avait plus de fumeurs. Le Var est le département le plus boisé de France avec les Landes, allez vous percher au sommet du Bessillon ou sur les hauteurs d’ Aups. 7000 hectares, c’ est à la fois trop bien sûr mais ce n’ est rien du tout.
    Enfin, il faudrait peut-être que les villages cessent de laisser se développer des zones résidentielles en pleine nature, dans les pinèdes, que les pompiers s’ évertuent à protéger lors des feux, ce qui coûtent cher à tout le monde, comme il coûte cher à tout le monde les infrastructures routières, câblages réseaux et égoûts de tous ces habitants extérieurs qui ne rapportent pas un rond, alors que les centres de ces villages crèvent.

  • À force d’intervenir pour éteindre les incendies de forêt, ne déplace pas t-on le problème dans le temps? Les forêts « doivent » brûler de temps en temps pour se regénerer. En stoppant ce processus, on ne fait qu’amplifier les éventuels incendies de forêt.

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