Budget 2017 : l’idéologie avant tout !

Malgré les espoirs mis en lui, le président Macron ne va pas recentrer le budget de l’État sur les fonctions régaliennes. C’est encore et toujours l’idéologie qui commande la gestion.

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Capture d'écran JT de 20h de TF1 : Emmanuel Macron et Edouard Philippe

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Budget 2017 : l’idéologie avant tout !

Publié le 17 juillet 2017
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Par Thibault Doidy de Kerguelen.

La commission des Finances de l’Assemblée a validé mercredi le projet de loi de règlement du budget de l’État 2016 (loi de règlement 2016), qui a constaté un déficit public de 3,4 % du PIB contre 3,6 % en 2015.

La loi de règlement arrête le montant définitif des dépenses et des recettes de l’État pour l’année précédente. La loi de règlement 2016 sera votée en plénière mardi 18 juillet.

 

Budget : examiner les recettes publiques mais aussi les dépenses ?

À la suite de l’audit critique de la Cour des comptes sur le budget 2017, l’UDI Charles de Courson et l’ancien président LR de la commission des Finances Gilles Carrez avaient déposé un amendement pour que le Haut Conseil des finances publiques ne se prononce pas seulement sur les recettes du projet de loi de finances à venir comme aujourd’hui, « mais aussi sur les dépenses ».

Une proposition pleine de bon sens, et qui permettrait de redonner à l’Assemblée nationale ses totales prérogatives budgétaires.

Malheureusement, les députés ont suivi l’avis du rapporteur général Joël Giraud (REM) qui a souhaité que cette suggestion s’inscrive dans une réflexion plus globale sur la procédure budgétaire.

La semaine prochaine, les députés examineront par ailleurs en commission les décrets d’annulation et de redéploiements de crédits du budget 2017.

 

Une répartition idiote du financement

Ces décrets prévoient un volume d’annulation de crédits d’environ 3,3 milliards. Le gouvernement prendra en outre « des mesures correctrices » pour environ un milliard portant notamment sur les aides au logement ou les contrats aidés.

Au regard des premières informations dont nous disposons et des premiers arbitrages communiqués aux différents ministères par Bercy, il semble que la règle idiote de « tous les ministères à proportion de leur budget » soit maintenue.

Ainsi, on demande au ministère des Armées, engagé sur plusieurs fronts étrangers, sous-équipé, en sous-effectif, obligé de cannibaliser des matériels pour maintenir un semblant d’efficacité, de réduire encore son budget de fonctionnement.

Ainsi, on demande au ministère de l’Intérieur faisant face à une vague de terrorisme islamique, à des soulèvements de banlieues quasi quotidiens et à une vague d’immigration de moins en moins contrôlée, de réduire son budget.

Ainsi on demande à un ministère de la Justice dont les tribunaux ont rarement aussi mal fonctionné, dont les lieux de détention sont surchargés et en sous-effectif, de faire des économies.

 

Le régalien oublié au profit de l’idéologie

Le bon sens, la gestion clairvoyante de l’État, voudraient que l’on coupe les subsides à toutes les activités non régaliennes et que l’on concentre les moyens dont nous disposons sur les activités régaliennes de l’État. Mais pour cela, il faudrait rompre avec le principe de gestion idéologique pour adopter le principe de gestion pragmatique.

Nous pouvions espérer qu’au moins le président Macron apporterait cela. Il semble bien que ce n’est pas le cas.

Au total, le gouvernement veut réaliser 4,5 milliards d’euros d’économies en 2017 afin de contenir son déficit public sous les 3 % du PIB.

Bien sûr, on peut toujours arguer qu’il y a pire, et que certains n’ont pas encore su tirer les leçons de leur pitoyable gestion des années passées. Ainsi, sur 3,3 milliards d’annulations de crédits, l’ex-rapporteur général du Budget Valérie Rabault (PS) a calculé qu’environ un tiers ne porterait pas sur des crédits déjà mis en réserve. Cela concernera notamment les collectivités territoriales pour 216 millions d’euros, a-t-elle déploré. Démagogie, quand tu nous tiens !

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  • Quand on ne sait pas arbitrer les priorités on rabote tous les postes. Cela évite les débats et donne une illusion d’équité. Ce n’est pas de l’idéologie c’est de l’incompétence.

  • La France mourra guérie de l’idéologie égalitaire pour tous.
    Tous égaux jusqu’à la mort du socialisme macronisien.

  • Mettez des bobos à la tête de l’état et les sottises commencent aussitôt. Dire qu’ils se croient intelligents et cultivés. Leur ignorance n’a d’égale que leur prétention.

  • Oui il faut se concentrer sur le régalien mais cela n’empêche pas d’exiger du régalien plus d’efficacité également. Ce n’est pas parce qu’on est dans le périmètre d’intervention légitime de l’Etat qu’on se montre plus tolérant.

  • Il y a toujours déception quand on prête à un homme politique des intentions, des objectifs qu’il n’a pas. E. Macron n’a pas été élu pour reformer le pays structurellement et ainsi amener la France dans le cercles des démocraties libérales. E. Macron a été choisi par la nomenklatura Française, et ensuite élu, pour maintenir un système issu du communisme et du gaullisme. Il fera ce qui est nécessaire pour que ce système reste à flot et ne coule pas, mais pas plus. Toute la haute fonction publique tient à garder ce fromage, et elle fera tout pour y parvenir.

    • @ Liberte5
      Ce que vous « voulez dire », sans l’écrire, c’est qu’E.Macron va certes réformer et économiser et réduire budgétairement mais qu’il ne « renversera pas la table », peu désireux de soulever le pays et donc de le paralyser (ce qui est économiquement catastrophique … et la CGT n’attend que ça pour se refaire une virginité!).
      Comme tout le monde, je ne sais pas ce qu’avec E.Philippe, ils projettent!

      L’idéologie est une chose (y compris celle du libéralisme pur, dur et théorique de Contrepoints), la politique en est une autre qui n’est que « l’art du possible »: on a eu l’exemple de la rigueur stricte avec la Grèce (qui était en faute, c’est certain) qu’il a bien fallu, finalement, assouplir! Donc non, E.Macron est prêt à faire des économies, mais pas à mettre à pied 1 million de fonctionnaires, du jour au lendemain, ou désintéresser totalement l’état de toute son organisation non régalienne (culture, santé, tourisme, francophonie, FrançAfrique, que sais-je encore?) en 6 mois: il ne fallait pas être très réaliste pour s’attendre à ça! Et c’est pourtant de réalisme que le couple Président-Premier aura besoin pour arriver à un résultat en 5 à 10 ans!

      On ne revient pas sur 30 ou 40 ans de gestion irresponsable en 3 mois de correction!

      D’où le maintien de la « confiance » faussement naïve de l’€zone et de l’Union Européenne, alors qu’aucun budget français n’est crédible depuis 1997, date des fameux critères, puisque chaque année dépassé. Vos pays partenaires ne se faisaient plus, eux, la moindre illusion!

      • « la politique en est une autre qui n’est que « l’art du possible »: »

        Non non, les Thatcher et autres Reagan ont fait l’impossible, l’impossible que la nomenklatura, énarchie, noblesse, considèrent comme impossible.
        Baisser les dépenses, c’est impossible.
        Impossible, forcement impossible.
        Et vous mikylux vous êtes bien dans cette logique.

  • Excellent article….mais quelle naïveté à propos du manque de moyen du ministère de la justice (infesté de marxistes-laxistes) et le manque de places de prisons : renvoyons toutes les racailles islamistes qui engorgent nos tribunaux et nos prisons et rémigration immédiate de tous les binationaux ou étrangers extra européens interpellés pour délinquance avec jugement et prison dans le pays d’origine !

  • Excellent Liberte5 : c’est pourquoi je me demande parfois au risque de choquer s’il ne faudrait pas élire un Mélenchon pour casser plus vite le système. Les Français voyant leur pays ainsi transformé en Grèce, Vénezuela ou Chili d’Allende réclameraient un coup d’état libéral à la Pinochet ….et s’en serait fini du Gaullo-Marxisme une bonne fois pour toute !

    • Certes, ce n’est pas la première fois que l’on a des idées pareilles. Mais vouloir la politique du pire peut amener à des situations dont on ne sort pas, comme en Grèce. C’est difficile à manier, la folie furieuse genre Mélenchon. Je préfèrerais de loin une brutale remontée des taux qui obligerait, volens nolens, à réduire drastiquement les dépenses, ce qui ne peut se faire qu’en révisant de fond en comble les missions de l’état et des collectivités locales.

      • @ Gerald555
        « une brutale remontée des taux qui obligerait, volens nolens, à réduire drastiquement les dépenses, ce qui ne peut se faire qu’en révisant de fond en comble les missions de l’état et des collectivités locales. »

        À votre avis, quel serait le temps nécessaire pour « réviser de fond en comble les missions de l’état et des collectivités locales », y compris leurs administrations, sans augmenter le chômage ou l’assistanat?

      • Le gros soucis c’est que la remontée des taux ne réduira pas les dépenses, très probablement les augmentera, mais surtout les concentrera dans les intérêts de la dette. Nous aurons la satisfaction de voir les bouffeurs de subvention tirer la langue mais au final je doute d’un bilan positif.

        • Gerald555 : « la politique du pire difficile à manier » : vous raisonnez, et c’est normale, dans un cadre démocratique, donc à court terme. Mais, au regard de l’histoire, dans certains pays, culturellement révolutionnaire et latin, à « sang chaud », le libéralisme économique ne peux triompher qu’en passant par la case dictature et après quelques années de « casse sociale ». Typiquement : les Suisses naturellement travailleurs et rigoureux sont spontanément libéraux, à l’inverse un pays latin comme le Chili n’aurait jamais connu son essor économique sans les 10 ans de « dictature libérale » de Pinochet, entre les deux on peux citer l’Angleterre de Tatcher qui n’a pas eu besoin de dictature….mais pas loin !

          • Si on donne le pouvoir à Mélanchon, il ne le relâchera jamais. Et ce en toute bonne conscience démocratique, puisqu’il incarne la vrai démocratie.

            • +1 voyez Maduro.

              Ce genre d’homme politique ne lâche pas le pouvoir comme cela.

              On a eu F Mitterand mourant et F Hollande sous influence.
              Il suffit une campagne médiatique et judiciaire bien placée pour défaire les opposants (N Sarkozy en 2012-2016 F Fillon en 2017).

  • bref , si je vous lis bien ;nous avons affaire « encore une fois » a une bande de ringuards qui va couler le pays ? décidemment nous n’avons vraiment pas de bol !

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