Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe
Lors de son discours soporifique devant le Congrès, Emmanuel Macron a fait quelques annonces populaires pour cacher la vacuité générale du propos. Oui, il faut supprimer la Cour de justice de la République et baisser le nombre d’élus car la France compte 577 députés et 331 sénateurs alors que d’autres pays en comptent beaucoup moins.
Aux États-Unis, il y a 435 députés et 100 sénateurs pour une population de 325 millions d’habitants contre 66 millions en France ; en Allemagne, 630 députés et 69 sénateurs pour une population de 80 millions d’habitants. Mais au Parlement britannique il y a 650 membres et 760 pairs pour une population qui équivaut à celle de la France.
Ce qui n’a pas empêché le pays de se réformer. Le président aurait pu proposer la fin des privilèges de nos élus, leur système de retraite et le cumul des pensions notamment, et leur offrir en contrepartie davantage de moyens pour travailler. Les élus allemands et britanniques disposent de 3 ou 4 fois plus d’argent pour constituer leur équipe.
Aux États-Unis, un élu reçoit un budget 10 fois supérieur à celui qu’un parlementaire français ! Si l’on veut un Parlement fort et efficace, il faut donner de vrais pouvoirs aux députés. Et ce n’est pas l’instauration d’une dose de proportionnelle qui changera la donne. Pourquoi ne pas instaurer un scrutin majoritaire à un seul tour comme au Royaume-Uni ?
Enfin, pourquoi faire du CESE la « chambre du futur » alors que les rapports et les articles sur son coût et son inutilité se comptent par dizaines ? S’il avait voulu penser le futur, il aurait déjà pu le faire et ça se saurait !
Le discours de politique générale du Premier ministre a été dans la continuité de celui du Président. Au lieu d’entendre l’annonce de vraies réformes pour le redressement de la France, on a eu droit à deux annonces aussi concrètes que démagogiques : la vaccination obligatoire et la hausse du prix du tabac (malgré les hausses répétées dans le passé, la consommation de cigarettes n’a pas diminué).
Où est passée la baisse des dépenses publiques dans un pays qui dépense tous les ans 135 milliards d’euros de plus que l’Allemagne ? Quid du nombre de fonctionnaires – et de leur statut – alors que nous en avons 1.6 million de plus que la moyenne des pays membres de l’OCDE et 3 millions de plus que l’Allemagne (rapporté à la population) ?
Dire que la Sécurité sociale fait partie de notre patrimoine est un aveu d’inaction et un blanc-seing à la dérive des coûts. Les Allemands, les Suisses et les Néerlandais ont préféré ouvrir leur système de santé à la concurrence et ne garder que les châteaux et les musées dans leur patrimoine… Sont-ils moins bien soignés que les Français ?
La plupart des pays ont supprimé le statut de fonctionnaires et baissé drastiquement leur nombre
Le constat sur l’école est juste. Mais ce n’est pas en diminuant le nombre d’élèves par classe et en rendant plus facile le bac que le niveau moyen des élèves s’élèvera pour rejoindre les scores des meilleurs pays étrangers.
Nous avons plutôt besoin d’instaurer une vraie autonomie des établissements avec une concurrence au sein du système scolaire, et d’encourager l’école privée comme c’est le cas dans d’autres pays dont les résultats sont à la mesure de leur audace en la matière.
Il faut libérer le monde de l’entreprise et faire une grande réforme fiscale !
Quid de la fameuse réforme du Code du travail ? Le flou du discours d’Édouard Philippe va inquiéter encore plus les entrepreneurs qui préfèrent des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada ou bien d’autres où la liberté de licencier est réelle tout en sécurisant les employés… L’assurance chômage sera complètement étatisée au lieu d’instaurer la liberté de s’assurer.
De même, rien sur les 35 heures, et si peu sur les accords d’entreprise… Pour ce qui est de la politique fiscale, là où l’on espérait une vraie baisse des impôts, on a eu droit au report de plusieurs promesses (ISF, taxe d’habitation, taux d’impôt sur l’épargne…). Au sujet des retraites, nous restons toujours le seul pays riche et démocratique sans fonds de pension et avec la capitalisation seulement pour les… fonctionnaires.
Mais nous voilà rassurés, nous allons créer des commissions : grâce aux États Généraux de l’Alimentation, à la Conférence des Territoires ou bien aux États Généraux de l’Agriculture, la France sera sauvée. Faut-il donc vouloir « tout changer pour que rien ne change » ?
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Macron, Joker de Hollande, est un brillant fonctionnaire, Énarque comme il se doit et Inspecteur des Finances de surcroît.
Son stage pré-présidentiel à l’Elysée lui a donné le sens du « roulage » dans la farine des français. Les mauvais esprits disent même qu’il aurait été à l’école de l’imposture…
Alors Monsieur Lecaussin, la réforme fiscale, la réforme des retraites, le contrôle de l’immigration… ce sera pour l’après 2022, au prochain quinquennat.
En attendant, il faut de nouvelles recettes fiscales ne fusse que pour faire la guerre au Sahel et accueillir les migrants en masse…
autre grand chantier qui va sans doute réformer en profondeur la France : En Marche veut devenir un média ; il va donc recruter des rédacteurs et des vidéastes ; en gros , sa com passera par les réseaux sociaux , à la trump quoi ; les vrais réformes , ça attendra…..
Pas vraiment une surprise : nous le savions dès les dossiers du Canard opportunément sortis pour évincer le candidat légitimé par la droite et le centre.
Vous ne croyez quand même pas qu’avec des énarques on peut avoir une autre politique que celle des énarques
Les électeurs réalistes ne se déplacent plus pour ce faire représenter par des enfumeus qui une fois élus protègent leur caste avec ses privilèges . France irréformable s’enfonce dans la pauvreté
Le discours de Macron au Parlement était une prestation de salon littéraire où l’on disserte aimablement sur des considérations institutionnelles, historiques, philosophiques, éthiques ou littéraires. Pas inintéressant pour les amateurs. Mais totalement décalé et hors sujet par rapport à ce que requiert la situation actuelle de la part des dirigeants politiques du pays.
La question centrale du moment, qui domine et conditionne toutes les autres, est celle de la prospérité en berne, de l’accumulation inouïe et totalement inédite en temps de paix de dettes à un rythme bien plus rapide que la production de richesses qui permet d’en assurer le service, du sous-emploi massif et qui risque de l’être encore plus si par malheur les pertes capitalisées en dettes venaient un jour à être reconnues et actées.
Cette situation fondamentalement instable et potentiellement explosive concerne la France, l’Europe et la plupart des pays du monde.
Elle requiert des dirigeants politiques un diagnostic cohérent ayant une valeur explicative de la situation et un plan d’actions aux niveaux national, européen et International ayant une portée opérationnelle susceptible de remédier à la situation.
Rien de tout cela dans le discours de Macron : aucune valeur explicative, aucune valeur opérationnelle. Rien de rien qui permettrait de se mettre en marche. Comme pendant la campagne, un blabla pompeux, creux et totalement inopérant.
Et qu’apprend-on comme par hasard sitôt les élections passées ? Que l’équilibre du régime des retraites est repoussée de 2020 à 2040 (il faut donc bien passer la retraite à 65 ans), que les finances publiques ont davantage dérapées que prévues (il faut donc bien augmenter la productivité des fonctionnaires et en baisser le nombre) et que la France est en marche vers 7 millions de chômeurs toutes catégories (6,6 millions en mai 2017, un record). Bref, la campagne électorale fut un RDV totalement manqué. Heureusement, personne n’a voté cette fois-ci … un peu trop prévisible la petite entourloupe …
Et c’est justement cette abstention de masse qui rend la question budgétaire si délicate cette fois-ci : l’assemblée nationale élue avec la participation de 38.4% des inscrits est peu légitime et son autorité en matière de taxation est donc fragile au regard du principe démocratique élémentaire de « pas de taxation sans représentation ».
En marche vers l’échec.
@DvD
« l’assemblée nationale élue avec la participation de 38.4% des inscrits est peu légitime »
Hélas, cela fait longtemps que les politiciens ont passé ce cap. Ils assument pleinement leur ridicule sachant qu’il y aura toujours des électeurs à acheter. De belles paroles, un costume cravate, du temps d’antenne, et la question de légitimité n’a plus lieu d’être. Même pris en flagrant délit de se remplir les poches, ils gardent contenance et certains trouvent encore cela normal.
Les Français ont tranché: ils ont préféré Macron à Fillon; le continuation dans la sociale démocratie molle et dépensière, plutôt que les réformes. Ils en subiront les conséquences sous forme de chômage, d’impôts et d’immigration illégale.
Ainsi que je l’avais dénoncé, il n’y a rien à attendre du socialiste Macron. Après s’être fait avoir par Hollande les abrutis ont récidivé avec Macron. Faut-il être stupides !
Le CESE chambre du futur…ah, ah,ah cette maison de retraite dorée pour vieux syndicalistes et autres francs maçons comme son copain Jean Paul Delevoye qui en a été le président après avoir été « médiateur de la république ». A quand le ménage dans ces commissions, hauts conseils, haut comité, hautes autorités etc… (j’en passe et des meilleurs) qui, par leurs réglementations débiles, ne servent qu’à empêcher les français de travailler, tout en se « plaçant » entre copains et coquins… .. tout ça avec nos impôts !
Le vrai programme de Macron était une bombe, et faisait craindre des actions sociales violentes. À propos de la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers, tout le monde criait à la démagogie. Mettre en actes un programme électoral est périlleux, en France.
On peut penser que la soudaine prudence de l’exécutif est fondée sur des menaces précises, mais s’il ne faisait vraiment rien, la déception serait grande. Je parie sur une simple prudence.
La vraie bombe qui est dans la tête de Macron, à mon avis, est le prélèvement à la source d’un nouvel impôt résultant de la fusion d’une CSG augmentée avec l’ISR (donc payé par tous) associé à la suppression des cotisations URSSAF et donc de la sécu actuelle, remplacée par les assurances santé et retraite privées. Deux impôts : la fusion CSG /ISR à la source + TVA : pour la solidarité nationale (minimas retraites et risques de santé trop lourd pour le privé) et le régalien. Etatiser la sécu pour mieux la privatiser dans un deuxième temps est le rêve cachée de nos gouvernements énarchiques depuis bientôt 30 ans. La fausse droite actuelle ferait mieux de proposer ça (Juppé, Fillon en rêvait…Macron aussi ) pour lui couper l’herbe sous le pieds plutôt que de le critiquer comme le chien de pavlov sur l’augmentation de la CSG.
Pyrrhon,
S’agissant de l’action politique de Macron, vous pariez sur une simple prudence…
Si l’on considère que l’avènement de ce personnage au pouvoir était une fin en soi, on peut considérer que Macron a réussi son coup.
Mais, essayer de briller au plan international, faire un simulacre de guerre au Sahel – quitte à faire tuer quelques uns de nos soldats – est il suffisant pour se maintenir au pouvoir?
La majorité des français clairvoyants aurait préféré une diminution de la pression fiscale et une avancée libérale significative permettant de promouvoir notre activité industrielle et commerciale, seul moyen de faire face au chômage grandissant sévissant dans notre pays.
Cette même majorité de français clairvoyants aurait préféré un coup d’arrêt de toute cette immigration illégale qui va devenir le problème majeur de notre pays dans les prochaines années…Une véritable bombe à retardement !!