Cet État moralisateur qui vous veut du bien, malgré vous

Le score État-moralisateur de l’Institut Économique Molinari montre l’inefficacité des politiques prohibitives pour améliorer les conditions sanitaires.

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Cet État moralisateur qui vous veut du bien, malgré vous

Publié le 7 juin 2017
- A +

Par la Rédaction de Contrepoints.

L’Institut Économique Molinari vient de publier la deuxième édition de son indicateur des États moralisateurs dans l’Union Européenne.

Cet indicateur se concentre sur les interdits en lien avec l’alimentation, l’alcool et le tabac au sens large. En somme, on mesure ici dans quelle mesure l’État vous « veut du bien » par une inflation réglementaire en faveur de la dissuasion de la consommation des produits légaux et de l’imposition d’un surcoût aux consommateurs.

Des États de plus en plus moralisateurs

De tous les pays de l’Union européenne, seuls 6 pays ont enregistré des scores plus faibles que l’an passé, traduisant un assouplissement des interdits et/ou de la fiscalité. Il s’agit de la Belgique, du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de Malte et de la Suède.

Classement 2017 des états moralisateurs en Europe et changements depuis 2016.
Classement 2017 des états moralisateurs en Europe et changements depuis 2016.

La Directive Européenne sur les Produits du Tabac aura été et sera, au fil de son application, particulièrement néfaste. Les cigarettes électroniques sont aussi en ligne de mire, malgré leurs bénéfices sanitaires évidents, preuve que le souci de la santé du citoyen n’est pas forcément au premier plan dans les démarches étatiques.

L’alcool n’est pas en reste : d’une manière générale, la situation reste stable mais certains pays tendent à pousser en direction d’un plus grand contrôle de la consommation, notamment par l’introduction de biais tarifaires.

Quelle efficacité ?

Puisque l’État vous veut du bien, il devrait s’intéresser à l’efficacité des politiques qu’il met en place et ce d’autant plus qu’il est connu que prohibitions et réglementations excessives nuisent aux plus pauvres et justifient donc l’existence d’un marché noir. On constate pourtant que le score État-moralisateur global ne présente aucune corrélation avec l’espérance de vie.

Espérance de vie en fonction du score Etat-moralisateur global.
Espérance de vie en fonction du score État-moralisateur global.

Plus précisément, il n’y a pas non plus de corrélation de ce score avec le taux de prévalence du tabagisme, ni avec la consommation d’alcool par personne, qu’elle soit modérée ou volontairement excessive (binge drinking).

On vous veut du bien ?

Au risque de tomber dans le travers souvent reproché aux libéraux qui consisterait à placer l’économie en tête des priorités, on constate pourtant qu’il existe une corrélation bien plus marquée entre espérance de vie et PNB.

Espérance de vie en fonction du PNB.
Espérance de vie en fonction du PNB.

Alors non, on ne vous veut pas du bien. Non, rien ne justifie les politiques de fiscalité et de réglementation comportementales. Non, on ne peut pas aller contre la liberté des individus de mener leur existence comme bon leur semble.

Bien sûr, il est connu que la consommation de tabac, d’alcool ou de sucreries est mauvaise pour la santé mais les faits sont têtus : les politiques prohibitives et collectives menées n’ont qu’un effet marginal sur le comportement des individus.

Si l’État vous voulait vraiment du bien, il penserait à vos libertés. À vos libertés économiques d’abord, parce qu’elles sont le seul moyen d’enrichir ses habitants et parce que cet enrichissement est partout et en toutes époques directement corrélé à l’amélioration des conditions sanitaires.

Ces conditions sanitaires améliorées, quelle nécessité pourrait-il y avoir d’attenter à vos libertés individuelles ? Dans un monde libéré, les individus savent arbitrer par eux-mêmes entre plaisirs et dangers.

Ils ne sont pas emprisonnés dans la gangue ouateuse de l’État nounou, car enfin, qui est mieux placé qu’un individu éclairé par un débat contradictoire et des arguments objectifs pour arbitrer entre ce qui lui nuit et ce qui lui bénéficie ?

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  • dans un monde libéré les individus savent arbitrer par eux même……..c’est justement ce que ne veut pas l’état ; il ne veut pas que l’on se passe de lui , car il serait marqué du sceau de l’innutilité ; et puis sans nous , comment ferait il pour vivre décement ? comment ferait il pour exister ?

  • Je ne comprends pas la corrélation entre la taxation et la moralisation. De plus, je ne trouve pas choquant de taxer les produits qui sont nocifs pour la santé lorsque consommés sans modération. La seule limite étant à mon sens l’émergence d’un marché noir, potentiellement plus dangereux que le remède…

    • Le problème est que, comme l’indique l’article, la sur-taxation de ces produits ne change que très peu leur consommation. Donc à part faire rentrer des sousous dans la popoche de l’état, cela ne change rien

      • @ BN

        « faire rentrer des sousous dans la popoche de l’état »

        C’est clairement le but poursuivi mais moins criticable ou « révoltant » à cause de ce prétexte moral ou sanitaire ou de lutte contre l’addiction, sans compter la consommation facultative: corollaire de la sous-taxation des « produits de première nécessité »!

    • « Ca fait rentrer de sousous dans les popoches de l’Etat » , et … ça permet aux politiques de gesticuler devant les media pour exister. A part ça,ça ne sert à rien.

    • Mais tout est nocif pour la santé lorsque consommés sans modération…

    • La moralisation n’est qu’une excuse pour faire passer les taxes : ce n’est pas bon, donc l’Etat a le droit de taxer (mais c’est pour votre bien)

    • Marché noir => criminels en plus => agrandir les prisons

      à la limite, le pays devient une grande prison. Cool, non ❓

  • Morale et pouvoir font un bon duo, l’une ne va pas sans l’autre. Comment reconnait t on le pouvoir , en suivant ses interdictions..plus elles sont nombreuses plus le pouvoir est important . Le problème en France est que le pouvoir absolu est donné au gvt au lieu du parlement sur l’état , c’est à dire les administrations. Toute interdiction proposée pas de parlement renforce le pouvoir du gvt. Hors le gvt devrait avoir uniquement un pouvoir de controle sur le fonctionnement démocratique d’un pays.
    Le cannabis est interdit alors que le peuple ne l’a jamais demandé le gvt devrait donc empêcher les députés de l’interdire,leur demande est anti démocratique.idem pour le tabac ,l’alcool etc hors c’est le gvt qui fait des campagnes anti ceci anti cela , ce n’est pas son rôle comme une taxation n’a jamais été inventée pour punir mais remplir à caisse de l’état..pas du gvt.

  • La question posée ici est philosophique en même temps que politique. Philosophique : faut-il se priver des plaisirs du corps, sucre, bonne chère, tabac… ce que l’on considère comme des plaisirs, aux fins de se garantir une santé sans faille et une longue espérance de vie ? On peut aussi éviter de sortir de chez soi pour ne pas risquer d’accident, se retirer dans un monastère zen, se consacrer toute sa vie à la méditation. Ainsi, à l’abri des agressions du réel, on restera en bonne santé.
    Par ailleurs, en quoi le fait de souhaiter vivre jusqu’à 80, 90 ans, constituerait-il une norme applicable à tous ? Passer le tiers de sa vie en tant que vieux, devenir une charge pour ses proches eux-mêmes vieillissants à mesure que les années passent, est-il une perspective… intéressante ?
    Politique ensuite : la morale étatique n’intervient en fait que dans un souci de taxation et de prévention de maladies coûteuses pour la collectivité. On ne veut pas notre bien, d’ailleurs notre bien nous regarde. On veut juste éviter qu’à un moment donné, on se mette à coûter trop cher à la collectivité. Et en attendant, que cela nous coûte cher de sacrifier à nos petits plaisirs.
    Il faudrait aussi, alors, que l’Etat se soucie de taxer la solitude, qui tue plus que le tabac et les graisses réunis…

    • @thelincolnlawyer
      Bonjour,
      « Il faudrait aussi, alors, que l’Etat se soucie de taxer la solitude, qui tue plus que le tabac et les graisses réunis… »
      Il faudrait que l’Etat taxe l’Etat, car il cause bien plus de dégâts et dans plus de domaines. Il ne le fera pas puisque l’Etat n’a pas son propre argent. Il faut alors interdire la politique et les politiciens. (la parasitocratie) qui causent bien plus de dommages partout.

      • @STF
        Bonjour,
        Je suis d’accord avec vous. Démanteler ce volet du grand banditisme serait une avancée, pour autant que l’on soit à même de redéfinir la notion de pouvoir, sur quels critères, selon quel fonctionnement. Et là on n’est plus dans l’humour, mais dans l’utopie. J’ai un ami qui, après chaque élection, a coutume de dire : le suffrage universel a encore frappé. Comment lui donner tort ? Tout est à revoir de fond en combles, mais nous sommes bien peu à en être conscients.

        • @thelincolnlawyer
          Bonjour,
          Comment lui donner tort à votre ami… hm, déjà il n’y a pas de démocratie en France. Autrement, Macron n’aurait pas été élu, ni même F.H avant lui. Le suffrage universel n’est qu’un système de vote qui donne le droit de voter à tous les citoyens, sans distinction de sexe, de moyens financiers, d’appartenance à un parti etc…
          Ce qui a « frappé » c’est la tricherie politique, les petits arrangements entre « confrères ».
          Pour ce qui est du Pouvoir, il ne peut y en avoir que trois : L’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif. Oter la possibilité du gouvernement de faire et de passer des lois, on aura déjà une bonne base ; ensuite rendre le Judiciaire indépendant, c’est à dire non soumis à un Ministère, et surtout sans que les deux autres pouvoirs aient un droit de nommer quique ce soit. Les membres du Judiciaire n’auraient aucun pouvoir politique. Chacun sa part/partie/partition ! Tout cela sous le pouvoir du Peuple, qui ne fait que déléguer sans rien abandonner, en nommant les membres de TOUS les Pouvoirs. Pour finir, en terminer avec le pouvoir administratif actuel, qui donne, reçoit, fait ses lois, accuse, juge, condamne, punit et exécute les sentences.
          Mais vous avez raison, tout cela reste de l’utopie actuellement.

          • edit :
            « … juge, condamne sans tribunal ni procès, … »
            Le « tribunal administratif » n’est là que si un quidam conteste la décision arbitraire, souvent pécuniaire, de l’administration.

  • Je viens de ma taper 5 km à midi, tout comme hier. Quand est-ce que la TVA sur les chaussures passe à 6%, parce 14% en moins cela fait déjà une belle somme ❓
    Sans moyen d’acheter des grolles, je ne ferai plus ces 5 km.

  • « trop d’impôt tue l’impôt » !
    exemple : plus on taxe le tabac et plus son prix augmente, et donc plus la contrebande augmente (plus de 25% du tabac fumé en france vient de pays frontaliers ou du marché noir), et donc moins on en vend dans les circuits légaux, et par conséquent les recettes de l’Etat diminuent sans que la tabagie baisse.

    quant à la faucuterie hygiéniste : prenons l’exemple du Round Up. On l’interdit parce que cancérigène, polluant, caca, pas bien, américain, etc…
    bon, très bien, ça tombe bien la société française Osmobio a déposé une demande d’agrément pour un désherbant bio.
    ah non ! pas bon non plus. on la fait poireauter depuis 3 ans (3 ans !!!!!!!!) alors que des centaines d’emplois sont à créer, et on remet en vente le round up.

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