Macron sera sans doute confronté à une faible réaction syndicale

Le nouveau président ne devrait donc pas se heurter à un tir de barrage franc et massif s’il fait passer ses ordonnances, pourvu qu’il prenne le temps d’une vraie concertation.

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Macron sera sans doute confronté à une faible réaction syndicale

Publié le 13 mai 2017
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Les réactions syndicales aux projets d’ordonnances de Macron ne seront probablement pas aussi farouches qu’on ne le croit. Alors que le recours à cette méthode autoritaire a des allures d’épouvantail pour la base des adhérents, les états-majors ont commencé à lâcher du lest.

Une réaction syndicale sans nuage : celle de la CFDT

Sur France Inter, la numéro deux de la CFDT, Véronique Descacq, a expliqué que le principe de l’ordonnance ne la choquait pas tant que ça :

Tout dépend de la façon dont Emmanuel Macron s’y prend pour faire son ordonnance, la CFDT souhaite que la phase législative, quelle que soit sa forme, soit précédée d’une phase de dialogue », a expliqué sur France Inter son numéro deux, Véronique Descacq, expliquant attendre du nouveau chef de l’État qu’il soit « à l’écoute des organisations syndicales, en particulier sur l’emploi et le droit du travail.

Emmanuel Macron peut donc imaginer que la CFDT ne lui fera pas barrage…

Une réaction molle : celle de la CGT

De son côté, Philippe Martinez, qui a appelé à voter Macron, a pris une position plutôt rassurante pour le nouveau président :

Descendre dans la rue ? On y est déjà. Je n’ai pas demandé, comme Jean-Claude Mailly (FO), aux cadres de la CGT de prendre des vacances remboursables, chez nous, les congés payés sont sacrés. Mais on sait rapidement se mobiliser, on sera là pour la rentrée sociale.

La CGT déjà dans la rue ? Grande nouvelle, qui augure d’une résistance faible aux ordonnances présidentielles.

FO isolée

Reste donc la position de FO, qui risque d’être extrêmement isolée.

S’il persiste dans l’idée de faire des ordonnances au mois de juillet, ça veut dire qu’il va balayer le dialogue social et la concertation : il y aura problème d’une manière ou d’une autre, donc on attend de voir », a prévenu Jean-Claude Mailly sur France Info. « Je ne vois pas quelle est l’organisation syndicale, quelle qu’elle soit aujourd’hui, sans parler du fond, qui peut accepter que ça passe à la schlague avec des ordonnances ».

Le problème, donc, c’est que certains syndicats ont l’air d’accord pour que la réforme passe à la schlague.

Le danger viendra de la base

À court terme, le nouveau président ne devrait donc pas se heurter à un tir de barrage franc et massif s’il fait passer ses ordonnances, pourvu qu’il prenne le temps d’une vraie concertation. Toute la question est de savoir quelle sera la réaction de la base face à ce « lâchage » en rase campagne. Il n’est pas du tout acquis que les confédérations tiennent la situation en main jusqu’au bout.

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  • Bonjour à tous,

    pensez vous que E. MACRON va essayer de refondre le paysage « social-syndical » comme il le tente actuellement sur le terrain politique?

    Au plaisir de vous lire.

    • @ Fabrice

      On peut sans doute (on verra bien: je ne me prends pas pour un « prophète ») penser qu’il penchera plus vers un syndicalisme « allemand » que vers « la lutte finale ».

      Après tout, les « durs » pouvaient donner la présidence à J.L.Mélenchon, N.Arthaud ou PH.Poutou. (21,31 % des voix, ensemble) + B.Hamon (27,67%) éventuellement! (résultats de 1ier tour)

      La division ne paie pas! Et J.L.Mélenchon qui l’a joué excessivement « perso », a préféré le show au résultat! Tant pis pour lui!

      E.Macron est probablement très intelligent et certainement très habile: c’est maintenant bien prouvé!

      Donc il pourra écouter et comprendre, expliquer et persuader mais il décidera sans doute tout seul!

    • Tous ses projets de réforme (formation, pôle emploi, sécu, retraites, inversion des normes) semblent aller dans le sens d’une remise en question du paritarisme.
      Le calme actuel des dirigeants syndicaux n’est peut-être qu’une posture, devant leur situation actuelle indéfendable et en attendant comme d’habitude de s’annoncer « obligés d’intervenir avant de se faire déborder par leur base » ?

    • Il ne refonde pas le paysage politique : il fait le vide devant lui et profite du vide intersidéral laissé par son prédécesseur.

  • Macron confronté à une faible réaction syndicale….
    Ce n’est qu’une supposition qui sera fonction de l’orientation politique de notre nouveau « Roi ».
    Cela va dépendre de la stratégie d’abandon des promesses électorales de façon à assurer la continuité du Hollandisme.
    Les premières ordonnances Macroniennes vont servir de test pour évaluer la capacité de résistance de la société civile française qui est, en fait, un agglomérat de petits privilèges distribués aux uns aux dépens des autres.
    Le non règlement des problèmes de l’emploi et de l’immigration illégale va, inéluctablement, conduire les Français à une tendance de nivellement par le bas….donc, vont générer des réactions violentes….

    • Evitez de l’appeler le « Roi » même entre guillemets. Et comme il aime le théâtre, parait-il, il va finir par penser comme Macbeth qu’il serait bien à sa place sur un trône!

      • @ Mariah
        Pourquoi nier l’évidence?

        Le président français est bien un monarque provisoire non héréditaire, traité comme tel, isolé dans son palais, complètement sui generis dans l’Europe vraiment occidentale et démocratique!

      • Macron accumule les comportements monarchiques comme on ne l’a jamais vu même lors de la visite au Panthéon de Mitterrand, son secret sur la nomination d’un premier ministre issu de son bon vouloir en est un des exemples les plus flagrants, après la leçon de cour donnée à Bayrou et à Vals.

        • @ Stéphane Boulots

          Sauf que maintenant, c’est lui, le président et il est prêt à défendre (habilement) son pouvoir personnel et son point de vue et il semble bien préparé, pour ça!

          Il n’a que 5 ans pour ça!

  • Il serait bien inspirer de faire un référendum. Après tout il est mal élu, dans le flou artistique, si les questions posées rompent avec l’ amphibologie ambiante de son mouvement il pourrait justifier démocratiquement quelques réformes radicales.

    • @ Stéphane

      Il est élu!

      Point, à la ligne!

      Pas du tout responsable du système folklorique français, majoritaire et pas très représentatif!

      Mais pas plus responsable des règles du jeu que les autres candidats ou les précédents présidents « préférés » au premier tour par moins de 25 % des électeurs.

      Pas démocratique, le vote majoritaire? Exact! Surtout pour la minorité!

      Mais ce serait tricher et « mauvais joueur » que d’exiger, dans son cas, un referendum « obligatoire », non prévu par la constitution!

      Vous êtes gonflé!

      Si le champion ne vous plaît pas, ce n’est pas une raison pour changer les règles du jeu pendant ou après l’élection!

  • Bof , Macron fera comme les autres des syndicats des armes de propagande. Et comme la campagne médiatique à son sujet bat des records les Français vont le sacrer empereur..et on sait comment cela se terminera, du sang et des larmes.

  • C’est une question de prix, qu’auront en échange les syndicats?
    Dans la vie il n’y a que deux valeurs intangibles, l’argent …je ne me rappelle plus de la seconde

  • Bien sûr que les syndicats ne vont pas réellement s’opposer à Macron. Ils sont eux-aussi les nantis du sytème. On leur fera les cadeaux nécessaires pour qu’ils la ferment. Et un cadeau que j’ai déjà identifié, c’est celui du « service public de la formation ». Une revendication que je connais parfaitement, pour l’avoir combattue pendant mes six années de présidence d’une délégation patronale. Une manne à prévoir pour les syndicats. Et pour le peuple : la course au désespoir, comme je le démontre ici : http://michel-georgel.com/cestadire/2017/05/11/une-victoire-sans-appel/

  • Faible réaction syndicale ? On peut rêver … Les syndicats jouent leur place… et leurs financements, tous comme les politiques ( Bayrou en tête). On constate actuellement la rétrogradation de la CGT au second rang des syndicats français… On les voit partout !
    Croyez-vous vraiment que ce soit pour défendre les intérêts des salariés ?… Remarquez-bien qu’une petite place, de député européen par exemple, ça arrange bien des conflits, non ?

    • @ Odidole

      Vous avez tout compris!

      Les syndicats vivent, chez vous, plus d’argent public, de chasses gardées, de privilèges que de cotisations!

      On achète la paix comme on peut!

  • D’un autre coté, il ne peut discuter pendant 6 mois avant d’agir.
    Les syndicats auront peut-être quelques cacahuètes plus ou moins grosses, mais pas forcément ce qu’ils désirent.

  • L’auteur rêve. Les syndicats francais sont bien trop idéologisés et radicalisés pour ne pas réagir. A la moindre réformette, ils bloquent la France. Les syndicats francais sont une plaie. Ils sont d’extrême gauche. Négocier avec ces gens est impossible. Descendre dans la rue et gueuler sont les seules choses qu’ils savent faire

    • @ Jacquessvd

      Non, non! Ils font aussi la grève qui (ne l’oubliez pas) s’appelle une « action » dans leur langage, comme un chômeur est un « travailleur sans emploi », un patron, un « exploiteur » et un employé, ouvrier ou fonctionnaire, un « saint Innocent » qu’on martyrise!

      Le langage est la seule façon d’avoir raison quand on a tort!

      ( N.Arthaud ne parlait ni de « Français », ni de « citoyens », ni « d’électeurs », seulement de « travailleurs », les autres ne foutant évidemment rien, c’est bien connu!)

  • Les commentaires sont fermés.

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