Un article de Trop Libre
Capitalisant sur un positionnement adopté il y a longtemps (son « je suis à la tête d’un État en faillite » date de 2007), François Fillon revendique être « le seul à vouloir prendre le taureau par les cornes » en matière de dette publique : dans ce but, il préconise de réduire la dépense publique de 100 milliards d’euros.
De son côté, Emmanuel Macron veut « économiser 60 milliards par rapport à la trajectoire spontanée (dite tendancielle) des dépenses » et maintenir le déficit public sous le seuil des 3% du PIB, tout en réalisant un effort d’investissement de 50 milliards.
Quant à  Marine Le Pen, elle promet de réduire la dette de huit points de PIB, sans expliquer comment.
Tous ces candidats abordent ainsi le sujet de la gabegie des finances publiques, déjà dénoncée par le rapport Pébereau en 2005, sous l’angle économique. Ils ont raison : il n’est plus besoin de démontrer combien les dépenses publiques sont, aujourd’hui, souvent peu efficaces, ni combien l’État, qui se finance sur le dos des contribuables, perturbe la création de richesses.
Il est une autre motivation pour laquelle la dépense publique doit être baissée : les libertés individuelles.
La dépense publique est contrôlée par l’État
Dans une démocratie, précisément parce qu’il n’est pas un centime de dépense publique qui ne soit prélevé d’autorité sur les citoyens, ceux-ci ont le droit de surveiller comment leur argent a été utilisé. C’est la raison pour laquelle, notamment, les élus doivent rendre des comptes sur l’usage qu’ils font des deniers publics – ce que, paradoxalement, François Fillon a mis du temps à comprendre.
C’est la raison pour laquelle, aussi, l’État se dote d’enquêteurs divers : celui qui profite d’allocations ou de subventions de manière indue abuse la collectivité. La dépense publique implique donc nécessairement le contrôle social.
Droit de regard. Cette évidence est, dans la pratique, peu partagée. Les médecins revendiquent leur liberté d’exercice, alors que c’est la collectivité publique qui solvabilise leur demande à travers la Sécurité sociale. Les industriels exigent le droit de produire sans intervention mais veulent régulièrement profiter du soutien de l’État. Les syndicats s’offusquent de la lutte contre la fraude sociale, alors que les dispositifs de solidarité sont financés par les prélèvements obligatoires. De la même manière, c’est parce que les contribuables financent la santé de leurs concitoyens qu’ils ont le droit de réglementer la façon dont ils boivent et fument (en ce sens, légaliser le cannabis est incompatible avec un régime d’assurance sociale collective).
Davantage de dépense publique, plus d’intervention de l’État dans votre vie
Le député Guillaume Bachelay (PS) l’avait dit très clairement en 2012, expliquant la politique du gouvernement vis-à -vis de l’industrie automobile :
Là où il y a argent public, il doit y avoir droit de regard de la puissance publique.
Comme en France la dépense publique représente près de 57 % du PIB et imprègne la vie quotidienne de tous les Français, après des décennies d’impérialisme invasif de l’État-providence, la vision de la puissance publique sur nos activités embrasse large !
La dépense publique n’est donc pas qu’un problème économique : un fort niveau de socialisation des dépenses n’est pas compatible avec une liberté individuelle forte. En pratique, cela impose qu’un arbitrage soit fait entre ces deux opposés. Ce sujet, à travers lequel transparaît en filigrane la question du rôle de l’État, est malheureusement un enjeu absent du débat public.
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Sur le web
il serait imaginable de faire — -sur 5 ans des années blanches : pas d impôts pas de taxes pas de prélèvements
sur salaires…
-laisser naturellement le libéral prendre le relais
-laisser l état gérer la défense
la justice et la santé publique uniquement
-ensuite notre société serait soumise aux référendums pour les grandes décisions
ce serait démocratique non!
– de plus au niveau état. réduction de la voilure : parlelentaires, secrétaires, conseillers de tous genres…
cela ferait du bien d assainir
tout ce milieu…
pourquoi pas?
la parole aux citoyens et non plus à l état et ses appareils politiques qui nous écoeurent…
@ Marilyn
Comment obtenir l’approbation de votre tentative d’essai provisoire de pays purement « libéral » dont l’état serait réduit à 3 domaines alors que le libéralisme, mal vu par la majorité de la population, ne pourrait pas trouver un parti prêt à s’en revendiquer aussi drastiquement? Vous rêvez?
D’autre part, vous incluez dans les pouvoirs régaliens de l’état la « santé publique », que représente ces termes? Alors que l’article donne un exemple contre le droit de regard dans les frais médicaux sous prétexte que: »Les médecins revendiquent leur liberté d’exercice, alors que c’est la collectivité publique qui solvabilise leur demande à travers la Sécurité sociale. », d’une part et qu’un peu plus loin, il est dit: « c’est parce que les contribuables financent la santé de leurs concitoyens qu’ils ont le droit de réglementer la façon dont ils boivent et fument ».
La liberté diagnostique et thérapeutique du médecin vient du conseil de l’Ordre, organe officiel créé par l’état. L’ « assurance » maladie, assure les patients d’une part des remboursement, en aucun cas, elle n’assure le praticien d’un « salaire »!(erreur assez grossière!).
On ne peut dire à la fois, que la source des revenus est « étatique » et « citoyenne »! L’argent récolté par l’état n’est plus propriété citoyenne, sinon, la thèse de l’article s’écroule. (Thèse disant que les dépenses de l’état échappe au contrôle des citoyens et qui paraît légitime).