Quand l’ancien président de la Banque centrale défend l’étalon-or !

Qu’est-il arrivé à Alan Greenspan, ancien président de la Fed, pour qu’il se décide à abandonner les idées saines de sa jeunesse en entrant à la Fed ? Et pourquoi revient-il aujourd’hui à ses premières idées ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quand l’ancien président de la Banque centrale défend l’étalon-or !

Publié le 12 mars 2017
- A +

Par Ferghane Azihari.

Alan Greenspan, l’ex-Président de la Banque centrale américaine, désormais retraité, prône le retour à l’étalon-or.

Alan Greenspan a donné en février une interview au magazine Gold Investor.

Alan Greenspan prône le retour à l’étalon-or

À la question de savoir s’il prévoit un regain d’intérêt pour l’or face aux poussées inflationnistes à venir, Greenspan répond qu’il conçoit l’or comme « la première monnaie mondiale ». Il rappelle que l’or est l’une des rares monnaies qui ne nécessite pas de tiers de confiance pour être acceptée de tous, et ceci depuis très longtemps.

L’étalon-or était à son apogée vers la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, une époque de prospérité mondiale extraordinaire, caractérisée par une croissance musclée de la productivité et très peu d’inflation », poursuit-il en commentant le rôle de l’or dans le système international.

Seulement aujourd’hui, il y a une idée répandue selon laquelle l’étalon-or du 19ème siècle n’a pas fonctionné. Je pense que c’est comme enfiler des chaussures qui ne sont pas à votre taille tout en accusant ces chaussures d’être inconfortables. Ce n’est pas l’étalon-or qui a échoué. Ce sont les politiques publiques […]. Aujourd’hui, retourner à l’étalon-or serait vu comme un acte de désespoir. Mais dans un régime d’étalon-or, nous ne nous serions jamais retrouvés dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. […] Nous n’aurions jamais atteint ce niveau extrême d’endettement, car l’étalon-or est un moyen de s’assurer que les politiques budgétaires ne dérivent jamais.

Ces propos peuvent paraître étonnants de la part de celui qui nous a tout droit conduit vers la crise des crédits subprime par sa politique de taux d’intérêt et qui avait balayé d’un revers de main l’hypothèse d’un retour à l’étalon-or lorsqu’il dirigeait la Réserve fédérale.

Il arguait notamment en 2005 qu’un tel retour serait inutile dans la mesure où les politiques monétaires s’attachaient déjà à reproduire un environnement similaire à celui qui prévaudrait dans un système d’étalon-or. Il s’agissait à l’époque d’un argument tout à fait douteux dans la mesure où aucun esprit humain ne peut savoir à quoi un tel environnement pourrait ressembler.

Alan Greespan revient à ses idées de jeunesse

Mais à y regarder de plus près, ce revirement, s’il paraît incohérent, ne constitue ni plus ni moins qu’un retour aux idées que Greenspan défendait bien avant sa carrière de banquier central.

En 1966, il publiait un papier dans une revue nommée The Objectivist , alors co-dirigée par la philosophe et romancière Ayn Rand. L’article s’intitulait « L’or et la liberté économique ». Greenspan soutenait à l’époque que l’étalon-or était la seule protection viable contre les tentations inflationnistes des gouvernements, tout en étant indispensable à la bonne régulation du système bancaire.

Qu’est-il arrivé à Alan Greenspan pour qu’il se décide à abandonner ces idées saines pour pactiser avec le diable en rejoignant le camp des faux-monnayeurs ? La réponse à cette question se trouve peut-être dans le nouvel ouvrage du journaliste Sebastian Mallaby. Ce dernier a récemment publié une biographie d’Alan Greenspan intitulée The Man Who Knew [NDLR : L’homme qui savait]. L’ouvrage fait quelque 796 pages et a été acclamé par la critique (il a été récompensé par le Business Book of the Year Award 2016 décerné par le Financial Times et le cabinet de conseil McKinsey).

De quoi offrir aux plus curieux la possibilité d’en savoir plus sur un personnage qui laissera incontestablement sa marque dans l’histoire moderne… pour le meilleur et surtout pour le pire.

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le SAMA (pour Saudi Arabia Monetary Authority) est un fonds souverain particulièrement opaque, établi en 1952 pour gérer les excédents commerciaux liés à l’exportation d’hydrocarbures. L’Autorité monétaire de l’Arabie saoudite est à la fois la banque centrale d’Arabie saoudite et le fonds souverain saoudien.

 

Ce qui est bien avec ce type de structure à double ou triple tête, c’est qu'en fonction de ce que l’on veut bien dire ou pas, on peut faire passer des achats d’or pour la banque centrale pour des achats d’or privés… e... Poursuivre la lecture

« La vieille dame de Threadneedle Street » (« The Old Lady of Threadneedle Street ») est le surnom affectueux de la Banque d'Angleterre, l'institution la plus respectée que la Grande-Bretagne ait jamais eue. Qualifier quelque chose de « sûr comme la Banque d'Angleterre » était le plus grand éloge de la sûreté et de la solidité. Si une institution financière venait à déraper, on disait qu'un simple haussement de sourcil du gouverneur de la Banque la remettrait dans le droit chemin. C'était un symbole de la tradition et de la stabilité britanni... Poursuivre la lecture

Il ne s'agissait pas d'un « esprit animal », comme l'affirment de nombreux keynésiens.

Article original publié sur la Foundation for Economic Education. 

Le 5 août était censé être un « lundi noir ». Les marchés boursiers du monde entier ont subi des baisses bien plus importantes que la normale. L'indice VIX, qui mesure la volatilité des marchés financiers, a atteint un niveau inégalé depuis mars 2020.

Les turbulences financières suscitent toujours des critiques à l'égard de la spéculation. John Maynard Keynes (1883-1946)... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles