N’ayons pas peur de l’économie collaborative !

Luc Ferry, interrogé sur l’économie collaborative ne cache pas qu’il serait bon de l’encadrer par de nouvelles règles : mais qui les édictera et qui contrôlera leur application ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

N’ayons pas peur de l’économie collaborative !

Publié le 23 février 2017
- A +

Par Jacques Garello.

N'ayons pas peur de l'économie collaborative !
By: Stefan RheoneCC BY 2.0

Luc Ferry, philosophe qui fut ministre de l’Éducation Nationale, a récemment donné une communication sur l’économie collaborative, qu’il définit avec précision et qu’il commente avec lucidité. L’économie collaborative, c’est celle d’Uber, d’Airbnb, de Blablacar : elle se développe de façon spectaculaire dans nombre d’activités de service. Pour Luc Ferry, elle a trois caractéristiques : c’est une transaction de particulier à particulier, aucun professionnel n’intervient, et le numérique rend sa pratique très simple et efficace grâce au « big data ».

Elle est donc assez différente des habituelles relations marchandes : les transactions sont personnalisées, les intermédiaires professionnels (agents immobiliers, hôteliers, taxis) sont court-circuités. Mais au passage elle lèse plusieurs catégories de personnes ; le fisc ne peut taxer les revenus qui en découlent, ni percevoir les taxes habituellement prévues sur les transactions, les charges sociales sont évitées, la réglementation est oubliée, et surtout les professionnels sont exposés à une concurrence déloyale, puisque de leur côté ils sont obligés de tout déclarer, tout payer, tout respecter.

Retour aux sources de l’économie marchande

S’agit-il d’une logique contraire à celle du marché ? Luc Ferry, à juste titre, soutient que l’on est au contraire en présence d’un retour aux sources et d’une libération de l’économie marchande : c’est le contrat privé, le consentement mutuel qui reprend ses droits sur le mode économique actuel empêtré dans les délais, la fiscalité, les retards, la réglementation. Il ne cache pas qu’il serait bon d’encadrer par de nouvelles règles cette économie collaborative, mais qui les édictera et qui contrôlera leur application ?

Nous assortissons sa conclusion de deux commentaires. D’une part depuis Adam Smith on sait que la richesse naît quand l’espace d’échange s’élargit, et cette économie ignore les frontières naturelles et politiques, il s’agit d’une mondialisation qui se joue des États, des décrets Trump et autres. D’autre part cette économie est en réaction contre les abus et erreurs étatiques, contre le « capitalisme de connivence » fait de la collusion entre milieux d’affaires et classe politique.

Enfin, les règles naîtront de la pratique. Par exemple, les particuliers se réfèrent déjà à des réseaux capables de juger de la qualité d’une information sur tel appartement, tel véhicule, ces particuliers peuvent aussi créer entre eux les mêmes réseaux (au sein d’une famille, d’un groupe d’amis, d’un club, etc.). La créativité humaine est mobilisée et s’exprime efficacement quand un climat de liberté et de concurrence s’établit. D’ailleurs on peut dire que les monnaies privées aujourd’hui en circulation appartiennent à la logique de l’économie collaborative. L’important c’est le libre échange et la propriété privée.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • « mais qui les édictera et qui contrôlera leur application ? » : mais les ennemies ancestraux de la liberté : les fonctionnaires bien sur

  • Exactement, l’économie collaborative est l’application la plus proche des grands principes du libéralisme…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un article de Philbert Carbon.

Le Rapport sur l’état des services publics, publié par « Nos services publics », un collectif de fonctionnaires « ouvert à toutes et à tous, engagé·e·s (sic) pour retrouver le sens qui fonde le service public et ses missions au quotidien » propose que l’État assouvisse tous les besoins humains !

Ce Rapport sur l’état des services publics part d’un constat, celui d’une dégradation des services publics. L’IREF a dénoncé cette dégradation à de multiples reprises au cours des dernières années : de la j... Poursuivre la lecture

Le fondateur de Salesforce, Marc Benioff, dont la fortune est estimée par Forbes à 7,6 milliards de dollars, a écrit dans le New York Times :

« Pourtant, en tant que capitaliste, je crois qu'il est temps de dire tout haut ce que nous savons tous être vrai : le capitalisme, tel que nous le connaissons, est mort [...] Le capitalisme tel qu'il a été pratiqué ces dernières décennies - avec son obsession pour la maximisation des profits pour les actionnaires - a également conduit à d'horribles inégalités. »

Ray Dalio, l'un des gestio... Poursuivre la lecture

Par Patrick Barron.

 

Est-il possible ou même souhaitable que la liberté et le progrès économiques soient compatibles avec l'autoritarisme ? Bien que certains puissent le croire, c'est un faux raisonnement. La liberté est indivisible. La liberté politique et la liberté économique sont indissociables.

C'est la position de Ludwig von Mises lui-même. Dans Planning for Freedom, il déclare : "La tyrannie est le corollaire politique du socialisme comme le gouvernement représentatif est le corollaire politique de l'économie... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles