L’entrave à la liberté de circulation, premier pas vers la dictature

Wilhelm Röpke mettait en garde contre la diffusion du nationalisme économique, contre les barrières à l’immigration qui inévitablement dégénèrent vers des totalitarismes nationaux. Sachons l’écouter à nouveau.

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Frédéric Bisson-Barrières et barbelés (CC BY 2.0)

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L’entrave à la liberté de circulation, premier pas vers la dictature

Publié le 10 février 2017
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Par Patricia Commun.

L'entrave à la liberté de circulation, premier pas vers la dictature
Frédéric Bisson-Barrières et barbelés (CC BY 2.0)

À l’heure où se multiplient aux USA, mais aussi en Europe, les appels à l’entrave de la libre circulation des marchandises, où tombent des décrets fermant les portes de tout un pays à des hommes et des femmes en fonction de leur seule appartenance nationale, il n’est pas inutile de relire le grand économiste ordolibéral allemand Wilhelm Röpke.

Contre le joug nationaliste et collectiviste

Wilhelm Röpke fit partie de ce groupe d’intellectuels allemands qui dut fuir le régime nazi en 1933 et trouva refuge à Istanbul, dans une Turquie qui portait alors un visage plus libéral que l’Allemagne de l’époque. Il rédigea alors un essai sur Les barrières de l’immigration qui parut ensuite en 1950 et dont voici quelques phrases à méditer :

« Le moyen le plus efficace de réduire l’homme à n’être plus qu’un rouage de l’État collectiviste national est de le priver de sa liberté de circulation. Attaché de tout son être à sa nation, il n’en sera que plus facilement mis sous le joug de gouvernements nationalistes et collectivistes.

Il sera prêt à rejoindre ses compatriotes dans le chœur des slogans nationalistes, à ingérer la propagande gouvernementale et à suivre tout chef mystique qui saura exploiter les bas instincts de ces masses enfermées dans les frontières nationales. »

Röpke mettait ainsi en garde contre la diffusion du nationalisme économique, contre les barrières à l’immigration qui inévitablement dégénèrent vers des totalitarismes nationaux.

Sachons l’écouter à nouveau, sachons ne pas céder à la fausse illusion d’un retour à un monde perdu, promis par les multiples sirènes du protectionnisme économique et politique. Et nous souvenir de la leçon laissée par la dictature nazie en Europe : il n’y a qu’un pas entre protectionnisme tous azimuts et dictature totalitaire.

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  • « L’entrave à la liberté de circulation », c’est aussi la liberté de circuler dont l’utilisation de l’automobile. Cela fait quinze ans que petit à petit l’État tape injustement sur le malheureux conducteur qui ne respecte pas de peu l’une des 500 règles de conduite. Beaucoup pense que c’est le premier pas vers la dictature administrative aveugle. Évidemment celle évoquée dans votre article est pire, mais pousse sur le même terreau.

    http://www.monbestseller.com/manuscrit/radars-et-justes-sanctions-texte-integral

  • L’entrave à la liberté de circulation relève d’un état d’esprit dont les conséquences donnent des lois. On s’habitue à être enfermé dès le plus jeune âge et devenu adulte cela devient normal. En 1920, le périmètre de liberté d’un enfant de 8 ans était de 10 km autour de son domicile familial (Guerre des boutons…) En 1960 il n’était plus que de 5 Km. Aujourd’hui … 50 m..???

  • Madame hidalgo et ses acolytes ont bien compris qu’empêcher la circulation automobile était un très bon moyen de rendre les gens dépendant de l’état et donc d’installer petit à petit une dictature en bonne et due forme.

  • Voilà de la citation qui semble être bien sélective et manquer de contexte. Je n’ai pas réussi à retrouver le texte cité mais il existe un autre texte de Röpke parlant de migration qui est disponible en ligne, de la même époque: https://mises.org/library/international-order-and-economic-integration
    On y voit bien que Röpke, avec Mises, écarte les arguments économiques habituellement présentés contre les frontières ouvertes (du style l’immigration en tant que telle crée du chômage). Mais si on veut faire de Röpke un partisan inconditionnel de la « liberté de circulation » sans laquelle on tomberait dans la « dictature », il faudra repasser. Sinon comment expliquer qu’il y écrive:

    « Now our task would be easy, if we could assert with a clear conscience, that all barriers to international movement could only be created out of unreasonableness and narrow-mindedness. This is not however the case. (…) First intellectual honesty demands of us that, in spite of the unbounded misuse, which has been applied to the idea of rational eugenics, we should acknowledge a germ of truth in the fear of a country like the United States, Australia or New Zealand of being inundated by an unrestricted immigration from the over-populated countries of the Mongolian peoples, and that we should understand the efforts of such a country to erect effective dams against this tide. Furthermore: every land must have the right to protect its intellectual and political tradition from an influx of immigrants, who might endanger it by their incapacity to be assimilated or even by their sheer numbers. »

    Et Röpke d’ajouter, que même d’un point de vue plus étroitement « économique »:

    « Immigration restrictions can be justified, however, on purely economical grounds, as a measure which protects a land from an increase of population, which would exceed the optimum ratio of people and resources and would lead to a worsening of an already existing over-population. It seems at first sight that such a policy is only the logical application of the idea of tariff protection to the human labour force, as it is mainly highly protected countries which have introduced a specially strict immigration legislation (U.S. and Australia). This analogy is however only a superficial one, as the influx of human beings cannot be compared with the import of goods. Immigration means an increase in population, which cannot really
    be judged differently from a natural increase in population due to the
    surplus of births. Its restriction can therefore be considered as one of the means of curbing the increase in population. Viewed from this angle restriction of immigration appears as a quantitative measure in pursuit of a given population policy, just as, in the argument above it appeared as a qualitative act. Has not a country the right, in the same way as it seeks to protect its biological and intellectual inheritance, to strive to achieve the most favourable relationship possible between the number of human beings and its resources, that is, to strive for the optimum ratio of the population? No one will wish to dispute this. »

  • La liberté d’aller et venir , renforcées dans la Constitution en 1958 , sous-entend par conséquent la liberté de ne PAS aller et venir . Tous les politiques , qui de par leurs fonctions sont obligatoirement contre les libertés publiques et individuelles , qui sont liberticides dans l’âme, , aimeraient grignoter ces libertés .
    En France , vous n’avez pas réellement cette liberté. Par ex , si vous êtes tiré au sort , vous êtes obligé d’être juré lors d’un procès d’assises , alors que la plupart des jurés , comme moi , n’ont on strictement rien à foutre que monsieur ait trucidé sa femme dans un patelin que je ne connais pas . Les jurés devraient être professionnels et foutre la paix au citoyen lambda ! ( bon , il y a un moyen : quand le juge vous fait jurer en prêtant serment de rester impartial , il suffit de répondre poliment :  » Monsieur le juge , avec tout le respect que je vous dois , je pense que vous n’aimez pas les hypocrites ! Donc , pour ne pas être un hypocrite , non , je ne peux prêter serment car je sais que je ne serai pas impartial !  » . Il n’y a rien d’irrespectueux à déclarer cela et vous serez récusé et pourrez repartir .
    De même , des fascistes comme Bartelone ou De Rugy ( j ‘appelle fasciste toute personne persuadée qu’elle est sur terre pour emm…. les autres . pour leur bien , évidemment ! eh bien moi , je ne veux PAS que l’on fasse mon bonheur de force !) voudraient instaurer le vote obligatoire . Cela contrevient donc à ma liberté d’aller et venir , car si je préfère passer la journée à la mer je ne le pourrai donc pas ! Je réclame , même si je sais que c’est pô bien , le droit de m’en foutre de mon pays et des élections , c’est cela , la liberté !!! Je pense que si cette loi passe , il y aura matière à attaquer , de Conseil d’Etat , jusqu’à la Cour Européenne des droits de l’homme , s’il le faut !
    Donc vous voyez , la liberté n’est jamais , hélas , définitivement acquise , il faut toujours se battre !

  • Ah , je me suis trompé dans mon commentaire sur les jurés : je voulais écrire :  » je sais que je ne serai PAS impartial  » !

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