Par David Descôteaux.
Donald Trump a signé vendredi deux directives sonnant le glas de la réglementation financière élaborée après la crise financière de 2008, fidèle à sa promesse de déréguler l’économie américaine mais donnant aussi satisfaction à Wall Street.
Déréguler la finance
Le président américain a paraphé un décret ordonnant un réexamen de l’ensemble des lois financières «Dodd-Frank» promulguées en 2010 par Barack Obama. Ces mesures étaient dans le collimateur à la fois des républicains et du secteur financier qui les dénonçaient comme un carcan, nuisibles tant pour les banques que pour les consommateurs. Il a déclaré :
« Aujourd’hui, nous signons les principes fondamentaux de la réglementation du système financier américain. Difficile de faire un truc plus important que ça, hein ? »
Un peu plus tôt vendredi, en recevant un groupe de grands patrons à la Maison Blanche, M. Trump avait affirmé :
« On va couper beaucoup dans la loi Dodd-Frank. J’ai des amis qui ne peuvent pas démarrer leur entreprise parce que les banques ne veulent pas leur prêter à cause des règles et des contrôles de Dodd-Frank. »
La loi a notamment créé l’agence de protection des consommateurs (CFPB) et imposait aux banques de renforcer leurs capitaux propres et de se soumettre chaque année à un test de résistance évaluant leur solidité en cas de crise.
Libérer le pouvoir de l’industrie bancaire
L’association bancaire ABA s’est félicitée dans un communiqué de cette initiative appelant à
« un réexamen attentif et prudent de Dodd-Frank qui devrait permettre de libérer le pouvoir de l’industrie bancaire.
Nous avons hâte de travailler dans un esprit bipartisan avec le gouvernement, le Congrès et les régulateurs bancaires sur ces changements de pratiques qui conserveront les banques fortes et capables de fournir les capitaux essentiels à la reconstruction de notre économie», ont ajouté les banquiers.
Dodd-Frank a été un désastre à la fois à cause son impact mais aussi parce qu’elle n’a pas atteint l’objectif recherché. »
avait affirmé peu avant Sean Spicer, le porte-parole de la Maison blanche.
Toute abrogation substantielle de la loi Dodd-Frank nécessite l’accord du Congrès, mais l’administration Trump tient à faire savoir qu’elle a l’intention de s’attaquer à la paperasserie.
La Réserve fédérale (Fed), principal régulateur du secteur bancaire, n’avait pas encore réagi vendredi à cette mesure.
De son côté, le directeur du Conseil économique national à la Maison Blanche, Gary Cohn, l’ancien numéro 2 de la banque d’affaires Goldman Sachs, a déclaré que l’objectif de déréglementer les marchés financiers n’était pas une faveur accordée aux banques.
« Cela n’a rien à voir avec JPMorgan, Citigroup et Bank of America. Il s’agit d’être un acteur sur le marché mondial où nous devons, pouvons et aurons une position dominante tant que nous ne nous mettrons pas nous-mêmes à l’écart par la réglementation »
a assuré M. Cohn dans un entretien au Wall Street Journal.
« Les banques vont être en mesure de fixer leurs prix plus efficacement et donc au mieux pour les consommateurs. »
Des inquiétudes à l’étranger
Le président Trump a signé un autre décret visant la règle fiduciaire qui oblige les conseillers financiers à agir dans l’intérêt de leurs clients. Cette règle devait entrer en vigueur en avril, mais elle sera reportée, en attendant son réexamen.
« Revenir sur cette règle montre que l’administration Trump est du côté de Wall Street »
a réagi l’ONG Public Citizen.
Le sénateur démocrate Charles Schumer a lui aussi protesté, affirmant que
« le président Trump qui avait promis de tenir tête aux grandes banques, leur permet maintenant d’écrire le code de la route. »
Il a assuré que les démocrates « feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas abroger » Dodd-Frank.
Cette loi n’est pas la seule à se trouver dans le collimateur des républicains. Patrick McHenry, le vice-président de la commission sénatoriale des services financiers, a ainsi fait récemment parvenir à la présidente de la Fed, Janet Yellen, une lettre la sommant de se retirer de toutes les négociations en cours sur la réglementation financière, que cela soit aux États-Unis ou à l’international dans le cadre du Comité de Bâle. M. McHenry affirme :
« Il apparaît que la Réserve fédérale continue de négocier des normes réglementaires internationales pour les institutions financières avec des bureaucrates internationaux dans des pays étrangers sans transparence, sans en rendre compte et sans autorité pour le faire. C’est inacceptable. »
Cette offensive tous azimuts inquiète à l’étranger. Le ministre suédois des Marchés financiers, Per Bolund a déclaré à l’agence TT :
« Donald Trump est bel et bien une menace pour la stabilité financière.C’est dangereux, nuisible et extrêmement malheureux à l’époque où nous vivons. »
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Trump prépare la prochaine crise financière mondiale !
En effet, les règles de Bâle III imposent qu’une banque ne puisse prêter plus de 12 fois ses capitaux propres.
Or, en 2008, des banques, américaines comme européennes, ont prêté jusqu’à 50 à 80 fois leurs réserves propres !!
Trump prépare donc une gigantesque crise financière mondiale…
Mmmh,… Vous avez tout compris… Enfin en confondant Bâle 3 et Dodd Franck…
Quelque chose me dit aussi que vous confondez réserve fractionnaire et capital tiers 1…
« Trump prépare donc une gigantesque crise financière mondiale…»
C’est ce que les anticapitalistes diront certainement à la prochaine crise…
Vos connaissances financières sont inexistantes. C’est la création démentielle de monnaie aux USA et en UE qui pose problème.
Justement, cette déréglementation facilitera la création monétaire, en facilitant l’endettement
Cf. http://chevallier.biz
Fanny Mac et l’autre …freddie Mac. Organisation garanties par l’état us et responsables en grande partie de cette crise excitent toujours ???
Existent.
@Justinien
Et où est le problème, la banque ne sert que d’intermédiaire entre préteurs et emprunteurs, ces capitaux propres ne devraient servir qu’à sa gestion interne, a assurer ses propre emprunts,
Avec Trump c’est pas compliqué : il fait un pas en avant, puis deux pas en arrière = Il prend une mesure libérale, puis deux mesures nationalistes.
Plus populiste comme mesure tu meurt en gros Trump réautorise ni plus ni moins les pratiques du secteur banquaire ante 2008.
À la limite son décret aurait eu de la gueule avec une interdiction d’intervention fédéral en cas de faillite d’un acteur.
« Il s’agit d’être un acteur sur le marché mondial où nous devons, pouvons et aurons une position dominante tant que nous ne nous mettrons pas nous-mêmes à l’écart par la réglementation »
Tout est dit dans ce paragraphe limpide.
Tout à fait! il faut déréguler et interdire à l’état de s’immiscer dans le secteur. Il n’y a aucune raison pour que la finance soit ainsi à la marge du marché libre (ho il y a bien des raison mais elles sont toute plus inavouables les unes que les autres), il faut absolument que n’importe quelle banques puisse faire faillite y comprit en entraînant la perte des comptes de ses clients, cela obligera les dis clients ET les banques à être un peu plus prudents.
@laurent
Le compte non rémunéré des clients ne devraient pas appartenir a la banque , tout le mal vient de là, c’est un vol légalisé par le copinage entre état et banques.