Par Erwan Le Nohan.
Un article de Trop Libre
François Fillon s’est expliqué à la télévision : le travail effectué par son épouse était « légal », « réel » et « parfaitement transparent ». La polémique qui a entouré les « révélations » de cette collaboration est doublement révélatrice.
D’abord, de notre vie politique. Ce n’est pas un hasard si le sujet survient alors que les principaux candidats s’apprêtent à se lancer dans la bataille électorale : il se murmure que la « boule puante » a été lancée par un ambitieux déçu, du parti même de François Fillon…
Ensuite, d’un travers de nos institutions : l’absence de transparence. En France, il est presque impossible de savoir combien gagne un élu ou un fonctionnaire. Les textes qui encadrent leurs rémunérations sont souvent théoriques, complexes et épars ; les données sont inaccessibles. Cela n’est pas le cas dans d’autres pays : aux États-Unis, il n’est pas compliqué de trouver que le plus proche collaborateur de Barack Obama, son chief of staff Dennis McDonough, gagnait 173 922 dollars par an. Chez nous, c’est le black-out ; à peine le député René Dosière est-il en mesure de présenter une moyenne des trois plus gros salaires de chaque cabinet du gouvernement.
Opacité générale
La transparence américaine va plus loin : les données publiques permettent de savoir combien chaque parlementaire a de collaborateurs, qui ils sont et combien ils sont rémunérés. Par exemple, entre janvier et septembre 2015, Bernie Sanders a eu 63 collaborateurs, tous nommément identifiés, qui ont reçu au total plus d’un million de dollars de salaires. Chez nous, rien de tout cela. À ceux qui insistent, l’establishment administratif réplique de manière cinglante que publier ces informations serait entretenir le populisme – comme s’il avait intégré que la révélation des pratiques étatiques nourrirait nécessairement l’indignation. L’État français continue ainsi d’organiser une opacité générale, en dépit du mouvement d’« open government » engagé depuis quelques années.
La transparence des revenus des parlementaires, de leurs équipes et des plus hauts fonctionnaires permettrait pourtant de favoriser des comportements plus sains.
Pour des raisons démocratiques d’abord. La transparence a des dérives, mais elle répond aussi à un impératif rappelé par la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 : « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. »
Pour encourager des logiques économiques ensuite. Ces réformes, mettant en place des incitations positives, encourageraient des comportements plus éthiques. C’est l’opacité qui permet aujourd’hui aux acteurs politiques et administratifs de développer leurs pratiques à l’abri des regards.
Cette démarche de transparence permettrait également d’inciter à la responsabilité financière, en rappelant aux élus et fonctionnaires que l’argent public n’est pas le leur, mais celui des contribuables et que cela implique d’impérieuses obligations de probité et d’exemplarité. Gérard Collomb peut estimer que sa vie est devenue un « cauchemar » depuis que le Sénat a rabaissé son salaire à 4 000 euros par mois en raison de son absentéisme, mais c’est oublier un peu vite qu’il aurait aussi pu (dû) se conformer à ses obligations parlementaires (ou ne pas les cumuler avec celles d’élu local si leur coordination est compliquée).
La France a un rapport compliqué à l’étatisme et l’argent. La vie politique mélange les deux. Sans transparence, elle renforce contre son gré les soupçons. Ce n’est pas sain pour notre démocratie.
(Article initialement publié sur l’Opinion le 29 janvier 2017.)
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Oui, la transparence est nécessaire. Et les règles doivent être claire. Mais je pense que nos élus sont trop nombreux et pas assez payés.
Pas assez payés ? Vous voulez rire ?
Trop nombreux, c’est évident. Mais justement c’est parce que la soupe est bonne, trop bonne …
… pour des incapables. Pour des dirigeants efficaces et compétents, il vaut bien mieux aller dans le privé et être payé à sa juste valeur. C’est une histoire de ratio entre ce qui leur est donné et ce qui leur est demandé.
l’établishment administratif , de par cette opacité voulu ne peut que faire monter le populisme ;lequel s’emplifiera à chaque scandale émanant de la caste de cette élite ;
Oui, et le cas fillon illustre avec éclat le problème..mais passer d’une volonté de dissimuler à la transparence, il y a du boulot..
En outre , comme les politiques jouent souvent sur la dénonciation des riches , il est nécessaire d’afficher une certaine sobriété dans les indemnités.
Et je n’ai jamais compris pourquoi on considère qu’un élu qui a magouillé afin d’etre élu ne l’a pas fait pour son interet personnel… Il est donc considéré ,au moins par les juges ,qu’être élu ne présente AUCUN interet personnel… Or je crois discerner un soupçon d’ambition personnelle chez tous les candidats.
On ne peut pas demander la transparence pour les uns et l’anonymat pour les autres. Ceci dit, pour avoir des députés de qualité il faut leur donner les moyens nécessaires pour exercer leur fonction, fonction essentielle en démocratie.la transparence pour quoi tout est transparent , il suffit de supprimer les lois générant des exceptions , ont ils des contrôles fiscaux , des comptables , une publication annuelle de leur activité a présenter aux actionnaires , nous ?
Stop ! le Penelope Gate sera un Penelope Gate si les procureurs décident qu’il y a lieu de poursuivre…
D’ici une semaine environ.
Pour la transparence dans ce cas ci, tous les éléments étaient à l’Assemblée, au vu et su de tous, la preuve tout ce tintamarre !
Enfin si l’affaire est sans suite, Fillon aura un boulevard…
Encore un groupie égarée … Cela devient lassant à la fin.
Fillon est cramé. C’est fini pour lui. Que les procureurs poursuivent ou non, je m’en moque. Je n’ai pas besoin d’eux pour savoir ce qu’il est moral et ce qui ne l’est pas.
A que voilà un bon franchouillard, baguette et béret !
Fillon ne m’intéresse pas, son programme oui. Si sa femme travail, alors elle DOIT être payée.
Fillon sera “cramé” si le travail est fictif ou si il a remplit les caisses de la fondation de son mari via ses relations étatiques. Ah ! pardon ça c’est Hillary… désolée.