Par Serge Federbusch.

Personne n’est dupe et certainement pas les téléspectateurs sondés en fin d’émission : Manuel Valls, pour tenter d’incarner une sorte de ligne centriste face aux électeurs de la Belle alliance populaire, change d’opinion plus vite qu’une girouette.
Incarner un socialisme plein de contradictions
Il était pour l’usage du 49-3, il est contre ; il était pour l’interdiction du voile à l’université, il est contre ; il était contre la défiscalisation des heures supplémentaires, il est pour ; il était pour la rigueur dans les dépenses publiques, désormais il ne prévoit que des dépenses supplémentaires au prétexte qu’ “il faut assumer le coût de notre modèle social”, l’un des plus dilapidateurs au monde pourtant.
Pourquoi cette normalisation ? Il l’avoue sans ambages : “Quand j’ai dit ce que je pensais et proposé des mesures courageuses, comme lors de la primaire de 2011, j’ai terminé avec 5 % des voix !” À ce niveau, la démagogie redevient de la naïveté, le cynisme de l’honnêteté !
En réalité, la candidature de Manuel Valls souffre d’un péché originel : il a contraint François Hollande à renoncer en lui signifiant qu’il se présenterait coûte que coûte. Face à la perspective de la division et du ridicule, devant pareille manifestation de défi, Hollande ne voyait plus comment emporter la primaire de la gauche et a dû déclarer forfait.
Valls ne peut, par-dessus le marché, désavouer son héritage gouvernemental et se poser en candidat de la rupture avec le prétendu modèle social français. Cela ferait trop de trahisons en quelques semaines, d’autant qu’il est toujours difficile de faire croire qu’on a agi sous contrainte, prisonnier des décisions de son ex-patron.
Des contradictions sur tous les sujets
Cet exercice de grand écart et de sacrifice à tous les totems socialistes conduisent Manuel Valls à des propositions anecdotiques qui évitent tous les sujets qui fâchent. Taper du poing sur la table avec l’Allemagne pour changer l’Euroland ? “Il faut une pause dans les réformes mais il faut changer les choses quand même.” Difficile de faire plus contradictoire sur cette question essentielle !
Défendre l’industrie française ? “Il faut augmenter les droits de douane.” Sauf bien sûr, que nos engagements européens et internationaux nous en empêchent et que Manuel Valls ne dit absolument pas comment il parviendrait à faire bouger nos partenaires.
Tout fini alors en mesurettes ayant un petit côté technocratique, en formules creuses : “Nous parviendrons à nous redresser et à lutter contre le chômage en améliorant la formation tout au long de la vie.” C’est un vrai magasin de tartes à la crème socialistes, un catalogue de cuisines Ikea alors qu’il faudrait entreprendre des travaux d’Hercule. Pas de souffle, pas d’exemples, pas de solutions. Léa Salamé en était comme deux ronds de flan …
De la prudence pour prendre la tête du parti ?
Manuel Valls fait un petit calcul politicien : ce positionnement prudent suffirait à lui assurer la victoire tant les candidatures de Montebourg, Hamon ou Peillon sont fragiles. L’objectif ne serait pas d’emporter la présidentielle mais simplement d’être le candidat du PS et de ne pas faire trop mauvaise figure afin de tenter de prendre le parti par la suite.
C’est un exercice de synthèse molle qui renvoie à ceux qu’affectionnait François Hollande. Et encore, pas au Hollande de la candidature de 2012 mais à celui des congrès socialistes d’avant.
Manuel Valls s’est lancé dans l’aventure à titre conservatoire. Mais le conservatisme n’a jamais fait gagner une élection et ses concurrents ont beau être des gauchistes pâlichons (Montebourg et Hamon) ou des bureaucrates sortis de nulle part (Peillon), Manuel Valls est apparu incohérent et pusillanime.
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Socialopathe pur et dur, dans la lignée des Paul Laval et autres héraults du collectivisme.
C’est un gros C.. incroyable qu’il soit là où il est mais chez les socialistes il semblerait que cela soit habituelle
Merci à l’auteur pour ce bel article qui est un constat de l’incohérence de la gestion gouvernementale de notre pays.