J-F Revel, révélateur inlassable de la « parade » socialiste

« Ce que la décomposition du « modèle social français » prouve, c’est que le libéralisme n’est pas viable ! », pourrait encore ironiser aujourd’hui comme hier Jean-François Revel.

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Jean-François Revel (Crédits Elsa Dorfman, licence Creative Commons)

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J-F Revel, révélateur inlassable de la « parade » socialiste

Publié le 14 décembre 2016
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Par Nathalie MP.

Jean-François Revel (Crédits Elsa Dorfman, licence Creative Commons)

L’Union soviétique, laboratoire grandeur nature du communisme de 1917 à 1989, s’est effondrée sur elle-même il y a plus de 25 ans sous l’effet de ses propres incapacités génétiques à assurer la liberté politique et la prospérité économique. Les pays qui persistent à se réclamer du progressisme socialiste le plus idéologique sont tous en faillite, noyés en bonne et due forme dans la répression et la pénurie, les exemples les plus représentatifs et les plus accablants étant Cuba et le Vénézuela. Il n’empêche. Nous sommes en France. 

Nous sommes en France, en 2017 ou presque, à la veille d’une élection présidentielle cruciale pour notre pays, lequel vit depuis trop longtemps dans l’illusion confortable que semble procurer l’État- providence.

Ce qu’on voit, ou plutôt ce que l’on veut voir absolument, c’est que nous sommes protégés par « un modèle social que tout le monde nous envie ».

Ce qu’on ne voit pas, ou plutôt ce qu’on ne veut voir sous aucun prétexte, c’est qu’il coûte tellement cher qu’il ne survit qu’en pompant sans fin les forces productives par l’impôt et les cotisations sociales, jusqu’à les rendre de moins en moins productives, donc de moins en moins capables de l’entretenir. La faillite est au bout, et elle n’est pas si loin.

 

La survie de l’utopie socialiste

L’avenir de la France dépend donc beaucoup et plus que jamais de la tournure des débats publics qui sont en train de se développer autour de cette élection présidentielle. Or, il reste des voix nombreuses, haut placées et acharnées pour nous expliquer que le régime cubain fut et demeure un havre d’humanisme. Il existe des voix nombreuses et acharnées pour nous expliquer que s’il est un régime monstrueux en ce monde, c’est uniquement l’épouvantable ultra-libéralisme de M. Reagan et Mme Thatcher qu’un candidat de droite particulièrement dépourvu de sentiments humains compte mettre en œuvre en France s’il est élu.

Dans cet article, je ne me prononce pas sur le libéralisme, ultra ou pas, de François Fillon. On verra bien, à mesure que la campagne avance, puis éventuellement à mesure que sa présidence avance, à supposer que les sondages d’aujourd’hui se répercutent dans les urnes. Mais j’en viens forcément à repenser à l’excellent livre de Jean-François Revel La grande parade. Publié en 2000, soit une dizaine d’années après la chute sans gloire de l’URSS, il cherche à élucider le pourquoi et le comment de « la survie de l’utopie socialiste ».

Alors qu’on aurait pu croire qu’un tel échec allait déclencher un examen de conscience radical chez nos intellectuels et autres compagnons de route plus ou moins rapprochés du communisme, Revel constate dix ans plus tard qu’il n’en est rien :

« Après un instant d’étourdissement, la gauche, même et surtout non communiste, affréta une impressionnante flottille de justifications rétrospectives. Il en ressort cette conclusion comique : ce que réfute l’histoire du XXe siècle, ce serait non le totalitarisme communiste, mais… le libéralisme ! »

Jean-François Revel aurait entendu Ségolène Royal faire ses déclarations ineptes sur Fidel Castro, il aurait entendu toutes nos belles âmes entonner d’une seule voix (allant du FN à l’extrême gauche en passant par Emmanuel Macron, pas d’exceptions, ou si peu) leur rengaine hystérique sur la cruauté du libéralisme ultra-thatcherisé, il n’aurait pas été dépaysé. Depuis son constat de 2000, rien n’a changé. Le socialisme et ses avatars chiraco-socio-démocrates continuent à nous enfumer de leurs belles intentions tout en nous asphyxiant sous une dette galopante, un chômage trop élevé, une Éducation nationale dont le niveau atteint le déplorable, et un environnement de moins en moins favorable aux libertés individuelles, j’ai déjà évoqué tous ces points.

 

Revel polémiste et pince-sans-rire

Si le constat n’est donc guère réjouissant, j’ai cependant grand plaisir à vous présenter Jean-François Revel.

Je l’ai découvert il y a plus de trente ans en lisant par hasard une de ses chroniques politiques dans Le Point. Depuis, je n’ai plus cessé de le lire, dévorant avec passion tous ses livres et ses articles. Polémiste hors pair, doté d’un humour pince-sans-rire particulièrement réjouissant, il a d’autant plus compté dans ma formation libérale qu’à tous ces atouts qui font qu’on le lit avec une véritable délectation, il ajoute à la précision des faits relatés, à la qualité des sources, son immense culture et sa sûreté du raisonnement. Pour moi, un homme de confiance intellectuelle.

Jean-François Revel est né en 1924 à Marseille. Son vrai nom est Ricard, il appartient en effet de loin à la famille qui a mis au point et développé le fameux apéritif anisé. En 1943, il intègre Normale sup Ulm et obtient par la suite l’agrégation de philosophie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la résistance à Paris. Il commence sa carrière professionnelle comme enseignant, puis il se consacre ensuite à l’écriture et au journalisme. Il est l’auteur de Histoire de la philosophie occidentale (1968). Il est élu à l’Académie française en 1997, et décède en 2006.

D’abord socialiste, il s’écarte de ce courant en 1970 pour défendre avec passion, parfois véhémence, ce qui lui tient le plus à cœur : la culture de la liberté. Dans ses écrits politiques, il se spécialise dans la description et l’analyse de La tentation totalitaire (1976) qui s’est emparée de la gauche et qui tend à influencer l’ensemble de l’esprit occidental.

Puisque les fêtes de Noël et leurs quelques jours de congés approchent, j’aimerais signaler deux de ses ouvrages moins strictement politiques que les autres, mais tout aussi passionnants. Tout d’abord, ses mémoires intitulés Le voleur dans la maison vide (1997) où sa plume alternativement douce ou aiguisée nous fait parcourir une large part du XXe siècle depuis l’époque où il était écolier turbulent à Marseille jusqu’à son élection à l’Académie française en 1997, en passant par les voyages, les rencontres et l’aventure journalistique à L’Express.

 

Une journée réussie

Dès les premières pages, il a captivé mon attention. La plupart des hommes déclarent volontiers que si leur vie était à recommencer, ils ne la choisiraient pas différente, mais, explique-t-il, « tel n’est pas mon avis sur la mienne » :

« … il subsiste dans mon souvenir un foisonnement de circonstances […] dans lesquelles je vois bien que c’était moi qui avais le choix et que je me suis trompé. »

On aimerait tant pouvoir revenir sur ces moments où l’on s’est montré bête ou méchant ! Quelques lignes plus bas, il décrit son idée d’une journée réussie. Je vous la livre aussi, tant cela correspond bien à ce que j’en pense moi-même (si ce n’est que j’aurais peut-être inversé l’ordre) :

« S’il n’est pas pour moi de journée heureuse qui ne comporte une portion de solitude, il n’en est pas non plus sans qu’y figurent quelques heures du plus vif de tous les plaisirs de l’esprit, la conversation. »

Le second ouvrage auquel je pense est une sorte de journal de l’année 2000 titré Les plats de saisonJean-François Revel y scrute l’actualité de l’époque (cohabitation Jospin-Chirac, tempête du « millénium »… ) avec son humour décapant habituel qui lui faisait dire, et lui ferait certainement dire encore aujourd’hui, car oui, rien n’a vraiment changé depuis 2000 en la matière :

« Dimanche 16 avril 2000. J’écoute la revue de presse de France Inter à 8 h 30. Elle se limite à trois nouvelles, mais trois nouvelles de poids, qui dominent sans conteste la scène internationale :
1. L’équipe de football de Monaco est désormais assurée de remporter le titre de champion de France 2000.
2. Une photo de Diego Maradona le montre boursouflé par l’abus des drogues. […] mais le malheureux se rachète cependant : il a choisi de vivre à Cuba, où Fidel l’honore de son amitié […]
3. Troisième nouvelle capitale : Bernard Tapie s’apprête à publier un roman […] Avec un tel titan de la pensée, la France n’a plus rien à redouter de cet « impérialisme » culturel américain qui l’effrayait tant.
Dernière remarque : […] sans le niveau de conscience professionnelle de notre cher service public, on imagine la trivialité de l’information dont nous gratifierait un audio-visuel purement commercial… »

 

La grande parade

J’espère que ces quelques mots vous auront donné envie de vous plonger dans les livres de Jean-François Revel, et j’aimerais revenir maintenant à mon thème de départ, La grande parade. Pour Revel, la grande et unique leçon à tirer de la chute de l’URSS, c’est que :

« Le communisme avait été poussé à n’engendrer que misère, injustice et massacres, non par de contingentes trahisons ou malchances, mais par la logique même de sa vérité profonde. »

Bien sûr, cette leçon n’est pas satisfaisante quand on considère que quoi qu’il advienne, le communisme, et lui seul, est apte à faire advenir le bien sur la Terre. En conséquence, si le communisme a disparu, tout espoir d’une société juste a disparu avec lui.

Les justifications directes des régimes en question étant devenues cependant délicates (sauf pour Ségolène Royal), la réhabilitation du communisme va passer par la mise en accusation du libéralisme et de la mondialisation, faisant dire à une ministre de Lionel Jospin que « le XXe siècle aura vu la faillite du libéralisme ».

Et Revel d’ironiser :

« Ce que la décomposition du communisme a prouvé, c’est que le libéralisme n’est pas viable ! »

S’ensuit ce que Revel appelle un débat « truqué » entre le communisme et le libéralisme, ce dernier étant taxé d’idéologie comme le premier, alors qu’il est beaucoup plus le résultat de l’observation et de l’expérience des hommes qui trient entre ce qui marche, ce qui apporte la prospérité et garantit la liberté, et ce qui ne marche pas.

En plus d’aider à justifier un passé injustifiable, l’antilibéralisme a également comme fonction de conjurer deux peurs, celle de la concurrence et celle de la responsabilité. On retrouve ceci à la virgule près et à l’état pur dans les démêlés arbitrés par la puissance publique entre Uber ou Heetch d’un côté, et les taxis ou les VTC de l’autre.

Une autre technique pour repousser tout inventaire du communisme consiste à refuser la moindre comparaison avec le système totalitaire nazi malgré les parentés évidentes de leurs origines idéologiques, de leurs méthodes et de leurs résultats aussi catastrophiques que criminels. Seul le nazisme doit servir de repoussoir et incarner le mal absolu afin de mettre le communisme à l’abri d’un examen trop attentif. À cet égard, Le livre noir du communisme (1997) a été reçu avec des cris d’indignation et il a déclenché une énorme polémique car dans sa préface, l’un des auteurs, Stéphane Courtois, a eu l’outrecuidance d’oser ce parallèle.

Dernière astuce de réhabilitation du communisme que j’aimerais rapporter ici, celle que Revel nomme judicieusement « la clause du totalitarisme le plus favorisé » et qui convient si bien à Ségolène Royal et à tous ceux qui l’ont défendue lorsqu’un Raphaël Enthoven ou un autre ont brocardé son sens de l’histoire à sens unique. Dans le prolongement de la cécité sur le communisme par rapport au nazisme, la gauche occidentale, et la gauche française en tout premier lieu, ont toujours fait preuve d’une immense bienveillance envers les totalitarismes sanglants pourvu qu’ils soient de gauche.

Lorsqu’un procureur espagnol demande (en 1999) l’annulation pour vice de forme d’un mandat d’arrêt international contre Pinochet, c’est une véritable fureur indignée qui saisit toute la gauche européenne et tous ceux qui veulent lui plaire. Et c’est une indignation que Revel aurait volontiers fait sienne avec plus d’enthousiasme s’il avait pu oublier parallèlement que cette même gauche s’est montrée plus que silencieuse à l’égard de dictateurs comme Mengistu en Ethiopie (de 1977 à 1991) ou Pol Pot au Cambodge (de 1975 à 1979), dont les accomplissements dans le crime, rapidement connus mais promptement « oubliés », allèrent bien au-delà de tout ce que Pinochet avait jamais pu faire.

Comme Fidel Castro, si pieusement réhabilité par Ségolène Royal selon un mode absolument pas isolé, mais typique de « la grande parade » de la gauche française, Mengistu et Pol Pot ont eu le bénéfice de « l’immunité révolutionnaire ».

Finalement, pour Revel, les valeurs ultimes qui président à ce « deux poids-deux mesures » toujours agencé en faveur de la gauche sont à chercher du côté de Jean-Jacques Rousseau. Homme de l’époque des Lumières, il n’est pas un philosophe des Lumières, il n’est pas un adepte de l’émancipation par le savoir ou le développement des sciences. Au contraire, il prône en permanence un « retour aux sources » (qui lie, du reste, la gauche totalitaire à la droite passéiste) qui font que nos progressistes se caractérisent essentiellement par une haine du progrès qui transparaît encore aujourd’hui dans les interdictions sur les OGM ou l’exploitation des gaz de schiste, ainsi que par la volonté d’abandonner l’énergie nucléaire, par exemple.

Alors que l’utopie socialiste a prouvé ses qualités dystopiques, la grande parade installée par la gauche avec un raffinement sectaire qu’elle maîtrise à merveille, n’est pas encore complètement éradiquée des modes de pensée occidentaux. Il en découle que le libéralisme, qui risque d’enrichir des hommes, puis d’autres hommes etc., suite à leur soif de connaissance, à leur propre initiative et à leurs idées innovantes, constitue pour elle un progrès haïssable à empêcher à tout prix.

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  • Personnellement, j’ai aussi lu presque tout de Revel, et La grande Parade est mon titre préféré, mais je mettrais en n° 2 « L’obsession anti-américaine ».

  • bel article comme toujours.
    Pour ma part j’admire cet auteur depuis longtemps et c’est amusant , car, alors que je l’avais un peu oublié, j’en ai parlé à un jeune qui ne le connaissait pas, la semaine dernière.
    Sans doute me revenait-il à l’esprit devant le spectacle politique actuel.

  • Quand des sectes millénaristes, ayant annoncé la fin du monde, ont été contredites par des faits : le monde est encore là !, les adeptes ont, contre toute attente, vu leur croyance renforcée et leur prosélytisme s’intensifier. Le parallèle avec le socialisme saute aux yeux.

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Il est très amusant d’examiner froidement le « modèle social que le monde entier nous envie » …

    Il s’agit d’abord et avant tout d’un système d’assurances privé (dit « paritaire ») juridiquement « à but non lucratif » et qui bénéficie en contrepartie d’une situation de monopole pratiquant la vente forcée …

    Au fil du temps, on a tenté de faire dériver ce système à l’origine « horizontal » (prestations correspondant à des cotisations) vers un système de « redistribution » – surtout sur la maladie, avec le « déplafonnement », puis par un changement de sources de financement (des salaires uniquement vers la « cotisation sociale généralisée » ou CSG …).

    Passons sur les inégalités profondes que ce système entretient avec les multiples « régimes spéciaux » hérités du XIXe siècle. Constatons seulement que monopole et vente forcée sont largement antinomiques avec écrasement des coûts de gestion (personne n’en parle jamais, mais comparez donc un immeuble de bureaux de l’Assurance maladie avec un commissariat ou un lycée – au hasard …) et innovation technologique …

    Et, pour finir en beauté, rappelons que ce « totem de gauche » est largement d’origine … vichyste (loi généralisant la retraite des salariés en « répartition » de fin 1941) !

    Amitiés,

    Pierre

  • « Je l’ai découvert il y a plus de trente ans ».
    +1… à l’occasion de la lecture de « Comment les démocraties finissent« .

    « Depuis, je n’ai plus cessé de le lire ».
    +1

  • L’évocation de ce grand penseur m’a été extrêmement agréable, j’ai toujours apprécié sa pertinence, sa liberté et son originalité. Lui qui était de gauche, mais cette caricature qui nous anéanti depuis plus de trente ans
    J’ajouterai un élément qui n’a pa été développé et qu’il exerça sa profession de prof au lycée français de MEXICO où il connût entre autre Octavio Paz et Luis Buñuel créant un ciné club. Pour le premier ce fut une amitié qui dura jusqu’à la mort de Paz qui mourut quinze jours avant sa remise d’épée d’académicien à laquelle j’eus le privilège d’assister . JE pense souvent à lui lorsque je vais récupérer ma petite fille dans ce quartier largement bouleversé depuis 1950
    JFR étaient un des meilleurs connaisseur DE l’Amérique latine. En général il était rarement d’accord avec LES commentaires de chroniqueurs qui connaissaient ces pays de loin où qui s’étaient contentés de venir dans le DFdans des zones ou il y a plus d’étrangers que de mexicains
    DE faire des commentaires à là Royal sur LES bienfaits du castrisme sans avoir parcouru l’axe La Habana Santiago DE Cuba
    JE conclurai sur l’attitude du Point.fr après sa mort qui oublia de lui trièdre un vibrant hommage., alors qu’il en fut un important collaborateur, ce qui m’incita à me désabonner de ce magazine DE centre gauch

  • Ok, super, mais on sort la France du communisme quand ?

  • Je partage totalement votre admiration pour Jean-François REVEL, grand homme et penseur ô combien pertinent, qui a su nous décrire il y a vingt ans, voire plus, ce que nous vivons aujourd’hui.

    Pour info, son fils, Mathieu, docteur en génétique cellulaire est devenu moine bouddhiste aux côtés du daïla lama.

  • Bonjour, et merci à tout le monde pour ces remarques chaleureuses sur JFR.
    @ GM : ce que vous dites sur Matthieu Ricard figure dans une note de bas de page de mon article (sur mon blog), mais CP ne l’a pas reprise.
    @ Auguste 1939 : Oui, vous avez raison, il y a une grande composante Amérique latine dans le parcours de JFR. J’ai moi-même vécu au Pérou, c’est même là-bas que je suis tombée sur l’article du Point qui m’a menée à JFR. J’en ai parlé dans un autre article consacré à Vargas Llosa.

  • Je relis régulièrement « la connaissance inutile » afin de régénérer les neurones pollués par la propagande frénétique, diffusée en continu par les médias et reprise en chœur par les naïfs qui n’ont pas eu la chance de rencontrer cet auteur. Il s’agit d’une oeuvre de salubrité publique dont la lecture devrait être obligatoire.

  • Quelques remarques.

    1. Parler de traitement asymétrique entre communisme (ou socialisme) et libéralisme est infondé. Le libéralisme est une pensée (ou idéologie) politique, c’est-à-dire une pensée qui prône, une organisation particulière de la société, des relations entre individus. Le communisme en fait autant, en en défendant une autre. Dire cela n’est pas prendre parti, c’est au contraire faire preuve d’impartialité.

    2. Opposer libéralisme et socialisme est une erreur. La pensée libérale défend certains droits qualifiés de fondamentaux (droit à la vie, liberté d’expression, d’opinion, par exemple). Le socialisme ne s’oppose pas à cela. Au contraire, il considère que pour que ces droits fondamentaux existent autrement que sur le papier, pour qu’il existe dans le monde réel, il est nécessaire d’ajouter certains droits (qu’on qualifie quelquefois de « sociaux ») comme par exemple l’accès universel à la santé, à l’éducation, disposer d’un revenu minimum. Ces droits secondaires mais nécessaires à l’existence réelle des droits fondamentaux ne peuvent exister que si une partie des biens et services produits est mise hors-marché, ou encore si elle est socialisée. Je rappelle ce que disait K. Popper : «  Nous devons construire des institutions sociales, imposées par l’État, pour protéger les économiquement faibles des économiquement forts. »

    3. Si on veut opposer quelque chose au socialisme, on peut lui opposer le capitalisme. Tout simplement parce que le fondement du capitalisme est la propriété privée, ce à quoi s’oppose dans certains cas le socialisme. Mais j’irai plus loin. Je dirai même, pour être politiquement incorrect, que le capitalisme s’oppose au libéralisme. Le libéralisme défend, comme indiqué par son nom, la liberté des individus. Les individus qui se prétendent libéraux et défenseurs du capitalisme défendent avant toute chose la propriété privée. On pourrait créer un néologisme pour les désigner : propriétaristes, juspropriétariste, propriétophile, à vous de choisir ! Pour eux, la propriété privée précède la liberté.

    • Tout d’abord bravo et merci à Nathalie MP pour ce rappel fort à propos des écrits du grand penseur que fut Revel. Je n’ai pas lu « La Grande Parade » mais l’article m’a donné envie de le faire. Personnellement, parmi les nombreux ouvrages de ce philosophe que j’ai lu, « La connaissance inutile », explorant les causes profondes de notre refus d’accepter les faits contraires à ce que nous croyons, est celui qui m’a le plus marqué.
      Ceci m’amène à répondre à vos quelques « remarques ».
      1) Le libéralisme n’est pas une « idéologie prônant un certain type d’organisation de la société » mais une philosophie politique reposant sur le principe de non agression, principe dont le respect est connu depuis la nuit des temps (voir les premiers des 10 commandements de la Bible) comme indispensable à toute cohabitation pacifique entre humains. Si vous connaissez un autre principe dont le respect assure d’une cohabitation pacifique entre humains, merci de nous le faire savoir, vous ferez faire un grand pas en avant à l’humanité. Au contraire, le communisme est une idéologie (totalitaire) car il prétend organiser tous les aspects de la vie en société, voire de la vie tout court (comme on peut l’observer, même dans une société seulement proto communiste comme la notre, avec l’intrusion de plus en plus étouffante de l’état, sous toutes ses formes, dans la règlementation de notre vie privée). Le communisme prône ouvertement la violence (donc la « loi du plus fort ») en tant que système d’accès et de maintien au pouvoir, avec des notions telles que « la lutte des classes », « la dictature du prolétariat »).
      2) Les « droits » dit « sociaux » sont de faux droits dont la mise en œuvre implique une négation des (vrais) droits fondamentaux que sont : le droit de ne pas être tué, ni blessé, ni atteint dans son intégrité physique par un autre humain, et de tout ce qui en découle, notamment le droit de jouir comme on l’entend des fruits de son travail (droit de ne pas être réduit en esclavage). Par exemple, le « droit à la santé » implique soit que tous ceux dont le travail contribue à fournir des soins (des mineurs qui extraient les matériaux nécessaires à la construction des hôpitaux aux aides-soignantes et aux médecins en passant par tous les autres) y soient obligés, soit que d’autres qui pourvoient aux besoins des premiers le soient. Idem pour tous les faux droits que vous avez énumérés. Votre phrase attribuée à Karl Popper contient tous les germes du totalitarisme « nous » (qui ?), « construire », « imposées » (comment ?) par « l’état » (qui ?) pour protéger les forts contre les faibles (ça ne peut pas aboutir à autre chose). Au contraire, le libéralisme n’interdit en rien la vraie solidarité (volontaire) puisqu’il n’interdit rien d’autre que ce qui est nécessaire à une cohabitation pacifique entre humains. Remarquez qu’avec les quelques 40% (à la louche) de socialistes qui peuplent la France et le reste du monde, il ne devrait y avoir, s’ils étaient cohérents, aucune difficulté à trouver suffisamment de volontaires pour fournir ces services de « santé », « revenu minimum », « éducation »… à tous ceux qui en ont besoin. Le socialisme est donc soit une idéologie incohérente, soit inutile, soit les deux.
      3) Le libéralisme, en prônant la liberté, dont celle, fondamentale, de jouir des fruits de son travail, ne peut aboutir qu’à ce qu’on appelle la liberté économique, qui en découle. C’est l’assurance de ne pas être dépouillé des fruits de son travail, conquise très lentement au cours des siècles qui ont précédé la révolution industrielle, qui a permis à et incité certains individus à épargner et investir. Le capitalisme est le fils du libéralisme.

    • « Le libéralisme est une pensée (ou idéologie) politique, c’est-à-dire une pensée qui prône, une organisation particulière de la société… »

      Ca commence mal. Pour preuve que le libéralisme ne prône pas une organisation de la société c’est qu’un groupe d’individus pourrait très bien vivre leur socialisme entre eux sur un territoire dont ils sont propriétaires tant qu’ils le font entre personnes consentantes, l’inverse n’est pas vrai.

    • 1. Vous confondez une philosophie de la liberté et une religion de l’égalité ? Il n’y a pas de symétrie.
      Le socialisme se réfère a une morale, pas le libéralisme. La gauche s’en vante assez, c’est insupportable que vous l’oubliiez à dessein.
      Du christianisme, le socialisme a gardé le discours collectif: le partage, l’entraide, la tolérance, mais aussi l’hypocrisie avec le moralisme, et il a curieusement réhabilité le péché d’envie, en n’acceptant pas les différences issues de la liberté. Ou comment transformer un vice individuel en « vertu  » collective !
      La lecture sociologique induite par cette référence au collectif aboutit à l’irresponsabilité de l’individu. Sa négation est un besoin social, c’est parfaitement revendiqué par le discours sur l’intérêt commun.
      Mais surtout le socialisme se place dans le monde des idées, jugées sur des critères esthétiques, et non sur des retours d’expérience.
      Vous considérez sûrement que l’injustice est plus acceptable si elle est l’œuvre de l’état que si elle est naturelle.
      Donc continuer à parler d’idéologies comparables, c’est ne rien comprendre a l’essence même de la liberté, c’est contribuer encore à entretenir le discours obscurantiste , religieux et oppresseur.
      C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’y a pas de politique liberale en France, car cela nécessiterait de changer de paradigme, d’arrêter de penser en idéologie mais en pragmatisme, de vouloir ne plus se payer de mots comme vous le faites.
      2. Les droits « sociaux » limitent les droits « fondamentaux » qui les ont permis. Alors que les droits fondamentaux sont limités par ceux des autres. Pas de symétrie là encore. Chaque loi est une atteinte à la liberté.
      3. Pas de liberté sans propriété privee, cela semble évident.
      L’anti liberalisme, c’est l’étatisme. D’un côté l’individu souverain, de l’autre l’état dieu qui domine et écrase ses sujets, surtout s’il ne sont pas croyants, etat d’autant plus adorable et adoré que son dogme varie, qu’il est influençable et corruptible.
      Je continue ?
      Relisez le loup et le chien, si vous accordez une valeur incomparable à la liberté, peut être vous serez ému.

    • Gusten, vous conjuguez deux peurs, celle de la concurrence et celle de la responsabilité. Ce que soulève fort justement Nathalie MP au sujet du socialo-communisme dans un paragraphe que vous avez idéologiquement pris soin d’escamoter, car il remet en question votre croyance irraisonnée. Celle qui vous fait pêcher par omission dans vos démonstrations frisant l’irréalité.

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