Des ressources ou des hommes ? L’Antibible des RH

Un ouvrage critique sur les pratiques en entreprise et les voies pour tenter de les améliorer, signé par trois spécialistes reconnus en ressources humaines.

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Des ressources ou des hommes ? L’Antibible des RH

Publié le 21 septembre 2016
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Les attentes des salariés et les pratiques des employeurs évoluent-elles toujours en bonne harmonie ? Peut-on dire que la satisfaction des premiers coïncide avec l’approche qu’ont les seconds à leur égard ? Un ouvrage critique sur les pratiques en entreprise et les voies pour tenter de les améliorer.

 Par Johan Rivalland.

des-ressources-ou-des-hommes-autier-jacob-pereztsLe titre de cet ouvrage a, dans un premier temps, suscité ma méfiance. Une « antibible des RH » ? Allait-il encore s’agir d’un de ces ouvrages qui, sous prétexte de jouer les contestataires ou d’user de vieilles recettes marketing pour mieux vendre (anti-manuel d’économie, anti-manuel de philosophie, anti-manuel de marketing, de ceci ou de cela, manifeste des économistes atterrés, ou que sais-je encore) allait nous vendre du vent ou du révolutionnaire ?

Eh bien, pas du tout.

La place centrale de l’individu

Écrit pas trois chercheurs spécialistes des ressources humaines et enseignants à l’EMLyon, cet ouvrage est, au contraire, tout ce qu’il y a de plus sérieux et documenté. Il part d’une véritable réflexion de fond, basée sur l’observation et l’expérience, et centrée sur l’individu et la manière pour l’entreprise de prendre en considération les aspirations de celui-ci afin de mieux le comprendre, puis le valoriser et le motiver, le rendant ainsi plus épanoui et véritablement intégré à l’organisation.

Une « antibible », donc, au regard des pratiques courantes conventionnelles, trop rarement remises en cause ou avec retard. Des conseils basés sur un diagnostic de fond de la réalité des pratiques du terrain et des échecs fréquents rencontrés en la matière.

Et un titre principal éloquent, puisqu’au terme usuel de « ressources humaines », relativement impersonnel, on revient aux sources de ce qui constitue l’individu, en suggérant que l’on ne gère pas des « ressources humaines » (interchangeables, par nature), mais des « hommes », des êtres uniques dotés chacun d’attentes, d’aspirations, de leur personnalité propre et de leurs qualités intrinsèques, qui attendent d’être valorisées et de trouver leur place et leur plein épanouissement au sein de la structure d’accueil.

Tout au moins la meilleure prise en compte possible, dans le cadre d’un contrat, de ce qui pourra y contribuer, tout en étant le plus efficient possible pour l’entreprise ou l’organisation quelle qu’elle soit (car il peut s’agir d’autre chose que d’une entreprise).

Un panorama assez complet du cycle de vie du salarié dans l’organisation

En définitive, j’ai beaucoup apprécié cet ouvrage, très bien conçu, facilement compréhensible, et agréable à lire.

Sa structure est bien pensée, avec un ensemble de chapitres qui couvre bien l’essentiel des domaines de la gestion des ressources humaines (tour à tour, le recrutement, la rémunération, l’évaluation, la formation, la mobilité, la gestion des compétences, la prise de parole, la gestion des départs et l’international).

Sous un angle dynamique, puisqu’il s’agit de s’interroger sur la gestion des hommes et les pratiques en vigueur en la matière, trop souvent conçues sous un mode statique, impersonnel, collectif, ne prenant pas suffisamment en compte la personnalité de l’individu, et donc l’impact psychologique désastreux que cela peut induire en termes de cohérence, de cohésion, de motivation, et d’efficacité.

Chaque chapitre introduit le sujet en s’appuyant sur un cas d’ouverture très parlant et évocateur, amenant de manière très concrète la problématique qui va être abordée. Les analyses détaillées qui suivent ne sont jamais ennuyeuses, bien au contraire, servies par des paragraphes aérés à l’aide de sous-titres très réguliers, permettant de faire court et efficace, sans excès de mots inutiles. Et elles sont on ne peut plus concrètes.

On n’encadre pas les hommes dans un centre d’appel comme on le ferait chez Leroy Merlin ou au Club Med. Le processus est complexe, les situations diverses et les « recettes » peut-être applicables ici, inopérantes là.

Les pratiques en vigueur dans beaucoup d’entreprises, l’évolution historique de ces pratiques, et les erreurs fréquemment commises, sont passées en revue, et les nouveaux défis ou modèles sont présentés, avec des réflexions de fond intelligentes et surtout pleines de bon sens.

De nombreux exemples (les trois secteurs d’activité évoqués ci-dessus et particulièrement bien adaptés, n’en sont qu’un échantillon, parmi une diversité de cas retenus pour leur caractère significatif) permettent de mieux percevoir la réalité de ces propositions et en quoi elles font déjà preuve de leur succès là où elles ont été initiées. Avec toujours en point d’orgue les limites qu’elles peuvent toutefois rencontrer et les moyens d’y faire face.

Enfin, de manière très opportune et très convaincante, systématiquement à chaque fin de chapitre on trouve la présentation d’exemples de réussites, développés sous la forme « Ce que font les entreprises astucieuses ».

Mieux coller aux aspirations de l’individu pour une organisation plus efficiente

Observation, recul, analyse, expérience et bon sens caractérisent donc cet ouvrage très agréable à lire, sur un sujet dont je ne suis pas spécialiste, mais que je connais à travers le quotidien, les témoignages autour de moi et les connaissances que je peux également en avoir par ailleurs.

Un reflet très exact de ce que je vois, j’entends, je lis, je vis même peut-être parfois, pour ce qui est du diagnostic. Et une pleine adhésion, de ma part, à l’esprit centré véritablement sur l’individu, sa personnalité, ses aspirations, plutôt que sur les normes, les procédures, les standards, les vieilles recettes dans certains cas épuisées, pour ce qui est des pistes de solutions et pratiques à privilégier.

Gérer, encadrer, accompagner des hommes plutôt que des ressources collectives, voilà le véritable sens de l’individualisme (méthodologique), à rebours du sens péjoratif donné à ce terme. Et c’est de cette manière que le collectif avance et fonctionne mieux tout en favorisant l’épanouissement personnel de chacun.

Un ouvrage qui mérite d’être lu par les dirigeants d’entreprises de toutes tailles, et par tous ceux qui exercent leur activité dans le domaine de la GRH. Mais aussi pas les étudiants en école de commerce ou formations concernées directement par ce domaine d’activité. Une source d’inspiration potentielle pour améliorer ses pratiques et trouver de nouvelles idées.

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