Par Éric Verhaeghe.

Dès qu’on parle CGT, c’est le nom des huiles qui vient à l’esprit. Il y a pourtant un grand intérêt à suivre l’activité de terrain de la confédération, dont les prises de position, notamment en entreprise, révèlent des difficultés souvent inattendues.
La CGT à Sévelnord
C’est par exemple le cas à Sévelnord, près de Valenciennes, où Peugeot a annoncé son intention d’investir massivement pour rendre son usine compacte, après y avoir injecté 150 millions pour y produire de nouveaux modèles. En apparence, l’annonce qu’un constructeur place plusieurs dizaines de millions d’euros dans une usine en France, spécialement dans une zone sinistrée par le chômage, devrait constituer une bonne nouvelle.
La CGT y a pourtant vu un danger pour l’emploi, et a donc exprimé son inquiétude face aux intentions du constructeur automobile.
Les syndicats et les gains de productivité
Ce point n’est en fait jamais à oublier : les organisations syndicales ont peur des gains de productivité, tels que ceux que Peugeot s’apprête à réaliser sur son site de Sévelnord. Ils sont en effet synonymes de réduction d’emplois à production constante. Pour les organisations syndicales, il existe donc un postulat syndical caché : une production peu productive est préférable, dans la mesure où elle est plus créatrice d’emplois à court-terme qu’une production optimisée.
Bien entendu, ce calcul n’intègre pas l’effet de destruction d’emplois à long terme, si l’on admet que le gain de productivité confère un avantage concurrentiel qui peut entraîner la disparition à terme des acteurs les moins productifs. Sur ce point, les organisations syndicales ont un arbitrage à rendre : soit défendre un outil peu productif qui produit de l’emploi à court-terme et en détruit à long terme, soit l’inverse.
La CGT chez Peugeot a manifestement rendu cet arbitrage en faveur de l’emploi à court-terme, sans prendre en compte la pérennité de l’outil industriel peu productif à long terme.
Les syndicats et la robotisation
Structurellement, le fait syndical est donc travaillé par la question de la robotisation. Celle-ci substitue par définition des machines aux hommes et permet donc d’améliorer la production en supprimant des emplois. Pour le syndicalisme, la robotisation est un phénomène dangereux dès lors que l’arbitrage social est pris en faveur de l’emploi à court terme sans considération des risques durables de suppression d’emplois.
On ne peut évidemment s’empêcher de rapprocher cette logique avec la faiblesse du parc de robots en France (32.000 exemplaires).
La baisse de productivité en France
Assez logiquement, on rappellera ce graphique, tiré d’une note de France Stratégie, sur l’évolution de la productivité en France et aux États-Unis depuis 30 ans :
Les mauvaises langues souligneront que le développement de la démocratie sociale en France s’est accompagné d’une forte décrue de la productivité, pendant que nos concurrents, comme les États-Unis, profitaient à plein de la révolution technologique et numérique pour gonfler la leur…
Le syndicalisme produit-il de la désindustrialisation ?
Dans la mesure où le syndicalisme français exprime son aversion pour la robotisation et pour les gains de productivité, faut-il en déduire qu’il existe un lien intrinsèque entre le fait syndical et la désindustrialisation française ? De fait, la rigidité du travail, dont l’action syndicale hostile aux gains de productivité est l’un des éléments, a contribué à la délocalisation des activités industrielles françaises.
Comme toujours, les victoires à court terme dans les dossiers de restructuration, se paient à long terme par des effets d’éviction dont l’effondrement de notre appareil industriel constitue une conséquence directe et immédiate.
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Au début des années 80 à Aulnay, la CGT clamait on a gagné, on a gagné, on a gagné… On a vu ce que le patron a prit comme décision par la suite. Déménager le haut de gamme (la XM qui allait remplacer la CX) d’Aulnay à Rennes. Pour ne fire que de l’AX sur Aulnay alors que la CGT avait elle même grandement contribué à condamner le bas de gamme en France en faisant exploser les coûts de production. OUI la CGT tue l’emploi sous différentes formes d’actions toutes plus nuisibles que d’autres.
Elle contribue même à tuer le privé industriel en faisant exploser les coûts de production en France à partir de ses actions dans le public où tout signe de productivité est à bannir. Le public c’est une mini URSS sur le plan industriel que doit financer le privé.
vous avez dit conservateurs?
la CGT est un syndicat rétrograde, et il est un fait que son aversion pour toute mécanisation et robotisation mène l’industrie à sa perte.
mouvement enclenché dès les années 80 a l’apparition des lignes dites “automatiques”.
Ils dénoncent en grandes pompes les patrons, leurs salaires, primes et autre stock-option mais taisent en catimini la petite ligne à 0.016% que ceux-ci récoltent pour eux.
Un syndicaliste, c’est un gars qui déjeune avec le patron et qui après vient à la cafète te faire un compte-rendu en essayant de se faire payer le café.
c est Hervé Dumont
Bonne analyse de la situation de la CGT qui est un frein au progrès et à l’emploi.