Par Clémence Patel.

Lorsque le Comité international olympique (CIO) a désigné Rio en 2009 pour accueillir les J.O. sept ans plus tard, l’essor phénoménal du Brésil ne laissait pas présager les difficultés que le pays allait rencontrer pour tenir son fabuleux pari : organiser à deux années d’intervalle la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques d’été en 2016.
Alors huitième puissance économique mondiale ‒ puis sixième fin 2011 ‒, l’ogre sud-américain est entré en récession deux années plus tard, mettant en péril la réussite des deux événements sportifs les plus suivis de la planète. Et tandis que l’adhésion des Brésiliens s’était déjà sérieusement effritée pour le Mondial, elle s’est complètement effondrée en vue des J.O., allant jusqu’à provoquer la chute de la présidente Dilma Rousseff moins de trois mois avant le début des premières épreuves sportives.
Pendant que le Brésil s’enlisait dans une crise socio-politico-économique sans précédent, envenimée par le virus Zika, le soutien du puissant CIO n’aurait sans doute pas été de refus pour le pays-hôte. À l’approche de l’échéance olympique, le comité d’organisation local a en effet fait l’objet d’une campagne médiatique acharnée sur les risques sécuritaires et sanitaires, qui a totalement occulté les bénéfices d’un tel événement pour la notoriété, l’économie et les infrastructures nationales.
L’héritage laissé par une édition olympique est pourtant au centre des candidatures présentées au CIO qui, en sélectionnant les villes-hôtes au terme d’un long et coûteux processus, cautionne la viabilité et le succès de leur projet. Mais au fur et à mesure que les Jeux de Rio avançaient tout droit vers un fiasco annoncé, l’institution olympique est restée focalisée sur les problématiques sportives, préférant confirmer la suspension des athlètes russes plutôt que mettre son nez dans le marasme brésilien.
Lausanne, QG du CIO au moins aussi éloigné de Tokyo que de Rio
Après avoir observé la terrible dégringolade de Rio 2016, Tokyo 2020 ressent sans doute encore davantage le poids de l’événement sur ses épaules. D’autant que le comité d’organisation a déjà goûté aux accusations : de plagiat pour son logo initial et de corruption suite au versement de près d’1,8 million d’euros à la société Black Tidings. Si un nouveau logo a été dévoilé fin avril, les soupçons de pots-de-vin sont toujours sous le coup d’une enquête ouverte par la justice française en décembre 2015.
Le parquet national financier (PNF) tente de déterminer si la somme perçue par l’entreprise de consulting a servi à acheter les voix de membres du CIO ou sil elle correspond à une prestation de conseil pour optimiser la candidature de Tokyo, comme l’affirment les dirigeants nippons. Pour obtenir l’organisation des Jeux, les villes candidates doivent en effet effectuer un important travail de lobbying, et ce quelle que soit la qualité de leur dossier technique. Visiblement étrangères à ce concept certes d’origine anglo-saxonne, les autorités françaises continuent de mener leurs investigations afin de déterminer la vérité. À moins qu’il ne s’agisse d’un excès de zèle pour favoriser la candidature de Paris 2024 ?
Au moins aussi éloignée de Tokyo qu’elle ne l’est de Rio, Lausanne, où siège le quartier général du CIO, reste étonnamment silencieuse sur le sujet. Bien qu’elle ait choisit Tokyo pour accueillir ses 32èmes Jeux d’été en 2020, la maison suisse prend le risque de laisser s’écorner l’image de la ville-hôte, comme elle l’a fait auparavant avec Rio.
Elle ne peut toutefois oublier que c’est également la sienne qui est en jeu ! Une fois que l’affaire de prétendue corruption sera dissipée, d’autres attaques et événements fortuits ou non ne manqueront pas de fragiliser ce projet complexe et gigantesque qu’est l’organisation de Jeux olympiques. Pour ne rien arranger, l’édition tokyoïte devra inclure cinq sports de plus qu’au Brésil, portant à 33 le nombre de compétitions programmées dans un même endroit en l’espace de 15 jours. En tant que chef du mouvement olympique et garant de ses valeurs, le CIO se doit de prêter main forte à Tokyo tant qu’il en est encore temps.
Le CIO doit aider les pays hôtes … à réduire les dépenses. Toujours plus de nouvelles disciplines quand il faudrait plus de discipline pour proportionner les dépenses aux recettes ! On croirait que le CIO et les organisateurs copient le budget de l’Etat français…
le CIO n a aucunement l intention de retroceder une parties des recettes aux villes hotes. Et pourquoi le feraient ils ?
Il y a un grand nombre de villes qui demandent a depenser l argent de leurs contribuables (ou du pays) dans des stades ou autres equipement inutiles (sans parler de la corruption du CIO).
Le plus urgent est de contraindre nos politiciens a faire un referendum pour chaque depense de prestige de type JO ou coupe de foot (laquelle devait booster le tourisme francais, pas de bol il a plonge, le touriste moyen n ayant aucune envie de cotoyer le supporter aviné)