Par Éléonore d’Arborée, depuis l’Italie.
Depuis l’autre côté des Alpes, on peut observer l’orchestration médiatico-politique des prochaines élections présidentielles avec intérêt mais non sans grande perplexité. Il semblerait que le libéralisme ne soit soudain plus un gros mot, les dinosaures des Républicains s’en revendiquent les uns après les autres, expliquant à qui veut l’entendre qu’ils ont toujours pensé ainsi mais que nous n’avions tout simplement pas saisi la complexité de leur pensée.
Ce « sursaut » semble galvaniser un certain nombre de libéraux. Le fait que le libéralisme s’invite dans les débats politiques, après tant d’années de calomnie et d’omerta est en soi une excellente nouvelle, mais ne fait pas oublier que ces idées sont aujourd’hui portées par ceux-là même qui ont contribué le plus efficacement à sa disparition du paysage français.
Prise de conscience salutaire
Il apparaît clair que cet intérêt soudain des politiques de droite pour le libéralisme est bien moins une prise de conscience salutaire qu’une réaction au phénomène Macron. Et si l’on peut opposer que ce dernier a le mérite, par ses incartades, d’avoir fait basculer le débat, sa revendication du social-libéralisme, qui trouve un large écho dans certains cercles et qui impliquerait qu’un Frédéric Bastiat ait quelque chose à voir avec les socialistes du XXème siècle, peut paraître sinon malhonnête, du moins franchement saugrenue. Il ne semble pas raisonnable de placer des attentes en un homme qui, en plus d’appartenir au parti socialiste et d’être membre du gouvernement Hollande, n’a pour l’heure rien donné à voir de tangible.
L’on assiste à des questionnements assez similaires entre puristes et partisans du compromis dans la sphère libérale italienne, elle aussi divisée et bien en peine de désigner un digne représentant à la tête de son parti libéral. En France comme en Italie, on peut douter qu’une quelconque élection fasse bouger les lignes. La surenchère pseudo-libérale dans les programmes des candidats à la primaire des Républicains n’est pas pour arranger les choses. Quel candidat serait suffisamment courageux et intellectuellement honnête pour prendre à bras le corps le phénomène bien connu mais si peu évoqué du « vote avec les pieds », auquel j’ai moi-même recouru ?
Je crois bien davantage en un mouvement qui émanera du peuple lui-même, car je ne peux m’empêcher de penser, à l’instar de Montesquieu, que les peuples ont, dans une certaine mesure, les dirigeants qu’ils méritent. La dernière enquête d’opinion de l’Ifop pour Génération Libre sur les Français et le libéralisme confirme l’idée que tant qu’une telle confusion des genres régnera dans les esprits, on ne pourra rien espérer de mieux quant à l’offre politique.
Il faut procéder par étape, la première consistant en un travail de fond, un processus qui s’inscrit dans la durée. Un phénomène comme Uber possède au niveau européen une dimension révolutionnaire propre à insuffler un désir de changement de société, mais ce n’est pas suffisant. L’indifférence d’une large partie des Français face au vote de la Loi Renseignement et la prolongation de l’état d’urgence le laisse notamment penser.
L’appétence des Français pour la liberté
Pour que de tels mouvements de société ne soient pas à leur tour aspirés par notre État mammouth ventripotent, il s’agit parallèlement de réveiller l’appétence des Français pour la liberté, dans sa plénitude. Pour ce faire, il est indispensable de renverser l’hégémonie culturelle socialiste, finement théorisée par Gramsci, dont le poison imprègne le cerveau des citoyens dès l’école primaire, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En Italie, où la population a subi un lavage de cerveau comparable, bien que les Italiens demeurent dans l’ensemble bien moins étatistes que les Français, des initiatives intéressantes ont vu le jour ces dernières années. Le Tea Party Italia par exemple, qui se présente comme un mouvement anti-taxes et libre de tout parti, a réussi à se faire une place médiatique confortable et à sensibiliser une bonne partie de la jeunesse en essaimant sur tout le territoire. L’institut Bruno Leoni, qui s’est également imposé dans les débats publics, a pour sa part mis en place un programme d’enseignement gratuit à destination des collèges et lycées, publics et privés, envoyant ses membres (économistes, philosophes, journalistes…) dans toute l’Italie pour faire découvrir aux jeunes élèves la fameuse parabole du crayon de Leonard Read, ou la vitre cassée de Bastiat…Ces intervenants font œuvre de salubrité publique.
En France, la naissance de L’École de la liberté retient l’attention, comme l’action de collectifs comme Antigone, qui fait un travail de pédagogie remarquable. Enfin, au niveau politique, la Primaire des Français, lancée par Alexandre Jardin, pourrait œuvrer dans le sens d’un tournant pour la perception de la vie politique, et à terme, porter de bons fruits.
Face au délitement de nos gouvernements socialistes, de gauche et de droite, un boulevard s’ouvre à nous pour la diffusion des idées libérales. La route s’annonce longue et tortueuse, mais cette période électorale naissante me semble représenter une occasion de choix, qu’il s’agirait de ne pas abandonner à une clique d’opportunistes.
Les primaires sont une horreur démocratique. Elles suppriment la liberté de choix des Français. Là où une majorité de Français aurait choisi tel candidat, ce dernier ne sera peut être même pas au premier tour des présidentielles car éliminé lors de ces primaires. Primaires où les votants sont majoritairement des membres du parti, primaires où c’est celui qui aura le plus gros réseau qui va gagner.
Je voudrai avoir un choix entre un Le Maire, ou un Macron (c’est un exemple !) lors des Présidentielles. Je voudrai voir ces candidats devant nous débattre et confronter leur vision, leurs idées. Au final, j’aurai le champion du PS (Hollande) et celui des LR (Sarkozy). Et si ce n’est ni Le Maire ni Macron, si on a déjà fait des choix pour moi, alors mon vote ne vaut plus rien. Je n’irai pas voter (le vote blanc n’étant toujours pas compté comme il se doit). Refusant ainsi de donner une légitimité à un candidat que je n’aurai pas choisi.
Ne pas voter n’est pas une attitude raisonnable ! Les situations idéales en tous domaines ne sont pas choses du quotidien. Il faut voter pour la moins mauvaise solution.
C’est mignon de naïveté mais c’est de cette manière – en votant pour le « moins » pire – qu’on est arrivé à la situation actuelle désastreuse. Je me ferais une joie de ne pas aller voter en 2017, comme en 2012 🙂
Pour Caplan, de mémoire, et pour résumer, l’électeur informé et rationnel ne va pas voter !
Je partage volontiers ce point de vue…
On peut aussi choisir son candidat à travers le site laprimaire.org
Il y a notamment 2 personnes que je trouve intéressantes:
Régis ANDRE: https://www.contrepoints.org/2016/06/05/255465-pourquoi-je-soutiens-regis-andre-en-2017
Christian COUTURIER: https://trello.com/b/776Az1pB/christian-couturier
Après si vous en voyez d’autres, je suis preneur 🙂