Par Sébastien Goix.
Qu’il s’agisse de nouveaux réseaux, de plateformes, de chipsets ou de systèmes d’exploitation, l’internet des objets, autrefois dénommé « M2M » et désormais connu sous le terme « IoT » porte les promesses d’un nouveau chapitre dans la révolution industrielle rendue possible par le digital. C’est le trait d’union entre la dématérialisation incarnée par Internet et le monde réel, celui des objets qui nous entourent.
Une récente étude d’IBM annonce la couleur en évaluant le marché de l’IoT à 29 milliards d’objets connectés à l’horizon 2020 et qui pourront concerner plus de la moitié des objets et équipements du quotidien : montre, domotique, météorologie, transports, habillement, ascenseurs, sécurité et jusqu’à la brosse à dents ou au pèse-personne. Une telle perspective dont les frontières semblent infinies ouvre une nouvelle dimension économique et aiguise les appétits de société agiles. McKinsey, en décembre 2014, estimait de son côté que l’Internet des Objets représenterait un impact sur l’économie réelle supérieur à 6.000 milliards de dollars, à travers la contribution d’un nombre toujours plus important d’objets connectés à l’horizon 2025 !
High-tech et innovation
Le vent de l’innovation souffle sur le secteur de la high-tech. Les deux dernières éditions du CES de Las Vegas sont le meilleur baromètre pour prendre conscience de l’importance de la lame de fond économique et industrielle que représente l’Internet des objets : la multiplication des entreprises formant cet écosystème constitue un millefeuille fertile pour l’économie et, à terme, pour l’humanité dans son ensemble.
Car la vraie révolution que porte l’Internet des objets est la science des données qui sont générées, transportées, exploitées et nourrissent la connaissance des usages pour mieux les anticiper.
La Data : le terme est lâché et trouve naturellement sa place au cÅ“ur de la prochaine révolution qui va bouleverser nos quotidiens. Avec les données générées par chacun des capteurs, c’est le potentiel de l’intelligence cognitive que les entreprises cherchent à capter avec des business models prometteurs : celui qui maîtrise l’information, maîtrise la valeur (les GAFA – Google, Apple, Facebook, Amazon – sont là pour nous le rappeler au quotidien).
Comme au temps de l’émergence de l’Internet dans les années 1990 et 2000, on retrouve deux grandes catégories de parties prenantes : d’un côté les infrastructures de transport (réseaux) et de l’autre les produits exploitant ces autoroutes de l’information… sans oublier les intermédiaires comme les plateformes de services et les systèmes d’exploitation embarqués.
La France a su prendre le train IoT très tôt en capitalisant sur l’émergence de nouveaux acteurs, tant sur les infrastructures de transports que sur les produits innovants. Des noms émergent tels que Sigfox, HidnSeek, Netatmo, Withings, etc. et les débouchés sont légions : traçabilité (tracking), gestion industrielle, amélioration des services, supply chain, expérience en points de vente et développement de nouveaux services en sont quelques exemples. Chaque individu peut également profiter des apports d’objets connectés pour mesurer, quantifier et piloter son mode de vie pour améliorer sa qualité de vie (santé, cadre de vie, sport, voyages, etc.).
Face à la compétition
Mais il faudra beaucoup d’énergie et de ressources aux petits poucets français pour faire face aux initiatives de géants industriels tels Samsung (qui développe son système d’exploitation open source dédié à l’IoT, quitte à recycler son ancien OS mobile Tizen), Google (avec la plateforme Brillo), AMD (présent sur le marché avec mbed) et bien d’autres encore.
De leur côté, les opérateurs télécoms ne veulent pas rester les bras croisés à regarder le train de l’innovation passer sous leur nez : conscient que l’IoT est un nouveau gisement de croissance pour la décennie qui s’ouvre et, forts de leur expertise de conception, déploiement et gestion de réseaux fixes et mobiles, ils jouissent d’une légitimité indéniable. Prenons le cas des opérateurs français : cette semaine, le groupe Altice dont SFR fait partie a annoncé un partenariat stratégique avec le français Sigfox qui déploie un réseau bas débit dans plusieurs pays pour transporter l’ensemble des données provenant d’objets connectés à Internet et à destination des data centers. Orange et Bouygues Telecom, eux, ont fait le choix de rejoindre la LoRa (Long Range wide area network), l’alliance qui regroupe près de 300 entreprises motivées pour décrocher une part du gâteau de l’IoT ; parmi ces 300 partenaires, on retrouve Sagemcom, Cisco, HP, IBM…
Ces prises de position traduisent l’émergence de deux courants : Sigfox d’un côté, la LoRa de l’autre, une concurrence saine, stimulante et nécessaire au bon développement du marché de l’IoT, suffisamment large pour que ces deux courants coexistent aux côtés d’autres acteurs en gestation.
Dans ce match, la clé reste le déploiement des réseaux par la présence d’antennes situées sur des points hauts pour une couverture optimale et homogène.
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Les chips pour faire du IoT existent à peine pour l’instant alors 39G appareils d’ici 4 ans me semblent hautement improbable. Tant qu’un appareil wifi ne pourra pas fonctionner des années sous batterie peu d’appareils vont bénéficier. Il faudra aussi du support à plus long terme des appareils niveau logiciel.
À surveiller surtout :
– Déploiement de l’ipv6
– 6LoWPAN
– 802.11ah (quoique des fréquences différentes par pays risquent de poser un problème)
« Tant qu’un appareil wifi ne pourra pas fonctionner des années sous batterie peu d’appareils vont bénéficier. »
Il me semble en effet que le problème est l’alimentation électrique des objets. On ne va pas recharger son pullover tous les soirs pour qu’il puisse envoyer des infos à Gogol. Pour une traçabilité des objets, des systèmes type NFC sont suffisants, pour des capteurs et des actionneurs c’est plus difficile et pas un problème de réseau : il suffit d’avoir une passerelle à quelques mètres et on n’a pas besoin de débits élevés. Le Zigbee ou z-wave n’ont pas décollé. Pourtant, il est indispensable que des solutions et des standards émergent pour faire baisser les couts, car la faible valeur ajoutée par objet de la « connexion des objets » ne justifie pas le cout de ces puces ou de leur payer des piles …
Un exemple simple : il serait intéressant que nos maisons soit truffées de capteurs d’humidité, de température, de gaz ou polluants, de pression ou déformation, de présence … Mais à quel cout unitaire et comment les alimenter ? Et pas besoin d’Internet tant qu’on ne sait pas répondre à ça.
En effet, j’ai étudié un peu le zigbee et c’est trop coûteux pour des petits capteurs et cela nécessite une passerelle.
Je connais 2 principe de thermostat wifi, caleo casa (wifi intégré) et Sinopé qui utilise peut-être le zigbee + passerelle reliée à Ethernet.
Dans le premier cas 150$cad chacun, dans le second cas 75$ chacun (+ une seule passerelle à 40$). Ces appareils n’ont paa vraiment d’exigence de basse consommation et en dépit de cela c’est plutôt juste.
En gros pour l’instant c’est plutôt moyen niveau connexion.
« + passerelle reliée à Ethernet. »
De toute façon, accès direct à Internet ou par une passerelle, les vendeurs de solutions IoT ne peuvent résister à la tentation d’inclure nos informations personnelles dans leur business model. Et la, cela devient du délire : l’intérêt pour nous d’externaliser nos données est assez faible. Le risque est par contre très élevé car on sait bien que même nos références bancaires ne sont pas correctement protégées et à l’abri des hackeurs.
Et au final, le business model est de vendre des infos personnelles (bien plus que des stats), ce qui revient à harceler ceux qui ont laissé filtrer leurs données avec de la pub ou du démarchage. Dix ans après son décès, mon père est encore harcelé par l’industrie du « charity business », qui continue à se vendre et conserver les données en toute illégalité.
Il y aura suffisamment de pigeons pour accepter cela. Les prix du hardware vont donc baisser et on verra apparaitre des solutions « open-source ». Et chez moi, le objets ne seront jamais connectés qu’à MA passerelle, qui filtre déjà le WEB, la messagerie et même les serveurs de nom ou de temps, et n’envoie pas sa configuration chez un pignouf sous prétexte de « m’offrir une expérience ».
N’importe quoi. Renseignez vous (lien précédent)
Bobjack, rien à voir avec zigbee et cie.
Pragmat renseignez vous avant de raconter des bêtises.
L’iOT à la base ce n’est pas pour que votre pullover envoie des photos à Google. les protocoles ne sont d’ailleurs pas fait pour ça (trame de données)
L’autonomie des piles peut aller jusqu’à 10 ans suivant les protocoles d’échanges de données.
Un bon comparatif des réseaux Lora et Sigfox ici.
http://www.oezratty.net/wordpress/2015/reseaux-m2m-1/
L’internet des objets est un rêve humide de marchand de puces. Ca ne répond ni à un désir du consommateur, ni à une addiction qu’on puisse créer chez lui. Les individus que je connais veulent tout avoir sur leur smartphone, et ne sont pas prêts à acheter des chaussures de jogging connectées — jusqu’à la première marche dans la boue — ou un maillot de bain connecté — piratable par leurs ennemis — pour aller à la piscine, ils veulent télécharger l’application gratuite qui le fera, et zapper après s’être rendus compte que ça ne les intéressait pas.
Un bel exemple : la montre connectée. Achetée entre 100 et 150€ par les geeks il y a un an, bradée entre 20 et 25€ sur les sites de vente en ligne actuellement. En fait, elle ne sert quasiment à rien, si ce n’est remplacer le geste de prendre le smartphone dans son étui par celui de relever la manche pour voir la montre. Encore que, le plus souvent après avoir vu l’info de base sur la montre, il faut quand même prendre le smartphone en main.
Comme dit dans un commentaire ci-dessus, et non par l’auteur de l’article qui semble l’ignorer, le protocole zigbee (ou équivalent) a du mal à décoller. Pourtant les possibilités de réseaux paritaires avec routage évitent aux objets d’avoir tous à assumer un coût (financier et énergétique) conséquent pour se connecter en wifi. Finalement, le principal attrait de ce type de réseaux est de remplacer le câblage filaire dans les immeubles et ateliers. Probablement une niche d’avenir, mais lente à se développer puisqu’il s’agit de B2B, donc peu soumise aux effets de mode. Autre niche possible : la télésurveillance de personnes âgées maintenues à domicile.
Pour le reste : les divers dispositifs personnels tels le frigo qui compte le nombre d’ouvertures de la porte et surveille la température intérieure, etc. : gadgets inutiles, donc du vent !
C’est fou les bêtises qu’on lit ici, voir le lien que j’ai mis plus haut.
Ces réseaux IoT sont couverts avec très peu d’antenne et ont une autonomie très importante.
Rien à voir avec le wifi, zigbee et cie.