Trepalium : entre propagande et critique sociale

La nouvelle série télévisée d’Arte est un concentré de toutes les angoisses françaises du moment.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Trepalium : entre propagande et critique sociale

Publié le 18 février 2016
- A +

Par J. Sedra

Trepalium afficheDans l’Allemagne divisée par l’occupation soviétique, un mur hérissé de barbelés et fortement gardé divisait un même peuple en séparant physiquement ceux à qui il était permis de vivre à leur manière et choisir librement comment gagner leur vie (qui pouvaient ainsi prospérer et se ménager un avenir meilleur et des loisirs), et ceux à qui cela était interdit (devant donc se cacher pour mener leurs combines et leurs trafics). La nouvelle série télévisée d’Arte, Trepalium, reprend et renverse presque entièrement ce tragique épisode de l’Histoire pour proposer une vision très franco-centrée des angoisses et des craintes sur l’avenir économique de notre pays, dans lequel le mur séparerait d’un côté ceux qui sont asservis par un système oppressif régulant chaque aspect de leur vie, et de l’autre ceux qui sont libres d’agir à leur guise… à ceci près qu’à rebours de la réalité historique, cette fois, la misère économique et sociale se trouve chez les seconds plutôt que chez les premiers.

La mini-série (6 épisodes de 50 minutes) se veut « d’anticipation » mais il conviendrait mieux de parler d’uchronie dystopique tant le fonctionnement de la société dépeint se distingue de la nôtre. Ses lacunes en matière de technologie proche-future et même de simple organisation sociale sont par trop béantes comparées à notre vie d’aujourd’hui. Par exemple, nul Uber, nul AirBnB, nul Kickstarter ou GoFundMe, nul Etsy ou MyLittleMarket, nulle Wikipedia, ni même de Twitter dans ce monde : les individus n’y sont pas connectés entre eux par les réseaux informatiques, les seuls exemples d’utilisation de ce qui leur tient lieu de smartphones se limitent à l’utilisation d’outils à la topologie purement centralisée. Cette absence « d’hyperconnexion » renforce le sentiment de voir chaque personnage comme livré à lui-même, isolé des autres. C’est à mon sens un bon choix narratif pour une dystopie, mais ignorer aussi manifestement le phénomène social des ‘nouvelles tribus’ spontanées organisées autour de multiples centres d’intérêt distincts, et l’apparition des créateurs populaires de contenu culturel, rend le monde de Trepalium trop différent du nôtre pour pouvoir vraiment s’y projeter comme s’il s’agissait de notre propre avenir possible. L’automatisation en cours dans l’industrie est aussi totalement absente de la série : un thème trop gênant ou trop difficile à traiter ? Une seule société est présentée, celle du Mur (d’inspiration très française*), le seul autre endroit du monde a être évoqué vaguement étant « le Sud », où cherchent à émigrer les désespérés et où, dit-on, il y a « du travail pour tous »…

Pas d’entrepreneurs dans le futur

Pour ce qui est de l’aspect économique, la plus grosse incohérence avec notre monde est qu’il n’y a aucun entrepreneur ni aucun épargnant dans la série, la seule chose s’en rapprochant étant le fait que certains « zonards » (habitant la Zone où sont parqués les chômeurs) se lancent de manière très limitée dans toutes sortes de petits trafics ou activités clandestines comme la prostitution ou la sous-location informelle, parfois pour accumuler assez pour payer des « passeurs » vers le Sud (pourquoi est-ce si difficile d’émigrer ? Mystère). J’en viens donc à me demander si ces activités informelles sont réprimées (lourdement taxées ? Ou alors l’inspection du travail veille un peu trop scrupuleusement à l’application du SMIC ?) ou même peut-être interdites dans le monde de Trepalium, sans que cela soit jamais montré à l’écran. C’est une grosse faiblesse de la série car on sait que ces activités apparaissent spontanément et massivement jusque dans les environnements les plus contrôlants (tels les prisons et camps de concentration) malgré leur répression active – donc en l’absence d’une telle répression, ce type d’activités devrait foisonner. Or dans toute la série elles sont quasiment inexistantes… Il n’y a pas non plus de mention d’un système de prix, pas de concurrence, pas de Bourse, pas de marché, comme si tous les prix étaient dictés centralement par je ne sais quelle administration. Pas de système de monnaie privée ou électronique non plus. Malheureusement les conséquences de ce type d’absence (détaillées dans le court texte de Mises sur l’impossibilité du calcul économique en régime socialiste) sont totalement éludées de la série. Une omission voulue par les scénaristes ? Autre différence frappante d’avec notre monde : ce sont les Zonards qui se droguent et/ou s’empoisonnent, alors que les Actifs, pourtant surmenés jusqu’à la mort, semblent manger exceptionnellement sainement** et ne carburer qu’au café (et encore). J’aurais pourtant cru que le dopage professionnel serait un angle critique de premier choix.

Les décors sont très soviétiques, les voitures (clin d’œil amusant) sont des Trabant électriques, les coupes de cheveux stéréotypées et les costumes des employés non-cadres semblent aussi laidement soviétiques (à dessein ?), renforçant le parallèle visuel avec l’Allemagne du XXème siècle. Cependant la décrépitude des bâtiments de la Zone m’a paru étrange, vu que leurs habitants ont manifestement tout le temps nécessaire à leur entretien et leur réfection. Alors pourquoi ? Ils n’en sont pas propriétaires ? Quelqu’un ou quelque-chose les en empêche activement ? (Est-ce encore un coup de l’inspection du travail ? Ou d’un improbable ministère du Logement ?) De même, la main d’oeuvre ne manque pas pour, par exemple, fabriquer des armes afin de mener la révolution évoquée explicitement par les « résistants » (il existe en Asie du Sud-Est une industrie clandestine massive des armes qui aurait pu – aurait du – l’inspirer), mais là aussi étrangement, rien de tel n’est évoqué. Les gardes en uniforme noir, omniprésents au pied du Mur et dans la Ville, sont montrés comme presque absents de la Zone, et pourtant on jurerait qu’il s’agit d’un État quasi-policier.

Même dans l’économie formelle présentée à l’écran, toutes les activités s’inscrivent dans le cadre de l’une ou l’autre méga-corporation impersonnelle, peuplée exclusivement de salariés – je n’ai pas souvenir d’y avoir même vu une seule fois des actionnaires prenant des décisions stratégiques. Tout se passe comme si toute l’activité économique était monopolisée de force par une immense bureaucratie invisible (extraterrestre ? Ce serait un twist scénaristique intéressant !). Il n’y a pas de négociation salariale, ni même de détail sur le mode et le niveau de rémunération des Actifs. Personne ne démissionne pour un autre emploi mieux payé dans une autre entreprise, le recrutement est présenté comme un processus quasi-mystique, abscons, et fonctionnant soit à la tête du client, soit à la promotion canapé (une forme de viol institutionnalisé, comme l’admettent explicitement les protagonistes) soit par népotisme, et les employés semblent être interchangeables à n’importe quel poste (le capital humain n’existe donc plus ?). La scène « d’entretien d’embauche » de Ruben est en particulier un festival d’absurdités digne d’un « top 10 des questions les plus foireuses de recruteur », entre techniques psycho de charlatan RH et jeu de rôle cruel. Même le management intermédiaire des employés se fait de manière désincarnée, par l’affichage de messages d’avertissement (si la cadence faiblit, si la qualité laisse à désirer…) par écran interposé. Tout est minuté à la seconde près, y compris le déjeuner. Même si on voit à l’occasion les employés converser amicalement quoique superficiellement entre eux, c’est une vision totalement déshumanisée de l’économie, qui là aussi renforce le côté très désincarné et inhumain qui imprègne le monde de Trepalium. Il n’y a pas de Bill Gates, pas de Gabe Newell, pas de Mark Zuckerberg, pas d’Elon Musk, pas de Larry Flynt, pas de Lionel Messi, de Roger Federer, de Madonna ou encore de Robert Downey Jr. Les seuls noms mis en avant sont ceux des entreprises, les seuls accomplissements dignes de mention sont collectifs et attribués aux entreprises ou au gouvernement. C’est là encore un excellent choix artistique pour déshumaniser une dystopie, mais c’est un présupposé qui affaiblit considérablement la vision critique dont les créateurs de la série se réclament pourtant ouvertement. Soyons sérieux : malgré les propos du réalisateur Vincent Lannoo il n’y a pas plus de libéralisme dans Trepalium, que de catholicisme dans le Brazil de Terry Gilliam.

Négociations syndicales à la Française

La série s’ouvre sur la libération, après 13 mois de séquestration agrémentée de tortures, du ministre du Travail, Monroe Moretti, qui se trouve incidemment être le mari de Nadia la Première ministre, et dont la fille Zoé est casée à la communication du gouvernement (et assure l’intérim pour son beau-père). Toute ressemblance avec de vrais couples ministériels ou présidentiels, ou avec des dynasties politiques connues, est évidemment fortuite… La libération du malheureux est obtenue auprès des « activistes » contre une mesure du gouvernement qu’on jurerait tout droit sortie de la bouche de François Hollande : des « emplois solidaires ». Le gouvernement décrète unilatéralement que 10 000 familles « actives » (de la Ville, la zone des employés isolée par le Mur) paieront 50 par jour un Zonard tiré au hasard… mais en même temps trié sur le volet, car jusque dans le moindre détail de communication cette série semble s’inspirer de notre gouvernement et de ses contradictions permanentes. Payer un zonard pour faire quoi ? Personne n’y a pensé. Peut-être à creuser un trou pour ensuite le reboucher ? On n’aurait même qu’à leur donner un uniforme et les enrôler parmi les policiers, vu comme ces derniers n’en font guère plus qu’eux tout au long de la série. Alors à ce compte-là pourquoi ne leur font-ils pas carrément distribuer l’argent des actifs aux Zonards directement, et à plus grande échelle, si le résultat voulu c’est in fine d’équilibrer les revenus ? Cela demanderait moins d’efforts, nul besoin de trier les Zonards et de les transborder chaque matin et chaque soir, de les surveiller continûment, etc. Et l’effet serait pratiquement le même (c’est-à-dire creuser d’autant les écarts de revenus avant transferts pour aboutir à la même répartition finale).

Que n’eurent-ils plutôt décidé de faire embaucher chaque Zonard par un autre Zonard ! Chacun d’eux serait ainsi allé chômer chez son voisin, et à la fin de la journée ils se seraient échangés 50 l’un à l’autre. Le chômage aurait été éradiqué du jour au lendemain ! Mais peut-être qu’alors la naïveté simpliste de la critique économique de Trepalium aurait été un peu trop visible… De fait, les personnages évoquent de temps à autre « la distribution », une sorte d’aide alimentaire dispensée par la Ville à la Zone, quotidiennement. Allons bon, le monde de Trepalium serait en fait déjà passé à une forme de revenu minimum universel, mais payable uniquement en nature exprès pour empêcher toute épargne ? Pourquoi aucun système de troc ne se développerait en aval ? Qu’est devenu le Bitcoin ? Qu’en est-il des autres fournitures et services (médicaux en particulier, mais aussi électricité et réseau) ? On ne le saura pas.

Reproduction sociale et classisme hétérodoxe

La séparation entre les Actifs et les Zonards imprègne aussi bien sûr les comportements et le vocabulaire des personnages de la série… de manière résolument déterministe. Les Actifs sont froids, calculateurs, méprisent et se méfient des Zonards – apprenant qu’il doit « embaucher » un Zonard, un père actif achète à sa fille un taser. Seuls les Zonards font des rencontres fortuites et se lient d’amitié, ou montrent de l’intérêt authentique pour la culture, les loisirs et la religion. Cela devient vite assez lourd, d’ailleurs, quand toutes les scènes avec des Actifs ressemblent à des dîners de famille entre narcissiques et sociopathes n’existant qu’à travers leur emploi, et que seuls les Zonards font preuve d’émotion authentique. Quelques protagonistes actifs seuls semblent se détacher de ces déterminismes, et se mettent évidemment à agir contre le système.

Les Actifs dansent pour de faux, se marient et divorcent par intérêt, fondent des familles pour l’apparence, font des enfants juste pour se faire bien voir, sont incapables de créer des relations humaines saines, leurs rares traits d’humour tombent à plat, et ils ne témoignent de volonté de solidarité qu’à rebrousse-poil (comme le père de Ruben, contraint et forcé par la maladie) ; tandis que les Zonards dansent pour de vrai parce qu’ils sont joyeux, aiment et/ou se disputent pour de vrai, se rendent service et se battent pour leurs enfants. Ce manichéisme au rouleau-compresseur servirait apparemment à dénoncer l’emprise du travail sur l’existence, mais c’est vraiment trop gros. Mention spéciale pour avoir casé un « C’est le travail qui rend libre » dès le premier épisode, avec toute la subtilité d’une charge de panzers. Heureusement toutes ces façades se lézardent au 3ème épisode, remarquable par l’écriture des personnages.

Mais Trepalium n’a pas pour autant une lecture marxiste de la société : les Zonards ne sont pas des prolétaires, et les Actifs ne sont pas des bourgeois. Ces derniers sont encore moins propriétaires des moyens de production que les Zonards eux-mêmes (on voit par exemple une zonarde payer un loyer à une autre). D’ailleurs il me semble que les Actifs ne sont pas non plus propriétaires de leur logement (des boîtes à peu près toutes identiques, alignées dans un style à mi-chemin entre brutalisme et banlieue américaine) ni même des vêtements qu’ils portent : tout cela semble une propriété… collective – celle de « l’entreprise » ? Là encore, on n’aura pas de détail, sinon qu’un employé passe chaque soir ramasser les affaires du jour (sous peine d’amende) et un autre en déposer de nouvelles chaque matin.

Une fenêtre ouverte sur les peurs des Français ordinaires

Il suffirait à n’importe lequel des personnages de la série de lire ne serait-ce que L’économie en une leçon de Henry Hazlitt, livre relativement court ; ou pour les plus déterminés L’action humaine de Ludwig von Mises, pour d’un seul coup appréhender l’économie bien mieux que toutes les élites dépeintes dans Trepalium réunies, et pour identifier avec clarté tout ce qui détraque leur monde, et de là orienter efficacement leur action pour changer et améliorer leur existence considérablement. Il faut croire que dans cette uchronie, le plus basique des savoirs en science économique a été soit perdu à jamais (Comment ? Pourquoi ?), soit n’a jamais été découvert (mais dans ce cas comment en sont-ils arrivés à ce niveau de développement et de technologie, pour ensuite s’effondrer de la sorte ?). L’explication la plus simple, évidemment, c’est que les scénaristes eux-mêmes écrivent à partir de cette ignorance, et avec les mêmes angoisses au cœur, sans parvenir à lire clairement le monde d’aujourd’hui.

Entrepreneurs inexistants, épargne abolie (un vrai paradis néo-keynésien ?), actionnaires invisibles, aucune considération de capital humain, formation émergente des prix totalement éludée, propriété privée quasiment disparue, un « travail » complètement abstrait ressemblant à Tetris et réduit au seul salariat dans une (forcément) grande entreprise stéréotypée et au fonctionnement totalement opaque, un gouvernement qui décide de tout mais surtout de n’importe quoi sans la moindre limite ni le moindre respect des plus basiques des droits et sans la moindre doctrine cohérente (par exemple, des amendes sont infligées aux Actifs s’ils réutilisent les mêmes vêtements que la veille), une espèce de Police omniprésente mais exempte de tout rôle dans l’intrigue, tenant finalement lieu de deus ex machina permanent (Qui les paie, avec quel argent et comment se justifie cette dépense ? Quelles sont leurs motivations ? Comment sont-ils gardés sous contrôle ?)… En tant que modèle de société, le monde de Trepalium est d’un simplisme extrême et très frustrant, les présupposés scénaristiques bien trop stricts ayant certainement contraint les auteurs à jeter aux oubliettes toute forme de complexité engendrant trop d’imprévisibilité – du coup le marché libre a disparu complètement, ne laissant qu’une sorte de système fascisant très néo-keynésien, à l’économie presque intégralement administrée, de haut en bas. La seconde moitié des épisodes n’ayant pas encore été diffusée, je ne peux pas juger de la résolution qui sera apportée aux problèmes de société dénoncés jusqu’ici, mais j’ai quand même une grosse crainte : les scénaristes oseront-ils avoir l’indécence de proposer, en guise de sortie de leur dystopie, une forme de révolution bolivarienne (avec nationalisations forcées, pillages, contrôle administratif total des prix, rationnement des biens de nécessité sous contrôle de l’armée), alors même que le Venezuela achève de s’effondrer sous nos yeux ?

En fait, Trepalium est une formidable illustration de comment le Français lambda est supposé percevoir l’économie et la société (post-)moderne, quand ses seules sources d’information sont contrôlées par l’État. Cette dystopie entre travail acharné et déshumanisant d’un côté, et menace sourde de misère par l’exclusion de l’autre, où l’activité économique est traitée comme une divinité abstraite, omnipotente, omniprésente mais distante, et irrationnellement colérique, avec une police œuvrant aveuglément au service du pur maintien du système, tout cela constitue un condensé des angoisses que ressentiraient la plupart des Français vis-à-vis de leur propre univers. Des angoisses qui sont entretenues (sciemment ou pas) par des médias fortement subventionnés et une nomenklatura culturelle au service du pouvoir

À ce titre, Trepalium réussit à être à la fois une œuvre de propagande (au bénéfice de la social-démocratie à la française, celle-là même qui pourtant cause chômage de masse, inégalités, sous-développement et abus de pouvoirs/biens publics) et une œuvre critique qui tombe très juste quand il s’agit de dénoncer l’aliénation corporatiste et surtout la dépossession des individus de tout sens à leur propre travail. Avec une qualité de production élevée et une écriture cohérente et complexe, malgré la faiblesse du jeu des acteurs (c’est hélas une constante dans les productions françaises) et l’indigence quasi-totale en termes de compréhension de l’économie (peut-être partiellement voulue), Arte se donne clairement l’ambition de concurrencer les nouveaux venus que sont Amazon et Netflix. Je pense que voir cette série est indispensable à tout libéral pour réaliser précisément dans quel brouillard nos propres contemporains sont activement noyés dès qu’il s’agit de parler d’économie, pour comprendre leurs angoisses, et pour savoir comment les en sortir.

Lire sur Contrepoints notre dossier spécial culture

Sur le web

Voir les commentaires (14)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • L’avantage de la science-fiction, c’est qu’elle permet aussi d’envisager des remises en cause plus radicales du travail : http://www.nonfiction.fr/article-8108-serie__imaginer_la_fin_du_travail_au_dela_de__trepalium_.htm

    Voir aussi cette vidéo du dernier emploi sur Terre : http://www.theguardian.com/sustainable-business/video/2016/feb/17/last-job-on-earth-automation-robots-unemployment-animation-video

  • Merci à l’auteur pour cet excellent billet et hommage à son courage : se taper les trois épisodes c’est une performance. Perso j’ai décroché rapidement à cause de la qualité de jeu des acteurs.

    Mais je reconnais qu’il y a un côté fascinant dans cette série, de l’aveu de son auteur « une fable dystopique » qui « décrit un monde qui serait allé vers ses pires défauts : l’ultralibéralisme poussé à l’extrême dans un monde cloisonné ». L’ULTRAlibéralisme, et poussé à l’extrême en plus, on ne doit pas être loin de l’anarchie, d’une société sans Etat, sans ministre du travail et sans « emplois solidaires » (lol) à l’opposé d’un état policier sans respect des droits individuels (habeas corpus, droit de propriété, libre entreprise, liberté d’expression, de circulation, etc) et de son esthétique soviétoïde.

    Si l’intention de l’auteur est bien celle qu’il affiche, il s’agit donc, et c’est là le côté fascinant, d’un incroyable tir de balle dans le pied (plus exactement du vidage d’un chargeur complet). On peut donc apprécier la série au premier degré pour ce qu’elle est : une critique donc du collectivisme clientélisme franchouille et de ses dérives autoritaires.

    • Je sais que je suis généralement bon public, mais j’ai sincèrement apprécié la série, en particulier grâce au troisième épisode dans lequel le développement des personnages et l’accélération de l’intrigue compensent la performance médiocre des acteurs. Bref j’attends avec curiosité le dénouement de cette première saison.

      • « la performance médiocre des acteurs »

        Oui, vous devez être très bon public. Moi j’en arrive à être étonné quand des acteurs jouent simplement juste et émerveillé quand leur personnage est crédible dans leur réactions. Quand l’auteur ne se prend pas trop au sérieux, ce n’est pas grave : le décalage de certain dialogues crée un humour au second degré souvent involontaire. Mais quand on prétend faire de la culture, faire réfléchir, ou faire de l’art (puisque c’est le nom de la chaîne), c’est du foutage de gueule. Qu’ils achètent des télénovellas, ça fera des économies.

  • Si je comprends bien, la télévision publique a investi notre redevance dans un navet ?

    Je me demande ce qui serait le pire : pas de spectateurs ou de nombreux spectateurs qui s’abrutissent au nom de la (conchili)Culture ?

  • L’art de la synthèse n’a pas encore encore inspiré l’auteur. Dommage

  • Ce qui est décrit me fait penser à Star Wars..

  • j’ai trouve cette série vraiment formidable (dans la même lignée que Real Humans :O)… bravo Arte !

    • « j’ai trouve cette série vraiment formidable » je crois que vous êtes la première personne que je vois dire du bien de cette série. Toutes les personnes que j’ai entendu sur cette série m’ont dit que c’était un navet (j’ai moi même pas réussi à venir au bout du première épisode tellement c’était nul). Ceci dit, le contraire aurait été étonnant vu la médiocrité du cinéma francais qui sort au grand maximum deux ou trois films biens par an. Et dire que tout cela est financé avec notre argent, c’est pitoyable.

      « bravo Arte » Moi, je remercierais Arte, le jour où cette chaine fera preuve d’un minimum de neutralité et arrêtera sa propagande. Cette chaine fait de la propagande socialiste. Elle me fait penser aux chaines télés des pays communistes. Quand on est une chaine de télévision publique, on se doit d’être neutre politiquement mais en France, chaine de télévion publique égal à chaine de propagande gauchiste.

      Cette série est non seulement un navet mais en plus, c’est une série de propagande socialiste et antilibérale. Cette série vise à dénoncer l’ultralibéralisme. Primo, si notre société était ultralibérale, jamais de l’argent public n’aurait servi à produire ce navet (enfin, quand on est un parasite vivant de l’argent public, normal que l’on défende le socialisme et que l’on s’oppose au libéralisme). Secundo, l’auteur démontre surtout toute son ignorance car j’ai du mal à voir en quoi la société de Trepalium est libérale (l’ultralibéralisme n’existe pas). On peut voir pas mal de similitudes entre la société de Trepalium et les dicatures communistes. Dans le communisme, le simple fait d’appartenir à certaines catégories de la population ou d’être membre d’une famille d’un opposant suffisait à vous envoyer au goulag (le goulag était une société à part entière coupé du reste du monde).
      Cela me gênes pas que l’on produise des navets de propagande socialiste mais ce qui gênes bcp c’est que l’on fasse cela avec l’argent des mes impôts.

    • Trepalium et la société telles que décrit dans cette série sont dans la ligné d’ une bonne dizaine de films (américains): Hunger Games, Elysium, The giver, Labyrinthe, Divergente,….. Alors, c’est pas vraiment très original. La différence c’est que les films américains que j’ai cités sont de bien meilleurs qualités que ce navet.

      • Hunger game et Elysium sont des navets totalement incohérents mais à gros budget donc jolie a regardé…

      • Hunger Games est une excellente critique du collectivisme et de l’étatisme. Divergente est une critique du collectivisme et de l’étatisme.

        Labyrinthe, n’ayant pas encore lu les livres et n’ayant vu que le premier film, n’est pas une critique de grand chose.

        The Giver est inconnu au bataillon. Elysium peut, effectivement être vu comme une propagande collectiviste et socialiste.

  • J’attendais un commentaire avisé, le voici !
    Pour ma part : j’ai lu dans le synoptique DICTATURE DES MULTINATIONALES
    donc je n’ai pas insisté; assuré du caractère légumiesque du film et des tendances
    assurément marxiste de la version du monde qui y était présentée.
    Trepalium ou Trépannés ?

  • petite mise au point factuelle : si le bruitage evoque bien des voitures electriques, pas une Trabant a l’horizon ! A l’exception notable de la MG 1100 de Ruben, que des Simca (clin d’oeil evident aux Simca du Playtime de Tati) et une Fiat 1500, pour insister sur le cote annees 60 (la, c’est le clin d’oeil a Gattaca, qu’on retrouve evidemment dans les costumes, les maquillages, et les lieux du tournage: BNF, siege du PCF, cite ouvriere de Trappes, Conservatoire de la Philharmonie (on peut egalement songer a Brazil – tourne a Marne la Vallee – ou Blade Runner).

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
0
Sauvegarder cet article

Abarenbō Shōgun, la chronique de Yoshimune, est une série japonaise à succès déjà ancienne. Elle a débuté en 1978, et met en scène un des plus populaires monarques de la dynastie Tokugawa. On le sait, du XVIIe au milieu du XIXe siècle, cette famille mit fin aux guerres civiles et établit un pouvoir fort à Edo, l'actuelle Tokyo.

L'empereur subsistait à Kyoto, mais était réduit à un rôle purement symbolique. De nombreux films et séries se déroulent à l'époque shogunale, mais très souvent le pouvoir des Tokugawa est présenté, sinon négati... Poursuivre la lecture

Voici un roman dont je n’avais étrangement pas attendu parler jusque-là, comme nombre d’entre vous j’imagine, alors qu’il a été publié pour la première fois en 1940, en Suède. Il semblerait qu’il soit pourtant considéré comme l’une des quatre principales dystopies du XXe siècle.

 

État mondial et collectivisme

Ce roman est postérieur à Nous d’Evgueni Zamiatine, paru en 1920, et au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, paru en 1932. Il précède le 1984 de George Orwell, véritable monument paru en 1949. Il a en commun avec les ... Poursuivre la lecture

Trois romans, un point commun : l’annihilation de l’individu, soumis au règne du collectif. Un danger pas si éloigné de la réalité, quand le conformisme gagne du terrain, influe fortement sur les manières de penser, et rogne de plus en plus sur les libertés.

 

Eux

Eux est un roman paru en français seulement en 2023, édité pourtant en 1977 au Royaume-Uni. Œuvre de la journaliste londonienne Kay Dick, il décrit un univers étrange et bien mystérieux, dans lequel d’inquiétants et nombreux personnages, sans réelle humanité, tapi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles