Quand les théories de Piketty volent en éclats (2)

Analyse de l’augmentation du nombre d’entrepreneurs et des emplois qu’ils ont créés.

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Thomas Piketty-blu-news.org(CC BY-SA 2.0)

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Quand les théories de Piketty volent en éclats (2)

Publié le 18 janvier 2016
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Par Bernard Zimmern

Thomas Piketty-blu-news.org(CC BY-SA 2.0)
Thomas Piketty-blu-news.org(CC BY-SA 2.0)

 

Nous nous sommes concentrés sur une partie seulement de ceux qui se déclarent posséder une participation dans une entreprise et y jouer un rôle actif, ceux qui ont déclaré avoir créé cette entreprise.

Avant de présenter les découvertes que nous avons faites et que nous croyons majeures, il faut d’abord souligner que l’enquête SCF est, pour les spécialistes, la plus réputée mondialement par la qualité de son information et son étendue.

Elle couvre en effet 400 questions posées lors d’interviews qui sont revues cinq fois de différentes manières pour vérifier la fiabilité et détecter des incohérences.

Pour bien couvrir l’ensemble des Américains, les enquêtés sont choisis de deux manières : d’abord 4 500 sont tirés au hasard parmi les 91 millions de ménages suivant un tirage géographique ; puis comme les fortunes, les revenus, etc. sont régis par des distributions de Pareto avec des « queues » importantes, qu’on ne peut estimer avec la distribution du reste de la population, il est ajouté des enquêtes sur 1 500 foyers sélectionnés au hasard sur le fichier du 1% des plus hauts revenus, fourni par l’IRS, la direction américaine des impôts. En sont spécifiquement exclus les milliardaires de la série Forbes.

Malgré ces précautions, il est cependant connu que le taux de réponse chute avec le revenu ou le patrimoine et tomberait pour le 1% à environ 30%.

Cela a été l’une des principales préoccupations des responsables de cette enquête, notamment A.B. Kennickell, qui a consacré de nombreuses recherches et publications à la pondération à affecter à chaque enquêté, pour extrapoler à l’ensemble des USA.

Cette pondération est la première variable que l’on rencontre dans les résultats de l’enquête.

Une deuxième préoccupation pour nous a été de nous assurer que nous avions bien les bonnes données d’enquête, ce que nous avons fait en retrouvant les mêmes chiffres que ceux publiés dans des enquêtes officielles américaines précédentes, et, puisque la variable emplois X 1111 n’avait pas été exploitée, si les résultats les plus importants comme l’emploi créé par les créateurs d’entreprise se retrouvait dans les publications officielles.

C’est ainsi que nous sommes arrivés à deux résultats majeurs :

le premier résultat est que l’emploi dans les entreprises partiellement possédées et encore gérées par les entrepreneurs qui les ont créées se situait autour de 60% de l’emploi total américain.

Soit par exemple pour l’enquête 2007, 75 millions d’emplois sur un total américain de 111 millions, 63%. Il est à noter d’ailleurs que, de façon inquiétante qui pourrait être liée à la prolongation de la crise américaine, l’emploi chez ces entrepreneurs consultés dans l’enquête 2010 à 70,7 millions mais a continué de chuter à 68,5 millions dans l’enquête suivante de 2013.

• Mais, résultat qui est lié directement à la montée des inégalités, il s’est produit une véritable explosion de l’entreprenariat et de l’emploi créé par ces entrepreneurs à partir de l’année 1989. En effet le nombre total d’entrepreneurs est un peu inférieur à 6 millions en 1989 avec un peu plus de 48 millions d’emplois créés, mais monte ensuite pour se stabiliser autour de 10 millions d’entrepreneurs avec environ 70 millions d’emplois créés.

Cette explosion de moitié tant du nombre d’entrepreneurs que des emplois créés par eux nous semble une hypothèse intéressante à explorer pour savoir si ce n’est pas dans cette explosion que se situe l’explication de la montée de la part du 1% le plus riche dans le revenu ou la fortune totale américaine observée par les égalitaristes.

Lire la 1ère partie de cet article.

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  • L’analyse de Bernard ZIMMERN semble être la relation du vécu d’un entrepreneur des USA, pays réputé pour sa libre entreprise et sa flexibilité de l’emploi.

    L’entrepreneur français se situe dans un contexte politique et économique qui n’est pas comparable avec celui des USA. Nous vivons dans un pays ou l’on estime que la vocation première de celui qui entreprend doit consister à être en mesure de supporter des prélèvements fiscaux et sociaux.

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