Hollande, Poutine, Obama : gueule de bois et realpolitik au Proche-Orient

Que vont pouvoir se dire Poutine, Obama et Hollande vendredi prochain ?

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Vladimir Poutine et François Hollande lors de la commémoration du 70e anniversaire de la libération de la France (6 juin 2014) - Crédits : France Diplomatie via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0

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Hollande, Poutine, Obama : gueule de bois et realpolitik au Proche-Orient

Publié le 18 novembre 2015
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Dans sa déclaration devant le congrès faite lundi, François Hollande a clairement infléchi la position de la France en Syrie, ce qui est passé pratiquement inaperçu auprès d’une grande partie des médias. Alors que le gouvernement français avait clairement désigné Bachar el Assad comme l’ennemi à abattre, suivant en cela les positions de Washington, le braquet est désormais bloqué sur l’État islamique, et – ô surprise – la Russie est en train de redevenir un partenaire acceptable au sein de la coalition contre le terrorisme.

En quelques années à peine, la donne a changé du tout au tout. La stratégie maximaliste de Washington visant à endiguer l’émergence d’un bloc chiite constitué autour de l’Iran et du Hezbollah par le soutien tous azimuts à certaines entreprises fondamentalistes sunnites de la région lui est revenue dans la figure comme un boomerang. François Hollande, en cela poursuivant l’œuvre de son désastreux prédécesseur1, a lié la politique étrangère du pays étroitement à l’entreprise de subversion américaine, jusqu’à livrer des armes aux « rebelles » syriens. L’État islamique est le pur produit de cette stratégie. Hier la coalition américaine combattait le baasisme, détruisant l’État irakien et favorisant l’émergence du terrorisme islamique, avant-hier elle rebaptisait ces mêmes fondamentalistes des « rebelles modérés » afin de pousser le pouvoir syrien vers la tombe. Aujourd’hui, l’assurance n’est plus la même, et on peine à comprendre ce qui motive les États-Unis dans leur guerre au Yémen, aux côtés de leurs alliés saoudiens. Une fois les tyrannies tombées, ce n’est pas la démocratie et l’État de droit qui ont triomphé, mais le tribalisme médiéval le plus arriéré et le plus sanguinaire.

C’est à ce moment-là que la Russie est entrée clairement dans le jeu. D’abord pour honorer ses alliances traditionnelles, aussi pour garder une présence stratégique au Proche-Orient, en appuyant notamment directement la Syrie contre l’État islamique. Il y a ici un point de frottement stratégique entre USA et Russie qu’il ne faudrait pas négliger, et que le dialogue entre puissances doit mettre à jour. Comme le rappelle Robert Kaplan, si le monde arabe n’appartient pas explicitement au heartland, ce pivot géographique eurasien essentiel au regard des grandes puissances pour assurer sa suprématie dans le monde, son destin lui est lié par le plateau iranien. De fait, il attise et est un point de rencontre entre d’un côté la Russie qui cherche à entretenir sa domination sur l’Eurasie et les États-Unis qui au contraire cherchent à l’endiguer.

L’échec de la stratégie américaine

La stratégie de subversion des États-Unis au Proche-Orient semble être la queue de comète de l’interventionnisme militaire post-11 septembre : sous couvert de démocratisation et en soutien à ses alliés de la région, elle a prôné le renversement des puissances établies considérées comme hostiles à ses intérêts2. Le regime change qui devait précéder le nation building a cependant eu un prix : l’explosion du terrorisme, l’instabilité devenue permanente, la persécution des minorités et la crise des migrants. Si le coût d’opportunité d’une telle politique révolutionnaire était relativement limité du point de vue de Washington, la France apprend un peu tard que ce n’est pas le cas pour elle, comme pour l’Europe, qui finalement se trouve à deux pas des zones de guerre.

Le retour du réalisme en politique

Devant la tragédie morale et politique de ces dix dernières années, les gouvernants occidentaux reprennent peu à peu des réflexes réalistes car après tout, comme le disait l’autre, « les faits sont têtus » : les rapports de force sont en train de se rééquilibrer, la nécessité de trouver des points de stabilité dans la région devient urgente, et la concertation entre grandes puissances revient à l’ordre du jour. C’est avec toutes ces données en main que François Hollande rencontrera ses homologues russe et américain en fin de semaine.

  1. Notons tout de même, au crédit de François Hollande, que les interventions au Mali et surtout au Sahel ont surtout eu pour objet de contenir les effets de la destruction de la Libye par Nicolas Sarkozy.
  2. Notons ici que Nicolas Sarkozy s’inscrivait tout à fait dans cette démarche quand il a ordonné la destruction de la Libye.
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  • La destruction de la Libye a eu lieu pendant le mandat de Hollande, qui n’a eu de cesse de de se laver les mains et se défausser sur Sarkozy. Les interventions au Mali et au Sahel se sont fait en urgence.
    Alors jouer le crédit de l’un contre l’autre…

    • Qui a lancé les rafales sur la Libye en 2011? On savait dès cette époque qu’en dehors de 2 ou 3 pantins en costume cravate les opposants au régime étaient des djihadistes!! Vous êtes de mauvaise foi.

      • une question : l’attaque et la destruction de la Libye , un pays qui ne nous avait pas agressé, ne seraient pas des « crimes de guerre  » selon le droit international ?

        • Sans l’intervention la Libye ressemblerait à la Syrie d’aujourd’hui. On aurait donc bien plus de problèmes. Mieux vaut deux états faibles et un conflit de basse intensité que deux états totalitaires et une guerre totale.

          On a plutôt empêché la destruction de la Libye. Laissez leur donc encore quelques années, en espérant que l’on ne se lancera pas dans un nation building catastrophique d’ici la, pour juger des choses.

          Imaginez vous donc la guerre civile à laquelle on aurait fait face si on avait essayé de maintenir une Libye avec un seul état à tout prix…

          Il est temps d’en finir avec les constructivismes artificiels pour laisser place à l’organisation spontané des individus. Le socialisme a échoué dans le monde arabe comme partout ailleurs.

          • de quel droit la France va-t-elle intervenir et bombarder un pays ?
            peut-être que la Libye aurait éclater , peut-être pas. En tout cas ce n’est pas à nous de décider, surtout quand on voit le brillants résultats obtenus.

      • Les Rafales de début 2012 n’ont pas empêché les élections de fin 2012. La situation s’est justement dégradée à ce moment, lorsque les puissances occidentales se sont totalement désintéressées du pays et laissée la partition se faire.
        Khadafi était vieux de toute façon et n’aurait guère tenu plus longtemps. Si les djihadistes étaient déjà là, alors l’union autour de la bannière tenue par son fils était une illusion.

        Même l’erreur d’une personne (si tant est qu’elle vient de Sarkozy) ne doit pas faire croire que la situation était satisfaisante. D’ailleurs, l’essentiel des réfugiés et la crise du même sont venu de la Syrie !

        • La partition était la conséquence logique des élections, dans un pays qui n’y était pas préparé.
          Quant à Kadhafi, il aurait pu préparer sa succession. Le fait est que nous n’avions pas d’objectif politique pour la Libye. Nous avons cru naïvement que la solution allait émerger toute seule, par la vertu des bulletins de vote. Le vote a été tribal. Le pays a éclaté.

          • « Le pays a éclaté. »

            Si c’est ce qui est spontanément arrivé après des décennies ou on a tenté de faire de ces gens une nation, c’est peut être car c’est la meilleur chose à faire ? Si chaque groupes de tribus ne souhaite pas envahir les terres des autres ou est le problème ?

            • Il n’y a pas de Nation libyenne les gens de la cyrénaïque et de la tripolitaine se vomissent. ça tenait avec une dictature militaire, si vous la faite sauter seule une dictature islamique peut remplacer ça. C’est ce qu’il s’est produit le plus naturellement du monde. Il n’y avait que BHL et tous les abrutis de son calibre pour prétendre le contraire, ils sont au pouvoir depuis au moins 2007 en France.

              • C’est pour cela qu’intervenir et ne pas les accompagner est une erreur.

                • j’aimerais juste savoir au nom de quoi nous sommes intervenus.
                  même si cet état était mal foutu, rien ne nous autorise à aller le bombarder.

                • « C’est pour cela qu’intervenir et ne pas les accompagner est une erreur. »

                  Les accompagner pour faire quoi si ce n’est se séparer à l’amiable ? On ne va pas forcer des gens qui ne s’aiment pas à vivre ensemble ?

              • Et bis répétita en Syrie. Avec la fin de Assad, qui pour le remplacer ? Il ne suffit pas de vomir sur Sarkozy pour faire mieux, comme Hollande qui semble ne pas avoir tenu compte de l’expérience libyenne. Ainsi selon Scarcini, la France aurait par la voix de Valls, fin 2013, préféré continuer la guerre au profit de … de qui ? Le Qatar en 2014 ou Daesh en 2016 ?

                • « Et bis répétita en Syrie. Avec la fin de Assad, qui pour le remplacer ? »

                  Quelle Syrie comptez vous reconstruire avec Bachar ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets remettre la Syrie dans la configuration pré-2011 nous donnera la même guerre civile dans quelques années…

                  Vous sous-estimez l’énorme ressentiment qu’il va y avoir, toutes les communautés vont détester les alaouites, car si une minorité s’était positionné avec l’opposition en 2011 une autre minorité criait « Bachar ou on met le pays à feu et à sang ».

                  70 000 des 250 000 alaouites en age de combattre son morts, malheureusement ce sont aussi les jeunes qui étaient l’avenir de cette communauté. Les familles alaouites dans les montagnes font des milices d’autodéfense pour se protéger du gouvernement qui vient kidnapper leurs enfants. Ils ne comprennent en effet pas pourquoi il faut aller se battre dans des endroits ou il n’y a pas d’alaouite à aider…

                  Je me demande si les hardliners sont fières d’eux…

                  Les kurdes et les chrétiens non arabes s’étaient positionné en faveur de l’opposition (enfin plutôt neutralement pour les kurdes). Les druzes aussi, et on peu y ajouter une partie des chrétiens arabes mais pas la majorité.
                  C’est pour prendre toutes ces minorités en otage que Bachar a relâché des centaines de djihadistes des prisons pour pourrir l’opposition sunnite et forcer tout les non sunnites à revenir vers lui…
                  Quelque-chose me dit que ces gens ne sont pas très heureux qu’on leur ai lâché des fous de dieu dessus pour leur remettre les idées en place. Récemment les druzes ont demandé l’aide du régime pour se battre contre IS, on leur a répondu qu’il fallait qu’ils s’engagent dans le Hezbollah pour aller se battre à Alep avant…

                  Quand au arabes sunnites ces gens représentent la majorité du pays et n’ont jamais rien le droit de dire. Tout ceux qui oseront s’opposer aux exactions des milices chiites seront brutalement réprimés sous prétexte que ce seraient tous des terroristes. Ils vont se retrouver dans un état de pauvreté dans l’extrémisme religieux se répandra comme la preste… Ils vont être divisé entre les vrais islamistes et ceux qui voudraient juste vivre sous un régime leur donnant plus de droit. Le régime comme les islamistes vont tout faire pour faire disparaitre les premiers…

                  Sans parlez que même une foi IS battu on se retrouvera avec une immense guérilla dans tout le pays. Sans compter le fait que si avant le conflit les diverses confessions étaient plutôt bien séparé géographiquement ce n’est plus le cas, amplifiant ainsi les problèmes communautaires…

                  Non, sérieusement, quelle Syrie comptez vous reconstruire avec Assad qui ne va pas recréer une guerre civile à moyen terme ?

  • Tres bon article, sans pathos, les faits rien que les faits.

  • Excellent article!

    Les interventions américaines dans la région on toujours été catastrophiques. Il est temps de mettre un point final à l’EI et de recommencer à réellement protéger nos intérêts.

  • Hollande est un pitre. Poutine profite du choc des attentats pour étendre son intervention en Syrie où il envoie ses bombardiers stratégiques depuis la Russie, avec la bénédiction de Hollande et la justification qu’il vient de reconnaitre l’attentat de l’Airbus qui a fait 2 fois plus de victimes que les attentats de Paris.

    Toute la politique extérieure de la France dans cette région et la lutte contre le « méchant Assad » deviennent caduques, l’envoi de nos avions militairement dérisoire et stratégiquement inutile. La politique étrangère de Hollande s’écroule et en plus Poutine se sert de lui. Echec de Hollande sur toute la ligne, ridicule de la presse qui faisait ses gros titres il y a encore quelques jours sur des violations d’espace aérien Turc ou de « mauvaises » cibles.

    • Tout cela est hélas bien vrai. Hollande a snobé Poutine pour des raisons plus ou moins , enfin plutôt plus, contestables. Il a fait des moulinets, donné des coups de menton énergiques et maintenant il doit manger son chapeau. Une attitude d’homme faible.

  • L’Occident se jète dans les bras d’un terroriste d’envergure internationale pour combattre
    les terroristes islamistes. Quelle ironie du sort!
    Il est difficile de ne pas penser au vieux adage latin « cui bono? » c’est à dire à qui profite (le crime)?

    • terroriste d’envergure internationale ? les USA ? ben oui mais ça fait longtemps que nous sommes dans leurs bras, et aussi avec le Qatar et l’Arabie Saoudite 🙂

    • Clairement, suivre les USA aura eu comme effet non négligeable un exode massif et une exportation en masse de criminels qui sévissent maintenant en Europe. Aux dernières nouvelles les russes ne nous ont légué quoi que ce soit.
      Libye, Irak, Afghanistan… Echec sur échec. Alors en effet, Cui Bono? Les faits sont en effet très têtus.

      • C’est pourtant bien les bombes d’Assad et maintenant des russes qui nous envoient tout ces réfugiés… Ces gens fuient leur pays car il n’y a pas de ligne de front, ils sont en sécurité nulle part.

        • non , pas du tout , les réfugiés fuient un pays que nous avons simplement contribué à détruire, comme à dit Poutine à la tribune de l’ONU : » est-ce que vous rendez compte du b..l que vous avez mis ? « 

          •  » non , pas du tout , les réfugiés fuient un pays que nous avons simplement contribué à détruire, comme à dit Poutine à la tribune de l’ONU : » est-ce que vous rendez compte du b..l que vous avez mis ?  »

            C’est incroyable de lire de tel contre -vérité. Même quand les USA ou la France renonce à intervenir dans un pays en l’occurrence la Syrie contre le régime ils sont quand même responsables d’avoir détruit ce pays. Par contre avoir tirer à l’arme de guerre comme la fait Bachar al Assad contre les premières manifestations anti-régime n’a absolument rien à voir avec le déclenchement de la guerre civile qui ensuite à détruit ce pays.

            D.J

            • En effet, la Syrie (Et l’Irak d’ailleurs) nous montre ce qu’il se passe quand on laisse la Russie et l’Iran aux commandes, car malgré quelques livraisons irrégulières de quelques armes en majorité défensives c’est bien de la Russie et de l’Iran que viennent l’énorme majorité des ingérences dans ce conflit. Mais non, c’est notre présence épiphénoménale qui est responsable de tous les problèmes. Et cela malgré le fait que les gens qui l’ont a aidé se sont en grande majorité fait décimer (les USA ont même avoué avoir réussit à former que 70 combattants rebelles, comme si c’était ces 70 hommes qui avaient détruit la Syrie)…

              La Syrie est un chaos russe et iranien. Ces pays ont prouvé qu’ils étaient encore moins bon que nous pour gérer des crises. D’ailleurs quand une des dictatures soutenues par les USA lors de la guerre froide tombe, ils regardent discrètement ça de loin pour rester amis avec les nouveau venu. La Russie lance soit une guerre contre le peuple pour éviter ça (Syrie), soit une guerre pour le punir (Ukraine, Géorgie), elle est donc sure de s’aliéner durablement les habitants.

  • enfin une analyse objective !

    Les interventions américaines au moyen orient ont un coût humain effroyable : plusieurs centaines de milliers de morts !!

    Les USA veulent remodeler la région pour leurs intérêts et ceux de leurs alliés locaux, dont la « très démocratique » Arabie Saoudite !!!

    des infos très intéressantes ici aussi :

    http://www.dedefensa.org/

    http://www.les-crises.fr/

  • l’objectif primordial n’est pas de rendre hommage du jour le jour aux pays touchés par cet etat islammique, mais l’objectif en est que nous devrions ensemble soyons unis pour mettre fin a cette tragedie qui frappe le monde aujordhui

  • Aux infos (JT, BFM…) la coalition est présentée comme se faisant « autour du président Hollande »!!!
    Il est trop fort ce gars… Flamby le flamboyant.

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