Qui paie pour l’État ? Les plus riches ?

Bien malin qui pourra dire qui sont les principaux contributeurs de l’État.

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Faire payer les riches (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence CC-BY 2.0)

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Qui paie pour l’État ? Les plus riches ?

Publié le 21 août 2015
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Par Gabriel Lacoste.

 

Faire payer les riches (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence CC-BY 2.0)

Les services que nous nous exigeons mutuellement via le pouvoir politique ont un prix. Ces services sont populaires parce que nous croyons, pour la plupart, y trouver une aubaine. Selon nous, une élite fortunée assume la plus grosse partie du fardeau. Par un exercice de redistribution, nous y gagnons au change des soins de santé, une bonne éducation, une sécurité, des routes, des garderies, une assurance contre la détresse, etc. Cette idée semble confirmée par des statistiques montrant que 10% des plus hauts revenus contribuent à la moitié des recettes fiscales de l’État (au Canada en 2002).

Certains libéraux partagent cette vision, mais s’en plaignent, car ils font partie de ce petit groupe lourdement taxé. Ils se considèrent injustement opprimés par les masses, alimentant ainsi nombre de sarcasmes parmi leurs opposants.

Je flaire ici un piège. Je me méfie de ces chiffres. Je crois plutôt que les coûts de l’État sont étendus à l’ensemble de la société, puis que la plus forte contribution des hauts revenus n’est rien de plus qu’une illusion comptable rassurante pour le peuple.

Actuellement, deux paradigmes se combattent sur la place publique : le libre-marché (le libéralisme) et le contrôle centralisé de la société par des foules politisées (le socialisme démocratique). Tant et aussi longtemps que les masses croient pouvoir forcer des élites à répondre à leurs besoins, le second mode d’organisation aura toujours la sympathie du public contre le premier. Pour un libéral, en douter plutôt qu’y croire importe donc considérablement. Comment faire ?

1- Comprendre comment les coûts de l’État ne sont pas statiques, mais dynamiques

Premièrement, en comprenant comment ce que nous sacrifions à l’État ne se mesure pas de façon simple et statique en regardant son rapport d’impôts, mais s’interprète plutôt comme une dynamique complexe qui demande une réflexion.

À l’origine, le luxe motive des gens à développer et à mettre en pratique des compétences rares fortement en demande. Lorsqu’ils ont à remettre une partie de leur paie au ministère du Revenu, nous supposons communément qu’ils se privent d’un bateau de plaisance ou d’une résidence secondaire pour financer la santé ou l’éducation de monsieur et madame tout le monde.

Cependant, l’histoire est incomplète. Ils ne sont pas obligés de remettre en cause leur mode de vie. Ils peuvent charger plus cher leurs clients ou moins cher leurs subordonnés. Un médecin qui chargerait 200.000 $ par an dans une situation hypothétique de libre-marché peut très bien hausser son prix à 300.000 $ lorsqu’un regroupement d’activistes sociaux lui exige une taxe de 100.000 $. C’est d’ailleurs prévisible parce que sa motivation ne lui vient pas du salaire avant impôt, mais du désir de vivre luxueusement. C’est la condition « sine qua non » qu’il nous exige pour faire ce qu’il fait plutôt qu’autre chose.

Dans ce cas, le portrait fiscal qui se dégage de cette situation est trompeur, car c’est l’ensemble des personnes impliquées dans le travail du médecin (travailleurs et clients) qui en paie le prix, puis ce dernier ne fait qu’apposer sa signature sur le chèque final.

Cet exemple, qui est une simplification, illustre comment les coûts sont dynamiques plutôt que statiques. Imposer un fardeau à X à un temps t1 entraîne des conséquences sur ce que A, B et C paieront (ou dont ils se priveront) à un temps t2. L’illusion comptable est créée en isolant t1, puis en en faisant une description complète de la réalité, occultant ce qui passe en t2 et pourquoi.

Le 10% des plus fortunés peut contribuer à 50% des revenus de l’État au moment de l’impôt, mais en transférer le fardeau au reste de la population à un autre moment. Cette supposition mérite d’être étudiée empiriquement, mais il faut d’abord en avoir l’intuition.

2- Comprendre comment les bénéfices de l’État sont régressifs

Deuxièmement, la vision selon laquelle les plus fortunés assument la plus grosse part du fardeau présuppose qu’ils n’en sont pas, par ailleurs, les principaux bénéficiaires. « L’État sert tout le monde également, mais tous y contribue selon leur revenu. »

Or, c’est souvent faux. L’éducation publique permet aux plus talentueux, aux plus rusés et aux plus disciplinés en classe de faire certifier leur compétence aux frais des autres. La stimulation monétaire par l’État permet aux personnes à haut revenu d’accéder plus facilement à des prêts. La police et les tribunaux sur-criminalisent les comportements des groupes précaires (trafics de drogues, prostitution, vagabondage, troubles à la paix) à la demande des milieux plus bourgeois. Les subventions des arts permettent à une élite d’accéder gratuitement à la culture. La législation des marchés favorise les cartels organisés au détriment des candidats plus pauvres désireux d’entrer en compétition avec eux. Les syndicats, puis les lois qui les protègent se portent à la défense d’une élite de travailleurs au détriment de leur compétiteur potentiel, de leur consommateur ou tout simplement d’individus ordinaires cherchant à vivre de leur épargne en investissant dans des titres de propriétés.

Même les programmes qui visent les plus démunis favorisent une élite par la bande. Pour l’illustrer, analysons-les comme une assurance (une mutualisation des risques) contre la détresse. Comme client pauvre, nous préférons vraisemblablement une faible couverture qui, en cas de bévue, nous garantisse juste un toit, de la sécurité, un peu d’écoute et de la nourriture le temps de nous remettre sur pied. Comme vendeurs, nous voulons offrir une plus vaste gamme de produits allant d’un suivi psychologique continu, à des médicaments sur l’humeur, à un programme d’encadrement thérapeutique chronique, à des cours sur la réalisation de soi, à une protection juridique 5 étoiles et ainsi de suite. Or, en passant par l’intermédiaire d’une facture collective indolore, les « vendeurs d’aides » finissent par offrir à leurs assurés plus que ceux-ci en demandent, le tout moyennant un salaire enviable garanti à vie.

Bien sûr, l’État verse directement de l’argent à des chômeurs chroniques. Cependant, il hausse aussi considérablement le coût de leur travail pour un employeur, en en réduisant ainsi l’offre. Les mêmes qui détruisent ainsi les opportunités des désœuvrés se glorifient l’instant d’après de leur lancer des miettes de pain.

Finalement, l’assurance santé vise en apparence tout le monde. Cependant, il nous faudrait comparer les coûts d’une administration politique par rapport à une situation de libre-marché (les États-Unis n’en constituant pas une) pour déterminer si nous avons vraiment ici un cas d’intervention « progressiste ». Si nos soins nous coûtent plus cher en taxes et en fardeaux indirects qu’en présence d’une plus grande responsabilité économique individuelle, alors cette mesure profite surtout à du personnel médical ou à leurs fournisseurs, qui haussent ainsi artificiellement leur prix en dissimulant la facture aux clients. L’exemple de Singapour semble montrer que c’est le cas.

3- Ne pas compter les impôts d’une personne qui doit sa situation envieuse à l’État

Troisièmement, les statistiques sur la contribution fiscale des 1%, 10% ou 25% les plus fortunés ne font aucune différence entre une personne qui est rémunérée par l’État ou qui jouit d’un monopole légal plutôt que d’être payée par des consommateurs libres de conserver ou non cet argent ou de se chercher mieux offrants. Pourtant, la différence est cruciale. En l’absence d’un accord mutuel, transparent et pacifique venant de clients dans un cadre compétitif, celui qui gagne une fortune ne peut pas prétendre « contribuer » à quelque chose. Les chances sont élevées qu’il consomme les impôts et les taxes de gens sans leur fournir en échange un service que ceux-ci estiment valoir cette peine. Dans ce cas, il ne paie pas, mais coûte à la société. Jusqu’à preuve du contraire, rien ne nous dit qu’un médecin, un ingénieur, un juge ou un avocat qui reçoit son salaire via un contrôle politique gagnerait autant si le reste des gens les choisissaient plutôt via des mécanismes de marché, puis que la formation pour entrer en compétition avec eux était offerte en vente libre.

Cette remarque se veut neutre quant à l’intégrité morale de ces personnes. Elles peuvent fournir un effort considérable et le faire sous la conviction sincère de servir leur communauté à la hauteur de leur revenu. Ce ne sont pas elles qui sont à blâmer, mais c’est la situation à l’intérieur de laquelle elles prospèrent et se racontent de telles choses. Objectivement, elles peuvent se tromper sur la valeur de leur contribution. Le seul moyen de le savoir consiste à exposer leurs prétentions à la liberté et à la responsabilité économique d’autrui.

Donc…

Qui paie pour l’État ? Difficile à dire. Pour le savoir, il faudrait comparer notre situation avec le scénario hypothétique d’une société de libre-marché, puis examiner comment chacun d’entre nous y perdrait ou y gagnerait au change, et de combien. Les statistiques sur la fiscalité ne nous informent pas de cela. Mon intuition est qu’à peu près tout le monde en souffre sous forme d’impôts, de taxes, d’inflation ou de réduction d’opportunités. Quant à ceux qui jouissent de ce système de pouvoirs, ils trouveraient probablement une manière plus « sociale » de le faire dans un système de libertés.

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  • Il est certain que les impots progressifs peuvent paraître »juste », mais en réalité desorganisent complètement le marché.

    Cela augmente le coup des cadres ou des artisans en maintenant un peu plus les bas salaires dans la médiocrité.

    En plus dans nos pays riches cela pénalise les secteurs à haute valeure ajoutée qui nécessitent des postes qualifiés, or ce sont ces secteurs les plus à même de supporter la concurrence des pays à bas coût salariale.

    Enfin, en maintenant l’illusion d’un état providence, il supprime l’exigence de l’utilisation parcimonieuse des ressources de l’état par les électeurs. L’instauration progrssive d’une flat tax pour tous changerait, à n’en pas douter, les mentalités.

  • Les plus riches ont les moyens d’avoir des avocats fiscalistes qui leur permettent d’échapper aux impôts (même chose pour les grandes entreprises).
    Ceux qui payent le plus d’impôts ne sont pas les plus riches mais la classe moyenne supérieure, la petite bourgeoise, les petits riches.
    Riche ne veut rien dire, c’est une notion subjective. A partir de quand qq un est riche ??
    Car je peux vous assurer que bcp de gens définit comme riches ne se sentent eux même pas riches (au mieux, ils considèrent comme des personnes aisées).
    Les gauchistes manipulent largement cette notion de riche en considèrant les membres de la classe moyenne supérieure comme riche. Quand ils s’attaquent aux riches, ils ne s’attaquent pas aux vrais riches (qui eux ont les moyens dans le monde actuel de contrer leurs attaques) mais à la classe moyenne supérieure et au fur à mesure, ils s’attaquent à de plus en plus de gens autrement dit au final, ils s’attaquent à toute la classe moyenne sauf aux fonctionnaires.
    Ceux qui ont souffert sous Hollande ce ne sont pas les riches mais la classe moyenne

    • Pas échapper aux impots mais ne pas payer plus qu’ils ne doivent légalement!
      (À mon avis)

      • l’évasion fiscale est un moyen d’échapper à l’impôt de manière légale. La différence avec la fraude fiscale c’est que la fraude fiscale est un moyen illégale d’échapper à l’impôt.
        L’évasion fiscale est surtout pratiquée par les très riches et les grandes entreprises.
        Et cela va encore empirer, l’UE a obligé une série de pays européens (Luxembourg,….)à adopter des lois visant à mettre à l’évasion fiscale. Ces lois en effet permettent l’évasion fiscale mais seulement celles des petits riches. Les grandes entreprises et les très riches ont tjs les moyens de pratiquer l’évasion fiscale.
        Le meilleur moyen de lutter contre l’évasion fiscale c’est d’avoir un code des impots qui soit simple et clair. Plus on complexifie le code des impots plus il y aura de l’évasion fiscale

    • Un smicard héritant d’un gros patrimoine devient redevable de l’ISF.

  • Qui paye pour l’etat?

    « cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » comme le dit si bien Bastiat?

    Sainte Margaret avait la reponse:

  • intéressant mais je reste dubitatif (les remarques et questions qui suivent viennent de quelqu’un qui a bien trempé dans le chloroforme étatiste/educnat)

    – « Qui paie pour l’État ? Difficile à dire. Pour le savoir, il faudrait comparer notre situation avec le scénario hypothétique d’une société de libre-marché, puis examiner comment chacun d’entre nous y perdrait ou y gagnerait au change, et de combien »

    comparer du réel avec de l’irréel? J’ai l’affreuse impression d’entendre en version de l’autre côté du miroir, des marxiens vanter les mérites et merveilles de la société sans classes…quand elle aboutira (c’est à dire jamais)

    – « La police et les tribunaux sur-criminalisent les comportements des groupes précaires (trafics de drogues, prostitution, vagabondage, troubles à la paix) à la demande des milieux plus bourgeois »

    j’ai comme la vague impression qu’on est plutôt dans une société qui excuse le crime, se contrefout des victimes (de petits ou gros délits) le tout au nom d’un droitdelhommisme bêlant qui n’empêche d’ailleurs pas de coller en taule des petits délinquants avec des criminels endurcis dans des conditions qui sont une véritable honte en Europe. On a d’ailleurs bien entendu Taubira, la championne humaniste, monter au créneau quand certains rapports dénoncaient les taudis que sont les geôles françaises. Mais je m’égare, je pense que la demande de vivre tranquillement (sans zonards agressifs et déviances violentes multiples) émane très fortement de milieux modestes, demande tellement forte que ces mêmes milieux, faute d’être écoutés, se jettent à corps perdu dans les bras du FN par exemple.

  • « La police et les tribunaux sur-criminalisent les comportements des groupes précaires (trafics de drogues, prostitution, vagabondage, troubles à la paix) à la demande des milieux plus bourgeois » Je ne suis pas sûr que ce soit vrai. Je ne suis pas sûr qu’un pauvre sera plus favorable à la dépénalisation des drogues qu’un rice.
    Des études ont montré que les premières victimes de la criminalité se sont les pauvres.
    Je n’ai pas l’impression que le fait de vouloir une justice plus sévère soit le fait des riches (c’est partagé par bcp de gens).
    D’ailleurs, les gens en général favorable au laxisme judicaire sont en général des personnes venant de milieux aisées qui ont les moyens de se protéger de la criminalité, qui n’ont pas à la subir. Ce sont en général des bobos vivant dans leurs beaux quartiers et n’ayant pas à subir la criminalité.
    Les gens favorable au laxisme judiciaire sont des gens déconnecté de la réalité que vivent la plupart des gens

  •  » la vision selon laquelle les plus fortunés assument la plus grosse part du fardeau présuppose qu’ils n’en sont pas, par ailleurs, les principaux bénéficiaires. « L’État sert tout le monde également, mais tous y contribue selon leur revenu. » » Les ultrariches (en tout cas, une grande partie d’entre eux) bénéficient de leurs connexions avec l’état qui leur permet de les enrichir encore plus (c’est le capitalisme de connivence). Mais seule une petite minorité de « riches » (en général, très riches) bénéficient du capitalisme de connivence. Cette minorité est composé en deux parties: l’une, de hauts fonctionnaires, politiciens,…et l’autre de très riches
    La plupart des riches (enfin que l’on considère comme riche. je parle là de la classe moyenne supérieure) ne bénéficient pas du capitalisme de connivence. Ces « petits riches » sont non seulement les plus gros contributeurs de l’état (les vrais riches eux savent comment échapper à l’impôt, ils ont les moyens nécessaires) mais en plus, en général, bénéficient moins de l’état.

  • « L’éducation publique permet aux plus talentueux, aux plus rusés et aux plus disciplinés en classe de faire certifier leur compétence aux frais des autres » il faut regarder du coté des dépenses. Une école peut très bien être meilleure mais avoir moins de moyens de l’état qu’une mauvaise école. Souvent, les mauvaises écoles parce que mauvaises recoivent plus de moyens de l’état (logopèdes,..). Pour des raisons de discriminations positives, l’état donne plus de moyens aux mauvaises écoles
    En Belgique, l’enseignement libre (autrement dit l’enseignement catholique) est subventionné « qu’à » hauteur de 75 % contre 100 % pour l’enseignement officiel, cela n’empêche pas l’enseignement catholique d’être bien meilleure.
    Je connais une logopède travaillant dans une école défavorisée de la ville de bruxelles fréquenté par les immigrés, le niveau est super nul ce qui n’empêche pas l’école d’avoir énormément de moyens (ils ont même trop d’argents, il y a des gaspillages scandaleux tellement ils recoivent de fric de l’état). Les bonnes écoles recoivent bcp moins d’argent de l’état, cela ne les empêche pas d’être meilleure.
    Je dois quand même rappeller à l’auteur que les pauvres bénéficient bcp plus de l’état providence. Or si vous regardez les dépenses sociales, cela représente l’un des budgets les plus importants de l’état.

    • Dans les Simpson, selon les épisodes, le « proviseur » (ce n’est pas un lycée, on ne devrait pas dire « proviseur ») de l’école cherche à truquer les moyennes aux tests standardisés à la baisse pour obtenir les aides destinées aux mauvaises écoles, ou à la hausse pour ne pas les perdre pour absence de résultats!

      • Écoutez les enfants, le fait de mal performer à ce test ne fera qu’augmenter nos subventions alors inutile de vous forcer.

  • Extrait d’une conversation entre Colbert et Mazarin sous LOUIS XIV
    Nos gouvernants n’ont rien inventé, même méthode que sous l’ancien régime

    Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…

    Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’Etat… L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.

    Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

    Mazarin : On en crée d’autres.

    Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.

    Mazarin : Oui, c’est impossible.

    Colbert : Alors, les riches ?

    Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.

    Colbert : Alors, comment fait-on ?

    Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus !
    Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser…
    C’est un réservoir inépuisable.

    • cette conversation est un hoax, elle n’a jamais réellement eu lieu.
      Maintenant, il est clair que ce n’est que la stricte vérité aujourd’hui. C’est la classe moyenne qui est étouffé par les impôts. L’état pour avoir de l’argent fait tjs payer les mêmes: la classe moyenne, les PME, les indépendants,…..

    • cette citation même fausse reste très pertinente

      • On prête à Colbert celle-ci :
        « L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. »

        • Moyens très simples pour plumer sans que personne ne s’en rende compte : retenue à la source et impôts indirects.

          Ensuite on fait croire que les Grecs ne paient aucun impôt alors qu’ils sont prélevés à la source.

  • @Théo31
    « Un smicard héritant d’un gros patrimoine devient redevable de l’ISF. »

    C’est tellement vrai, mais qui va le compenser pour ces années de souffrance ? de ne pas partir en vacances chaque année, vie en HLM…et j’en passe !
    Il devrait pouvoir monter une EURL et inscrire : 200 000E, déductible étant « l’investissement » (s’il a 40 ans) pour être arrivé où il en est.
    Les nantis qui sont nés avec la cuillère en or dans la bouche, ne se sont jamais posé cette question. Les 70 000euros par an et beaucoup plus, ils n’ont connu que cela…

    Il n’a qu’une solution c’est de partir en Belgique.

    • Partir en Belgique? Si vous etes riches et que vous ne travaillez pas, oui. Si vous travaillez, je pense qu’il y a d’autres destinations bien meilleures (pour rappel, la Belgique a le triste record du jour de liberation fiscale le plus tardif)

    • « Il n’a qu’une solution c’est de partir en Belgique » vous idéalisez la Belgique. La Belgique est l’un des pays qui taxe le plus en Europe. La taxation sur le travail est l’une des plus grande d’europe. Par contre, il est vrai que le capitale est faiblement taxé. Il n’y a pas d’impôt sur la fortune (enfin, pour l’instant).
      La Belgique francophone est plutôt à gauche et plutôt socialiste (maintenant, il est vrai que les belges sont des gens plutôt centristes).
      La mentalité francaise a influencé les francophones en Belgique (en négatif bien sûr).
      Quands aux flamands, ils ont un problème de complexe d’infériorité.
      Bruxelles est une ville mille fois plus agréable à vivre que Paris ou la plupart des grandes villes de Bruxelles. Enfin tout dépent du quartier, bien sûr. Il y a bien sûr, un problème avec l’immigration (mais bon comme dans la plupart des grandes villes européennes)

  • On ne peut répondre à cette question si on considère le revenu effectif (ce qu’essaie de faire l’Etat) : salaires, intérêts, dividende, consommation …

    La seule réponse repose sur le revenu permanent et la, clairement les plus petits revenus paient : les flux économiques rapides sont forcément bien plus taxés que les flux lents et l’imposition progressive (IR, ISF) ne fait qu’augmenter celà.

    En plus simple : l’impôts se résume à un péage sur un pont. Ceux qui passent le pont plus souvent payent plus d’impôt.

  • J’hallucine ! La communication sur les baisses d’impôts pour les plus modestes est en fait une véritable imposture …

    En réalité, suite à la non réévaluation des tranches en 2013 et à la suppression d’une tranche en 2014, le nombre de foyers imposable à l’IR a légèrement augmenté (il est passé de 46% à 46.5%). Mais le plus fort c’est que la première tranche est maintenant à 14% et non plus à 5.5%. Dans les faits, ce tour de passe-passe sur 2 ans a donc permis d’augmenter de 10% l’IR des plus modestes. Et le tout en leur faisant croire qu’ils sont privilégiés par le gouvernement grâce à un magnifique deux pas en arrière discret puis un pas en avant très médiatisé. Bravo les artistes !!!

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