Que faire des libéraux conservateurs ?

Doit-on se passer des conservateurs ?

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Bette Davis credits Elena lu via Flickr ( (CC BY-NC 2.0) )

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Que faire des libéraux conservateurs ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 décembre 2015
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La floraison d’un certain nombre de personnalités, associations et media auto-proclamés « libéraux-conservateurs » ces dernières années a de quoi surprendre et dérouter dans une France où le progressisme a longtemps régné sans partage dans le monde intellectuel et politique.

C’est ainsi que beaucoup d’esprits brillants sont face à ce phénomène comme une poule qui aurait trouvé un couteau et y réagissent de manière parfois un peu gauche. C’est le cas d’Emmanuel Bourgerie, le French Libertarien, qui dans un article publié sur Contrepoints le 21 juillet dernier, récuse catégoriquement que les « libéraux conservateurs » puissent servir d’autre chose que d’alliés pour les libéraux. La thèse semble un peu trop rapide pour ne pas mériter une réponse détaillée.

 

Qui sont les libéraux-conservateurs français ?

Une étiquette nouvelle

Avant toute autre considération, de quoi parlons-nous quand, en France, nous qualifions quelqu’un de libéral-conservateur ?

La question est d’autant plus importante que les libéraux-conservateurs sont généralement autoproclamés. Ils forment ainsi une nébuleuse, un nuage de points que peu de choses semblent relier. On y trouve des libéraux de droite bien sous tous rapports, comme Patrick Simon ou Jean-Philippe Delsol ; on y trouve aussi d’horribles personnages que je ne citerai pas pour ne pas leur faire de publicité et me garder de dire tout le mal que j’en pense ; on y trouve enfin entre les deux une galerie de politiciens comme Charles Beigbeder, Philippe Herlin, ou des organisations comme l’Institut de Formation Politique. Ce qui les réunit, c’est une hostilité profonde et frontale envers les socialistes au pouvoir. En effet, l’étiquette a commencé à sortir de l’ombre et à être revendiquée par des personnalités dans le sillage de la Manif Pour Tous, qui signe ainsi peut-être l’acte de naissance d’une nouvelle famille dans l’échiquier politique du pays1. Toutefois, il ne suffit pas d’être anti-socialiste pour être libéral… Ni pour être conservateur, d’ailleurs.

Dans cette masse, il nous faut opérer quelques distinctions et dégager différentes catégories.

La première catégorie, ce sont les libéraux avec une authentique affinité conservatrice (quoi que ce mot veuille dire, nous le verrons).

La deuxième catégorie rassemble les opportunistes qui récupèrent une étiquette délaissée et se positionnent dans une niche vide du marché des idées (ce n’est pas le rôle de cet article que de donner des noms ; qui plus est, je ne sonde pas les reins et les cœurs).

La troisième catégorie est celle des personnes vaguement à droite et sans profonde culture politique, dont les opinions ne sont pas issues d’une tradition politique particulière et qui associent et limitent « libéral » à « moins d’impôt » (c’est peut-être la catégorie majoritaire parmi les foules qui se sont déplacées pour manifester).

La quatrième catégorie est constituée de ceux parmi les préfascistes qui veulent profiter de ce que cette nuance politique n’est réclamée ni définie par à peu près personne pour repeindre leur devanture.

Quel conservatisme ?

Mais se réclamer du « libéral-conservatisme » en France, c’est s’exposer à un écueil de taille : il n’existe tout bonnement pas de conservatisme français (en tout cas jusqu’ici). Entendons-nous bien ; j’entends le conservatisme comme un mouvement à la fois intellectuel et politique, relativement structuré, et qui est issu d’une tradition passée de génération en génération, comme on peut en voir dans les pays anglo-saxons, en Suisse, en Pologne, dans les pays baltes, au Japon, au Maroc, aux Pays-Bas et dans de très nombreux autres pays dans le monde.

On voit assez vite que « le conservatisme » n’existe pas en tant que tel : il existe plutôt un conservatisme par pays, attaché à conserver ce qu’il voit comme constituant l’essence du pays où il existe. Cela peut être la royauté, la famille, la Constitution, la langue, ou de nombreuses autres choses parfois contradictoires.

En effet, un conservateur britannique sera très attaché à la Couronne et à la noblesse anglaise, tandis qu’un conservateur américain prolongera la tradition antimonarchique des Pères fondateurs. Et selon les pays, le conservatisme peut fort bien être compatible ou non avec le libéralisme.

En Pologne, Droit et Justice est un parti clairement autoritaire, hostile aux homosexuels2 et favorable à davantage d’État-providence.

Mais aux États-Unis, les conservateurs3 (comme ceux autour de la National Review ou de The American Conservative) sont plutôt opposés à l’extension des pouvoirs de l’État fédéral, favorables à l’application de la Constitution dans son esprit originel (qui garantit des droits individuels très étendus), et attachés à l’économie libre.

Le problème du conservatisme en France, c’est qu’à l’opposé de ces pays, il n’existe plus de tradition conservatrice, ni en politique ni chez les intellectuels.

J’y vois une double cause.

D’une part, et pour suivre le raisonnement d’un François Huguenin, les intellectuels de droite en France ont toujours été divisés en deux familles : les libéraux et les réactionnaires4. Historiquement, ça a été Constant contre de Maistre ; Tocqueville contre Bonald ; Aron contre Maurras. Pas de conservateurs entre les deux, tout simplement parce que les traditions intellectuelles ont été plus ou moins forcées de se positionner pour ou contre les principes de la Révolution, et que les positions nuancées ont été ainsi inaudibles. Nous n’avons donc jamais eu de Edmund Burke, de Russell Kirk, de William Buckley ni de Michael Oakeshott.

D’autre part, l’autre cause est plus directement contingente : conserver quoi, au juste ? Ce qui aurait pu être historiquement conservé, c’est en gros « le trône et l’autel ». Or, pour ce qui est du trône, sa légitimité a été sérieusement entamée par la douzaine de changements de régimes que la France a connu en deux siècles5 ; et les derniers royalistes s’écharpent pour savoir quel héritier soutenir – des prétendants au trône connus au mieux d’une petite minorité, et reconnus comme légitimes par une minorité encore plus faible –. Il n’y a donc plus de trône qui puisse être restauré. Quand à l’autel, je ne suis pas certain que mélanger à nouveau l’Église et l’État soit une bonne idée, bien au contraire.

 

Que faire des libéraux conservateurs ?

On peut concevoir quatre grandes stratégies possibles face à la naissance d’un tel mouvement.

Le boycott

La première consiste simplement à refuser tout contact avec eux. Si l’on considère que la droite est la source de tout le mal sur Terre, que ces gens sont tous des dingues extrémistes, qu’ils ne seront jamais assez libéraux, que la droite c’est le passé et la gauche le futur, alors c’est la stratégie la plus naturelle.

Sauf que ces prémices sont fausses. Une bonne partie de ces nouveaux conservateurs est fréquentable6, et l’on peut même dialoguer avec eux. Par ailleurs, le conservatisme n’est pas une chose du passé : j’en prends pour témoin la composante conservatrice de la vague populiste qui balaye l’Europe ces dernières années (UDC en Suisse, UKIP outre-Manche, Droit et Justice en Pologne, Vrais Finlandais en Finlande, FPÖ en Autriche, Vlaams Belang outre-Quiévrain…)7 pour le meilleur comme pour le pire. Les jeunes notamment (donc les électeurs des cinquante prochaines années) émettent de plus en plus souvent des opinions assez peu progressistes (sur la peine de mort et l’avortement par exemple). Même sur le plan des idées, donc sur le long terme, les choses évoluent dans ce sens. Quelques intellectuels français commencent, en ordre dispersé, à élaborer des critiques plus ou moins radicales de la modernité. Ils ont été qualifiés à tort, il y a quelques années de cela, de « néo-réactionnaires », preuve de l’incapacité d’une bonne part des progressistes de comprendre que l’on peut s’opposer à eux de mille manières différentes. Parmi ces intellectuels, on pense à Pierre Manent, Alain Finkielkraut, Chantal Delsol, Pierre-André Taguieff ou Rémi Brague, qui sont peut-être en train de construire de toutes pièces une forme française de conservatisme. Encore une fois, c’est là un mouvement relativement récent, peu influent, et sans tradition intellectuelle préalable.

Je n’accuse pas Emmanuel Bourgerie de défendre une telle stratégie, je le sais plus fin que ça. Mais dans un camp politique comme le nôtre, qui se bat pour des idées avant de se battre pour des intérêts ou des places, grande est la tentation de garder les mains impeccablement propres, quitte à ne jamais les sortir des poches.

Intégration

Deuxième stratégie envisageable : aider à la constitution d’un conservatisme à la française, en s’y intégrant pleinement. Je crois cette stratégie à la fois néfaste et inapplicable.

Néfaste, parce qu’elle signifierait une renonciation à ce qui fait notre identité de libéraux, et des compromis d’autant plus démesurés que nous sommes peu nombreux, et peu habitués aux intrigues de couloir. Au mieux, nous influencerions leurs positions économiques, nous pourrions les pousser à davantage de tolérance sociale ; mais pour cela, il faudrait qu’ils soient demandeurs de nos idées.

La stratégie est tout aussi inapplicable parce que somme toute il est déjà trop tard. Le remplacement de Frigide Barjot par Ludovine de la Rochère à la tête de la Manif Pour Tous (et la création par Béatrice Bourges du Printemps français à la suite de son exclusion) a signé la prise de contrôle et le verrouillage d’une organisation au départ sans idéologie par des factions dont l’héritage intellectuel est radicalement antilibéral. Ils nous considèrent comme leur principal ennemi, dans le même panier que Hollande, Valls et Taubira. Encore une fois, pour ce qui est de la masse, ce mouvement est presque uniquement moral et social : il n’avait au départ aucun soubassement idéologique clair, et n’a pas de traduction politique univoque (à part peut-être Sens Commun, et encore). On voit là toute la différence avec les mouvements conservateurs des pays anglo-saxons. Qui plus est, dans ces pays où les conservateurs sont demandeurs, les libéraux ont joué un rôle non négligeable (quoiqu’insuffisant). Et les efforts de Rand Paul pour renouveler le conservatisme américain sont encourageants.

Donc, s’intégrer à une nouvelle force politique conservatrice est sans doute voué à l’échec : soit le greffon sera rejeté, soit il perdra ce qui fait son originalité.

Coalition

La troisième stratégie est sans doute la plus classique : il s’agit de monter des coalitions ad hoc avec les conservateurs, un peu dans l’esprit de la Leave Us Alone Coalition de l’ère Reagan.

Il s’agit de faire taire les différends entre les camps pour avancer ensemble sur les points d’accord. Ce qui pourrait ressembler à « Laissez-nous la liberté de nous enrichir et d’enrichir la société ; la liberté de fonder nos propres associations d’entraide sociale ; la liberté d’éduquer nos enfants comme nous l’entendons ; fichez-nous la paix ! ».

En fait, cela pourrait même être un peu plus profond que ça. Il y a un point commun absolument crucial entre les vrais libéraux et les vrais conservateurs : une méfiance viscérale envers le constructivisme social, l’idée que la société pourrait être construite de toutes pièces ou modifiée par décret du gouvernement ou du législateur. C’est un thème qui est omniprésent chez Hayek (c’est l’idée centrale de son dernier livre, La Présomption fatale), mais que l’on retrouve déjà de manière lancinante chez Edmund Burke par exemple.

De plus, il est évidemment inconcevable de convaincre tous les Français de la justesse de l’intégralité du libéralisme ; mais il est nettement plus accessible à nos forces d’infuser chez des alliés potentiels l’esprit du « vivre et laisser vivre ». Avec un peu de chance et d’ouverture d’esprit, nous pourrions aussi trouver chez eux des choses intéressantes, qui enrichiraient notre proposition de société.

Il faut avouer que le libéralisme est incomplet. C’est parfaitement normal, d’ailleurs : la liberté se trouve dans les trous des théories et une théorie totale risque fort de finir totalitaire. En effet, le libéralisme est une doctrine d’application exclusivement politique (et qui vise à limiter le politique au strict nécessaire)… Or, la vie s’étend bien au-delà de la politique. Sauf qu’une telle perspective est souvent intellectuellement insatisfaisante. Notamment, « on ne peut pas prévoir le résultat des processus sociaux » est une vérité très frustrante et pas très entraînante d’un point de vue électoral. Mais une vision qui dépasse le seul libéralisme peut donner du corps au message, sans le trahir. L’important, c’est que la vision conservatrice soit indicative8, et non impérative ; qu’elle indique les vertus à encourager individuellement, sans criminaliser les vices qui leur sont opposés.

Dans une coalition, le facteur premier est le rapport de forces entre ses composantes. Si les libéraux dominent la coalition, on pourra appliquer cette dernière idée, consistant à teinter de conservatisme le libéralisme. Si ce sont les conservateurs qui dominent, alors il faudra plutôt infuser à nos alliés le principe de vivre et laisser vivre.

Influence

La dernière stratégie envisageable consiste à développer notre influence, ou pour le dire différemment, développer notre propre forme de conservatisme.

C’est celle qui nécessite le plus de constance dans l’effort, une véritable professionnalisation et spécialisation des militants mais c’est aussi la plus prometteuse et celle qui correspond sans doute le mieux à la manière dont les militants libéraux tendent à raisonner.

L’idée centrale est la suivante : à chaque question légitime9, il existe une réponse libérale. L’écologie libérale existe déjà depuis des décennies (on peut penser au travail énorme que font le PERC outre-Atlantique, et l’ICREI en France) ; le féminisme libéral aussi (Wendy McElroy y œuvre depuis trente ans et Cathy Reisenwitz est en train de reprendre le flambeau pour la génération suivante). Pourquoi ne pas laisser se développer un conservatisme libéral sur le même modèle, pour ceux des libéraux qui ont des préoccupations conservatrices ?

En termes de marché des idées, il s’agit d’une diversification dans chaque niche pertinente.

Prenons deux exemples qui intéressent particulièrement les conservateurs : la cellule familiale et le mariage homosexuel.

Pour la question de la cellule familiale, on peut invoquer les travaux de Gary Becker sur l’économie de la famille dans lesquels il démontre que les allocations familiales dissolvent les liens de parenté et déstabilisent les familles.

Pour le cas du mariage des homosexuels, on peut aussi entrevoir une solution ; d’une part la privatisation de l’institution du mariage (n’importe qui devrait pouvoir signer un contrat définissant filiation et transmission patrimoniale devant un professionnel du droit) ; d’autre part, l’idée que l’union stable de deux homosexuels les incitera à mener une vie bourgeoise ou pour le dire autrement, conservatrice, fondée sur la stabilité, l’accumulation d’un capital et sa transmission… quitte à nommer cette union d’un autre mot que « mariage ».

Au final, il s’agit de retrouver l’usage de ce que des libéraux américains ont appelé le « pivot de Ransberger ».

L’idée est relativement simple : écouter son interlocuteur, comprendre ce qui lui pose réellement problème, trouver un objectif commun avec lui et expliquer que la manière libérale est la meilleure manière (la plus rapide, la plus fiable, la moins coûteuse, la moins tyrannique, la seule…) d’atteindre son objectif. Évidemment, on ne peut l’appliquer que si la préoccupation de son interlocuteur est légitime… Mais si ce n’est pas le cas, alors c’est sans doute que continuer à tenter de le convaincre est peine perdue.

C’est en convainquant les personnes de bonne volonté que leurs idéaux peuvent au mieux être atteints par la voie libérale, que la liberté conquerra les cœurs et les esprits, et qu’elle apportera aux Français la paix et la prospérité, et l’accomplissement qu’ils méritent. La France commencera alors sans doute à ressembler à ce que Robert Nozick nommait un « canevas d’utopies » : chacun poursuivra son idée du bien, et la société pourra faire coexister des valeurs plurielles sans pour autant nier leur importance. Le respect des valeurs de chacun, sans relativisme, et dans la concorde civile : quelle personne honorable pourrait être contre ?

  1. Pour être exact, la Manif Pour Tous signe aux yeux de Gaël Brustier l’émergence d’un mouvement social conservateur, qui prend ainsi une étiquette politique qui était délaissée jusque-là.
  2. Au moins un nombre important d’élus de ce parti. On relèvera notamment des commentaires comme « les homosexuels sont socialement inutiles », ou une comparaison de l’homosexualité avec la pédophilie, la nécrophilie et la zoophilie.
  3.  Je parle ici des conservateurs qui s’expriment par exemple dans la National Review ou The American Conservative, et non des néoconservateurs qui forment un mouvement à part d’un point de vue idéologique. Il serait trop long pour un tel article de retracer les différences et les frictions entre ces deux groupes. Son Histoire intellectuelle des droites a en effet porté pour titre, dans sa première édition, Le Conservatisme impossible.
  4. Je m’éloigne ici de l’analyse classique de René Rémond dans Les Droites en France. D’une part, la troisième famille que Rémond isole, à savoir les bonapartistes, n’a jamais produit d’intellectuel majeur du niveau de ceux que je cite. D’autre part, l’analyse de Rémond perd sa pertinence à partir de l’Affaire Dreyfus, qui entraîne une recomposition complète du paysage politique français, comme le rappelle Philippe Nemo dans Les Deux Républiques françaises.
  5.  L’on est passé de la monarchie à la république, puis à l’empire, puis à la monarchie restaurée, puis à nouveau à l’empire pendant une brève césure, avant le retour de la monarchie, qui a laissé la place à une autre monarchie, qui a cédé la place à une république devenue empire, qui fut succédée par la première république durable, détruite pour construire un État Français, puis deux républiques successives.
  6. Quels conservateurs sont fréquentables ? Ceux qui, par leur caractère ou par leur réflexion, sont ouverts au principe de « vivre et de laisser vivre ». Inversement, les infréquentables sont les plus idéologiquement antilibéraux d’entre eux, et ceux pour qui le « libéral-conservatisme » est une façade cachant mal le racisme le plus crasse, l’esprit de tyrannie ou la volonté d’en finir avec les minorités.
  7.  Je n’y classerai pas le Front National. Qu’il appartienne à la vague populiste, c’est évident ; mais qu’il soit conservateur, c’est nettement moins sûr. En effet, son programme économique est désormais de gauche, et même son programme sociétal est en train de pivoter. Sa faction « catho tradi » a été marginalisée par la défaite de Bruno Gollnisch ; et le FN commence à utiliser comme prétexte la défense des femmes et de la République pour justifier son hostilité à l’islam.
  8. Si la vision choisie est conservatrice, naturellement. Un libéral qui veut s’adresser à la gauche pourrait très bien choisir une vision progressiste de la société, pour peu qu’elle obéisse aux mêmes critères de compatibilité.
  9. Exemple : « Comment renforcer la structure familiale » est une question légitime, tandis que « Comment se débarrasser définitivement-des rouquins » n’est pas une question légitime.
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  • J’ai arrêté de lire quand l’article a cité plusieurs mouvements d’extrême-droite nationaliste européens comme des exemples de libéraux conservateurs…

  • Je ne pense pas que l’UKIP britannique ou l’UDC suisse soient des « mouvements d’extrême-droite nationalistes ».

  • C’est vraiment perturbant ces [Mise à Jour], cela signifie quoi ? Que l’auteur a revu sa copie, la modifiée, la mise à jour avec de nouveaux faits/arguments en quelques sortes ?

    Oui cela n’a rien à voir avec l’article …

  • Je cite l’article: « [Je ne classerai pas le Front National comme étant conservateur.] Qu’il appartienne à la vague populiste, c’est évident ; mais qu’il soit conservateur, c’est nettement moins sûr. En effet, son programme économique est désormais de gauche, et même son programme sociétal est en train de pivoter. Sa faction « catho tradi » a été marginalisée par la défaite de Bruno Gollnisch »

    De mon point de vue le FN a pour idéal la défense de la famille traditionnelle et de la nation. Par conséquent le FN est un parti conservateur. Ou plus exactement, un parti nationaliste et conservateur.

    Certes, le FN veut utiliser la coercition étatique pour parvenir à défendre la famille et la nation, ce qui conduirait précisément au résultat inverse, c’est-à-dire à la destruction de la famille et de la nation (comme l’explique d’ailleurs l’article en disant que, par exemple, « les allocations familiales » supposée protéger la famille traditionnelle « dissolvent les liens de parenté et déstabilisent les familles. ») Cependant malgré tout cela l’idéal de société du FN est un idéal conservateur.

    D’autre part, prendre prétexte de lutter contre le sexisme pour critiquer l’islam, tout en s’abstenant de critiquer le sexisme lorsqu’il provient de traditions franco-françaises, ce n’est pas être féministe, c’est juste faire preuve d’hypocrisie. Donc encore une fois, le FN n’est pas progressiste. Concernant le fait que les leaders frontistes tolèrent parfois à leur coté des membres de minorités ethniques ou sexuelles, ce qu’il faut se demander c’est : que pense le frontiste lambda, l’électeur de base, de toute cette « tolérance progressiste » ?

  • Je cite l’article: « Il y a un point commun absolument crucial entre les vrais libéraux et les vrais conservateurs : une méfiance viscérale envers le constructivisme social, l’idée que la société pourrait être construite de toutes pièces ou modifiée par décret du gouvernement ou du législateur. »

    Le problème c’est que désormais le simple fait de formuler une idée progressiste est assimilée à du « constructivisme. »

    Si je dis « le racisme et le sexisme et l’homophobie c’est nul » aux yeux de beaucoup de libéraux c’est comme si je dis « je suis un constructiviste qui veut que l’Etat subventionne les associations antiracistes et féministes, et qui veut que l’Etat censure les racistes et les sexistes, et qui veut que l’Etat impose des quotas ethniques et impose la parité, et qui veut que l’Etat impose le mariage homosexuel »

    • « Le racisme, le sexisme, l’homophobie c’est nul » … Non un libéral ne fera pas un tel jugement de valeur.

      C’est à l’individu et aux religions, aux philosophies, aux sciences de déterminer ce que sont exactement ces attitudes, pas au politique.

      Être libéral, c’est accepter des choses avec lesquelles on n’est pas forcément d’accord.

      Le combat antiraciste a exacerbé les passions et crée un gouffre autour des thèmes de l’immigration et de la nationalité.

  • Je cite l’article: « L’écologie libérale existe déjà depuis des décennies; le féminisme libéral aussi. (Wendy McElroy, Cathy Reisenwitz). Pourquoi ne pas laisser se développer un conservatisme libéral sur le même modèle, pour ceux des libéraux qui ont des préoccupations conservatrices ? »

    C’est plutôt le contraire qui est vrai : c’est le conservatisme libéral qui existe déjà depuis belle lurette. La majorité des libéraux sont déjà des conservateurs, voilà pourquoi en souhaiter encore davantage me laisse perplexe.

    Etre libéral et conservateur quand on s’oppose à la gauche, c’est ce qu’il y a de plus simple, c’est sans doute ce qui demande le moins de finesse, le moins de subtilité, le moins de nuance. C’est beaucoup plus compliqué d’être libéral et progressiste/antiraciste/féministe quand on s’oppose à la gauche. Cela demande un effort de réflexion beaucoup plus grand de s’opposer à la gauche en étant un « bobo libéral » que de s’opposer à la gauche en étant un libéral conservateur.

    Je cite l’article: « L’idée est relativement simple : écouter son interlocuteur (conservateur), comprendre ce qui lui pose réellement problème, trouver un objectif commun avec lui, et expliquer que la manière libérale est la meilleure manière »

    C’est pas compliqué de comprendre ce qui pose réellement problème aux conservateurs. Mais étant donné que la dernière fois que j’ai évoqué ce sujet je me suis fait exclure de Contrepoints, désormais je préfère m’auto-censurer et laisser quelqu’un d’autre parler à ma place :
    Sophia Aram dit un nombre incalculable de conneries (c’est une socialiste) mais en l’occurrence elle aussi a bien compris ce qui pose réellement problème aux conservateurs :

  • « Quand à l’autel, je ne suis pas certain que mélanger à nouveau l’Église et l’État soit une bonne idée, bien au contraire. »
    Et pourquoi ?
    Vous récitez le discours conformiste, mais est-il bien rationnel ?
    L’avez-vous soumis à un examen critique ?
    Savez-vous quels avantages vous cherchez à obtenir ?

    Toute religion oriente la nature de l’État.
    Le christianisme, l’islam, le socialisme, toutes les religions.
    Selon moi, la vision libérale de l’État est celle qui découle du christianisme, et votre conformisme irraisonné vous place, sans doute malgré vous, dans le camp socialiste.

  • « Ils nous considèrent comme leur principal ennemi, dans le même panier que Hollande, Valls et Taubira. »

    Il y a une incompréhension réciproque entre conservatisme et libéralisme, à cause de la confusion enfoncée dans les esprits par le matraquage socialiste depuis l’école jusqu’aux médias.

    Les réformes sociétales n’ont rien de libéral, car elles attentent toujours à la responsabilité, donc à la liberté des autres.
    Le mariage gay n’est pas libéral, encore moins que le mariage traditionnel: Au moins ce dernier a des justifications objectives et rationnelles, puisqu’en demandant à un homme et une femme de faire des enfants et de rester unis, on ne fait que constater une réelle nécessité. Alors qu’en demandant à deux hommes d’être sexuellement fidèles, en vertu de quoi on leur fournira des enfants faits par d’autres, on foule aux pieds la réalité et on nage dans l’arbitraire (pourquoi deux et pas trois ? pourquoi pas de consanguinité ? etc.)

    Les libéraux auraient donc dû se joindre aux conservateurs aux manifs pour tous.
    Quant à ces derniers, ils sont dupes du charlatanisme économique des socialistes, mais comment leur en vouloir alors que Krugman et Stiglitz ont été nobélisés ?
    Pourtant leur méfiance vis-à-vis du monopole étatique est bien réelle.
    À nous libéraux de leur dire et répéter que le capitalisme n’est pas égoïste ou cupide et qu’il n’augmente pas les inégalités, bien au contraire; qu’il consiste à respecter le décalogue, et que prêter foi à ces superstitions socialistes, c’est croire que l’ordre social naturel (providentiel) est foncièrement pervers.
    À nous libéraux de leur dire que nous défendons l’ordre social naturel, et que cet ordre est harmonique.
    Qu’ils ont été bernés par la propagande socialiste, qu’ils doivent relire Rerum Novarum et comprendre pourquoi Léon XIII tenait Frédéric Bastiat en haute estime:
    « Il n’est pas vrai que les grandes lois providentielles précipitent la société vers le mal. »
    Le libéralisme économique est donc parfaitement conservateur et chrétien.
    Bien plus conservatisme et libéralisme sont indissociablement liés.
    Les soi-disant libéraux qui se sont laissés berner par le mariage gay ont abandonné leurs principes et n’ont plus d’argument à opposer à la « redistribution », qui repose sur la même logique.

    • Absolument, la transgression n’est pas la liberté et l’égalité de droits positifs n’est pas l’humanisme.

    • Absolument, le conservateur est un libéral qui valorise également les vertus traditionnelles qui constituent la personnalité de chaque peuple.

      Le problème de la France vient que, depuis la Révolution, il y a une guerre civile permanente larvée ou violente entre deux républiques, l’une libérale, celle de 1790, et l’autre à tendances totalitaires, celle de 1793.
      La centralisation napoléonienne mise en oeuvre lors de la reconstruction quasi totale du Pays rendue nécessaire après les destructions de toutes nos vénérables institutions par la Révolution fut un compromis entre les deux républiques ennemies
      un auteur à connaître: Philippe Nemo (qui a toute sa place sur un forum libéral) https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Nemo
      et un de ses ouvrages qui devrait être lu : »Les deux républiques françaises » http://www.puf.com/Quadrige:Les_deux_Républiques_françaises

  • Les libéraux sont conservateurs : la propriété est un principe conservateur par nature.

    Par contre tous les conservateurs ne sont pas libéraux, loin de là : grand nombre veulent imposer leur vision du monde.

  • De la même façon, les libéraux sont progressistes : la liberté implique l’acceptation du progrès.

    Mais le progressistes ne sont pas tous libéraux : nombre veulent définir ce qu’est le progrès.

    En fait, les libéraux sont à la fois conservateurs et progressistes, la différence étant qu’ils sont évolutionnistes (le sens du monde est le plus fort) alors que les socialistes sont dirigistes (il faut lutter contre l’évolution naturelle des choses, il faut s’indigner, moraliser le monde, contrôler tout …)

  • Quand on lit ou écoute un Philippe de Villiers, clairement conservateur, on perçoit nettement le rejet du libéralisme tant économique que sociétal. De fait je ne vois qu’une stratégie d’alliance sur l’idée du « moins d’état  » et du « laissez nous vivre  » qui puisse marcher.

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