Crise des éleveurs : pourquoi il faut libérer l’agriculture française

Les solutions proposées par les politiciens pour résoudre la crise bovine sont fausses et dangereuses.

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Joe cow credits Tobias Akerboom via Flickr ((CC BY 2.0))

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Crise des éleveurs : pourquoi il faut libérer l’agriculture française

Publié le 24 juillet 2015
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Par Vincent Bénard.

Joe cow credits Tobias Akerboom via Flickr ((CC BY 2.0))
Joe cow credits Tobias Akerboom via Flickr ((CC BY 2.0))

« Les éleveurs vont mal, les éleveurs bloquent la Normandie, les éleveurs n’en peuvent plus, les éleveurs vont mourir… Mais le gouvernement, soucieux du bonheur des campagnes, va finalement lâcher 600 millions dans un plan d’urgence en faveur des filières bovines. »

Ainsi va la vie en France : bloquer, détruire, casser, cela paie.

 

Crise et réponses imbéciles du politique

Parmi les mesures obtenues de force par les agriculteurs, des « reports de paiement » de charges, d’impôts, de cotisations sociales, et le couteau mis sous la gorge du crédit agricole pour le forcer à restructurer les dettes des exploitations, et utilisation de la BPI pour garantir des prêts aux exploitants. Jusque-là, cadeaux classiques, petites gabegies présentées comme indolores par les mauvais économistes, dont le coût sera reporté par l’État, les banques, et la BPI, sur leurs autres clients.

Mais il était dit que cette crise serait l’occasion pour certains d’exprimer tout leur potentiel de stupidité. Commençons donc, à tout seigneur tout honneur, par l’incroyable remède à la crise proposé par notre ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui demande aux distributeurs et aux industriels de la filière de transformation de faire un effort et d’acheter la viande « plus chère ». Le gouvernement va organiser d’urgence des séances de travail entre agriculteurs, transformateurs et distribution pour « obtenir des accords » sur le prix de la viande. Les prix administrés, mais comment n’y avait-on pas pensé avant ?

Car naturellement, c’est bien connu, si les distributeurs vendent la viande plus cher, les gens continueront d’en acheter, voire même augmenteront leur consommation, non ? On aide énormément les producteurs à trouver plus de clients en augmentant le prix de leur production, c’est écrit dans tous les manuels d’économie… Trêve de plaisanterie. Si le prix augmente, la quantité achetée baissera, les agriculteurs perdront d’une main ce qu’ils auront cru gagner de l’autre. Qu’un gouvernement propose de telles inepties dépasse l’entendement.

« Mais la grande distribution se gave, elle fait des marges indécentes », entend-on partout. Dans un grand élan de confusion entre marge brute et nette, les pourcentages pleuvent. Mais la grande distribution est un secteur à faible marge nette, entre 1 et 3 % du chiffre d’affaires total selon les années et les enseignes. Et, selon cette enquête de BFM TV, les rayons boucherie des grandes surfaces opèreraient à perte, les hypers se rattrapant ailleurs.

« Mais les intermédiaires, mon bon monsieur, hein, les Zin-Ter-Mé-Diaires, ils s’en mettent plein les fouilles » ? Là encore la marge nette des abatteurs est inférieure à 3 % de leur valeur ajoutée. C’est mieux que rien, mais cela n’a rien de prohibitif, vous en conviendrez ! Le problème n’est donc pas là. Un peu de théorie ennuyeuse, d’ailleurs : la valeur, pour le consommateur, n’est pas dans « la viande » mais dans « la viande que je peux acheter près de chez moi ». La côte de bœuf n’a absolument aucun intérêt si je dois faire 50 kilomètres pour aller chercher un morceau de carcasse non préparé chez le producteur, de mon point de vue de citadin. Il est donc normal que la valeur ajoutée soit partagée entre ceux qui produisent la matière première, et ceux qui permettent à la production de rencontrer le client. Les intermédiaires jouent un rôle essentiel dans la création de valeur globale. Fin de la parenthèse.

 

Des consommateurs moins carnivores ?

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos vaches : nous avons en France tout un secteur qui opère à faible marge, voire à marge négative.

Pourquoi ? Parce que la consommation de viande bovine diminue et que, pour vendre, les distributeurs ne peuvent pas faire valser les étiquettes. D’une part, le consommateur français a moins d’argent, grâce aux extraordinaires performances économiques de nos politiques. D’autre part, plusieurs de nos débouchés internationaux sont bouchés ou réduits, comme la Russie (sanctions), la Grèce (plus de crédit fournisseur), ou l’Italie (crise du pouvoir d’achat).

Sans doute aussi les scandales de ces dernières années, tels que les escroqueries au cheval, ont rendu le consommateur plus regardant sur certains achats.

Enfin, une petite modification réglementaire est passée relativement inaperçue, mais l’étiquetage des morceaux a été modifié pour soi-disant « simplifier la vie du consommateur ». Ainsi, on ne parle plus de « tende de tranche », de « rond de tranche » ou de « poire » dans les rayons de supermarché, mais de… « viande à brochettes 2 étoiles ».

Je ne prétends pas être représentatif de l’ensemble des acheteurs, mais je me sens moins bien informé qu’avant. Peut-être la filière pensait-elle qu’en infantilisant le consommateur, elle relancerait les ventes ? À première vue, c’est raté.

 

Vrais boulets et fausses béquilles

J’ai voulu tenter d’en savoir un peu plus sur les raisons de cette crise de la viande française, et plus j’ai avancé, plus j’ai découvert que l’image d’Épinal de la bonne agriculture française tuée par la malbouffe industrielle étrangère relevait de la fable. Voici pèle-mêle quelques-uns des constats et explications que mes pérégrinations m’ont permis d’entrevoir.

D’une part, il semblerait que dans une période récente, de nombreuses exploitations agricoles ont dû investir lourdement pour complaire aux nouvelles normes environnementales. Loin de moi l’idée de récuser toute nécessité d’améliorer les pratiques environnementales de l’agriculture, mais nous verrons plus loin qu’il existe des méthodes moins coûteuses que la norme imposée d’en haut pour parvenir au même résultat. En tout cas, l’impact financier de ces obligations sur la filière ne semble pas avoir été correctement estimé par la pourtant pléthorique bureaucratie agricole française.

D’autre part, les élevages sont des entreprises et subissent donc, comme n’importe quel artisan, le poids du « boulet-France », le prix de son État-providence qui coûte cher et donne si peu (notamment aux paysans ; la retraite des petits agriculteurs est indigente, mais c’est un autre débat)… Si les artisans, hôteliers, commerçants, industriels, ferment par dizaines, il n’est pas étonnant que 10 % des éleveurs soient menacés de faillite, selon les informations de presse reprises en boucle.

Au risque de fâcher l’éleveur qui passerait par ici, je dirais qu’il serait normal que, si 90 % des éleveurs arrivent à vivre avec les prix actuels et 10 % n’y parviennent pas, les moins efficaces cèdent la place aux plus performants. La faillite de ceux qui créent le moins de valeur est un phénomène non seulement normal, mais tout à fait bénéfique dans une économie concurrentielle, même s’il faut admettre que, pour celui qui est concerné, c’est une étape de la vie extrêmement difficile. Les agriculteurs qui chassent les aides par la force voudraient être exemptés du risque de faire faillite : on voit mal au nom de quel principe une exception d’infaillibilité devrait être offerte au monde agricole.

Digression : vous me direz que l’État soutient bien les banques quand elles sont mal gérées. C’est hélas exact. Mais ce n’est pas pour cela que c’est une bonne chose, et que cela doit être généralisé à tous les secteurs d’activité…

J’ajouterai que les entreprises d’élevage, comme nombre d’autres entreprises agricoles, ne sont en fait pas tout à fait des entreprises comme les autres : le secteur agricole est massivement subventionné. En France, les subventions agricoles (nationales ou européennes) représentent 9 milliards d’euros annuels. La France perçoit à elle seule 17 % des subventions distribuées par la politique agricole commune. Les agriculteurs français ne peuvent donc pas se plaindre d’être moins bien traités que leurs voisins. Un portail dédié aux aides publiques à l’agriculture ne recense pas moins de 49 aides à l’élevage, nationales ou locales.

Ce tableau édifiant de l’INSEE (ci-dessous, source) montrait que les subventions représentaient en 2005 en moyenne 91 % du résultat courant avant impôts des exploitations agricoles, et 146 % pour les bovins à viande !

VB

D’après la presse professionnelle agricole, ce ratio est monté à 93 % en 2013 (9 milliards d’aides pour 9,5 milliards de revenu net agricole). Il est aussi à noter que si quelques grosses exploitations se taillent la part du lion, le revenu net de la plupart des agriculteurs est faible. Quand bien même leur rémunération obéit à des schémas pervers, la plupart des agriculteurs aujourd’hui vivent chichement. Donc aujourd’hui, la survie des agriculteurs ne semble tenir qu’aux subventions. Ainsi va la vie des entreprises en France : comme aurait dit Ronald Reagan, l’État commence par surtaxer et sur-réglementer l’économie, et quand elle est bien malade de ce traitement, il prétend soigner le mal par les subventions !

De nombreuses exploitations se sont donc structurées, non pas en fonction des attentes des clients, mais en fonction des dispositifs d’aides disponibles. Or, il semblerait que ces aides n’aient pas favorisé l’éclosion de la qualité ou de l’excellence au sein de la filière.

 

La viande française ? Un produit banal, sans vraie valeur ajoutée

En effet, j’ai découvert à cette occasion, et non sans une certaine surprise, que du point de vue des clients, il y aurait beaucoup à redire.

Je suis tombé des nues en découvrant que non, nos races charolaises ou autres, dont nous sommes si fiers, ne sont en fait pas des races idéales pour produire du bœuf de qualité, ou plutôt de la vache de qualité. Le boucher Y.-M. Le Bourdonnec expliquait l’an dernier pour Challenges que :

« Le modèle économique de la filière bovine repose sur une initiative des bouchers qui date du XIXe siècle. On élevait du bovin pour faire du lait et du fromage, pour travailler les champs et produire des veaux. À la fin de sa vie, on mangeait l’animal, donc la viande était un sous-produit d’autre chose qui se consommait essentiellement à la campagne. À la fin du XIXe siècle, le tracteur arrive et on a tout un tas d’animaux dont on n’a plus l’usage. Donc on décide de produire de la viande pour tout le monde et de faire entrer la viande rouge dans les villes. Les bouchers ont décidé que les races à viande seront la Limousine, la Charolaise et la Maine-Anjou, mais elles n’ont pas été choisies pour leurs qualités gustatives, mais pour leurs qualités de rendement. On s’aperçoit alors que le mâle est immangeable et on décide de supprimer totalement le bœuf en France dans les années 1950. Après, au lieu de remettre en question notre modèle, le marché européen s’est organisé autour de notre problématique et la France captait une bonne partie des subventions européennes. Mais depuis une dizaine d’années, notre modèle s’est révélé idiot et la subvention qui corrigeait le tir la corrige de moins en moins. »

Et ce n’est pas fini. Au détour d’un autre article, nous apprenons que nos restaurateurs sont de plus en plus nombreux à dire que nos vaches charolaises ne soutiennent pas la comparaison, gustativement parlant, avec l’Angus écossaise ou du Kansas (oui, de cette ignoble Amérique de la malbouffe), ou la Simmental bavaroise, sans oublier le bœuf de la pampa argentine, et la star des restaurants multi-étoilés, le Wagyu du Japon.

Eh oui, moi qui croyais manger de la bonne viande simplement en surveillant la mention « race à viande française» sur l’étiquette de mon emballage, j’en suis pour mes frais : notre barbaque, c’est du tout-venant.

 

Grandir ? Impossible !

Revenons à la productivité des élevages français.

Qu’on apprécie ou pas la « ferme des mille vaches » qui ouvre dans la Somme, reconnaissons qu’il s’agissait d’une tentative intéressante d’un éleveur entrepreneur d’améliorer la productivité de ses installations, tout en répondant aux dernières normes de dépollution environnementale.

Or, la ferme vient d’être condamnée car elle n’a pas le droit de posséder plus de 500 têtes, selon une interprétation stricte desdites normes, contestée par l’entrepreneur. Pire, le monde agricole s’est ligué contre ce nouveau venu qui voudrait importer en France les méthodes d’élevage modernes de notre voisin allemand. Au point que les grandes surfaces préfèrent ne plus lui acheter de lait par peur d’opérations coup de poing de petits exploitants.

Or, n’importe quel industriel vous confirmera que, dans un écosystème donné, il faut plutôt rationaliser la production de produits « standardisés » dans de grandes installations, et n’utiliser des unités de production plus petites que pour des productions plus luxueuses, à haute valeur ajoutée… et donc à plus fortes marges.

En France, la norme interdit aux élevages de trop grandir, et les règles de subvention ne poussent sans doute pas les entrepreneurs éleveurs à le faire. Nous avons donc des fermes de petite taille, comparées à leurs concurrentes européennes. Le Figaro nous apprend que la taille moyenne des exploitations laitières françaises devrait passer de 53 à 100 têtes… Contre une moyenne de 400 en Europe du Nord. Je suppose que l’on retrouve les mêmes différences de taille dans les élevages à viande. Et nous demandons à ces petites exploitations de fournir des grandes surfaces en produits standards, au lieu de les libérer de toutes les chaînes qui leur permettraient d’une part de regrouper les cheptels à vocation standardisée, et d’autre part de spécialiser au moins une partie de leur production vers de nouveaux labels et nouvelles marques de qualité plus rémunératrices.

Mais alors pourquoi les Allemands et les Néerlandais arrivent à se moderniser, et pas nous ?

Je ne suis pas suffisamment au fait des spécificités normatives au sein de l’UE pour répondre, mais outre les limites de taille imposées par la loi vues précédemment, et qui ne sont certainement pas appliquées aussi durement par nos voisins, la théorie économique suggère que si la France est le pays qui encaisse la plus grande part des subventions agricoles de l’Union, alors elle est le pays où l’agriculture est la moins incitée à se remettre en cause, et au contraire à lutter contre tout nouvel entrant qui chercherait à bousculer l’ordre établi.

Il n’en reste pas moins que même « moins subventionnée », l’agriculture nord-européenne n’est peut-être pas le bon exemple à suivre. Et si le problème venait de la subvention ?

 

Supprimer les subventions ? L’exemple du bout du monde

Les agriculteurs français ne sont pas au bout de leurs peines : la PAC prévoit de réduire le montant des subventions versées aux agriculteurs français de 9 milliards en 2014, à 7,5 milliards en 2020. Si l’on ne peut que se réjouir du mouvement, on peut regretter qu’il soit si lent.

L’exemple de la Nouvelle-Zélande devrait au contraire nous amener à considérer, au plan européen, voire mondial (mais commençons par chez nous), la suppression brutale et immédiate de toutes les subventions agricoles.

La Nouvelle Zélande a supprimé ses subventions agricoles en une seule fois en 1984. Cette année-là, près de 40 % des revenus bruts des exploitations ovines et bovines néo-zélandaises provenaient des subventions du gouvernement. Une année plus tard, pratiquement toutes les subventions avaient été supprimées.

Première surprise : alors que l’on attendait des faillites en série, seulement 800 fermes, soit 1 % des exploitations, ont fait faillite en quinze ans, et le gouvernement n’a rien fait pour l’empêcher. Au lieu de chercher à percevoir toujours plus de subventions, les exploitants ont commencé à se demander ce que les clients souhaitaient vraiment. L’agriculture est devenue un véritable business et la hausse de productivité fut spectaculaire. Le nombre de moutons a chuté de 32 %, mais la production de viande a augmenté de 11 % : les agneaux pèsent en moyenne 17 kg contre 14 kg avant. Les bêtes sont mieux nourries. Le taux de reproduction des brebis a augmenté de 110 à 150 %.

La part de l’agriculture dans le PIB est restée constante, et le revenu agricole a augmenté en phase avec la reprise de l’économie. Les entrepreneurs agricoles néo-zélandais jouissent toujours, en moyenne, d’un bon niveau de vie.

Les autres effets positifs de l’agriculture sans subventions furent les suivants :

  • Les prix des fournitures ont baissé, les fabricants de matériels agricoles et d’engrais trouvant des personnes comptant leurs deniers en face d’eux.
  • L’usage des engrais a été rationalisé, pour le plus grand bénéfice de l’environnement. Notamment, la qualité de l’eau néo-zélandaise a augmenté. De même les agriculteurs ont restauré de nombreux paysages à valeur ajoutée pour développer l’agro-tourisme.
  • Le prix des terres « à production anciennement subventionnées » a fortement baissé, favorisant l’arrivée dans le métier de jeunes agriculteurs.
  • Les prix au détail des produits agricoles locaux ont baissé, au bénéfice de tous les consommateurs néo-zélandais.
  • Plus important, aucun des agriculteurs ne voudrait revenir au système antérieur.

 

Il est à noter qu’en 1985, la monnaie néo-zélandaise s’est fortement appréciée face aux autres monnaies, et notamment au dollar américain. Les agriculteurs ont donc encaissé un double choc : fin des subventions et baisse de compétitivité à l’export. Pour encaisser ce choc initial, les banques néo-zélandaises ont accepté de restructurer les dettes des fermiers, selon le bon vieux principe de limitation des pertes. Les banques comprenaient que pour entrer en grande partie dans leurs frais, elles devaient maintenir dans la terre des gens compétents.

L’Australie a emboité le pas de la Nouvelle-Zélande quelques années après, et a observé les mêmes effets.

Dans ces deux pays, les aides publiques représentent moins de 1 à 2 % du revenu agricole total, contre 47 % en France. Les seules aides restantes en Nouvelle-Zélande sont des fonds d’aide à la recherche fondamentale agricole. Et à ceux qui me rétorqueraient que « la Nouvelle-Zélande n’est qu’un tout petit pays », rappelons que ce tout petit pays exporte 90 % de sa production, et qu’il aurait dû, si nos zélotes de la subvention avaient raison, se faire dévorer tout cru par le voisin australien, ou le concurrent américain. Ce ne fut pas le cas, bien au contraire.

L’arrêt des subventions en Nouvelle-Zélande a donné naissance à une économie rurale vibrante, diversifiée et durable. Les agriculteurs néo-zélandais sont fiers de leur indépendance et sont décidés à ne jamais plus être soumis aux subventions gouvernementales.

Dernière chose : c’est un gouvernement de gauche (dirigé par David Lange, politicien de caractère que la France a appris à connaître lors de notre lamentable sabotage du Rainbow Warrior dans le port d’Auckland) qui a eu le courage d’en finir avec un système de subventions, entre autres nombreuses réformes économiques ouvertement libérales. Et c’est aussi la gauche australienne qui a réformé son agriculture sur le modèle de son petit voisin. On peut donc être de gauche et avoir du bon sens… dans l’hémisphère sud en tout cas.

 

Conclusion : replacer l’agriculture dans le droit commun des entreprises

L’agriculture française présente de nombreuses analogies avec celle de la Nouvelle-Zélande ou de l’Australie avant 1984, avec nettement plus de 40 % du revenu agricole composé de subventions.

Conseil à Stéphane Le Foll, et aux autres dirigeants européens : inspirez-vous de David Lange. Finissez-en avec la stupide politique de subventions agricoles. Et laissez les entreprises agricoles redevenir de vraies entreprises comme les autres.


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  • J’ai arrêté de lire après le premier paragraphe :
    « Si le prix augmente, la quantité achetée baissera, »
    Dixit le sniv-sncp la consommation de viande en france diminue d année en année..on est pas dans un problème de prix .

    2)les rayons boucherie des grandes surfaces opèreraient à perte, les hypers se rattrapant ailleurs »

    je me souviens de cet interview sur bfm qui m’avait bien rigolé puisque bossant en grande surface avec une boucherie trad…celle ci tourne a 40% de marge, (il est vrai que l on a un excellent chef boucher), on a des collègues qui font moins de marge 25-30 seulement…
    Après il est vrai que dans le PLS c est la guerre, les marges sont faibles sur les plus gros volumes…mais bon on ne connait jamais le prix et les remises négociées par la centrale d achat.

    • 30 ou 40% de marge BRUTE (sans les salaires, impôts, frais divers etc.) en boucherie c’est normal, semble-t-il
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_marge
      mais l’auteur parle de marge NETTE, et là ce n’est plus la même histoire.
      Même avec 40% de marge brute vous pouvez faire des pertes.

    • Sur votre point 2, vous faites erreur. Comme le dit l’article une ligne avant, vous confondez « marge brute », effectivement 30 à 50%, et « marge nette », c’est à dire le bénéfice une fois toutes les charges, salaires, amortissements, emprunts, et taxes payées.

      En gros, les marges « nettes » des rayons viandes tournent autour de zéro, voire moins. Donc si ils doivent acheter plus cher et ne peuvent pas vendre plus cher, ils réduiront leurs achats pour ne pas alimenter leurs pertes.

    • « la consommation de viande en france diminue d année en année..on est pas dans un problème de prix . »

      c’est une affirmation très étrange vu le prix de vente et la qualité des produits ..surement que le bon part dans les pays riches ou dans les boites de raviolis

  • On s’aperçoit alors que le mâle est immangeable et on décide de supprimer totalement le bœuf en France dans les années 50.

    Amusant , le boeuf , castré , n’est pas un mâle …

  • En matière d’information du consommateur, on voudrait bien savoir comment sont abattues les bêtes.
    1/ Je ne veux pas financer l’Islam
    2/ Les preuves vidéo existent qui montrent que l’animal abattu sans étourdissement souffre.
    3/ L’abattage hallal pose des problèmes de santé.
    Conclusion, je n’achète pas de viande française dans les super marchés.

    • Si je ne m’abuse mais je me trompe peut être mais l’abatage est toujours fait en abattoir, un boucher indépendant n’a pas le droit le faire .

      • Je ne sais pas s’il a le droit, mais le mien vient chez moi tous les ans tuer le cochon. Et c’est très bien comme cela.

  • Il serait intéressant dans un prochain article de connaître la décomposition du prix de la viande, entre les différents intervenants. Je suis absolument certain que celui qui gagne à tous les coups, sans apporter aucune plus value c’est l’Etat.

  • C’est l’état qui tue la France et le cas est patent. Seul le libre commerce avec une concurrence non faussée par les monopoles publics ou privés (mais chaises musicales) peut permettre à tous de vivre de son travail et non profiter d’un état providence et de sa distribution aveugle. Le ministère de l’agriculture est l’un des pires. Les 40000 employés ne dépendent pas de la MSA mais sont des fonctionnaires à part entière avec tous les privilèges indécent envers les exploitants. Le comble ce sont les subventions destinées aux exploitants qui sont distribuées aux têtes couronnées ou à des Doux ou autres béghin SAY voire à des associations !! Par contre, en échange, nous avons une forte contribution à l’Europe pour soi-disant sauver notre agriculture. Tous ces oligarques ne valent même pas la corde pour les pendre. Qui paie ? pas les profiteurs ! A quant les pollueurs/payeurs

  • Ah ah « on produit de la merrrde », ça m’étonne guère .

    Perso je choisis mon bœuf sur Pied à la ferme j’achète une caisse de 20 kg qu’on partage en famille, et quand un de nous aura terminé sa viande il retourne voir le producteur pour choisir une autre bête.

    C’est sur que d’aller dans l’hyper ou chez le boucher c’est facile faire 50km pour choisir une bête, c’est possible et pas infaisable, au lieu de blablacar faisont blablaviande …

    Nous faisons la même chose pour les œufs les légumes et la volaille en bio.

    Au final le kg de viande est à 15 euros tous confondus …

    Les circuits court c’est possible et pas infaisable, c’est juste une organisation toute simple et rodé avec des gens sérieux de manger des aliments sains.

  • depuis que le ministre Le Foll a refusé de visiter les agriculteurs en colère : les communicants de gauche et leurs relais medias serviles ne tarissent pas d’éloge :
    >C’est une vraie « bête » de travail..
    >Il ne dort que 5 heures par nuit
    >Impossible de le remplacer, c’est le ministre de l’agriculture le plus aimé des agriculteurs depuis 30 ans
    (il est tellement aimé, qu’il a peur de les rencontrer ! ?)

    Pour notre ministre : L’embargo russe, sur toutes leurs importations ne compte pas plus de 1 Milliard (dis donc ! Ils sont riches : 1 Milliard c’est un milliard.
    Mais soit ils nous mentent, soit ils ne savent pas compter : entre autre importation des Russes , il y avait 900 000tonnes de porc par an. D^à de récent reportages on sait que le porc se négocie à l’export à 1.40Euros /Kg x 900 000 000kg = 1 Milliards 260… Rien que pour le porc : on oublie de compter : les pommes, les poires, la viande de Boeuf, le poulet, le poisson,le sucre, le blé, le mais, l’huile, le riz, les noix et tous les produits transformés, qui utilisent eux-aussi la matière première de nos champs et élevage. Pourquoi nous ment-on ? 1 Milliard (le seul embargo du porc le dément) ?? il semble que l’on soit plus proche de 15 Milliards et c’était comme cela chaque année.
    Pourquoi mentent-ils sur 1milliard et après donne les chiffres en Poids des exportations Russe dont un seul suffit à démontrer leur mensonge ??
    Plus l’énorme dédommagement des Mistral (ils devaient en commander 5 de plus l’an prochain)

    Le prix à la sortie de nos abattoirs est le double que celui d’un abattoir Allemand
    >>du fait de la rémunération des IMANS et de la dîme religieuse.
    On a décidé en haut lieu de nous faire manger Hallal et en plus de nous le faire payer au prix fort.

    Lorsque je veux manger une bonne entrecôte saignante, je ne choisis que les restaurants servants de la viande Allemande, pour ne pas manger Hallal.

    On est surpris à la frontière Espagnole de voir les gens venir pour acheter leur viande.. Avant ils venaient
    pour les cigarettes et l’alcool , maintenant pour la viande. qui est 45% moins chère. (il s’agit pourtant de génisses Françaises, engraissées et abattues en Espagne)

    • « Il ne dort que 5 heures par nuit »
      En quoi est ce élogieux ? Des millions de français font ça chaque nuit et ne sont pas aussi privilégiés que ce ministre.

  • Stéphane le Foll? Stéphane le Fol…

    • en voilà un que je verrais bien dans un parc d’éoliennes offshore, pour une fois ses grands bras serviraient à quelque chose d’utile, car, depuis qu’il est en place, à part brasser du vent !!! qu’a t il fait d autre ??? là, c’est lui qui se ferait brasser par le vent, mais au moins il produirait un petit quelque chose..

  • 1 à 3% pour la distribution, 1 à 3% pour l’intermédiaire et à peu près autant pour l’éleveur. Où part les plus de 90% du prix ? Comme ça je dirais 40% en charges (salaires, structures, normes et fonctionnement) et 50% à l’état; voilà donc le problème !!

    « la Nouvelle-Zélande n’est qu’un tout petit pays »
    Je ne crois pas que sa taille soit en cause mais plutôt sa situation géographique ou seul l’Australie aride est la plus proche, pour l’importation ça ne doit pas être comparable à un pays d’Europe pour lequel son voisin fait du dumping salarial (par exemple l’Espagne vend souvent ses fruits et légumes moins cher chez nous que chez eux).

    Supprimer les subventions, ce serait le top mais pour tous les pays d’Europe afin d’avoir une concurrence plus saine.

  • Que voici une excellente description de la subventîonnite aigüe dont souffre notre pays.
    V. Benard met une fois de plus dans le mille,
    Malgré quelques petites imperfections dans l’argumentaire… Je lui pardonne d’autant plus volontiers, qu’il est d’abord un spécialiste du logement.
    Pardon de parler de mon cas personnel, j’ai en effet dirigé pendant 18 ans des affaires d’abattage et découpe (porc) ou mes principaux concurrents étaient des coopératives qui faisaient le même métier que moi, mais largement subventionnées !
    Pour un résultat désastreux. Nous les PME privées avons été laminés par cette concurrence déloyale.
    2ème acte : deuxième vie dans le financement du logement, mêmes conséquences avec le logement social très, très largement subventionné, avec les scandales qui s’y rattachent.
    Bref, sans trop développer, j’ai acquis quelques certitudes sur l’aspect néfaste de l’application du socialisme et de sa servitude
    LE CANCER….

  • Excellent article qui permet de mieux comprendre la situation de l’agriculture française et les enjeux de la crise en cours. Encore une fois, l’on constate que le modèle étatiste « prendre dans la poche gauche et donner dans la poche droite en se servant au passage » mène inexorablement vers les difficultés. Dommage que dans leurs négociations, les agriculteurs (ou plutôt les syndicats agricoles!) ne demande que des aides supplémentaires au lieu d’un libéralisation du secteur.

  • On résume : les producteurs français sont des quasi-fonctionnaires de seconde zone, sous-payés, fournissant un produit plutôt bas de gamme en étant organisés comme s’ils travaillaient un produit de luxe.

    Tiens ? C’est curieux. Tout se passe comme si les agriculteurs agissaient par mimétisme, reproduisant l’organisation type des services publics français.

    On aurait voulu planifier les conditions de l’échec total d’un secteur économique, on n’y serait pas parvenu avec autant de perfection. Entièrement responsables de la situation, les politiciens et l’administration font mine de s’étonner et, comme d’habitude, cherchent frénétiquement des boucs émissaires pour détourner l’attention.

    • oui….le plus étonnant que quand vous parlez à certains agriculteurs ils vous disent qu’ils sont des chasseurs de subventions…c’est comme ça mon bon monsieur, les choix de productions reposent sur les subventions et la politique…

    • Conclusion édifiante et sans appel, bravo. Et maintenant! A droite comme à gauche, le libéralisme étant à proscrire, comment surmonter l’inertie active qui plombe toute volonté de réforme? il m’arrive parfois d’envier les anglais avec Mme Thatcher, aurons-nous cette chance?

  • Très belle analyse, la démonstration cinglante et sans appel que les subventions, ici l’agriculture, mais dans tous les domaines, sont une gangrène pour l’économie.

    Ce cher F. Hollande qui ne recule devant rien, voulant régler le problème qui se pose à son gouvernement avec les revendications et manifestations des agriculteurs et éleveurs, n’a pas hésité à reprocher aux grandes surfaces et restaurants de ne pas acheter assez cher les produits de la filière agricole (!). Les citoyens et leur pouvoir d’achat, ça lui passe par dessus la tête à notre cher président, sauveur de la Grèce il est vrai…

  • En tout cas, une connaissance proche, directeur de supermarché confirme: son rayon boucherie est déficitaire .

    Bel article, la solidarité (les subventions), ne devrait exister que de façon exceptionnelle: crise de la vache folle par exemple pour les éleveurs, ou grande sécheresse pour les céréaliers, et dans l’idéal financée par les paysans eux mêmes (assurances?) éventuellement élargie à toute la filière.

    Ainsi ils n’en voudront qu’à eux mêmes d’avoir mis tous les oeufs dans le même panier !

  • Personnellement je trouve curieux cette action des agriculteurs. Bloquer tout le pays, déverser du fumier sur les routes alors qu’il aurait été mieux dans un champ pour développer la culture dans le jardin du contribuable. Pour 4 centimes d’euros d’augmentation du prix du lait.
    Au vu des champs non utilisés, peut on élever, nous contribuables des porcs, des vaches à lait et des vaches à viande pour notre consommation personnelle ?

  • Excellente synthèse pour ceux qui essaient de comprendre dans quel monde nous vivons.

    Dans un reportage de l’époque (1984), une comparaison intéressante fut faite par un fermier néozélandais. « Supprimez d’un coup les subventions agricoles revient à arracher un sparadrap. Cela fait beaucoup moins de mal que de le retirer progressivement.  »

    Si la thérapie de choc est probante, elle ne peut être mise en place dans un pays gouverné par une mafia de technocrates (énarques). Le ratio de fonctionnaires par rapport au nombre d’exploitants agricoles est le plus élevé du monde. Commençons par supprimer les postes de fonctionnaires au sein du ministère de l’agriculture.

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