Par Régis Yancovici.

La presse et les brokers se font des gorges chaudes de la situation en Grèce du fait de son caractère historique, symbolique, du suspense, des rebondissements… Mais lorsque l’on porte un regard mondial sur les marchés, on s’aperçoit que l’impact est tout à fait mineur. La volatilité demeure extrêmement contenue. Les marchés américains et japonais sont proches de leurs hauts, nous rappelant au passage l’importance de la diversification géographique. Même les actions européennes ne se trouvent qu’à 10% de leur plus haut récent. Et encore, l’origine de la correction provient peut-être plus du rebond de l’euro et d’une saine correction après un parcours impressionnant que du dossier grec.
D’ailleurs, si son rôle avait été central, l’euro et les taux d’intérêt n’auraient pas rebondi comme ils l’ont fait. Autre exemple concernant les entreprises américaines, sur les 21 conférences récentes, le nombre d’entre elles ayant cité la Grèce comme un risque est de… 0 (les 3 pays les plus cités sont : Australie, Chine et Canada).
En réalité, parler du risque grec est un abus de langage. Le risque est celui d’une disparition de la zone euro telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ce chemin débuterait par une sortie de la Grèce de la zone puis, peut-être au bout de 12 à 24 mois, par une amélioration de son économie, car la vie trouve toujours un chemin. Concomitamment, et ce processus est déjà fortement enclenché, nous assisterions à la montée de partis politiques « anti-système » dans toute l’Europe. La « réussite » (chèrement payée) de Syriza, à travers un sursaut économique et la fierté retrouvée du peuple grec, renforcerait leur légitimité. Le risque maximum pour la zone euro n’est donc pas en cas de catastrophe en Grèce. Au contraire. Cela dissuaderait d’autres candidats à la sortie. Il serait celui d’une sortie puis d’une amélioration de l’économie du pays. D’autres pays européens seraient alors incités à suivre son chemin.

À court terme, quelle que soit la façon dont la Grèce sortira de l’ornière, en faisant défaut, en sortant de la zone euro, ou acceptant l’offre de 15 milliards de l’Europe et en repoussant le problème à décembre, on pourra profiter d’un rebond significatif, mais peut-être de quelques jours, en accumulant des positions progressivement les journées de forte baisse comme celle de lundi. Les niveaux sous les 4.700 points semblent des bons points d’entrée. À réserver à la gestion tactique.
“L’économie repartira car la vie trouve toujours un chemin”
L’économie d’un pays et la vie sont deux choses bien différentes, et même si les Grecs trouvent des combines à titre individuel, il est fort probable que l’économie grecque n’en reflète jamais rien. D’autre part, si la Grèce sort de l’euro, il n’y a aucune chance qu’elle puisse réussir au point d’être un modèle pour qui que ce soit, tous ceux qui resteront dans l’euro feront ce qu’il faudra pour que cela ne se produise pas et se donner a posteriori raison de l’avoir exclue.
Non, non et non : il est fort probable que les politiciens grecs feront tout le nécessaire pour que la situation empire.
Nul besoin des autres…
L’unanimité est à la mode depuis quelque temps. Après la phase où personne ne devait se mettre en face de la BCE (on ne lutte pas contre une banque centrale), la quasi unanimité des gérants tient désormais un raisonnement similaire à celui exposé dans l’article, pour aboutir à la conclusion que la Grèce ne peut pas sortir de l’euro et que l’Europe fera l’impossible pour la retenir. Donc, le CAC ne peut que rebondir de 500 points à l’occasion du sauvetage de la Grèce, avant évidemment d’aller chatouiller les 6000 points dans la foulée. Mieux, si jamais la Grèce devait sortir, la BCE interviendrait, ce qui ne peut que booster les marchés. C’est la reprise, les marges retrouvées, l’alignement des planètes, la BCE à la manoeuvre, le dossier grec enfin réglé, etc. : tous sont placés en conséquence, prêts à bouffer les 20% supplémentaires de hausse du CAC garantis sur facture pour cette année, l’année prochaine pour les plus craintifs. Le marché est à sens unique. Ca ne se discute même plus.
Pendant ce temps, le Conseil de l’Europe invalide le référendum grec, au motif que Tsipras ne respecte pas les standards démocratiques : délais trop court, impossibilité d’organiser un contrôle international, rédaction confuse. Eh oui, en Grèce, de même qu’on confond pouvoir et vouloir, on confond référendum et plébiscite. Mais qui se préoccupe encore de ce que raconte le Conseil de l’Europe ?
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Il me donne l’occasion de préciser notre pensée. L’article n’en reflétait qu’une partie.
En synthèse :
– L’impact de la Grèce est mineur sauf à long terme en cas de sortie réussie de la zone euro (disons à 24 mois)
– Le dénouement, ne serait-ce que partiel, du dossier pourrait être l’occasion d’un rebond de court terme
– Les risques sont ailleurs (en particulier la hausse des taux long) et militent pour une prudence dans les prochains mois.
Pour plus de détails, je vous propose de cliquez vers : http://www.etfinances.fr/51-2/prism-marches/
Bien cordialement
Le Conseil de l’Europe n’est qu’une réunion d’abrutis, qui pense pouvoir interdit à un pays de décider par lui-même.
C’est grave, très grave, car on constate par ce simple biais que la volonté de l’UE est carrément de prendre le dessus sur les nations. Avons-nous voté cela?
La Nation ne peut pas être confondue avec l’Etat obèse impécunieux.
Alors qu’ils devraient être les serviteurs des Nations, les Etats obèses des social-démocraties (qui ne sont ni sociales ni démocratiques) sont devenus les maîtres des populations en les ruinant impitoyablement, dans leur irrépressible désir d’assujettissement totalitaire. A cet égard, le cas grec est édifiant, alors que l’Obèse fait le choix de sacrifier tout un peuple au lieu de reconnaître sa défaillance pourtant spectaculaire, acceptant enfin sa disparition et son remplacement par l’Etat minimal régalien.
L’Obèse franchouillard ne vaut pas mieux et sa prochaine disparition ne manquera pas d’être tout aussi spectaculaire.
+1000.
Ce n’est pas la Grèce ou les Grecs qui ont fait défaut sur leur dette, mais bien l’Etat, ce truc dont on nous rebat les oreilles que sa signature vaut son pesant de cacahuètes.
La première réponse au problème grcque serait de jeter en prison tous le splitiques qui ont conccourus à cette situation. ça calmerais peut être les autres et remettrait un peut de plomb dans la cervelle de nos dirigeant qui on manifestement perdu tout lien avec la réalité.
“proverbe chinois” ou proverbe arabe, ou proverbe de Patagonie…
Pourquoi les cuistres font-ils toujours référence à une sagesse supposée supérieure à la nôtre?
Stupéfiant…
Donc citer un proverbe étranger, ce serait admettre une supériorité culturelle !? oO
Stupéfiant !
Laissons la Grèce sortir, et vivre sa vie et décider par elle-même.
Les Grecôlatres vendront leur maison ou appart.., voitures, et vireront les sommes obtenues avec leurs salaires ou pension , sur les comptes d’aides à la Grèce ouvert à cet effet : dans la vie il faut être en adéquation avec ses écrits.
Et l’argent qui devait être livré gratuitement à la Grèce, sera pour les Millions de pauvres dans chacun des pays qui devait donner.
Il ne faut pas annuler la dette pour autant : on a vu contre l’Allemagne que les Grecs étaient très attachés au remboursement de vieilles dettes (mêmes quand elles avaient été effacée).