Par Nathalie Elgrably-Lévy, depuis Montréal, Québec
Suite aux manifestations étudiantes et aux événements inqualifiables survenus à l’UQAM, la traditionnelle dichotomie gauche/droite est de nouveau au cœur de l’actualité et sert à identifier deux camps théoriquement antagonistes.
Les étudiants qui ont promis une crise sociale pour lutter contre l’austérité sont associés à la gauche. Et face à leurs momeries et à leurs tentatives infructueuses de créer un élan, il peut être tentant de conclure à un « recul de la gauche », et donc à une montée de la droite, sinon de l’extrême-droite au sens le plus péjoratif du terme.
Bien malin, toutefois, celui qui pourrait proposer une définition rigoureuse des termes gauche/droite tant ils ont été galvaudés. Tout clivage que ces termes pourrait inspirer ne peut être, au mieux, que dangereusement imparfait et agir comme agent de régression sociale. Cela dit, la gauche est souvent associée à la défense des libertés individuelles, mais se veut accusatrice des libertés économiques à travers ses diatribes contre l’entreprise et le profit. La droite, au contraire, est perçue comme l’avocate des libertés économiques, mais aussi comme la condamnatrice des libertés individuelles avec pour preuve son opposition au mariage gay et à l’avortement.
Or, ce genre de définitions ne repose sur aucun cadre d’analyse ou principe fondamental. Il relève plutôt d’une dissonance intellectuelle à la limite de la pathologie, car on ne peut, au gré des circonstances ou selon l’intérêt à défendre, être à la fois pour et contre la liberté. Soit on croit en la liberté comme concept philosophique indivisible respectant la formule proverbiale « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », soit on n’y croit pas.
Pourtant, alors que la gauche milite pour que deux personnes soient libres de signer un contrat de mariage quel que soit leur sexe, elle refuse de les laisser libres de parapher d’autres formes de contrats, particulièrement ceux à saveur économique. Et tandis que la droite respecte la liberté de chacun de disposer de son corps quand il s’agit de choisir son lieu de travail et les conditions, elle veut faire interdire le droit à l’avortement. Ainsi, la gauche comme la droite sont opposées à la liberté et sont fondamentalement étatistes. Elles s’affrontent uniquement sur les domaines et l’étendue de l’intervention de l’État.
Toute segmentation de la société, s’il en faut une, doit donc transcender le pseudo schisme gauche-droite pour reposer sur une opposition cohérente et rigoureuse entre deux philosophies. À cet égard, le seul véritable clivage est celui qui oppose ceux qui prônent la liberté et la responsabilité individuelle à ceux qui réclament l’intervention de l’État.
Dans ce contexte, qu’il soit de gauche ou de droite, l’étatisme se porte à merveille. Il progresse depuis des décennies et il semble aujourd’hui naturel que l’État influence nos comportements et nos mentalités, qu’il taxe, subventionne, réglemente et légifère pratiquement tous les aspects du quotidien. L’Érosion de nos libertés, voilà le seul véritable recul qui afflige notre société !
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Ce partage est lassant, il semble qu’il y ait une 3ème voie. Aujourd’hui le pouvoir judiciarise la vie politique.. Quand des atteintes aux droits de l’homme, sont commises sur de FN, droite et gauche se marrent ??
Si la Gauche exagère comme faire écouter en permanence Sarkozy et tous ses anciens ministres et conseillers, la gauche se marre…Ces écoutes massives se font au détriment de la lutte anti-terroriste.. La gauche se marre… 80 policiers pour écouter Sarkozy, la gauche se marre… On diffuse aux merdias, qui lancent des trucs : Vol d’une vieille, puis 2 ans plus tard, non-lieu-mais le merdia ne l’annonce qu’en fin de nuit, pour que la rumeur puisse encore prospérer. Pas de jugement, mais condamnations des merdias : Lybie, Lingots, attachés parlementaires, Racisme, tableaux, tweets : Il n’y a pas un débat sans que des faits non encore jugés, soient présentés comme des fautes et l’invité comme coupable… La droite reviendra, mais comme c’est la plus conne du monde, elle n’en fera que 20% des 100% qu’elle a subie.
La gauche se réjouit des malheurs de la droite et la droite des malheurs de la gauche… au détriment de l’individu, pris en hotage, désinformé, voyant sa liberté se dissoudre.
Sans compter le cabinet noir et ses activités illicites !!!
Moi j’ai proposé une définition rigoureuse des termes gauche et droite. Et je m’emploie depuis à la détailler sur mon blog.
Cf. les deux articles fondateurs sur Contrepoints :
https://www.contrepoints.org/2013/04/05/120594-gauche-droite-de-quoi-il-sagit-vraiment-et-pourquoi-les-liberaux-gagneraient-a-le-comprendre
et
http://www.historionomie.com/archives/2015/03/24/31764776.html
J’ai lu votre article et je comprends votre idée. Néanmoins, il y a une contradiction à établir une « définition » qui change dans le temps. Il devient peu pratique d’avoir à systématiquement contextualiser toute l’histoire politique pour réussir à s’orienter dans un débât. Une boussole politique doit être construite sur des principes immuables dans le temps.
Une boussole politique construite sur le principe de liberté me semble plus pratique.
@Philippe Fabry:
La droite conservatrice et la gauche progressiste, ce schéma a le bénéfice d’être simple, mais aussi conjoncturel : selon vous, un ex-apparatchik du PC soviétique serait d’extrême droite…
En poussant votre logique un poil plus loin, on résout cette contradiction :
La droite défend un ordre hiérarchique culturel, donc imparfait : pas forcément juste mais bon alors que la gauche défend un ordre juste, idéalement non hiérarchique et qui serait forcément bon car juste.
Pour la droite, la morale dicte la justice ; pour la gauche, la justice induit la morale.
Pour les libéraux, morale et justice sont dissociés : la morale relève du privé, du subjectif, la justice du public, de l’objectif. Pour les socialistes les deux sont liés.
Le libéralisme classique est donc une philosophie politique d’extrème droite, au sens où elle définit un État fort mais réduit exclusivement au patrimoine : culture, unités de mesures, encyclopédie, calendrier… à la tradition, a l’histoire… Entièrement séparé du moral, du religieux qui est libre : la liberté est donnée au bon, aux religions. La seule justice est celle décidée par le contrat.
Le libertarianisme est lui de gauche, voir d’extrème gauche, au sens où il veut supprimer toute hiérarchie, supprimer l’Etat et compte pour cela dans la définition d’un Droit parfait : la liberté est induite par la justice, le Droit qui remplace l’Etat. La seule justice est celle décidée par la Loi.
sauf que votre définition n’est pas du tout universelle. déja, j’ai certains doutes sur votre définition pour la France mais je suis sûr qu’elle ne marche pas dans bcp de pays. exemple que je connais bien la Belgique: la droite est le MR ce parti n’est en rien conservateur, il est d’un point de vue sociétal progressiste. le parti qui d’un point de vue sociétal est conservateur c’est le cdh (parti centriste héritier du parti social chrétien). le ps est quand lui d’un point de vue sociétal progressiste mais pour le reste, il est très conservateur (d’un point de vue économique, il refuse de changer malgré le fait que la wallonie est pauvre à cause de l’idélogie francaise). d’ailleurs, j’ai remarqué qu’en france, le ps sur bcp de choses était aussi assez conservateur, il refuse toute réforme, il préfère soutenir une idéologie complétement dépassé.
de plus, d’un point de vue historique, il ne faut pas oublié que le clivage gauche droite est assez récent. donc parfois, dans l’histoire, utiliser la notion de gauche et de droite n’a aucun sens (car cela n’existait pas). il est également de rappeller que la notion de gauche et droite n’a de sens que dans une démocratie (car il faut plusieurs partis) car on ne peut être de gauche (ou de droite) que par rapport à d’autres partis (ou personnes). c’est tjs une notion relative (car cela change selon les époques et selon les pays). perso, je suis bcp plus d’accord avec la définition enseigné dans les cours de science politique qui définit la gauche et la droite selon l’inégalité (au plus on est favorable à l’égalité au plus on est de gauche). cependant, cette définition est loin d’être parfaite (car c’est une notion relative). cependant c’est la moins pire
En effet la droite d’aujourd’hui n’est pas différente de la gauche d’hier.
Un des problèmes semble-être le nombre des élus:
comme ils ont tous le désir de bien œuvrer pour le pays, la région, ou la commune, ils se sentent « obliger » de faire quelque chose pour résoudre le moindre problème: quoi de plus simple alors que d’effectuer une nouvelle règle ou une nouvelle loi.
Ainsi petit à petit ils grignotent sur les libertés, sans vraiment solutionner les dits problèmes,… et créent d’autres déséquilibres à résoudre.
Outre les dépenses élevés engendrés par l’indemnité et les actions de tous ces élus, il serait intéressant de faire un classement des pays respectant le mieux les principes libéraux et démocratiques, en parallèle du nombre total d’élus et agents administratifs.
Notez que le mariage pour tous s’apparente à une intervention de l’État dans les relations amoureuses des individus.
C’est la première fois que je suis d’accord avec la néolibérale Nathalie Elgrably-Lévy. Je dois avouer que ça me surprend, puisqu’à l’habitude tous ses textes (publiés dans des journaux populaires peu intellectuels) visent surtout à plaire à la classe affaires et à la plèbe de cols rouges. Je constate qu’elle met toujours un effort à étaler à peu près tout ce qu’elle peut au sujet de son CV, ce qui me laisse croire que ses publications visent à attirer des opportunités auprès de son public cible. Nathalie Elgrably-Lévy est une carriériste qui aurait aimé être en affaires, mais qui est coincée en tant que fonctionnaire d’État. Ceci dit. J’anticipe qu’un petit peu de profondeur dans la question de la liberté révélerait une nouvelle dichotomie au sein même des partisans de la liberté.
La première, celle qui différencie les « néolibéraux » des « libertariens », c’est la question de la monnaie. Nathalie Elgrably-Lévy est une grande supportrice du système financier international et ne voit absolument aucun problème à forcer l’usage de monnaies fiduciaires émises par des banques centrales. C’est la raison pour laquelle je dis que Nathalie Elgrably-Lévy est néolibérale et non libertarienne.
La deuxième différence fondamentale est que Nathalie Elgrably-Lévy éprouve une profonde admiration pour les riches, sans tenir compte de la nature du capital. En effet, tous les libéraux s’entendent pour dire que la liberté permet à tous de devnir riche, ce qui est souhaitable. Néanmoins, pour les néolibéraux, c’est la fin qui compte (devenir riche) et les moyens sont secondaires. Tandis que les libertariens appliqueront des sanctions judiciaires sous forme de boycott à ceux qui commettent des agressions ou des subversions, Nathalie Elgrably-Lévy n’hésitera pas à collaborer avec les grands capitaux accumulés injustement (corporatisme d’état, subversion, guerres, etc…), espérant y trouver son compte.
En somme, comme tous les bons néolibéraux, Nathalie Elgrably-Lévy se présente drapée de libertée et prêche pour la prospérité de tous, mais fait en parallèle la promotion de monnaies fiduciaires à cours forcé et des grands capitaux qui contrôlent un système financier qui constitue aujourd’hui la plus grande machine de planification centralisée que l’humanité ait connu.
Le temps d’une élection , brusquement, les casaques de l ‘énarchie qui nous gouvernent arborent du rose et du bleu histoire de ratisser large. L’élection passée , le vainqueur augmente les impôts en maudissant le mauvais bilan laissé par les précédents , aggrave donc la situation de l’économie, puis au bout de 2ans fait volte face et fait la politique économique de son adversaire.. Conséquence ?les électeurs se sentent bernés et votent pour l’autre à la prochaine échéance
Question liberté individuelle , elle est revendiquée des 2 bords . Cependant l’analyse généralisée des gens qui nous gouvernent est pro étatique ,l’individu est égoïste donc mauvais,il faut que l’Etat assure l’intérêt général .Comme la meilleure définition de l’Etat a été donnée par Bastiat ,je rappelle :c’est la plus grande fiction par laquelle chacun s’efforce de vivre aux dépens des autres, on prend conscience de cette incroyable escroquerie morale. l’intérêt général par l’Etat c’est donner aux hauts fonctionnaires et aux politiques le soin de définir et d’assurer leurs situations et intérêts personnels au détriment des nos intérêts ….
Plus l ‘Etat est ventripotent plus le secteur privé meurt,plus nos libertés individuelles disparaissent au nom des libertés collectives issues de la pensée marxiste.
UMPS diagnostic correct mais Bleu Marine c’est pire c’est directement l’héritière de Benito. Il n ‘ y a pas de défenseur des libertés individuelles en France…. provocation? non ….constatation ,
On peut rêver si un gouvernement n’était en charge que de fonctions Régalienne ,cela voudrait dire ,que la caste « énarchienne » qui nous gouverne depuis la malédiction de la création de l’ENA, du statut général des Fonctionnaires et de la multitude des différents corps ,ait accepté de se faire hara kiri .COMME L’HOMME EST MAUVAIS N’EST CE PAS ,CE N’EST EST PAS DEMAIN QUE CELA SE PRODUIRA cqfd…….-:)
« Et tandis que la droite (..), elle veut faire interdire le droit à l’avortement. » Pardon ?
La loi Veil, votée sous Giscard, vous connaissez ? de quelle droite parle on ici ? de la « droite » du Québec ?
« droit à l’avortement » : nul, de bonne foi, ne peut ignorer qu’un « droit à » n’est pas un droit mais seulement une contrainte pour autrui. Le « droit à » qui conduit au sacrifice d’un être humain pour assurer le confort ou la jouissance d’un autre est particulièrement abject. Les « droits à » sont de l’étatisme pur et dur, c’est-à-dire un moyen d’échapper à ses responsabilités en les faisant supporter par autrui, de la pire des façons dans le cas de l’avortement. Ceci dit, il ne s’agit ni d’accabler les femmes ni de les excuser relativement à la question de l’avortement mais plutôt de rappeler aux hommes qui les abandonnent enceintes, satisfaits d’eux-mêmes après leur petite affaire, leur immense co-responsabilité dans la question de l’avortement. Sans oublier les services publics de l’Obèse, qui encouragent le recours à l’avortement par pur malignité idéologique, en rejetant volontairement les alternatives humanistes. La fréquence absolument excessive des avortements (en France, les avortements représentent environ le quart des naissances chaque année) est d’autant moins excusable ou tolérable, dans une société qui se prétend civilisée, que les moyens de contraceptions disponibles n’ont jamais été aussi nombreux et efficaces.
au québec la droite cela existe ??
pour l’avortement, je ne vois pas du tout en quoi s’est un droit. chaque femme est responsable de son corps donc si elle ne veut pas d’enfants, à elle d’utiliser des moyens de contraceptions et le cas écheant, la pilule du lendemain. je suis d’accord pour l’avortement en cas de viol et de danger de la vie de la mère (et je veux aussi bien admettre l’avortement si l’enfant à naitre est condamné à être gravement handicapé) mais pas dans les autres cas. quand on avorte, l’enfant s’est déjà développé. la liberté s’arrête là où celle des autres commencent. chaque femme est libre, cela implique qu’elle est aussi responsable. elle doit assumer les conséquences de ces actes. tant pis, pour elle, si elle ne s’était pas protégé (elle pouvait tjs prendre la pilule du lendemain). elle n’est pas obligé d’éduquer l’enfant mais au moins de le garder jusqu’à la naissance (après elle peut l’abandonner). pour moi, le droit à la vie (au même titre que la propriété privée et la liberté) est un droit naturel. un des rares droits qu’a réellement chaque être humain. attention, je parle juste de droit à la vie pas de droit à vivre dignement (ca c’est un faux droit inventé par les socialistes)