Par Jean-Pierre Chevallier.
Il est rébarbatif d’analyser les agrégats monétaires des pays de la zone euro car les données fiables ne sont généralement pas faciles à trouver et elles ne sont pas téléchargeables.
Ainsi par exemple, une recherche (de ces données) sur le site de la Banque centrale du Portugal ne donne aucun résultat, mais la même recherche sur Google fournit la page de la Banque du Portugal où ont été publiés les derniers chiffres recherchés, sans avoir la possibilité de télécharger les séries longues.
Manifestement, personne en Europe ne s’intéresse au monétarisme qui est ainsi totalement inconnu, y compris de la part des autorités monétaires ! Ce qui est un très grand tort car c’est à partir de ces données que l’on peut voir la partie immergée des icebergs.
D’après ces données, il apparait que l’économie du Portugal est au plus mal avec un agrégat monétaire M3-M2 par rapport au PIB annuel (en pourcentage) inférieur à 2 %, et en baisse !
… ce qui signifie que globalement les entreprises portugaises n’ont pratiquement plus de trésorerie : 2,6 milliards d’euros seulement ! Car elles ne peuvent plus faire de bénéfices à cause de l’euro trop fort compte tenu du niveau de productivité globale du Portugal.
C’est pire en Grèce avec un rapport de 0,5 %, c’est un peu meilleur en Italie avec 1,6 % mais à un niveau très faible, inférieur à 2 %, la situation est de toute façon désespérée.
Comme l’a dit Yanis Varoufakis, tout le monde, c’est-à-dire les membres de l’eurozone, sait que le problème essentiel de la Grèce n’est pas celui d’un manque de liquidités de l’État pour payer ses dettes à court terme, mais qu’elle sera de toute façon dans l’impossibilité de rembourser ses dettes, publiques et de ses banques, c’est-à-dire que la Grèce aurait dû quitter l’euro depuis longtemps (au moins depuis le mois de mai 2010, lors du krach éclair) au lieu d’accepter des plans dits de sauvetage qui ne font qu’aggraver la crise.
Après le Grexit, ce sont les dominos des autres pays du sud de l’Europe (et d’autres) qui tomberont, ceux qui ont un rapport M3-M2 par rapport au PIB très bas, létal, inférieur à 2 %.
Bien entendu, cette chute de dominos provoquera de très fortes turbulences dans le monde entier.
Pour éviter ces turbulences, les membres de l’eurozone feront tout pour maintenir en survie des pays insolvables, ce qui ne fera qu’aggraver la crise dans la vieille Europe continentale. Tout est simple.
- Cliquer ici pour voir la page de la Banque du Portugal où ont été publiés les derniers chiffres des agrégats monétaires du Portugal.
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