Taxi c’est fini !

Le taxi, c’est fini. Et dire que c’était mon premier amour. Je ne crois pas que j’y retournerai un jour.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Taxi c’est fini !

Publié le 28 mars 2015
- A +

Par Emmanuel Perclus, depuis Bruxelles.

taxi credits Justin Maalihan (CC BY-ND 2.0)
taxi credits Justin Maalihan (CC BY-ND 2.0)

 

Si Hervé Vilard voulait écrire un tube aujourd’hui, il pourrait essayer un « Taxi c’est fini ! ». Oui, les taxis, c’est terminé pour moi et je vous invite à en faire autant. Chers, dépassés, désagréables, menteurs, ils font en plus appel au bras armé de l’État pour conserver leurs privilèges.

Je m’explique.

Quand je suis arrivé à Bruxelles à 19 ans, je pense que je n’avais jamais pris un taxi de ma vie. Le seul taxi que je connaissais, c’était celui de mes parents qui allaient me rechercher 25 km au fin fond de la campagne après une soirée trop arrosée entre amis. Tous ceux ayant grandi hors des (grandes) villes savent de quoi je parle. Le taxi, c’était ce type que l’on voyait toujours en train de s’emmerder dans sa Mercedes devant la gare et que seuls les vieux utilisaient pour rentrer chez eux. Nous, on prenait le bus et puis une fois le bon âge atteint, la mob.

Et puis, étudiant, j’ai découvert les taxis et je suis vite devenu un client habituel sans être un acharné (c’est-à-dire quand j’avais la flemme de rentrer à pied au petit matin). Par contre, je trouvais cela assez cher. Du centre-ville (Bourse) à la place Flagey, il fallait compter 10€, j’étais conscient de m’offrir un petit luxe.

Il y a quelques 7 ou 8 années, avant l’arrivée des smartphones (du moins massivement), on a vu surgir les premiers « taxis clandestins ». Des propriétaires de voiture se garaient à des endroits stratégiques et vous conduisaient chez vous pour une somme convenue à l’avance. Pour les retrouver, un indice : un chapeau sur le toit. Je me souviens très bien que déjà les taxis en parlaient énormément. C’était le début de la résistance au monopole onéreux des taxis. À l’époque, c’était vraiment très confidentiel et le plus simple restait encore d’avoir quelques bons numéros de téléphone dans son répertoire. Ceux-ci étaient d’ailleurs souvent des taxis qui faisaient du noir (j’entends encore un chauffeur me dire : « je comprends que 10€ pour un étudiant c’est beaucoup, prenez mon numéro, la prochaine fois, je ne déclenche pas le compteur, ça vous fera 4€ de moins », l’équivalent de la prise en charge forfaitaire durant la nuit).

Il y a maintenant près d’un an, on a vu apparaître Uber et Djump. Pour diverses raisons, Uber a vite eu ma préférence (application plus simple et plus complète, davantage de chauffeurs). Les prix étaient près de 50% moins chers parfois qu’un taxi classique.

L’immense avantage de Uber, c’est son système de payement. À l’inscription, vous donnez votre numéro de carte de crédit et Uber se charge de payer le chauffeur. Pas de problème de monnaie de dernière minute et pas de chauffeur encaissant en noir du cash, puisque c’est l’application qui vous adresse le chauffeur.

Arrive l’argument massue des anti-Uber : « oui mon bon monsieur, mais c’est de la fraude ». Le fait que des gens aient trouvé un moyen de s’organiser et gagner leur vie sans en demander plus, et surtout sans demander l’avis des autres, semble être un crime de lèse-majesté dans nos contrées.

Ce qui est comique, c’est que n’importe quel Bruxellois ayant pris une navette pour l’aéroport de Charleroi depuis la gare du midi sait parfaitement qu’il n’est pas rare de se faire aborder par des taxis proposant la course pour 1€ de moins, et plus rapidement. Au noir évidemment ! Si le compteur était déclenché, il vous en coûterait 100€. Sans oublier les chauffeurs qui vous proposent « un forfait » quand vous demandez le prix pour telle course (« Montez, je vous la fais pour 20€ »). De nouveau, c’est du noir. Donc les chevaliers blancs du taxi me font vraiment beaucoup rigoler. Ça fait 50 ans qu’ils arnaquent leur monde. Et tout le monde le sait. Mais comble du comble, alors qu’ils faisaient du forcing pour faire entendre leur cause, ne voilà-t-il pas que l’État leur tombe dessus, de manière très officielle, pour fraude fiscale généralisée !

Les allégations que je faisais précédemment sur toutes les techniques de fraude des chauffeurs de taxis sont impossibles à prouver, sauf quand on apprend qu’ils déclarent en moyenne 25€ par jour. À peine de quoi payer l’essence des véhicules. Et sûrement pas de quoi payer leur leasing. N’oublions pas non plus la revente des licences sur le marché noir, qui sont attribuées par les communes contre une centaine d’euros et revendues en fin de carrière plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers d’euros. Dans la plus grande illégalité.

Ces derniers temps, je me suis amusé à faire un petit sondage consistant à savoir s’il s’agissait d’une occupation à temps plein ou le complément d’un « vrai » travail. J’ai demandé à mes chauffeurs et jusqu’à présent un seul jeune de 20 ans environ n’a que cette activité. Tous les autres « actionnaient leur fonction Uber » le lundi matin ou le week-end pour arrondir leurs fins de mois et payer leurs pleins d’essence.

De quel crime parle-t-on ici ? De celui commis par des gens de petite classe moyenne tentant de gagner deux ou trois cents euros de plus par mois sans emmerder quiconque, mais surtout, en rendant un service particulièrement efficace aux citoyens qui font appel à eux. La mafia des taxis (qui organise des petits casses dignes du crime organisé) s’emploie maintenant à faire cesser toute activité à Uber.

Ma conclusion s’adresse aux chauffeurs de taxi et à leurs patrons, ainsi qu’aux politiciens qui, à l’image de la France, voudraient interdire totalement Uber et ses concurrents sous le prétexte fallacieux de « concurrence déloyale »

Lisez ceci attentivement :

Vous êtes des dinosaures et votre business model est mort, à moins que vous ne mettiez en place un système similaire à Uber. Même si les États dans leur grande magnanimité envers vous (moins envers nos portefeuilles, ce sont toujours les mêmes qui payent) interdisent un tel système, il ne faudra pas longtemps avant que des applications pirates n’apparaissent, mettant en relation des clients prêts à débourser un peu pour un trajet et des chauffeurs disposés à faire la course. Cela vous sauvera probablement la mise pour quelques années, mais pas plus. Cette économie collaborative est le futur.

Adaptez-vous, ou mourrez. Et vous êtes prié de le faire en silence !

Le taxi, c’est fini. Et dire que c’était mon premier amour. Je ne crois pas que j’y retournerai un jour.


Sur le web.

Voir les commentaires (18)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (18)
  • C’est drôle, moi étudiante je ne prenais pas le taxi, je n’avais pas de sous et même maintenant, je le prends rarement. Je trouve Uber plus cher que le taxi d’ailleurs, et pas forcément plus pratique. Maintenant, je suis pour la concurrence et si il y a des gens qui préfèrent Uber, ben on devrait leur laisser cette possibilté!

  • Merci pour cet article savoureux ! Un petit air de Belgique qui fait chaud au coeur .

  • Il me semble qu’aux Etats Unis ils font de plus en plus de tests pour des voitures sans chauffeur. Du tout !

  • « Il y a quelques 7 ou 8 années, avant l’arrivée des smartphones (du moins massivement), on a vu surgir les premiers taxis clandestins ».
    Oh que non, ils ne furent pas les premiers ! A Marseille, dans les années 70, il y avait les « taxis pirates », point de smartphone ni site internet, seulement un n° de téléphone fixe qui circulait de proche en proche. Les types qui officiaient la dedans étaient de toute façon intouchables car faisant parti d’un certain milieu… j’ai ainsi été trimbalé dans des véhicules improbables avec des chauffeurs qui l’étaient tout autant : Ford Mustang survitaminée, Cadillac, etc. Le trajet gare St Charles > Cassis était de ~80F.00

    • Oui, on m’a raconté ça aussi ! Mais je ne l’ai pas connu personnellement.

      Il aurait été plus juste que j’écrive que j’ai vu debarquer…

  • Mais vous appelez ça un article?Moi je vois plutôt de la publicité caché… si vraiment cet homme prenait le taxi aussi souvent qu’il le prétend il serait de quoi il parle…en quoi allumé sont compteur fait que vous allez déclaré la courses?pff mauvais menteur en plus uber moins cher !?c’est ce que vous voulez faire croire !demander justement au jeunes chauffeur uber si les conditions de travail sont correctes?parce que travailler plus de 15h pour un peu moins de 2000 déclaré je suis pas sur que tous le monde est d’accord pour le faire mais vous inquiétez ce n’est que le début comme pour les taxi le métier ce dégradera aussi même plus vite ça a déjà commencé je vois déjà les chauffeurs ne plus mettre de costume cravate, descendre ouvrir la porte,la petite bouteille d’eau, voiture sale.. etc.. bref le métier de taxi n’est et ne sera pas mort parce que vous les clients êtes trop plein de exigences donc vous retournerez vos veste contre les vtc merci beaucoup pour la lecture mais je ne suis pas dupe

    • Le métier a déjà du drôlement se dégrader parce que le chauffeur qui n’est pas en costume cravate et la bouteille d’eau, je crois que jamais je ne les ai vus, et je ne porte pas de lunettes. En revanche, entre choisir un chauffeur, qui de nuit qui vous prend 10€ pour faire 2 petits kilomètres et qui arrive en moins de 5 minutes, et de l’autre côté un service de taxi qui vous fait poireauter au moins une heure (véridique malheureusement) pour vous faire payer 20€ la même distance (et sans la bouteille d’eau en plus!), il n’est même plus question de choix. Ce n’est pas une question d’exigence, c’est une question de qualités de services diamétralement opposées.
      Arrêtez de parler de concurrence déloyale, on ne parle pas de même qualité de service. Et pour ceux qui font 15h par jour pour moins de 2000€ déclarés, qu’ils regardent du côté de la restauration pour se rendre compte que rester assis toute la journée n’est pas pire que de courir !

    • Donc on peut frauder même le compteur allumé ? C’est encore plus de l’arnaque que je le pensais. Vous ne faites qu’apporter de l’eau à mon moulin.

      Pour le reste de vos divagation, j’aime autant vous dire que je n’ai rien a faire de la tenue du chauffeur, je veux juste être conduit. Et quand les services d’Uber seront aussis mauvais er chers que les autres, et bien, on trouvera autre chose, oui.

      Concurrence Uber alles.

  • J’ai déjà lu des articles à charge un peu mieux écrit que celui là. On ne sait pas vraiment finalement de quoi se plaint cette personne.

    Vous critiquez qu’un taxi fasse du black mais vous soutenez que les particuliers le fassent pour arrondir leur fin de mois, 2 poids 2 mesures ! Si le taxi fait du black, vous ne croyez pas que c’est pour la même raison que le particulier avec son covoiturage ?

    Vous vous plaignez des tarifs trop cher et lorsqu’un taxi vous fait un forfait comme les VTC vous râlez ? Soyez un minimum cohérent avant d’écrire ce genre d’article.
    Etc …

    Vous avez certainement eu de mauvaises expériences avec les taxis et tout le monde peut en avoir (j’ai même connu un taxi de province qui,en tant que client, a eu un différent avec un taxi parisien, mais il a su le remettre à sa place), comme dans tout métier il y a des mauvais et c’est justement la réglementation qui protège ces mauvais chauffeurs. Le problème n’est pas le métier mais la règle, il faut casser cette réglementation et vous aurez des taxis beaucoup plus professionnels.

    • Merci pour votre commentaire.

      Je ne critique pas le fait que les taxi fassent du black. Tout le monde, ou presque, en fait toujours un peu.
      Face à la voracité de nos États actuels, c’est même une forme de légitime défense.

      Ce que je critique c’est la manière qu’on les taxis de se servir du bras armé de l’État pour faire jouer le corporatisme, en défendant leur pré carré contre les intérêts des usagers et avec comme argument principal « mais les conducteurs Uber font du noirs médazéméssieurs ».

      Or, ils font au moins pire, sauf que personne (ou presque) ne les empêche de bosser. Ils ont carrément pignon sur rue.

      • Le corporatisme est évident dans ce cas mais c’est assez emblématique du mal français; je tiens juste à rappeler qu’à chaque fois qu’un gouvernement met son grain de sel dans ce type d’histoire c’est systématiquement pour ajouter des règles sur des règles et quand il se rend compte que le système ne fonctionne pas si bien avec toutes ces règles il tente d’introduire un nouvel acteur sans aucune règle ou presque en brandissant l’étendard de la concurrence.
        Je pense que la vrai mesure de concurrence aurait été de remettre à plat totalement le transport particulier de personne en supprimant au moins 70% de la réglementation en vigueur. Tous les taxis que j’ai connu n’était pas contre un assouplissement drastique de règle.

        • Je suis a peu près d’accord avec vous, remarquez que le corporatisme dans ce cas est aussi emblématique du mal Belge, et, au vu des réactions ailleurs, du mal socio-démocrate en général.

  • Le titre est bien trouvé…
    Mais beaucoup d’approximations tout de même :
    – Où avez-vous vu que la France souhaite interdire totalement Uber ? Au contraire, la loi Thevenoud a créé un statut « VTC » pour permettre la libre concurrence… Vous confondez Uber et Uberpop…
    – Savez-vous que de multiples applications gratuites taxis (eCab…) acceptent aussi la Carte Bleue ? (ça existait même avant Uber…)
    – Savez-vous que les taxis ont besoin d’activité en heure de pointe, pour combler les heures creuses sinon ils ne peuvent pas survivre ? Donc même en sortant quelques heures par semaine, les VTC (« gens de petite classe moyenne »  » pour arrondir leurs fins de mois ») font très mal à des gens dont c’était le gagne-pain…
    – Uber c’est moins cher ? allez dire cela à ceux qui ont pris un Uber le soir du réveillon, vous verrez leur réaction…
    Bref, Uber a de bons côtés et force le taxi a se moderniser, c’est sûr ! et c’est très bien ! Il est vrai qu’il y avait pas mal de choses à améliorer… En revanche, un peu de discernement ne nuit pas, tout n’est pas parfait non plus côté Uber… Vous verrez quand les taxis seront vraiment « finis », il ne restera plus que ce géant mondial qui fixera librement les prix… et nous regretterons tous nos bons vieux taxis !

    • « pour permettre la libre concurrence »
      Le problème est qu’elle n’est pas libre.
      – Un chauffeur Uber peut travailler partout, pas le taxi
      – Les tarifs sont libres, pas le taxi
      – Les heures de travail sont elles limitées pour Uber ? Le taxi parisien oui
      – Les obligations de formations, de contrôle techniques du matos, etc …

      Bref une concurrence libre est à jeu égal. Et Thevenoud le phobique a préféré contraindre les VTC au lieu de soulager les taxis, grosse erreur !

  • Bah moi jprend rarement le taxi mais jamais uber. J’ai déjà pris une fois uber c’était plus cher qu’un taxi je vois pas où vous avez vu 50%moins chère c’est juste du blabla pour rien

  • CETTE ÉCONOMIE COLLABORATIVE EST LE FUTUR

    Vive l’économie collaborative,

    Un grand patron et que des sous fifres qui grattent des heures pour quelques euros.(c’est comme du communisme sauf qu’ici le dictateur se gave d’argent)
    Une économie ou tout métier ne demandant pas un savoir faire particulier est géré par une application:aux commandes un gros cochon qui s’engraisse sur le dos de milliers de personne qui ne pourront jamais aspiré à un salaire supérieur au smic (sans compté le nombre d’artisans et leurs entreprises assassinés au passage, des gens qui ont su prendre des risques en ces temps pour aspirer à une vie meilleur)
    Bref on a franchi encore cette année un nouveau cap dans les écarts de richesse, je vous laisse imaginer la suite…
    Vive le futur

    • Certains vont arriver avec leur gros sabots pour vous traiter de socialiste 😆

      J’avais déjà fait la remarque sur le système Uber qui me parait être une belle escroquerie. Que le gros cochon s’enrichisse ne me dérange pas mais il le fait de manière assez peu honnête à mon gout.

      Imaginez 2 personnes commandant un service Uber dans une grande ville, la première voudra faire un trajet de 30 km et la seconde de 3 km. La première paiera Uber 10 fois plus que la seconde pour une utilisation de l’application identique. Si on admet que le coût de la seconde personne est acceptable pour le gros cochon on conclut rapidement que le chauffeur de la première se fait voler par Uber.

      Le coût du service Uber devrait être le coût de l’utilisation de l’appli et quelque soit le trajet l’utilisation est la même, il serait plus honnête d’appliquer un forfait à chaque course réalisée.

      Le modèle actuel d’utilisation des services est même encore différent, vous payez un abonnement pour une utilisation illimitée (téléphonie, internet, sites culturels, …), mais dans ce cas Uber ne pourrait être valorisé plus de 40 Milliards de dollars pour seulement 150 000 chauffeurs.

      • st Uber qui m’a poussé à prendre une berline », raconte Ahmed, autoentrepreneur depuis deux ans.

        Stratégies d’adaptation
        Pour tirer le meilleur parti de la situation, les chauffeurs mettent en place leurs petites stratégies. Il y a ceux qui ne se connectent plus à l’appli Uber que sur des périodes identifiées comme rentables. « Du jeudi au samedi, le soir seulement », pour Ahmed ; juste le vendredi et le samedi pour Mohamed, dépité : « la semaine du jour de l’an par exemple, un chauffeur UberPop gagnait deux fois plus qu’un chauffeur Uber ».

        Ensuite, il y ceux qui cherchent à se bâtir leur propre clientèle pour, à terme, couper le cordon avec Uber. « Les applis servent à démarrer », confesse Sam. C’est pourquoi les chauffeurs se débrouillent parfois pour récupérer les numéros de leurs clients, et pas seulement pour harceler les demoiselles, par exemple en prenant en photo le smartphone au moment où il affiche le numéro de téléphone.

        Et enfin, il y a ceux qui, pour éviter les mauvaises notes, évitent certains clients. D’après les chauffeurs, en effet, ce sont toujours les mêmes insatisfaits qui se distinguent. Or, non seulement une mauvaise moyenne peut faire radier un chauffeur, mais elle lui fait aussi passer sous le nez les primes de bonnes notes. Du coup, à la guerre comme à la guerre. « On ne prend pas les clients notés moins de 4 », explique Kamel. Car oui, si vous ne le saviez pas, les clients aussi sont notés, par les chauffeurs. Mieux vaut donc être gentil avec eux. Un autre chauffeur nous confie qu’il enregistre les conversations avec les clients mal notés, pour pouvoir ensuite se défendre auprès d’Uber en cas de litige. La paranoïa guette.

        En Californie, une chauffeur Uber de 28 ans manifeste en juin 2014 avec cette pancarte : « Au début, quand vous avez eu besoin de moi vous vous êtes montré sympa… Maintenant vous me traitez comme un cafard… »
        REUTERS/Lucy Nicholson
        « Il faut être forts, comme les taxis »
        Sam, lui, voit plus loin que le « chacun pour soi », que déplorent une majorité de chauffeurs. Il veut créer une coopérative rassemblant les VTC, qui jouerait le rôle de centrale d’achat, d’organisme de formation, et d’accompagnement. Objectif : diviser par deux les charges des indépendants. Cela fait deux ans qu’il travaille sur son projet, et espère lancer deux applications en 2015, fait-il savoir. « Ce serait bien de faire un syndicat, quelque chose comme ça. Il faut être forts, comme les taxis », estime Ahmed. La Fédération française des VTC, l’organisation du secteur, est complètement désavouée. « Difficile de fédérer car tout le monde est concurrent »…

        Le patron d’Uber France se déclare favorable au regroupement de la profession, même s’il déplore « l’attitude parfois diffamatoire » de l’Association Solidaire, qu’il a déjà rencontrée.

        Face à cette contestation montante, on comprend donc mieux le e rêve du libéral patron d’Uber, Travis Kalanick: ne plus avoir de chauffeur du tout. C’est ce qu’il a dû avoir en tête quand il a décidé de lancer, début février, son centre de R&D consacré à… la voiture autonome.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Voilà maintenant quatre ans que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne. Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne a connu trois Premiers ministres, et d'innombrables crises gouvernementales. Néanmoins, malgré le chaos de Westminster, nous pouvons déjà constater à quel point les régulateurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne perçoivent différemment l'industrie technologique. Le Royaume-Uni est un pays mitigé, avec quelques signes encourageants qui émergent pour les amateurs de liberté et d'innovation. L'Union européenne, qua... Poursuivre la lecture

À New York comme au Parlement belge, je rencontre de plus en plus d’interlocuteurs qui se disent convaincus que l’islamisation de Bruxelles — et de Londres, ajoutent-ils fréquemment — est désormais inéluctable et n’est plus qu’une question de temps. C’est un pronostic qui paraît audible, mais qui mérite plus que des nuances.

Commençons par relever, sans nous perdre dans les chiffres, que la progression de la population musulmane, à Bruxelles, est aussi massive que fulgurante. Depuis cinquante ans, le nombre de musulmans ne cesse de cro... Poursuivre la lecture

Les auteurs : Lucas Miailhes est doctorant en Science Politique/Relations Internationales à l'Institut catholique de Lille (ICL). Andrew Glencross est le Directeur d'ESPOL, Professeur de Science Politique à l'Institut catholique de Lille (ICL).

 

Les préoccupations de l’Union européenne concernant le risque d’approvisionnement en matières premières critiques (ou critical raw materials, CRM en anglais) se sont considérablement accrues au cours de la dernière décennie en raison de leur importance croissante pour la transition... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles