Par Daniel Tourre
La semaine a été marquée par la victoire en Grèce de l’extrème-gauche.
1. Une victoire électorale de Jean-Luc Mélenchon (PG) !
Le candidat Grec Tsipras a eu la courtoisie de poser à coté du victorieux et modeste Jean-Luc Mélenchon, sans doute pour capter un peu de son image.
2. Une victoire électorale pour Dupont-Aigan (DLR) !
Du coté des keynésiens à cocardes, la victoire restait plus modeste mais on se voyait déjà comme en 1945 et son bras-de-fer union sacrée avec les communistes.
La particularité de nos pseudo-Gaullistes étant une mémoire sélective leur permettant de ne se souvenir que des mesures les plus mauvaises du Grand Homme, la victoire du socialisme en Grèce était aussi un peu la leur.
3. Une victoire électorale pour Filippetti (PS) !
Déranger le pluriel pour l’austérité en Grèce et en France n’était sans doute pas nécessaire.
4. Une victoire électorale pour Marine Le Pen (FN) !
La branche nationaliste du FNPG se réjouissait aussi.
La bonne nouvelle, c’est que si, par une extraordinaire surprise, la politique très socialiste de Syriza ne portait pas ses fruits de croissance et de prospérité, certains seront très occupés en 2017 à expliquer en quoi leurs solutions similaires seraient plus efficaces.
5. Une victoire électorale pour Christian Estrosi (UMP) !
Mais de toute cette joyeuse farandole, la médaille d’or de la récupération la plus éhontée est décernée sans hésitation à Christian Estrosi de l’UMP.
De droite à gauche, une large partie du débat franco-français sur l’UE est de savoir si la centralisation, le dirigisme et l’interventionnisme doivent se faire au niveau de l’État national ou de l’union au niveau continental. Très peu de critiques sur le programme socialiste de Tsipras ont été formulées ni à droite ni à gauche.
Quoique l’on pense d’un point de vue libéral de l’Union Européenne, en bien ou en mal, les conséquences positives sur la liberté en Europe, en Grèce ou en France de la victoire de Tsipras ne peuvent être que des effets indirects, involontaires et très incertains.
6. Une victoire de la confusion pour Cambadélis (PS)
JC Cambadélis, en bon professionnel de la profession, tente une synthèse grand écart dans la tradition du Parti Socialiste. Tous les courants sont satisfaits.
7. La BCE dans les pas de la FED
L’une des leçons de cet euro cahotant mois après mois est que la monnaie est décidément une chose trop sérieuse pour être laissée entre les mains des politiques comme des technocrates.
Quelles que soient les catastrophes politiques provoquées par les monnaies monopolistiques d’État, les apprentis sorciers monétaires ne seront jamais fatigués de planifier approximativement et de piller sûrement. D’où l’intérêt de leur retirer définitivement leur joujou.
Cambadélis est énorme.
Jour après jour, il prend de la consistance par des tweets savoureux et des interventions magnifiques. Décomplexé, le gars. J’avais relevé également son coup de brosse à chaussures sur les pompes de François Hollande, où il disait en substance que FH avait eu rendez-vous avec l’Histoire et qu’il l’avait emporté. J’en ai eu une larmichette, tiens.
TSIPRAS aurait dû féliciter la victoire de JLM aux partielles du DOUBS, 36.40% emmené par la vague Syriza,
le PdG (sic !!) s’affirmait comme le 1er parti de France… Mince ! c’est le FN..
A désespérer d’avoir tous les merdias de gauche avec soi, tous contre un parti…qui monte. 36.40% au milieu de 20listes, chargeaient de dissiper les votes…et le PdG( sic!!!) aux oubliettes..
Emmigronstous: « A désespérer d’avoir tous les merdias de gauche avec soi, tous contre un parti »
C’est devenu beaucoup plus mou depuis que le FN ajoute le volet socialiste à son nationalisme.
Il semble même que la jubilation remplace quelque peu la diabolisation dans certains articles :
http://www.liberation.fr/politiques/2015/02/02/pour-le-fn-un-scenario-tres-doubs_1194277
Et puis le FN est le meilleur allié objectif de
l’abruti en chefF. Hollande: plus il monte, plus il siphonne l’UMP (qui est devenu un PS bis, pas étonnant que le socialisme-nationaliste y fasse recette) plus F. Hollande à des chances d’avoir un deuxième tour FN/PS avec une « alliance républicaine ». La presse se déchaînerait à ce moment contre le FN, elle doit en garder sous le coude à cet effet.De mon côté, je prie pour que le PS gagne, voici mon raisonnement :
Avec 10 années de PS et une faillite retentissante, les vieilles lunes socialistes seraient gravement et durablement discréditées dans le cœur des Français avec un espoir du coté du libéralisme, alors qu’avec une UMP qui nettoie (très mal) les écuries d’augiat et se mange la faillite en pleine face, le constat de la nocivité du socialisme n’aurait pas lieu.
Le constat de la nocivité du socialisme, si le corollaire est un blason tout redoré pour l’UMP, je ne vois pas trop l’intérêt…
La partie socialiste de l’UMP devrait aussi fermer son claque merde et laisser de l’air à la partie libérale.
Et puis n’oublions pas les mythes du temps qui sont ravageurs. Les journalistes auraient soit le choix de se déconnecter complètement du peuple en chantant toujours l’internationale, soit ils se feraient discret sur ce volet-là, admettant enfin que « ouiii, hem, bhrom, keuf keuf »
La meilleure chose, ce serait que le peuple obtienne enfin la vraie démocratie (initiative, référendum). Lui a fait le constat de la nocivité des élites et ne veut plus des privilèges et de l’état-ogre. Mais ça supposerait que tous ceux qui font bombance actuellement au pouvoir acceptent d’en laisser une parcelle au peuple.
Ce n’est pas gagné sans une forte poussée de l’opinion et le français ne sont pas des démocrates.
J’ai un doute sur l’importance de la frange libérale de l’UMP, mais ça doit être mon côté mécréant.
Et l’exemple de la Suisse toute proche montre que la démocratie participative n’est pas une protection absolue, ni contre la démagogie des politiques, ni contre leur incompétence crasse, ni contre l’idiotie du citoyen, qui peut tout à fait démocratiquement décider que son problème est devenu celui de la collectivité (pour autant qu’il soit assez convaincant/remuant/nombreux); la dictature de la majorité n’existe pas moins quand le peuple participe.
Comme dit souvent, on a les élus qu’on mérite, malheureusement c’est un mérite collectif…
Drovosyk: « Et l’exemple de la Suisse toute proche montre que la démocratie participative n’est pas une protection absolue »
Il n’y a rien d’absolu dans l’univers surtout en ce qui concerne les sociétés humaines.
M’enfin quand même: 3.5% de chômage y compris chez les jeunes (11%/25% en France) , 40% de dette (90%) en diminution, un état à 35% (57%) du PIB. Pays classé 5eme pour la liberté économique alors que la France est 70eme en dessous du rwanda.
La Suisse est absolument ultra turbo libérale par rapport à la France et ça c’est surtout grace aux 600 votations en 40 ans. En 2002 les Suisses mettaient même à la porte le status de fonctionnaire malgré une presse acquise à la « cause ».
En France les élites votent 70 lois par année dans le plus grand silence démocratique, 700 lois liberticides, et corporatistes tous les dix ans.
Drovosyk: « J’ai un doute sur l’importance de la frange libérale de l’UMP »
Les mentalités évoluent surtout, elles devraient, pourraient évoluer dans l’autre sens si le socialisme se discrédite ce qui ne pourrait pas arriver si l’UMP est au pouvoir. Les français n’ont quasi aucune culture en économie, ce qui compte c’est l’étiquette.
La photo avec Mélenchiasse, c’était avant ou après la formation du gouvernement national-socialiste ?