L’aversion aux inégalités : un biais cognitif inné ?

Serions-nous des « égalitaires naturels » ?

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L’aversion aux inégalités : un biais cognitif inné ?

Publié le 13 décembre 2014
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Par Le Minarchiste.

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Je n’ai pas beaucoup apprécié ce livre de Paul Bloom en général, mais la section traitant du « biais d’égalité » m’a particulièrement intrigué.

Une série d’études montre que les enfants et les bébés démontrent un biais égalitaire, c’est-à-dire une pulsion irrationnelle qui les amène à préférer une allocation égale des ressources. Serions-nous des « égalitaires naturels » ?

Dans une expérience menée par l’auteur, Karen Wynn et Mark Sheskin, des enfants âgés de 5 à 10 ans se sont fait offrir une série de choix visant à répartir des jetons entre eux et un autre enfant, pouvant ensuite être échangés pour des jouets. Entre avoir un jeton chacun (1/1) et deux jetons chacun (2/2), les enfants ont choisi rationnellement d’avoir deux jetons chacun. Cependant, quand on présente à l’enfant un choix en vertu duquel il peut obtenir 2 jetons et l’autre enfant 3 (2/3), l’enfant préfère que chaque enfant en obtienne un seul (1/1), même s’il se retrouve lui-même avec un jeton de moins. Autrement dit, les enfants sont prêts à sacrifier un jeton pour ne pas se retrouver en situation de désavantage relatif. De plus, les enfants de 5 et 6 ans préfèrent une répartition 1/0 à une répartition 2/2, ce qui est tout aussi irrationnel (les enfants de 7 à 10 ans ont choisi 2/2).

Les psychologues Kristina Olson et Alex Shaw ont raconté à des enfants de 6 à 8 ans l’histoire de « Mark et Dan », qui ramassent leur chambre et sont récompensés par des gommes à effacer. Il y a 5 gommes à distribuer, ce qui ne permet pas une répartition égale. Dans ce cas, les enfants ont choisi de jeter la cinquième gomme plutôt que d’en arriver à une répartition inéquitable. Il est évidemment irrationnel de détruire une ressource pour obtenir une répartition égale. Cependant, si on leur mentionnait simplement que « Mark en a ramassé davantage de Dan », alors les enfants remettaient la cinquième gomme à effacer à Mark. Le mérite est donc pris en compte dans le concept d’équité des enfants.

Les chercheurs Alessandra Geraci et Luca Surian ont aussi observé chez des bébés de 16 mois que ceux-ci préféraient une marionnette qui distribue les choses de manière égale à une marionnette qui les distribue inéquitablement. Marco Schmidt et Jessica Sommerville ont obtenu les mêmes résultats avec des bébés de 15 mois.

Cependant, une expérience menée par les psychologues Stephanie Sloane, Renee Baillargeon et David Premack auprès de bébés de 19 mois a montré que lorsqu’un individu ramasse les jouets et que l’autre ne fait rien, les bébés s’attendaient à ce que celui qui a ramassé obtiennent une plus grosse récompense que celui qui n’a rien fait. Lorsque les deux individus ramassaient les jouets, les bébés anticipaient une récompense égale.

L’économiste Ernst Fehr et ses collègues ont été parmi les premiers à explorer le comportement des enfants impliqués dans des « jeux économiques ». Par exemple, dans une variante du jeu du dictateur, un enfant reçoit 2 friandises et se voit offrir l’option d’en donner une à un autre enfant (fictif) qui n’en a pas. Environ la moitié des 7 à 8 ans ont donné une friandise, mais seulement 20 % des 5 à 6 ans et 10 % des 3 à 4 ans l’ont fait. Ces pourcentages sont nettement inférieurs à ceux observés chez les adultes.

bloomL’une des explications possible est que les jeunes enfants ne sont pas nécessairement moins équitables que les plus vieux ou les adultes, mais sont seulement moins aptes à s’auto-contrôler. Pour vérifier cela, Fehr et son équipe ont développé le jeu Prosocial. L’enfant reçoit une friandise, peu importe ce qui arrive. Son choix consiste à donner ou non une friandise à un autre individu, sans que cela ne lui coûte quoi que ce soit. Chez les 7-8 ans, 80 % des enfants ont donné la friandise, mais chez les groupes plus jeunes, ce fut environ 50 %. Il ne s’agit donc pas d’une question de « self-control », mais bien de statut relatif.

Considérez maintenant une expérience impliquant deux enfants qui se connaissent, (disons Sally et Mary) lesquels on récompense par des autocollants. Le chercheur distribue un autocollant à Sally, un à Mary, un second à Sally, un second à Mary, un troisième à Sally et un quatrième à Sally, puis attend la réaction des enfants. Typiquement, la réaction de l’enfant dans la position de Mary sera de s’exclamer que ce n’est pas juste et d’avoir l’air fâché. L’enfant dans la position de Sally sera d’accord que la répartition est injuste, mais n’en serait pas affecté d’une quelconque manière. Moins de 10 % des enfants dans la position de Sally ont donné le quatrième autocollant à Mary pour que la répartition soit égale. En fait, Sally ne pouvait résister à l’envie de se trouver dans une position avantagée relativement à l’autre.

Nivellement par le bas

L’autre manière d’étudier les comportements humains innés est d’observer les tribus d’aborigènes coupées du monde développé. En 1999, l’anthropologue Christopher Boehma publiait un livre relatant ses recherches dans ce domaine. Ces mini-sociétés sont en fait très égalitaires, mais selon Boehm, elles ne sont pas ainsi parce que ces humains sont naturellement vertueux. Au contraire, ces sociétés sont égalitaires parce que ces populations font tout ce qu’elles peuvent pour que le moins de monde possible ait un statut supérieur à eux, même si cela implique un coût. Dans ces sociétés, le meilleur chasseur se doit de partager sa prise, sinon il sera lynché. Si vous en avez plus que les autres, soit vous partagez avec la collectivité, soit la collectivité aura votre peau !

Finalement, la dernière chose que j’ai trouvée intéressante dans ce livre est la description du paradoxe de Unger & Singer. Un homme possède une Bugatti stationnée près d’une voie ferrée où il s’est arrêté pour prendre l’air. Il aperçoit soudainement un train qui approche et un enfant coincé sur la voie ferrée. Il réalise alors qu’il pourrait actionner un levier qui ferait dévier le train de sa trajectoire, mais qui l’enverrait vers sa Bugatti, qui n’est pas encore assurée. Que fera-t-il ? La plupart des gens pensent que cela vaudrait la peine de sacrifier sa Bugatti pour sauver la vie d’un enfant. Par contre, en faisant un don à Oxfam, un personne pourrait aussi sauver la vie d’un enfant à un coût bien moindre que la valeur d’une Bugatti. En fait, pour être conséquent, il faudrait dilapider ses actifs jusqu’au dernier dollar pour les donner à Oxfam tant que des enfants meurent de faim dans le monde. Pourtant, peu de gens sont prêts à le faire… Comment concilier cet acte (un altruisme limité) avec l’histoire de la Bugatti ? Pourquoi est-il acceptable de ne pas tout donner son argent à Oxfam pour sauver le plus d’enfants possible de la famine alors qu’il est considéré inacceptable de ne pas sacrifier sa Bugatti pour sauver un seul enfant ? Cela rappelle les fameux problèmes de trolleys (voir ceci).

Conclusion

Ce que ces expériences et observations tendent à démontrer est que l’humain a une préférence innée pour l’égalité… Sauf si l’inégalité le favorise, et il déteste l’inégalité quand celle-ci le défavorise. Par ailleurs, les humains ne se préoccupent pas tant de leur niveau absolu de richesse, mais plutôt de leur niveau relatif aux autres.

D’ailleurs, les humains sont même prêts à sacrifier de la richesse (i.e. s’auto-punir) de manière à atteindre une situation relative plus favorable à leur égard. Les humains peuvent aussi être altruistes, mais cela sert généralement à mousser leur statut social, ce qui est en fait plutôt égoïste.

Cela permet de mieux comprendre l’organisation politique de la société. Les gauchistes sont prêts à être moins riches collectivement et individuellement pour atteindre une société où la richesse est répartie plus inéquitablement, ce qui est complètement irrationnel d’un point de vue purement quantitatif.

C’est comme si chaque personne était plus ou moins affectée d’un biais cognitif primitif qui, lorsqu’elle n’est pas favorisée par sa position dans l’échelle sociale, l’amène à favoriser une distribution de la richesse qui soit le plus égalitaire possible, même si cela implique que cette personne se retrouve avec moins de richesse dans l’absolu.

Les humains en viennent à accepter que ceux qui font plus d’effort soient davantage récompensés. Cependant, lorsque le gain supérieur est justifié non pas par l’effort, mais plutôt par des aptitudes supérieures (physiques ou cognitives), les inégalités deviennent vite intolérables pour ceux qui sont plus bas dans l’échelle sociale.

Les gens qui sont plus à droite ont une tolérance supérieure aux inégalités et sont conséquemment moins affectées par ce biais. Par ailleurs, ce biais semble diminuer avec l’âge, c’est-à-dire que les gens deviennent plus conservateurs en vieillissant. Une citation (faussement) attribuée à Winston Churchill dit que : « Si vous n’êtes pas un progressiste à 25 ans, vous n’avez pas de cœur. Si vous n’êtes pas un conservateur à 35 ans, vous n’avez pas de cerveau ». Les études sur le sujet démontrent que c’est tout à fait vrai !

Comment pouvons-nous débarrasser le monde de ce biais qui pousse les gouvernements à adopter des politiques de nivellement par le bas qui détruisent la richesse ?


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  • Dire que les gens qui ne pensent pas comme vous sont des êtres inférieurs, aveuglés par leurs instincts, est une méthode d’argumentation pour le moins contestable, tant sur le plan moral que sur celui de l’efficacité.

    • Parler de « plan moral » comme s’il était unique, universel et transcendant est déjà contestable.

      • Votre volonté d’interdire l’utilisation du mot moral est le délire grotesque d’un nihiliste moral.

        • Pragmat veut simplement dire que la morale est propre à chacun de nous et que tu ne peux donc pas définir un plan moral.

          Ton « plan moral » implique des valeurs partagées et ça n’existe pas : la contrainte n’est pas un partage.

          • Ce qui est exactement l’idée philosophique connue sous le nom de nihilisme moral.

            • Absolument pas, vous utilisez une mauvaise définition qui est d’ailleurs assez péjorative : le nihilisme étant le principe comme quoi le monde n’a aucun sens, même pas le sens que l’ont veut lui donner et donc que les valeurs doivent être détruites.

              Le nihilisme est une utopie de gauche qui va au delà de l’anarchisme : la société naturelle serait mauvaise à cause des valeurs, du droit et des croyances qui doivent toutes être détruites pour libérer l’homme. C’est l’opposé complet du libéralisme.

              • Pas du tout.

                Ce n’est pas la première fois que nous avons ce genre de discussion et vous n’avez toujours pas d’argument à opposer à mon raisonnement pourtant très simple à comprendre. Si la morale est d’ordre privé comme vous le dites, alors elle n’est pas pertinente dans la sphère publique, et donc en politique, ce qui revient exactement à défendre une position de nihilisme moral en politique (position indéfendable selon moi).

                Je tiens une position similaire pour la religion, une position laïque, car je considère que la religion étant une affaire de croyance et de conscience, elle est effectivement d’ordre privé. Contrairement à vous j’assume clairement cette position.

                Les libertaires de gauche, qui prônaient la révolution marxiste, sont devenus des libéraux, et ils contaminent le discours libéral avec leur nihilisme moral. Que leur absence de valeurs, leur nihilisme moral, est contraire au libéralisme est exactement la thèse que je défends !

                • Et la morale n’a pas sa place dans la sphère publique.

                  Vous confondez la morale et le droit. Ce n’est pas parce que quelqu’un fait une action dans son droit qu’elle est morale.
                  La liberté d’expression implique de tolérer ce qu’on n’approuve pas. C-a-d ce qu’on trouve immoral.

                  Le droit est empirique et cherche à être objectif, la morale est une question de valeurs.

                  « Les libertaires de gauche, qui prônaient la révolution marxiste, sont devenus des libéraux, et ils contaminent le discours libéral avec leur nihilisme moral. »

                  Oui, il faut purger le libéralisme afin qu’il reste pur…

                  • Le simple fait qu’on débatte de cela implique déjà que nous ayons des points de vues différents que l’on tient pour supérieur.
                    Il n’est donc pas question de nihilisme, mais de référentiel différents.
                    Quelle vision est supérieure ? La votre ? Seriez-vous un être supérieur dont la vérité découle de la pensée ?

                    • Vous avez certaines divergences de point vue avec herveM. D’où vous inférez implicitement que vous ne partagez aucune valeur avec lui afin de justifier votre raisonnement: logical fallacy. Ou alors: j’ai pas compris, et vous avez bel et bien un ensemble de valeurs communes, et cela valide l’opinion de herveM.

                    • @Christophe : oui ils partagent des valeurs communes, mais ces valeurs sont privées et non publiques, sinon ils ne pourraient les partager (c’est à dire les transporter de privé à public) : elles seraient implicitement communes et les deux auraient les mêmes opinions, ce qui n’est clairement pas le cas.

                    • Ce n’est pas parce que Pierre et Paul on un attrait différent pour l’or que l’or ne vaut rien…

                      Donc, si Christophe, PH11 et HerveM partagent le même attrait pour l’or, la valeur de l’or n’est pas subjective, mais publique et objective… Ce raisonnement nie tout simplement la subjectivité de la valeur…
                      Ne faites pas l’erreur de confondre la subjectivité de la valeur et sa manifestation externe.

                      Selon votre opinion et celui de Hervé, il faudrait considérer que si nous 3 apprécions les pommes, il faille considérer que ce gout pour les pommes est une vérité fondamentale et l’imposer à tous.
                      Est-ce cela le libéralisme ? Imposer aux autres de gré ou de force ce qu’on considère bon et bien ?
                      Laisser la liberté de choisir à chacun serait donc du social-libéralisme, du marxisme libertaire de gauche ?

                    • @Stéphane vous ne pensez pas qu’on peut trouver un socle composé de valeurs communes à 99% des êtres humains, desquelles ont peut extraire une morale? Cela me semble nécessaire pour définir une grosse partie de ce qui est socialement condamnable: vol, agression physique… Je confonds à dessein morale et droit: ai-je tort?

                    • @ph11: « Selon votre opinion et celui de Hervé, il faudrait considérer que si nous 3 apprécions les pommes, il faille considérer que ce gout pour les pommes est une vérité fondamentale et l’imposer à tous. »

                      Il y a un peu de cela en effet, mais avec quelques nuances tout de même. Vous présentez la situation de manière caricaturale je trouve.

                      Prenons un exemple, volontairement caricatural afin de fixer les idées: un père de famille sdf doit nourrir sa petite famille. Ils n’ont plus mangé depuis 3 jours. Il pénètre dans une villa pour subtiliser les quelques bijoux qui s’y trouvent. manque de bol: il se fait pincer. Comment justifier qu’on le punisse? Par la loi me direz-vous probablement. Mais quelle est la justification de cette loi?

                    • @Christophe : Non je ne crois pas, pour deux raisons :
                      – Il s’agit d’une utopie et toute utopie est par définition limitée, autoritaire et liberticide (même les utopies libérales)
                      – Si cela était le cas, cela serait fait depuis longtemps, avec 7 milliards de cerveaux …

                      Je pense même que cela serait très dommageable : quelle place resterait-il pour le rêve, le danger, la création, la douleur, l’impertinence, le risque, la création de valeur et la découverte de nouvelles choses … pour la vie quoi ? La diversité est une immense richesse. C’est ce que les doctrines socialistes tuent et par cela même appauvrissent l’espèce humaine.

                    • @Christophe : votre exemple du père de famille prouve que les valeurs morales sont privées et personnelles : pour le père de famille, ce qu’il fait se justifie entièrement moralement, pour le propriétaire de la maison : cela ne se justifie pas du tout moralement. La confrontation des valeurs morales ne permet pas de trouver de solution, seule la loi le peut :

                      Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
                      La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

                    • @Stéphane La déclaration universelle des droits humains est un bon exemple de socle de valeurs communes justement. Ce n’est pas parce que 99% des gens partagent 10% de valeurs que la diversité disparaît.

                      J’ai l’impression (et c’est peut être bien de ma faute) que la communication est un peu brouillée faute de s’être accordés sur le vocabulaire.

                      Ceci dit je comprends bien votre réponse au sujet de l’exemple du sdf. En effet il s’agit d’un cas de conflit entre morales privées.

                      Maintenant cela ne veut pas dire que l’on peut généraliser sur ce seul cas: si au cours de ce cambriolage le propriétaire est tué par exemple? Il me semble qu’alors le meurtrier est condamnable indépendamment des intérêts privés des protagonistes.

                    • à Stephane

                      « …. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »

                      Dans la constitution de la 1ère république en 1793 il n’y avait pas cette phrase dans cet article.

                      Cette détermination par la loi a pourri pas mal d’articles de la constitution car elle a donné à la loi une valeur supérieure à la constitution, lois que l’on a essayé de masquer derrière des lois à portée constitutionnelle.

                    • @Christophe : la morale est l’appréciation personnelle de ce qui est bien et de ce qui est mal. C’est l’échelle de valeurs qui permet à votre raison de prendre une décision, en toute connaissance de cause, mais en conservant le libre arbitre :

                      Manger du chien, c’est mal (beurk). Mourir de faim, c’est très mal (je veux pas !). Pour ne pas mourir de faim, je me résout à manger du chien, mais je peux tout à fait chercher une autre solution…

                    • @gameover :

                      Oui, absolument, mais je pense que la Loi dans le sens de 1789 doit être prise au sens ancien régime : pas comme étant un constituant du Droit, mais comme étant un constituant de la Justice : c’est la version jacobine (centralisatrice et normative) de l’Etat et la constitution d’un Droit codifié et général vers 1791 qui a créé ce problème.

                      La loi dans le DDHC de 1789 ne fait qu’interdire (Elle fait suite à un recours en justice), celle de 1793 protège, ordonne et punit (c’est un élément descriptif et constitutif du Droit Français nouvellement créé)

                      Bref : utiliser la DDHC de 1789 avec la définition de la loi de 1793 n’a aucun sens … je suis à 100% d’accord avec vous.

                • Pour les nihilistes, il n’existe aucune valeur et les valeurs doivent être éradiquées, ainsi que les gens qui les véhiculent. Ce qui signifie concrètement pour les nihilistes que (la vie humaine n’ayant pas de valeur) toute personne non nihiliste doit être exterminée.

                  Même Lénine considérait que les Nihilistes étaient d’affreux gauchistes fanatiques … y’a qu’à voir.

                  Les valeurs morales ont tout à faire dans la sphère publique : une fois qu’elle sont consensuelles, elles sortent de la sphère privée pour aller dans la sphère publique, deviennent des règlements ou des lois et ne font plus alors partie de la morale proprement dite, si elle ne sont pas consensuelles, elles forment des préceptes politiques ou sociaux, si elles sont liées à la foi, elles sont religieuses.

                  Les valeurs morales sont les ‘lois’ implicites, d’ordre privé et non publiques, qui maintiennent cohérente une société.

                  Dire que les valeurs morales ne sont pas d’ordre privé … est un forme de nihilisme : cela revient à dire que la personne privée n’a pas de valeur morale.

                  • Dans le sujet sur l’écologie vous écriviez que la morale est d’ordre privé pour contrer l’idée que je défendais que la défense de l’écologie relevait d’un choix moral, qui ne devait donc pas être abandonné à la logique marchande. Maintenant vous écrivez que les valeurs morales peuvent sortir du privé, pour investir la sphère publique. C’est bien, vous êtes en progrès.

                  • Bientôt vous conviendrez que commettre des atrocités envers des éléphants n’a pas tout à fait la même valeur morale que de les laisser vivre en paix, contrairement à ce que vous avez affirmé.

                    Je ne réponds pas à votre dernière phrase, car elle est idiote.

                  • Ni à votre définition du nihilisme qui l’est tout autant.

                • Entièrement d’accord avec vous! Ce site est parfois l’image fidèle de ce qu’est devenue la société française, infestée de social-libéralisme. Il faut bien vivre avec, mais on est en droit d’affirmer que c’est pénible.

                  • Donc Christophe est donc un représentant du Vrai Libéralisme, ceux qui ont un point de vue différent, non, sont des socialauds-libéraux qui infestent la société française et contrepoints…

                    Intéressant…

                  • Et un homme de paille de plus …

                    • @Stéphane, @ph11: faut pas vous sentir systématiquement visés lorsqu’on crie au social-libéralisme. *En général*, et *sans viser personne*, je dis juste qu’il serait bon que les sociaux-libéraux laissent leurs oeillères idéologiques au placard de temps en temps, ceci dans l’objectif de discuter librement et ouvertement sans se voir asséner des arguments ad hominem et/ou ad personam à tout bout de champ.

                    • @Christophe : pas de problème, j’ai l’habitude sur ce site de me faire cataloguer (ad hominem) parfois conservateur et parfois social-libéral… cela confirme ma définition clin d’œil du libéralisme comme étant l’extrême centre.

                    • @Stéphane lol… alors considérez que je m’adresse au conservateur qui est en vous… je m’entends mieux avec eux en général.

                  •  » la société française, infestée de social-libéralisme » si seulement la France était social libérale. le problème en France ce n’est pas le social libéralisme mais le socialisme dogmatique. la gauche francaise est l’un des gauche les plus dogmatiques d’Europe. Faut il s’étonner du chomâge en France quand vous savez que le code du travail a été en grande parti écrit par Filoche (qui n’a jamais travaillé de sa vie et qui considère les patrons comme des ordures) ? je vois mal en quoi contrepoints est social libérale. le social libéralisme n’est pas du libéralisme mais du socialisme.

                    • J’irais même plus loin que vous: plus que la gauche, c’est la société française qui est dogmatique.

                      J’aimerais connaître les causes profondes de cette spécificité française… quel gâchis…

                      En ce qui concerne contrepoint, j’ai dit (ou voulu dire) que certains intervenants étaient parfois dogmatiques, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

                    • @Christophe:

                      La France est dogmatique parce que le cartésianisme a été pour des raisons nationalistes préfet à l’empirisme Anglais.

                      On retrouve cela dans la préférence nationale pour les matières scientifiques : Polytechnique, le bac S etc…

                      Le rationalisme c’est génial, mais c’est incapable de prédire le futur, même si ça prétend le contraire et de plus quand ça part d’axiomes faux ou incomplets, ça se trompe toujours.

                      Une bonne couche de marxisme ultra rationaliste et de théories fumeuses et enfumées du XIX eme là dessus et voilà le résultat

                  • C’est quoi le sociale libéralisme? c’est pas un cousin du cannibal vératérien? ou de le taupe volante? ces deux mots sont incompatibles, va falloir trouver une autre définition pour ceux qui perpétue l’étatisme sous couvert de libéralisme. Je propose « hypocrites » ou « bonimenteurs »

            • Non. La morale est une question de valeur et la valeur est subjective. Imposer une échelle unique de valeur est ce qu’on appelle la politique de la pensée unique.

              Le fait qu’il puisse exister divers référentiels moraux ne signifie pas pour autant qu’ils se valent et que rien ne se vaut.
              C’est une interprétation biaisée du relativisme qu’on rencontre souvent, ces temps-ci.

              • S’il existe plusieurs référentiels moraux de valeurs inégales, comment vous les départagez, avec quels critères ?

                • La morale est un ensemble de règles de conduite, de relations sociales qu’une société se donne et qui varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société.

                  Dans le relativisme il n’est pas possible d’ordonner les valeurs morales par l’utilisation de critères de classement.

              • Cela vient des neo-conservateurs US (principalement du Tea Party) qui surfent sur les tueries de collèges pour dénoncer le Nihilisme qui découlerait selon eux de la modernité (du libéralisme et du socialisme), suivant en cela la théorie de Leo Strauss comme quoi le relativisme conduirait inexorablement au nihilisme.

                La version US de l’UMPS en quelque sorte…

                • Non, le Tea party, comme les milices, rassemble des vrais libéraux qui puisent leurs convictions dans leur histoire et leur culture, et non dans une idéologie de campus.

                  Le problème est beaucoup plus ancien puisqu’il remonte aux années 50. Rothbard a très bien expliqué le pourquoi de l’alliance des libéraux de droite avec les libertaires de gauche, et pourquoi cela avait été une erreur colossale pour les libéraux.

                  • Encore strawman en qualifiant vos adversaires de ce qu’ils ne sont pas…

                  • Rothbard est un constructiviste, comme tout constructiviste, il part d’axiomes forcément limités et construit donc une théorie forcément fausse, en étant guidé par une utopie (ce que vous appelez des convictions) que cette utopie soit basée sur le passé (histoire, culture) ou sur une projection dans l’avenir ne change rien.

                    Le constructivisme est du narcissisme. On en a soupé pendant tout le XX° siècle (avec à la clef des millions de morts)

                    le futur n’existe pas, il reste à construire … toute doctrine constructiviste se trouve un jour confrontée au réel (le gap entre ce qui est construit et ce qui avait été prévu d’être construit) et le choc est toujours très brutal.

                    Arrêtez de vous prendre pour Dieu.

                    • Rothbard n’a rien à voir avec le Tea Party.
                      Rothbard était un libertarien, donc, a priori, pas vraiment un « constructiviste ».

                      Vous mélangez tout, et comme d’habitude, vous finissez par invoquer les « millions de morts »…

                    • @herveM :

                      Qui vous a dit que je supportais l’approche des libertariens ?

                      http://fr.wikipedia.org/wiki/Murray_Rothbard

                      L’approche épistémologique de Rothbard est rationaliste et consiste à tenter de découvrir des axiomes à partir desquels il puisse déduire ses positions. Rothbard s’oppose à l’approche empirique adoptée par de nombreux libéraux classiques. En contraste avec son mentor Ludwig von Mises, Rothbard soutenait qu’il était possible d’élaborer un système éthique à partir de déductions logiques.

                      Je pense que l’approche libérale est fondamentalement empirique, mais je comprend tout à fait que l’on puisse essayer de la décrire de façon rationaliste, sauf quand on tombe dans le système formel et utopique auquel cas, il ne s’agit plus de libéralisme, mais de constructivisme.

                    • Rothbard était plutôt dans la lignée du néo-aristotélisme et de l’objectivisme de Rand, en opposition certes avec le kantisme de von Mises, mais cela ne faisait pas de lui un « constructiviste ».

            • @ herveM

              « Ce qui est exactement l’idée philosophique connue sous le nom de nihilisme moral. »

              Pas du nihilisme, mais du relativisme moral, il n’y a pas d’absolu dans la morale et même au sein des défendeurs de la morale chrétienne (qui est une morale parmi tant d’autres) il y a des variations.

              • La question est de savoir si la morale est pertinente en politique. Si vous répondez non, alors c’est une position de nihilisme moral, comme le non pour la religion est une position laïque. Peu importe que vous répondez non parce que vous pensez qu’il n’y a pas de système de valeurs objectif ou qu’il en y a plusieurs qu’il n’est pas possible de départager, le résultat est le même.

                • Parce que le droit est une question de comportements et de faits, pas de vertus.

                  Au nom de la vertu, vous finirez par établir une dictature, à censurer toute expression, à interdire les comportement contraires à la vertu…

                • « …. comme le non pour la religion est une position laïque. » Manipulateur ! Faux syllogisme.

                  La tolérance a priori ça vous dépasse !

                  • A défaut d’argument, il reste l’invective n’est-ce pas ?

                  • Non vous justifiez une position par une autre position qui se voudrait vraie (laïcité) sans même en débatttre.
                    Vous usez d’un faux syllogisme. C’est soit involontaire (paralogisme), soit volontaire d’où la manipulation car je doute que vous feriez involontairement une telle erreur.

                    Vous avez une position manichéenne mais plus encore. Il semble que pour vous la notion du bien et du mal est universelle et surtout conforme à votre vision. Ceux qui ne sont pas sur votre ligne n’existent pas. Pour ma part je respecte et tolère ceux qui n’ont pas les mêmes comportements guidés par des morales différentes tant qu’ils ne me chient pas dans les bottes. Votre système de pensée vous met en état de guerre permanent et on pourrait faire un parallèle avec les intégristes quelles que soient leur religion.

                    Cet état de guerre d’ailleurs est visible aussi ici.

                    • Non pas du tout.
                      Je ne justifie pas une position par une autre. Si vous pensez que ma position laïque est un argument pour ma défenses des valeurs morales en politique, c’est que vous n’avez rien compris.

                      Vous n’avez aucun argument en dehors de l’invective.

                    • Dans mon métier j’ai l’habitude de dire que si je n’ai pas été compris c’est que je me suis mal expliqué et je ne m’en prends qu’à moi-même et j’essaie d’être plus clair.

                      Il semble que vous preniez toute contradiction comme une insulte à l’intelligence que vous seul représentez ici. Ce n’est pas un débat, c’est une dictature de la pensée que vous voulez imposer.

                    • A chacun son opinion: moi je trouve au contraire que herveM s’exprime clairement, sans arrogance, et que sa pensée est limpide. Ne disposant pas moi même d’une intelligence hors du commun, j’en déduis que d’éventuels problèmes de compréhension ne sont probablement pas de son fait.

                      En outre, j’aimerais que l’on m’explique quels sont les moyens dont il disposerait pour instaurer une dictature de sa pensée?

                      Réfléchissez avant d’écrire n’importe quoi… il se pourrait qu’en réalité des réponses sensées à des affirmations ridicules puissent en effet les faire passer pour des insultes à l’intelligence.

                    • @ christophe

                      Oui sa pensée est très claire, c’est lui qui dit que je n’ai rien compris simplement parce que je ne suis pas d’accord avec le cheminement de cette pensée et ses idées.

                      Je conçois qu’il puisse avoir des idées différentes, mais pas lui puisqu’il construit son contradicteur au lieu de le regarder.

                • Tout est pertinent en politique : morales, religions, doctrines, idées, opinions … les référentiels personnels de chaque citoyen ont un sens, qu’ils soient objectifs ou subjectifs…

                  « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi. »

                  Cela ne veut en aucun cas dire que la politique se doit d’être morale.

                  Et cette position n’est en aucun cas du nihilisme moral : elle ne veut absolument pas dire que la politique doit être exempte de morale, juste que la morale n’est pas la politique et que la politique n’est pas la morale.

                  Les religions, philosophies, doctrines politiques sont à même de dispenser une morale.

                  • Selon vous la politique ne se doit pas d’être morale mais elle doit pas non plus en être exempte…
                    Vous ne devriez pas veiller si tard.

                    • Oui une patisserie n’est pas du beurre… et le beurre n’est pas une patisserie… mais il peut y avoir du beurre dans une patisserie… c’est fou hein !

                      PS: ça marche ausi avec le sucre, les oeufs et la farine.

                    • Lol la leçon de morale. Oui c’est très mal de faire des leçons de morale à 1h53 et également très mal de faire semblant de ne rien comprendre.

                      Vous êtes vraiment un champion de la mauvaise foi, de l’invective violente et de l’usage de l’homme de paille.

                      C’est assez drôle comment quelqu’un qui parle de morale à longueur de commentaires peut à ce point être dénué de morale.

                    • Je mets vos propos sur le compte de la déception de ne pas avoir d’argument.

                      Votre réponse est grotesque pour la simple raison que je n’ai jamais dit que la politique et la morale étaient confondues.

        • Je me demande où vous avez lu qu’il était question d’interdire le mot morale…

          • Oui, la « morale » existe, elle est liée à notre culture et notre organisation sociale. Le nihilisme serait destructeur, mais on ne peut en aucun cas présenter la morale comme allant de soi et elle est la première cause de classement abusif et de stigmatisation de certains comme des êtres « inférieurs », et de détournement dans ce but. Les valeurs « morales » peuvent être « partagées » en partie, mais sont très liées à une communauté, un pays, une époque.

            • Pas seulement.

              Et même en adoptant votre point de vue (que je trouve insuffisant) l’auteur du texte et moi-même appartenant à une même époque, un même pays et une même communauté, nous partageons des valeurs morales et je peux donc discuter de la légitimité morale de son argumentation…

    • Vous contestez donc ces expériences ?

      • Je ne conteste pas ces expériences, même si je sais qu’il faut rester prudent et savoir garder l’esprit critique, mais leur récupération politique pour disqualifier moralement des opposants intellectuels.

        • Chercher à comprendre et analyser les comportements humain pour expliquer le discours des égalitaristes est vraiment de la récupération et une disqualification morale des opposants ?
          Et est-ce un problème que de démystifier leur discours ?

          • Cela me fait penser aux partisans de la psychanalyse qui répondent à chaque objection que c’est le signe de « résistances » que la psychanalyse peut soigner !

            Vous adoptez une position de supériorité morale et intellectuelle vis à vis de ces discours que vous entendez « déconstruire » qui n’est justifiée que par la caricature que vous faites de ces discours.

            • 2 strawmen en un post… Bien, bien…

              Un procès pour psychiatrisation, et pour déconstructivisme… Super…

              Donc, ceux qui ne partagent pas votre vérité sur la morale sont des nihilistes, des « libertaires de gauche qui prônaient la révolution marxiste, devenus des libéraux contaminant le discours libéral avec leur nihilisme moral »

              Enfin, c’est votre propre position que vous affaiblissez en racontant ce genre de chose… En faisant des hommes de pailles (qui eux, n’ont pas de bases scientifiques contrairement aux études de l’article) pour vous mettre en position de supériorité morale pour disqualifier moralement des opposants intellectuels…

              Oh zut… J’ai juste souligné une incohérence dans votre discours…

              • Vous n’avez rien compris, et caricaturer les propos des autres semble votre spécialité, alors gardez votre strawman ridicule pour vous.

        • @ herveM: vous avez raison!

          Objectivement et « scientifiquement » (épistémologiquement ou simplement, logiquement): entre les constatations faites chez quelques enfants (ou « bébés »), ou un petit nombre de tribus dites « primitives », et un système politique survenant après des siècles d’histoire (écrite, donc lisible, avec un potentiel d’influence éventuelle), de théories idéologiques, de religions, de philosophies, avec leur morale conséquente respective, c’est un « grand écart » qui introduit beaucoup plus de biais, ce qui rend les conclusions non fiables!

          La seule différence entre les âges des enfants avec variation des résultat montre la différence entre l’inné et l’acquis!

          (D’autant plus, qu’actuellement, la question se pose de plus en plus du début de l’ « acquis », tant les nouvelles constatations sur le foetus sont étonnantes!)

          Par exemple: dans tous les groupes, humains ou animaux, qui pratiquent un système « hiérarchique » (avec un chef ou une cheftaine, au moins), il est habituel que le chef se serve le premier.

          La seule notion dénoncée qui me semble exacte, dans cet article, c’est que tout être a pour but premier des intérêts individuels (et pas « égoïstes » – notion morale – inutile sur un plan objectif): la survie et donc la satisfaction des besoins vitaux (avec, pourtant, des exceptions « suicidaires » qui ont d’autres motivations: « l’inacceptable », d’ordre physique ou psychologique, chez les humains, la survie du groupe ou de l’espèce chez les animaux, ou encore mystérieux comme l’échouage de baleines ou de dauphins.

          Mais que l’ « altruisme » réponde à une exigence de la satisfaction de l’image que nous voulons avoir (ou imposer) de nous même, donc notre propre exigence (et satisfaction), c’est probablement vrai, quitte à mettre notre vie en danger.

          Il n’y a donc pas lieu de justifier de cette manière, un système idéologique, économique ou politique au détriment d’un autre: c’est un abus intellectuel pur et simple.

          Restons sur des arguments logiques et chiffrés, approuvés démocratiquement et librement consentis, tant que les sciences « humaines » (traduire: « pas totalement scientifiques ») n’auront pas fait de progrès.

          • @milylux :

            Rationnellement, vous avez complétement raison.

            Cependant, vous ne prenez pas en compte que chez des enfants, le comportement est d’abord empirique avant d’être rationnel. En ne considérant que le coté rationnel de l’expérience, vous arrivez sur un vide, ce qui est complétement logique.

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Empirisme

  • Dans une logique purement rationaliste, ce que l’on observe est l’effet final : l’inégalité. 1 est différent de 2 : seul ce qui est réel est vrai, seul ce qui vrai est réel.

    Dans une logique empiriste, ce que l’on observe est un état de fait, qui a des conséquences. Cet état de fait qui résulte en 1 et 2 a autant d’importance que le résultat. D’une point de vue empirique : le partage inéquitable existe tout autant que le résultat inéquitable.

    Dans une logique empiriste, le privilège (le partage ne respectant pas l’égalité des droits) a autant d’existence que l’inégalité (le résultat du privilège). Alors que dans une logique rationaliste, seul l’inégalité existe.

    Je pourrais ensuite expliquer toute l’argumentation de l’article selon ce principe :

    Les gens de droite, les conservateurs, les enfants et les ‘sauvages’ sont plus empiriques que rationalistes. la notion de privilège leur est aussi ou plus flagrante que celle d’inégalité. Les aborigènes appliquent à la perfection cette logique : ce n’est pas parce que tu es meilleur chasseur que tu as plus le droit à la nourriture que les autres.

    La notion d’inégalité est une vision partielle de la réalité : celle qui ne s’attache qu’aux conséquences, et pas à l’ensemble des choses, c’est une vision purement construite, logique, rationnelle, raisonnable, qui ne se focalise que sur le résultat final et ne prend pas en compte l’ensemble des choses, en particulier la constatation de l’existence de causes.

    On retrouve cette même dichotomie dans la notion divine : les gens de droite, conservateurs, enfants, ‘sauvages’ ont la notion, la foi de l’existence d’un ou de plusieurs dieux, qui sont la cause de toute choses, et qui, lorsque cette cause n’est pas nommable, s’appelle Dieu, Dieu étant le verbe.

  • la jalousie et l’envie sont des choses innées. or la base de l’égalitarisme est motivé par l’envie et la jalousie.  » Les gauchistes sont prêts à être moins riches » totalement faux, les gauchistes veulent bien la répartition de richesses tant que cela ne concerne pas leur argent. les gauchistes ont surtout un problème avec l’argent des autres. les gauchistes me font pensé aux djihadistes qui veulent imposer une version stricte de la sharia à tout le monde mais eux même ne la respectent pas, ils boivent de l’alcool, ont des relations hors mariage,….car ils considèrent que vu qu’ils sont des martyrs, ils ne sont pas obligés de respecter la sharia. les gauchistes c’est la même chose, ils considèrent qu’ils sont le Bien et que donc ils ne sont pas obligés de respecter les commandements qu’ils prescrivent et qu’ils veulent imposer au reste de la société

    • Les gauchistes ne comprennent pas la notion d’envie et de jalousie. Ce ne sont pas des éléments rationnels. Ils nient l’existence de l’envie et de la jalousie, qui pour eux ne sont que des conséquences de la société : c’est pas de leur faute, c’est de la faute des autres : la faute aux inégalités. Les gauchistes refusent leur condition naturelle, ils ne voient le monde que dans un miroir narcissique, ce qui les conduit aux pires hypocrisies. Le refus de la réalité et la construction d’un monde parfait avec ‘soi’ au centre est commun aux gauchistes et aux Jihadistes.

    • Le problème de ce type d’argumentation est que vous commencez par caricaturer les idées, en parlant par exemple d’égalitarisme, pour caricaturer ensuite ceux qui les défendent, des envieux, afin de les disqualifier moralement.
      Je trouve ce procédé indigne et contre-productif.

  • l’enfant fonctionne par mimétisme, il vit dans le monde des adultes, dès 6 mois il faut prendre en compte ce biais pour étudier le comportement des enfants. Mais je trouve votre conclusion intéressante.

    • Tout à fait, je suppose que les enfants étudiés sont sensés représenter l’état naturel de l’homme, mais le premier apprentissage est une socialisation, par mimétisme d’abord et en lui inculquant les bonnes manières ensuite. Mesure-t’on autre chose que cette socialisation dans ces études. Si vous faites des groupes témoins avec des enfants unique et des enfants de famille nombreuses, je suis sur que vous obtiendrez des résultats fort différents.

      Ca n’empêche pas les comportements humains d’être plus ou moins prédéterminés par la nature humaine, mais de la à en tirer des conclusions fiables ? Et j’ai comme l’impression que Paul Bloom ou l’auteur de l’article possèdent déjà les conclusions avant de commencer l’étude …

      • Sans en expliquer le système, vous avez bien compris qu’il s’agit d’une argumentation « pro-domo » « utilisant » sans trop de rigueur, des faits objectifs (études et résultats sur enfants ou observations ethnologiques, dont les auteurs n’ont pas osé tirer les mêmes conclusions).

        Mais « la fiancée n’est pas assez séduisante » pour être convaincante.

  • il me semble que la citation de Churchill était: « Si on n’est pas communiste à 20 ans, c’est qu’on a pas de cœur. Si on l’est toujours à 40 ans, c’est qu’on a pas de tête. »

  • Par ailleurs, les humains ne se préoccupent pas tant de leur niveau absolu de richesse, mais plutôt de leur niveau relatif aux autres. => d’ou la définition de la pauvreté qui est relative au revenu médian.

    • Là aussi, il y a un abus: bien des personnes, « non-riches », sont heureuses de leur sort: le dicton : « l’argent ne fait pas le bonheur, MAIS il y contribue » est exact pour la majorité saine de la population.

      C’est donc bien la société dans laquelle on vit qui détermine nos besoins de gains pour une vie satisfaisante: tout le monde ne veut pas être richissime: tous n’ont pas l’argent comme valeur première ou absolue, justifiant tout sacrifice.

      Dans nos sociétés occidentales, il faut un peu plus que le revenu couvrant les besoins vitaux, pour « s’acheter » une certaine liberté. Les « pauvres » peuvent donc bien se définir par « ceux qui n’ont pas le nécessaire vital » (un logement, de quoi se nourrir, s’habiller, un travail et un revenu avec une couverture « sociale », de quoi élever les enfants, la plupart de ces choses étant des « droits officiels).

      Bien des « pauvres » ont été victimes d’une cascade d’événements: perte d’emploi, rupture de couple et impossible remboursement de l’achat du logement (payé par les deux salaires), dépression, compensation alcoolique facultative, SDF et exclusion du système social par abandon du formalisme administratif.

      On peut donc penser qu’il faut 2500 € par mois, pour un ménage pour ne pas être « pauvre ».

      • La pauvreté n’est pas une situation statique : généralement on ne naît pas pauvre ET on n’y reste pas toute sa vie. Il me semble que plus de 60% (chiffre à vérifier chez INSEE) de ceux qui sont dans le premier décile n’y reste pas plus de 2 ou 3 ans. Et c’est la même chose pour le décile supérieur.

        Le Census aux US a donné la même information aux niveau des quintiles inférieur et supérieur.

        Donc à 5 ans d’écart on ne parle pas des mêmes pauvres ni des mêmes riches donc ce n’est pas correct de dire que les riches sont plus riches vu que ce ne sont pas les mêmes (ni les pauvres…)

  • « Finalement, la dernière chose que j’ai trouvée intéressante dans ce livre est la description du paradoxe de Unger & Singer. Un homme possède une Bugatti stationnée près d’une voie ferrée où il s’est arrêté pour prendre l’air. Il aperçoit soudainement un train qui approche et un enfant coincé sur la voie ferrée. Il réalise alors qu’il pourrait actionner un levier qui ferait dévier le train de sa trajectoire »

    Faire dérailler le train pour sauver un gosse ? Pas certain que cela ne comporte pas de biais…

    • non, dans ce paradoxe le train ne risque pas de dérailler, c’est juste la voiture qui est écrasée

      • Pour que le train ne déraille pas, il faut avoir garé la voiture sur les rails…
        Or « Un homme possède une Bugatti stationnée près d’une voie ferrée »

        :mrgreen:

    • Voici l’énoncé du vrai paradoxe : la voiture est garée en bout d’une voie ferrée et c’est la seule valeur de bob pour sa retraite.

      « Bob is close to retirement. He has invested most of his savings in a very rare and valuable old car, a Bugatti, which he has not been able to insure. The Bugatti is his pride and joy. In addition to the pleasure he gets from driving and caring for his car, Bob knows that its rising market value means that he will always be able to sell it and live comfortably after retirement. One day when Bob is out for a drive, he parks the Bugatti near the end of a railway siding and goes for a walk up the track. As he does so, he sees that a runaway train, with no one aboard, is running down the railway track. Looking farther down the track, he sees the small figure of a child very likely to be killed by the runaway train. He can’t stop the train and the child is too far away to warn of the danger, but he can throw a switch that will divert the train down the siding where his Bugatti is parked. Then nobody will be killed — but the train will destroy his Bugatti. Thinking of his joy in owning the car and the financial security it represents, Bob decides not to throw the switch. The child is killed. For many years to come, Bob enjoys owning his Bugatti and the financial security it represents. »

      • Quelle idée aussi de mettre toute sa retraite dans une voiture…

        Au fait, il n’y a pas de système de sécurité dans le train pour l’empêcher d’avoir ce genre d’incident ?

        Maintenant, comment fait Bob pour savoir s’il est vide et qu’il ne tuera donc personne en cherchant à sauver l’enfant ?

        Je sais, je cherche la petite bête et je fais de l’hypercritique… :mrgreen:

        • Ces paradoxes même s’ils sont un peu irréalistes (*) sont intéressants car ils permettent de mettre certains face aux réalités et donc à leur propre contradiction.

          Pour ce cas-ci, quelqu’un qui a 20 ans n’aura peut être pas le même raisonnement que quelqu’un de 60 ans et ce n’est pas forcément dû à la proximité de la retraite mais plutôt à une certaine relativité de la morale et des valeurs avec l’âge.

          (*) : irréaliste mais pas forcément impossible. Les infos de cette semaine ont montré que le film « La vie est un long fleuve tranquille » n’était pas forcément une fiction… et la conclusion n’est pas la même il semble.

  • Beaucoup de gens pensent que le bonheur des autres se fait forcément à leur détriment, et trouvent une grande satisfaction à contraindre autrui. Les expériences faites avec des récompenses donneraient j’en suis sûr les « mêmes » résultats avec des punitions, préférence pour recevoir 2 claques si on en donne trois à l’autre plutôt qu’une seule claque chacun.

  • le hic avec cet article c’est qu’il fait de la morale l’air de rien :
    après tout, pourquoi serait-il plus irrationnel de préférer une position relative supérieure, même si ça implique pour soi-même une position moins bonne en terme absolue ? En quoi serait-ce un « biais » de faire ce choix ?
    La réalité, c’est que la Vie est un concours, pas un examen.
    Si avec le temps on en vient a préférer améliorer sa situation absolue même si le voisin en profite aussi (passer de 1/0 à 2/2), ce n’est pas par intelligence, c’est par éducation. Et si nos sociétés enseignent cela, c’est parce que cela leur donne … un avantage (relatif !) sur les sociétés qui ne le font pas !

    • Cela n’a donc rien « d’inné »! Et c’est bien le système politique le plus consensuel de la société dans laquelle on vit qui nous dictera ses valeurs, sous réserve d’inventaire, si notre liberté intellectuelle la permet.

      En cela, la civilisation française qui porte aux nues les valeurs « dites » françaises, admirables, c’est vrai, sont vraiment peu pratiquées dans la vie quotidienne, encore moins en politique!

      Quand on voit le nombre de membres de l’élite politique en justice, on est bien dans un système: « faites ce ce que je dis, pas ce que je fais! ».

      Et au total, quand un soldat meurt en Afrique et qu’on dit qu’il est mort « pour la France », alors qu’il est mort pour défendre les intérêts d’Areva, l’effet est pour le moins bizarre!

  • Le point commun de toutes ces expériences impliquant ces enfants est que la provenance de la richesse qui est censée être partagée ne vient pas de leur labeur, mais de la distribution d’un tiers.

    Ce tiers peut alors être considéré comme un gouvernement qui régit une population de deux enfants. Si ce tiers donne quelque chose à l’un, l’autre s’attend à ce qu’il en soit de même pour lui. Car étant censé avoir la même valeur aux yeux du tiers, l’enfant lésé se trouvera confronté à une injustice.

    Ici, on ne voit pas la manifestation d’une volonté d’égalité matérielle mais celle d’une égalité de droit. Les deux enfants ont des droits égaux vis-à-vis du tiers ; ils sont alors censés recevoir la même chose et le contraire serait une injustice.

    Plus flagrant encore, à partir du moment où la notion de mérite entre en jeu, les enfants sont compréhensifs et approuvent cette inégalité matérielle.
    Dans l’histoire de Mark et Dan, la richesse est là aussi distribué, mais seulement sous condition de travail. De ce fait, le distributeur est ici en lieu et place de la nature. En rangeant la chambre, Mark et Dan mélangent leur travail (le rangement) à la nature (la chambre) faisant du fruit de leur travail leur propriété.

    Bien évidemment, dans cet exemple il n’y a normalement pas de récompense autre qu’une chambre rangée, mais les organisateurs ont créé une nature où ranger une chambre produisait une richesse.
    Une image plus simple, plus correcte, consisterait en deux mineurs extrayant 5 diamants d’une mine. Un tiers arrive, prend les diamants et fait une distribution entre les mineurs. Ainsi nous sommes dans les mêmes conditions de l’expérience mais avec une image correcte.

    • L’important est que les expériences décrites, ici, dans leur caractère artificiel, ne sont pas des arguments à ce qui est présenté comme une conclusion logique alors qu’il ne s’agit que d’une thèse mal argumentée!

      Échec pseudo-intellectuel d’une manipulation maladroite!

  • Article intéressant.
    C’est l’opposition classique entre le constructivisme et le réalisme, entre l’émotionnel et le rationnel, entre la fougue de la jeunesse et la sagesse des anciens, entre la certitude orgueilleuse et le doute humble.

  • Les jeunes enfants en bas âge sont déjà influencés par les mécanismes de récompense et d’interaction utilisés par leur milieu. (calin => sourire, cris => froncement des sourcils, tu manges ta soupe : sourire, tu gigote pas sur ta chaise => sourire, tu manges pas => tension et agacement…).

    Ce genre d’étude ne donne aucune indication sur les tendances innées d’égalitarisme humains, mais sur les tendances égalitaristes acquises au sein d’une société humaine déjà organisée.

    Par contre cela peut donner une idée du niveau de maturité de l’empathie développée par le petit d’homme en fonction de son âge.

    Donner, c’est interagir et prendre conscience que l’autre est vivant : donneriez vous une friandise à une chaise ?? Un bébé oui, une ou deux fois avant de s’apercevoir que cela ne lui rend rien. Au delà de ce test d’interaction que fait le bébé, plus tard il sera capable de se mettre à la place de l’autre et de ressentir ce que l’autre pourrait ressentir, il fera encore plus tard le choix d’en tenir compte … ou non suivant son éducation ou son vécu.

    Sans développement de l’empathie, nous tombons sur le fonctionnement des psychopathe.

    Si vous cherchez l’essence innée de l’homme, son corps a pour seul objectif de se nourrir et se reproduire. Le reste, c’est de l’éducation et une trajectoire de vie qui débute à la naissance.

    Bref, je ne suis pas sûr que mêler les bébés au problème que se sont inventés les adultes, soit une bonne idée.

    • « Sans développement de l’empathie, nous tombons sur le fonctionnement des psychopathe. »

      Erreur. Les psychopathes ne manquent pas d’empathie puisque pour torturer finement il faut être capable de ressentir ce que ressent l’autre, voire avoir de la compassion. C’est d’ailleurs leur capacité à maîtriser cette fonction qui les rend difficile à détecter.

  • Si je puis me permettre:

    « Les gauchistes sont prêts à être moins riches collectivement et individuellement pour atteindre une société où la richesse est répartie plus inéquitablement, ce qui est complètement irrationnel d’un point de vue purement quantitatif. »

    Je pense que vous voulez dire « (…) atteindre une société où la richesse est répartie plus *équitablement* (…) », non? (en espérant que ma correction ne soit pas une redite)

    Aussi, « Cela rappelle les fameux problèmes de trolleys (voir ceci). » … *voir ceci* quoi ? Il n’y a pas d’hyperlien.

    Du reste, encore merci pour cet excellent article du Minarchiste, instructif comme toujours. Cette comparaison avec les populations tribales me fait penser à Hayek (qui décidément avait déjà tout compris). On peut lire dans « La Présomption Fatale » que les contempteurs du marché en moyenne ne sont ni des graines de tyrans comme certains libéraux complaisants les dépeignent ni les altruistes exemplaires qu’ils prétendent être. Juste des hommes comme les autres, dont le « logiciel mental » (à défaut de termes plus appropriés) n’est pas « programmés » pour la société « élargie », « ouverte ».

    • Pour le lien : Dilemme du tramway sur wiki fr ou trolley problem sur wiki en

      Sinon je pense que c’est bien inéquitablement. le nivellement par le bas accroit les inégalités entre les + riches et les + pauvres, ce que l’on traduit souvent par « plus il y a de riches, moins il y a de pauvres » car la richesse des uns irriguent les autres ne serait-ce par exemple par les emplois domestiques créés ou la croissance mais aussi par la contribution apportée : il me semble que 10% des foyers paient 80% des impôts sur le revenu.

  • Les conclusions des différentes expériences menées me paraissent assez fragiles et pour le coup, même peut-être biaisées par l’interprétation qu’on en fait. En effet, conclure que « les enfants sont prêts à sacrifier un jeton pour ne pas se retrouver en situation de désavantage relatif » est un peu rapide. C’est oublier qu’à l’âge de ces enfants, les partages auxquels ils sont confrontés dans leur vie de tous les jours sont bien souvent des partages équitables (je pense par exemple à leurs jeux). C’est oublier également que le concept mathématique de partage (et encore plus de partage inéquitable) est en construction.

    Quant à l’expérience sur des enfants de moins de 2 ans, là c’est encore plus douteux. Comment évalue-t-on la préférence des enfants pour telle ou telle marionnette ? Ne risque-t-on pas d’avoir un biais important de l’expérimentateur dans l’évaluation de la préférence de l’enfant ? Ceci dit, quand bien même on ôte ce doute peut-on affirmer que cela prouve une « préférence innée pour l’égalité » ? Cela montre surtout une préférence pour la symétrie, la stabilité plutôt que pour l’asymétrie. Ce que des expériences sur la forme de certains visages ont d’ailleurs aussi montré.

    L’expérience du jeu prosocial, elle aussi ne montre pas tellement la conclusion que vous donnez. En effet, on peut au contraire l’interpréter comme le fait que les enfants plus âgés sont plus capables d’empathie ou encore prennent en compte davantage autrui qui les plus jeunes. Ce qui là encore a été mis en évidence il y a longtemps notamment par Piaget via le concept de décentration.

    Enfin, je ferai deux remarques.
    1. Que des enfants aient des comportements, prennent des décisions qui nous paraissent irrationnels n’est pas étonnant. Là encore, Piaget a fait de nombreuses expériences sur la question. Sur la conservation de la masse. On montre aux enfants un morceau de pâte à modeler « brut », on l’aplatit et on demande à aux enfants si c’est plus lourd ou moins lourd. Une très grande partie dira moins lourd. Ou encore sur la motivation. On place des 12 jetons de manière très rapprochée et 7 jetons de manière éloignée de sorte que la ligne des 7 jetons soit plus longue que celle des 12. On demande aux enfants quelle est la ligne où il y a le plus de jetons. La ligne ave 7 jetons sera choisie majoritairement. Par contre, remplacez les jetons par des bonbons et là les enfants ne feront pas le même choix. Ainsi, il faut se garder d’utiliser à la légère le terme « irrationnel », car bien souvent les comportements sont « rationnels » du point de vue des enfants. L’apprentissage consistera à modifier ces anciennes conceptions pour en faire émerger de nouvelles. Aussi se servir de résultats sur de jeunes enfants en cours d’apprentissage pour tirer des conclusions sur l’organisation sociale me paraît très délicat sur le plan de la rigueur intellectuelle.
    2. Partager 5 jetons entre 2 personnes peut très bien se faire en distribuant 2 à chacun et en mettant le dernier jetons dans un pot commun. Ainsi la conclusion selon laquelle la répartition 2/2 est irrationnelle parce que détruisant des ressources ou de la richesse est fausse. On oublie volontairement ou non une possibilité.

    • Je ne suis pas certaines de ce que vous avancez concernant la ligne de bonbons, l’expérience a été faite avec des parts de pizzas ( l’enfant prend la plus grosse pas là où il y a plus de parts), cela dépend de l’âge, de la compréhension de la notion de quantité, l’enfant a faim, il va manger tant qu’il a faim, rien de plus. La notion de partage est une construction intellectuelle et abstraite dc utiliser de la nourriture ou de l’argent pour en tirer des conclusions sur le comportement me semble présomptueux, par contre des jetons qui ne représente rien pourquoi pas.

      • Concernant la rangée de bonbons, excusez-moi, c’est Jacques Mehler qui a fait l’expérience, Piaget lui s’était contenté des jetons. mea culpa

        Je suis entièrement d’accord avec vous, les notions de partage ou même de nombre sont des objets intellectuels et abstraits, mais cela ne signifie pas qu’on ne peut en retrouver la trace dans des situations pratiques. Dans l’exemple des bonbons, il faut bien que l’enfant ait évalué (plus petit plus grand), voire dénombrer, fait la distinction entre ligne la plus longue et nombre de bonbons la composant pour qu’il réussisse à choisir la ligne dans laquelle il aura le plus de bonbons. Bien entendu, rien ne permet de dire que cette action intellectuelle est totalement consciente de la part de l’enfant, c’est d’ailleurs aussi le but de l’apprentissage, lui faire prendre conscience de comment il a fait pour choisir.

        • Oh ne vous excusez pas! Rien que pour la conversation plus haut l’article est interessant.
          Dénombrer tout en comparant des longueurs avec des bonbons, je vérifie cette semaine 😉

  • Ce n’est pas l’égalité qui pose problème mais son traitement…

  • Comment se débarasser de ce biais qui pousse au nivellement par le bas? En biaisant la démocratie où tous les votes se valent, ce qui dans les faits est de plus en plus réel. Le cas de la France un peu à part (le peuple y fait peur à ses dirigeants), le reste des démocraties occidentales et émergentes excellent dans l’enrichissement inégalitaire.

  • Merci @Christophe.

    C’est un étonnement pour moi de constater les discussions acharnées que provoque la seule mention de la morale. Comme si le libéralisme n’avait d’autres valeurs que l’individualisme, avec le consumérisme comme unique idéal.

    L’égalité est une valeur libérale. Les premiers libéraux de l’histoire ont été appelés « niveleurs » (levellers) par leurs adversaires pour leur revendication égalitaire. C’est à eux que nous devons d’avoir inscrit dans notre constitution « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » (je cite de mémoire).

    • « Comme si le libéralisme n’avait d’autres valeurs que l’individualisme, avec le consumérisme comme unique idéal. »

      Homme de paille ! décidément vous êtes un spécialiste en mélangeant un peu de vrai et du faux.
      __________
       » L’égalité est une valeur libérale.  » : préciser « égalité en droit ». Et ce n’est pas une valeur, c’est une exigence.
      __________

      « Les premiers libéraux de l’histoire ont été appelés « niveleurs » (levellers) par leurs adversaires pour leur revendication égalitaire. »

      Décidément, ça donnait dans l’homme de paille à l’époque aussi :

      « The Levellers of the civil war and interregnum were political radicals initially associated with John Lilburne, Richard Overton and William Walwyn. They had no special name for themselves; the term « Leveller » was coined by their enemies to imply that they favoured the abolition of property rights and the equalisation of wealth, which they strenuously denied. »

      « The Leveller program included reform of the law, religious toleration and free trade. Their principal constitutional demands were for an extended franchise, for individual rights guaranteed under a written constitution and for a government answerable to the People rather than to King or Parliament. »

      bcw-project.org/church-and-state/sects-and-factions/levellers

      Les « diggers » se nommaient eux-mêmes les « true levellers » qui étaient pour l’aboilition de la propriété privée… et qui sont les ancêtres des socialistes.

      bcw-project.org/church-and-state/sects-and-factions/diggers

      • C’est drôle comme certains mots agissent comme des chiffons rouges.

        Si non je ne vois pas bien l’intérêt de votre réponse qui ne fait que répéter mes propos.
        La question des diggers est un peu plus complexe…mais je crains que wikipedia ne vous aide pas vraiment.

      • Votre démarche est révélatrice.
        Vous lisez trois textes sur internet et cela vous suffit à catégoriser les levellers et les diggers (comme socialistes !)

        Vous faites dans le prêt à penser, sans aucune capacité à ne serait-ce qu’entendre un discours qui n’est pas stéréotypé comme le votre.

        Sans intérêt d’aucune sorte.

  • Il y a une lourde omission dans cet article: chez les chasseurs cueilleurs le statut de « meilleur chasseur » du jour donne accès aux plus belles femmes du groupe par effet de prestige social. Amasser plus est donc rentable, même si ce n’est pas qu’une question de nourriture.

    Source: http://www.ucl.ac.uk/~ucbtdag/bioethics/writings/ineqpoli.html

    On peut faire d’autres critiques, comme le fait que ces groupes partagent finalement une part modéré de leur gain (20-30% maximum) sauf quand ils tuent de proies trop grosse pour être consommé seul ou juste avec sa favorite et ses enfants.

  • Les commentaires sont fermés.

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