Rapport Pisani-Ferry : beaucoup de bruit pour rien

Faut-il voir dans le rapport Pisani-Ferry un brûlot ultra-libéral ?

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cor de chasse credits Pierre Metivier (licence creative commons)

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Rapport Pisani-Ferry : beaucoup de bruit pour rien

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 décembre 2014
- A +

Par Jacques Garello.

cor de chasse credits Pierre Metivier (licence creative commons)

Grand bruit autour d’un rapport « confidentiel » publié par le magazine allemand Der Spiegel : les ministres des Finances de la France et de l’Allemagne seraient d’accord pour appliquer les mesures recommandées par deux économistes, Jean Pisani-Ferry (fils d’Edgar) et son collègue allemand Henrik Enderlein. Vous allez juger de l’originalité de ces mesures : maîtrise voire blocage des salaires en France et flexibilité du marché du travail (par exemple remise en cause des 35 heures). Les Allemands seraient rassurés, dit-on, si les Français appliquaient une politique qui a porté ses fruits dans leur propre pays.

Vous savez que ces réformes sont l’objet de propositions chez nous depuis des années, puisque un grand nombre d’experts, conseillers, politiciens, n’ont cessé de combattre les 35 heures depuis leur apparition, ont demandé la réforme du Code du Travail (et notamment des conditions d’embauche et de licenciement) et ont dénoncé le coût élevé du travail qui nuit à la compétitivité de l’économie française. Donc, leur originalité est nulle. De plus, il semblerait que la version française du rapport soit plus réservée à l’égard de l’équilibre budgétaire que la version allemande, puisque Madame Merkel a fait de l’équilibre budgétaire un préalable à toute politique économique.

Mais les socialistes avancent désormais masqués par la social-démocratie et saluent une réforme élémentaire comme s’il s’agissait d’une révolution ultra-libérale. Pisani-Ferry est à la manœuvre pour le compte de Macron, Valls et sans doute Hollande. Collaborateur de Strauss-Kahn, admirateur de Delors, membre du Conseil d’Analyse Économique et du Cercle des Économistes, il est bien placé pour plaider le changement dans la continuité. Il faut surtout ne pas parler des vraies réformes : supprimer le monopole de la Sécurité Sociale pour alléger les charges qui tuent les entreprises, substituer le contrat de travail personnel aux négociations collectives, soumettre les syndicats au droit commun et enfin diminuer le périmètre de l’État, seule façon de diminuer les dépenses publiques, de rembourser la dette et de rendre leur argent aux Français. Le choc libéral n’est pas encore dans les intentions socialistes.


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