Des entrepreneurs pour améliorer l’enseignement

Le développement de l’Afrique passe par la libéralisation de l’enseignement.

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Primary School Classroom, Ethiopia

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Des entrepreneurs pour améliorer l’enseignement

Publié le 3 décembre 2014
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Par Eustace Davie.

Primary School Classroom, Ethiopia

Le secteur de l’éducation a le potentiel de devenir le plus grand domaine d’investissement sur les marchés boursiers du monde entier. Cependant, pour que cela se produise, les gouvernements devront renoncer à leur domination et à leur contrôle de l’éducation.

Les lois sur la scolarisation obligatoire ont pour effet d’étouffer l’innovation. Ces lois et leurs réglementations connexes, bien que destinées à améliorer les normes d’éducation, bloquent l’entrée sur le marché de fournisseurs alternatifs. Elles empêchent les personnes ayant une passion pour l’éducation d’exercer leur esprit d’entreprise dans ce domaine. Elles leur nient la chance d’assumer le rôle que les entrepreneurs remplissent dans d’autres domaines, celui de diversifier l’offre, et grâce à la concurrence, d’améliorer la qualité et de diminuer les prix.

L’enseignement offert par le gouvernement empoisonne les nations du monde entier à cause de ses coûts élevés et ses résultats médiocres. Peu importe comment les systèmes étaient conçus et mis en œuvre, dans le monde entier on se plaint constamment de l’incapacité persistante du système éducatif à atteindre ses objectifs, mais aussi de ses effets pervers, à savoir ce que Milton Friedman appelle la stratification de la société (classe supérieure vs classe inférieure) sur la base de la réussite ou de l’échec scolaire. Trop de gens sont laissés pour compte, un trop grand nombre finit incapable de lire ou écrire, après avoir passé des années assis sur les bancs de l’école. Trop de jeunes quittent l’école haïssant leur échec et rancuniers contre ceux, autour d’eux, qui ont eu la chance de ne pas subir le même supplice.

Quand il y a une telle nécessité de changement et de réforme, les conditions sont réunies pour que le processus de découverte entrepreneuriale se mette en marche. L’enseignement, et l’industrie de l’éducation dans son ensemble, ont désespérément besoin des investisseurs et des innovateurs pour changer la méthode. Il faut résolument faire de l’éducation et de la formation pour les jeunes. En quelques années, ils révolutionneront la manière dont les connaissances et les compétences sont acquises, si seulement ils sont autorisés à le faire.

Donc, si elle porte tant de promesses pour l’avenir de tous les enfants, qu’est-ce qui empêche cette révolution de l’éducation? C’est la collectivisation de l’éducation. C’est ce qui bloque l’innovation et empêche l’entrée des entrepreneurs. Le contrôle centralisé, les programmes imposés qui ne laissent aucune place au choix ou à l’innovation, la capture et la domination de l’enseignement par les enseignants et leurs syndicats et le pouvoir accordé aux représentants du gouvernement pour enrégimenter même les enfants dont les parents payent le coût total de leur éducation, sont autant d’effets pervers de la collectivisation.

Contrairement à ce que les gens croient généralement, dans la grande majorité des cas, les parents, en l’absence de contrainte, éduqueront leurs enfants. Le grand nombre d’enfants noirs qui fréquentaient l’école en Afrique du Sud, quand ils n’étaient pas soumis à des lois sur la scolarisation obligatoire, corrobore cette affirmation. En outre, les recherches du professeur Edwin West sur l’éducation des enfants révèlent que, lorsque tout l’enseignement était privatisé en Angleterre, avant l’introduction de lois sur la scolarisation obligatoire en 1880, les enfants étaient probablement plus instruits qu’ils ne le sont aujourd’hui.

À quoi pourrions-nous nous attendre si, demain, la loi de la scolarisation obligatoire était abolie ? Les parents qui pourraient se le permettre achèteraient le type d’éducation approprié à leurs enfants aux écoles qui pourraient satisfaire leurs besoins. Pour les enfants dont les parents ne peuvent payer les frais de scolarité, le gouvernement, au lieu de fournir le service d’enseignement, pourrait offrir aux étudiants et à leurs parents des bons pour s’inscrire aux écoles de leur choix. Cela créerait une concurrence entre une vaste gamme d’écoles publiques et privées. Les étudiants seraient clients au lieu d’être captifs, ce qui induirait un changement immédiat dans les attitudes des enseignants. Et même sans abroger les lois sur la scolarisation obligatoire, le gouvernement pourrait introduire un système d’allocation de dotations financières permettant de suivre l’étudiant.

Libérées des lois sur la scolarisation obligatoire, les écoles commenceront à se transformer. Les écoles publiques financées en fonction du nombre d’étudiants qu’elles peuvent attirer et des objectifs atteints, commenceraient à démarcher les étudiants et leurs parents pour découvrir quels sujets ils aimeraient apprendre, en plus du calcul et de la lecture. Les préférences seraient différentes d’une école à une autre. Elles commenceraient à se spécialiser afin de répondre aux demandes de leurs communautés. Rapidement, les enseignants géreraient les écoles comme des entreprises. Les écoles privées existantes pourraient changer plus rapidement, si elles sont libérées du programme obligatoire. Elles enseigneront les matières qu’elles ont toujours voulu enseigner et de la manière qu’elles ont toujours voulu.

Mieux encore pour les étudiants serait l’émergence d’établissements d’enseignement de niche qui répondront à des demandes particulières, en plus des bases. Les possibilités seront infinies. Par exemple, compte tenu des hautes récompenses que les sportifs talentueux reçoivent, une éruption des écoles de sport serait très probable. Et les entreprises qui ont besoin de compétences particulières, non enseignées dans les universités, seraient tentées de créer leurs propres écoles. Des possibilités d’apprentissage étonnamment attrayantes à des prix étonnamment bas deviendraient possibles si les entrepreneurs d’éducation et de formation intégraient pleinement le marché.

Un environnement d’éducation entrepreneuriale élargirait le choix et la qualité, et réduirait les frais du service. Il permettrait de résoudre rapidement les problèmes qui défient partout les autorités gouvernementales de l’éducation. Il permettrait aux étudiants de recevoir le type d’enseignement qu’eux-mêmes et leurs parents désirent vraiment. Plus important encore, beaucoup plus de jeunes apprécieraient le temps passé en apprentissage et entreraient à l’âge adulte avec leur estime de soi intacte et capables de mieux s’assumer.


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  • Excellent article.
    Maintenant il ne reste plus qu’à faire de cette théorie une réalité.

  • C’est déjà en partie une réalité.
    Pour les intéressés, lire l’incoutournable “A Beautiful Tree”, de James Tooley, un universitaire britannique enseignant à Newcastle et très proche de SUgata Mitra.
    Voir aussi le site web de Bridge International Academies.

    Bientôt, ce sera notre Education nationale qui sera obsolète (elle l’est déjà, mais pas encore dans les esprits…).

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