L’État en guerre contre les entreprises

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L’État en guerre contre les entreprises

Publié le 10 octobre 2014
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Beaucoup se sont moqués du cas Thévenoud, ce député socialiste qui, toute honte bue et le doigt encore en l’air de ses admonestations à bien payer l’impôt citoyen comme il faut, révélait au grand jour qu’il ne payait pas les siens. C’est dommage parce que ce faisant, la foule n’a pas compris l’appel que lançait aux médias le député désespéré, expliquant à ceux qui voulaient l’entendre être atteint de phobie administrative, cette peur panique d’avoir à gérer les cerfas et autres formulaires arides d’une administration française pléthorique et envahissante.

Or, il faut bien l’admettre : cette peur existe. Cette phobie n’est pas une illusion ni même l’échappatoire facile d’un énième socialiste à la moralité pliable, autant en délicatesse avec l’argent quand il s’agit du sien qu’il est détendu de la dépense quand il s’agit de celui des autres. Aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, cette aversion poussée des petits papiers administratifs n’est pas réservée à l’élite de la nation qui, naviguant joyeusement d’un poste au chaud à un autre, protégée des intempéries de la vie réelle, ne se rend rapidement plus compte des tempêtes qui sévissent plus bas. Non, en réalité, cette exécration quasi-réflexive de la paperasserie étatique est très répandue.

phobie administrative

Évidemment, la différence fondamentale entre nos élites auto-proclamées et le reste du peuple est bien sûr que ce dernier, aussi phobique soit-il vis-à-vis des nombreuses relances que l’administration lui envoie, doit quoi qu’il arrive surmonter son problème et remplir, un à un, les formulaires qui lui sont envoyés. Et dans ce peuple existe une catégorie bien particulière d’individus qui, par leur fonction, a — presque délibérément — choisi de recevoir une quantité plus que double de ces papelards remplis du jargon bureaucratique, fiscal ou administratif qui fait dresser tous les poils d’un honnête homme. Il s’agit bien sûr des entrepreneurs.

Et c’est donc sans surprise qu’un récent sondage auprès d’eux a permis d’établir qu’une proportion croissante de leur temps de travail passe dans la gestion de cette complexité administrative affolante, symbolisée par la myriade de petits cerfas colorés avec lesquels certains services de l’État comptent manifestement les ensevelir.

wtf filocheApparemment, ça marche : un patron de PME sur trois n’a pas pu consacrer suffisamment de temps au développement de son entreprise et a été obligé de se consacrer à remplir des tâches administratives palpitantes comme les activités juridiques, la gestion des ressources humaines et des contraintes liées au droit du travail, pour au final constater que leurs activités directement tournées vers le développement de leur entreprise, de leur clientèle, des investissements productifs ou des partenariats avec leurs fournisseurs ou encore le marketing n’occupaient en tout que 40% de leur agenda.

Chose intéressante, l’enquête menée par IPSOS montre de surcroît que la tendance est à l’aggravation du problème administratif avec une complexification croissante des démarches à entreprendre et, parallèlement, une diminution du temps passé aux tâches directement bénéfiques à la vie de l’entreprise. Autrement dit, les patrons sont devenus les courroies de transmission de l’administration étatique, à leur corps défendant, et au plus grand bénéfice de l’État.

On pourrait croire ceci exagéré. Il n’en est rien. Par exemple, une nouvelle circulaire de l’Éducation Nationale, condensé parfait de ce que l’administration fait de plus ubuesque et mammouthesque possible, entend prochainement imposer aux élèves de bacs professionnels ainsi qu’aux lycées et centres de formation (et via l’Inspection du Travail, jamais en reste pour saboter le pays) de nouvelles formalités administratives ubuesques dès lors qu’ils doivent se poster sur une machine dans un stage en entreprise. Inutile de dire que les PME qui devront se contorsionner pour obtenir ces stagiaires réfléchiront à deux fois, la complexité induite n’étant plus du tout négligeable. Pour Jean-Michel Pottier, de la CGPME, cela se traduira inévitablement par de grosses difficultés pour les prochains stagiaires :

« Les entreprises vivent mal le fait de solliciter des autorisations administratives auprès de l’inspection du travail qui, du coup, déclenche un contrôle inopiné. Vu la complexité du code du travail, l’entreprise est sûre de se faire coller à tous les coups. Les entreprises n’ont pas envie de se créer des problèmes supplémentaires, et ce sont les jeunes qui vont en pâtir. »

well done old chapEn somme, des entreprises, jouant le jeu, vont se retrouver contrôlées par une Inspection du Travail parfaitement compréhensive, qui redressera tous azimuts (parce qu’elle ne sait faire que ça) ce qui entraînera mécaniquement un certain nombre de faillites. Jusque là, c’est la routine. Mais ailleurs, d’autres entreprises, malines, ne joueront pas le jeu et se garderont bien de prendre des stagiaires. Échapperont-elles aux Torquemadas du Travail ? Peu importe, des lycéens se retrouveront sans stage. Par la suite, ils ne seront donc pas formés et viendront grossir le rang des chômeurs qu’apparemment, ces décrets, directives et autres administrations s’emploient à produire à un rythme toujours plus soutenu.

On pourrait croire cette production malencontreuse. On pourrait imaginer que cette complexification est le fruit malheureux d’un concours de circonstance. Là encore, ce n’est pas le cas. C’est bel et bien l’effet recherché.

Encore une fois, on va croire que j’exagère. Bon, j’admets que c’est parfois le genre de la maison, mais cette fois encore, ce n’est pas le cas. Si la complexification administrative n’arrête pas d’augmenter, c’est parce que cela profite directement … à l’État, justement. Chacun des rouages de son administration sent, parfois clairement, parfois confusément, que ces conneries empilées les unes sur les autres ne sont qu’une longue successions d’idioties inutiles jetées en travers de la route du contribuable, du citoyen, du justiciable, du chômeur, de l’employeur ou de l’étudiant. Mais pourtant, tous ceux qui sont directement aux commandes et qui font mine de s’employer à diminuer, justement, cette charge, sont en réalité les premiers bénéficiaires de cet alourdissement inouï.

vite simplifions l'administration

Parce qu’en réalité, à mesure que la machine étatique se fait plus complexe, ses lois plus illisibles et ses modes de fonctionnements plus opaques, l’arbitraire de chaque fonctionnaire, de chaque administration, de chaque guichetier ou de chaque chef de service jusqu’au directeur d’agence peut s’exprimer pleinement, garanti qu’il est que personne ne pourra exhiber le texte, la loi, le décret, la circulaire le prenant en défaut et lui imposant un travail ou une démarche qu’il n’a pas envie de faire.

Et cela va au-delà de cet arbitraire puisque l’État se sert directement de cette complexité incompréhensible pour se comporter comme le pire des employeurs, le pire des fournisseurs, le pire des clients, le pire des débiteurs, le pire des créanciers, à tel point qu’un livre, recensant quelques unes de ses exactions dans le domaine, vient de sortir. Les auteurs n’y vont pas par quatre chemins et déclarent ainsi, au sujet de ces dérives maintenant complètes et irréversibles :

« Le système tourne en rond, l’endogamie de la haute fonction publique fait des ravages, et la tradition d’hyper contrôle de l’État omnipotent a vécu. L’intérêt général est comme perdu au milieu d’une somme d’intérêts particuliers qui pousse chaque décideur public à biaiser avec les règles et – n’ayons pas peur du mot – la morale. »

petit thevenoud gaucheIl faut se rendre à l’évidence : Thévenoud n’est pas le problème. Il n’est que le symptôme de la maladie qui a maintenant dépassé le stade de la métastase. Tous les corps administratifs en sont atteints. La pratique détendue du n’importe quoi arbitraire est si répandue que les élus ont fini par croire à sa parfaite normalité. Et lentement, mais sûrement, l’administration est partie en guerre contre les administrés, contre les contribuables, contre les citoyens, et contre les entreprises.

Et cette guerre-là, elle est en passe de la gagner.
—-
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  • Cette guerre est éternelle, entre ceux qui vivent en générant une richesse dont ils gardent la plus grande partie possible et se doivent d’assumer les éventuels échecs issus de leurs choix, et ceux qui imposent leurs choix aux autres tout en vivant de leurs deniers. Ainsi va le monde.

    C’est la vieille lutte de la liberté de propriété contre l’esclavage, qui est selon moi la plus importante ligne de partage entre les hommes. Je préfère un voisin péruvien et entrepreneur à un français postier-CGT parasitaire. Autrement dit je rêve d’une patrie libérale, qui serait selon moi assez vite un pôle d’attraction pour tous les bâtisseurs…

  • Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi autant d’entreprises se créent encore en France malgré ces contraintes administratives et fiscales, qui sont vraiment effrayantes…Ces créateurs d’entreprises sont ils excessivement courageux, complètement ignorants de ce qui les attend ou carrément inconscients ?
    C’est du délire que la création d’entreprise ne soit pas paralysée au point où l’on en est.

    • 3 entreprises créées en France : la première, je l’ai liquidée moi même car trop d’impôts, je suis parti en UK. La deuxième c’était pour encaisser le fruit de mon travail pour une grosse banque française qui voulait évader ses pertes (obligé). La troisième, c’est pour le FUN, je ne vais déclarer QUE des pertes !

      Les entrepreneurs sont dans une économie d’occupation, dans l’économie du prix Nobel !

      • +1
        Même chose pour moi. Ma boîte ne sert qu’à passer mes frais personnels. Bien sûr, elle ne fait aucun bénéfice.

        Demandez à votre coiffeur de quartier, sa boîte lui « paie » tout : téléphone, vêtements, une sortie de temps en temps, voiture en leasing, …

        • En même temps faire des bénéfices en France…..il faut vraiment en vouloir !
          J’en connais, en principe il se prennent le fisc au cul.

          Bref, c’est techniquement impossible, donc forcément suspect.

        • ça fait peur quand même…Être ambitieux n’est plus possible en France, à moins d’être politicien.

        • Oh Yeah. Et les croquettes/véto du chien de garde, le loyer du siège social, et bien entendu déclarer juste assez de CA pour maximiser les 900€ de prime pour l’emploi…
          Ils croient vraiment que les gens se laissent dépouiller sans réagir ?

      • Il serait mieux de créer une association à but non lucratif. Par exemple comme Depardieu:
        Créez une association du cinéma en Russie, puis donnez votre maison parisienne à celle ci !
        Simple.

        Sinon, il y a l’ecucation qui est un bon créneau en France. Meme principe.
        Le but est de ne surtout pas gagner de l’argent, d’en gratter un maxi, et de vivre gratos.

        C’est ça que veut le socialisme. Donnons lui ce qu’il veut.

  • La gauche a cru donner du temps libre avec la 5eme semaine de congés payés. Elle l’a repris sous forme de travail administratif.
    Le citoyen, a fortiori l’entrepreneur, est obligé de travailler au moins une semaine par an GRATUITEMENT pour l’administration.
    Horresco referens, la gauche a réinstauré la corvée !

    • Erratum : une semaine DE PLUS par an par rapport aux années 80. Au total, la corvée au sens étymologique, de ce travail que l’administration ne veut pas faire, est bien plus d’une semaine par an.

    • Tiens, à ce sujet, la gauche avait inventé quelque chose de fabuleux:
      Le Ministère du temps libre 🙂

  • Complètement d’accord. Pour prendre un exemple personnel récent (je suis entrepreneur, j’ai plein d’exemples): la multiplication des couriers administratifs mal rédigés permet à l’administration fiscale de revenir sur sa parole écrite, en invoquant un courier contre un autre.

    Si l’administration fiscale vous écrit « le chat est blanc » dans un courier spécifiquement dédié à la couleur du chat, ça compte. Mais si elle vous écrit « par ailleurs, nous confirmons que le chat est blanc » dans un courier dédié à la litière du chat, ça ne compte pas!

  • Les entrepreneurs manquent de courage !!!!Il y a déjà 20 ans que je suggérai la grève des stages à mon syndicat l’UIMM sans suite !!!! L’entreprise n’étant pas une annexe de l’éducation nationale et tant qu’une loi ne viendra pas rendre obligatoire la prise en charge de stagiaires assez peu formés et assez peu motivés il est loisible aux chefs d’entreprise de refuser tout stage chez lui !!!!mais il faut un peu de courage et ne pas être dans le capitalisme de connivence !!!!

  • La France va mal.
    L’Europe va mal (la croissance allemande est arrêtée)
    Le monde va mal (la croissance mondiale est revue à la baisse)

    Ca craint car tout le monde comptait sur la reprise de la croissance pour éponger ses dettes et panser ses plaies (chômage). Et on n’aura pas de seconde chance.

    Et malgré ça, l’administration, les élus, les écolos pratiquent la fuite en avant !

    Je prédis une catastrophe monstre : effondrement économique, chômage de masse, troubles de l’ordre public. En france, en Europe et dans le monde …

    • mais non…voyons.

      Une petite guerre devrait rendre humble les humains….et réajuster les valeurs.

      Double dose d’apero pour toi ce soir. Tu verras, ça va pas mieux apres, mais au moins tu sais plus pourquoi ça va mal. Ce qui est bien de temps en temps.

    • Les dieux sont en colère ! Il faut sacrifier de l’argent sur l’autel du grand K, afin de stimuler la demande agrégée.

  • Parti a cause de ca… Le declencheur: visite de la DST pour comprendre comment appliquer la directive europeenne quant a l’usage detournee. Une semaine. Avant, bien sur, controle fisc (3 en 11 ans), urssaf, inspection du travail et douanes. Et encore, les 2 gars de la DST etaient polis et respectueux. Tous les autres meriteraient un role dans l’Allemagne des annees 30. Nazillons. J’ai appris a hair l’administration francaise, et fais le triste constat qu’elle grossit, devient plus forte, invasive et arbitraire. J’avais le choix. Beaucoup d’autres ne l’ont pas et se lancent malgre ce contexte hideux. A ceux la, qu’ils reussissent ou non, agreez l’expression de ma tres grande estime. Respect.

    • Il y a encore beaucoup de naïfs en France. Mon fils y a monté sa boîte malgré mes recommandations. C’est très bien, il fait l’expérience lui-même des difficultés qu’il rencontre. Mais maintenant il est bien décidé à quitter le pays tôt ou tard. Les naïfs ont peut être besoin de passer aussi par là et d’en baver pour franchir le pas. Car il est certain qu’entre ce que l’on explique et la réalité vécue quotidiennement il y a un gouffre, même si ceux qui ont prévenu ont paru au départ trop pessimistes et trop catastrophistes.

      • Naaaann, vous n’avez pas compris, il faut des âmes pour se faire cramer. Juste pour l’illustration ! C’est beau et c’est triste, c’est pour l’illustration de la tragédie, c’est nécessaire.

        • Oui c’est poétique. Romeo, Molière et tout et tout. Du sang, de l’amour, des tragédies. On se sent bien.

          Respirez moi cet air pur Français, il y fait si bon vivre et mourir. C’est pas un alexandrin, non, bon…c’est pas grave dans un pays de sans dents et d’illettrés.

  • Comme l’État ne veut pas se réformer (autrement dit, ceux qui en profitent n’ont pas l’intention que ça s’arrête), il lui faut trouver toujours plus d’argent, soit en prélevant davantage, soit en retardant les paiements.
    Exemple récent: lors de la vente d’un appartement, il faut refaire le diagnostic de surface (laquelle n’a pas changé) au motif qu’il faut maintenant préciser la superficie des parties mansardées. Ce que très peu d’appartements comportent, mais tout le monde y est obligé. Sans compter la recherche des termites dans un immeuble en béton… Mais ça fait toujours autant de TVA pour le mammouth!

  • Article du Figaro sur l’exil des Français :

    http://www.lefigaro.fr/impots/2014/10/10/05003-20141010ARTFIG00008-ces-francais-qu-on-pousse-a-l-exil.php

    Cela s’amplifie et je pense que c’est une bonne chose, cela aidera les jeunes à avoir des opportunités.
    En tant qu’étudiant je suis bien décidé à partir après mes études, et beaucoup d’étudiants semblent décidés à partir aussi car ils ne voient pas d’avenir en France.
    Bien sûr cela signifiera moins de création d’entreprises et d’impôts pour la France et pertes de talents, mais ça elle l’a cherché…

  • Si toutes les petites entreprises, patrons et salariés, se mettaient en grève, on verrait rapidement quel est leur rôle dans l’économie, alors qu’on ne les prend jamais en considération. Quasiment plus d’approvisionnement dans les supermarchés, grosses sociétés conduites au chômage technique etc… et rapidement pays à l’arrêt.
    Peut-être que ça ferait réfléchir les élites, et aussi tous les Français?

  • Libéraux prenez donc connaissance de la nouvelle mouture de la feuille de salaire qui va rentrer en vigueur très prochainement (1/1/2015).
    Approuvée par le Ministère du travail et les partenaires sociaux.
    Ceux qui parlent de salaire complet, vont l’avoir bien profond, car désormais les CHARGES PATRONALES ne figureront plus sur ce NOUVEAU bulletin .
    Le salaire complet c’est du pipeau. C’est virtuel les français s’en foutent

    http://www.lefigaro.fr/emploi/2014/10/10/09005-20141010ARTFIG00257-la-nouvelle-fiche-de-paie-sera-lancee-le-1er-janvier-prochain.php

  • D’après des amis profs en BTS, environ 70% des élèves font leurs stages à l’étranger, et ensuite 40% travaillent à l’étranger.
    Et pas seulement en Europe: Australie, Chili, Canada, Etats Unis.
    J’ai du mal à croire ces chiffres, mais je les donne parce que je les entendus venant de professionnels.

  • Mon quartier a Londres ne connaissait pas les francais il y a 4 ans.. Ce n’est meme pas qu’ils soient tellement nombreux aujourd’hui
    , c’est surtout qu’ils n’ont aucune intention de revenir

  • Les commentaires sont fermés.

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