Censure : CSA v. Fondation Lejeune

La Fondation Lejeune a lancé plusieurs campagnes qui ont fait polémique. Est-ce une raison pour que le CSA demande l’arrêt de leur diffusion ?

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Censure : CSA v. Fondation Lejeune

Publié le 30 septembre 2014
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Par Maxime Pichon.

censure

Les campagnes de publicité et les différentes vidéos réalisées par la Fondation Jérôme Lejeune font débat, c’est le moins que l’on puisse dire. En quelques mois, le Jury de déontologie publicitaire, Le Nouvel Observateur et le CSA sont montés au créneau et se sont élevés contre certains messages relayés par la Fondation, sous prétexte qu’ils ne susciteraient pas une « adhésion spontanée ».

Le premier épisode de ces controverses entourant les messages de la Fondation Lejeune remonte à la campagne de publicité lancée en janvier 2013 par la fondation d’utilité publique. Très au fait de la destination de l’argent récolté par le téléthon, la Fondation Lejeune n’hésitait pas à affirmer que « la recherche sur l’embryon sert d’abord l’intérêt de l’industrie pharmaceutique. En effet, les cellules souches embryonnaires humaines, comme les cellules iPS, sont efficaces pour la modélisation de pathologies et le criblage de molécules, piliers de l’industrie pharmaceutique. La pression des laboratoires, qui se sont déjà manifestés pendant la révision de la loi de bioéthique de 2011 pour obtenir l’autorisation de la recherche sur l’embryon humain, est significative. Les cellules iPS coûtent cher, alors que l’embryon humain ne coûte rien. »

« Vous trouvez ça normal ? »

Pour alerter l’opinion sur la quasi-certaine destruction des embryons utilisés pour la recherche, la Fondation a lancé une campagne de publicité intitulée « Vous trouvez ça normal ? On arme des bateaux pour défendre les baleines alors qu’on laisse l’embryon sans défense », mettant en regard une image d’embryon humain destiné à la recherche puis à la destruction et une image d’animal, dont les mesures de protection ne cessent d’augmenter.

Le Nouvel Observateur est ensuite venu démarcher et attribuer un prix à la Fondation pour plusieurs publicités pleine page figurant dans différents numéros. Jusqu’ici, rien de très choquant. Sauf que cela a suffi à susciter l’émoi de la communauté des lecteurs du magazine, qui ont immédiatement demandé la fin de la diffusion de la campagne de publicité. Effarouché, le Jury de déontologie publicitaire, dont tout le monde ignorait l’existence jusqu’à présent, est lui aussi intervenu pour mettre fin à la diffusion de la publicité.

La Fondation Lejeune, coupable de montrer des enfants trisomiques à la TV ?

Cette histoire n’est pas un cas isolé. Au mois de juillet 2014, le conseil de surveillance de l’audiovisuel (CSA), sûrement pour justifier son existence, est venu mettre son petit grain de sel dans les affaires de la Fondation. Cette fois-ci, cet organisme public demandait aux différentes chaines de télévision ayant diffusé le message « dear future mom », vidéo notamment réalisée par la Fondation, de ne plus le faire. Cela pourrait culpabiliser des femmes qui auraient fait un choix de vie différent. Mais que voit-on donc de si dérangeant dans cette vidéo ? De nombreux enfants trisomiques qui s’adressent à leur future maman en lui disant que même si leur vie sera parfois compliquée, ils se considèrent heureux et sont capables de beaucoup. Une vidéo pleine d’espoir donc, qui a été vue plus de 5,5 millions de fois dans le monde et rediffusée par de nombreux responsables politiques.

Le CSA a finalement cru bon de demander l’arrêt de la diffusion de cette campagne, jugeant qu’elle ne suscitait pas « l’adhésion spontanée » de tous les téléspectateurs. Mais que peut-on véritablement reprocher à cette vidéo ? De montrer des enfants trisomiques heureux ? Faudrait-il les cacher, les occulter ? Rapidement caricaturée, la Fondation ne fait qu’éclairer des réalités qu’elle juge graves. Au travers des remontrances de ces organismes publics, c’est une réalité trop radicale, trop extrême, trop difficile à supporter, qui se trouve dénoncée. Une autre réalité qu’il convient de rappeler alors que la recherche autour de maladie comme la trisomie 21 n’est aujourd’hui véritablement supportée que par la Fondation Lejeune.

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  • parce que les campagne bio, greenpeace, avec la complicité des TV a coup de documentaires à charge, c’est pas pire ou identique?

    il y a des causes sacrées, et des causes sataniques… justice à géométrie variable.

  • CSA = censure officielle de la république populaire de france

  • La Fondation diffuse un message infâme et dégradant, la pub est censée être supportable, enfin pas vomitive.

    Nous n’avons pas à subir cette propagande nauséabonde.

  • Concrètement je pense que celui qui aura le courage de licencier tous les employés du CSA et de dissoudre cette institution purement est simplement, sera récompensé pour son courage politique.

    • Oui vous avez raison, il existe déjà une justice spécialisée dans ce genre de polémique médiatique, par exemple, la 17ème chambre du TGI de Paris pourrait remplacer le CSA sur ces questions. A ce propos, je me pose une question, les décisions du CSA peuvent elle être discutées devant un tribunal ?

    • “récompensé pour son courage politique.”. C’est à dire concrètement : battu aux élections et expulsé du gouvernement et de son parti, plus ou moins gentiment mais fermement 🙂

  • Cette fois, les défenseurs de la différence enrichissante se prennent les pieds dans le tapis en refusant de montrer des handicapés heureux.
    C’est d’autant plus paradoxal que le handicapé est quasiment devenu “cool” depuis Intouchables et la déferlante de bons sentiments triés sur le volet par la doxa humaniste de gauche.

    Les femmes ont obtenu le droit à l’IVG lequel n’est pas menacé.
    C’est tout ce qu’elles attendent de l’Etat.
    Leur responsabilité, leur culpabilité, leur soulagement, leur liberté, leur réflexion, leur choix ne regardent qu’elles.
    Il ne s’agit ni de les culpabiliser ni de les déculpabiliser au nom d’aucune idéologie et le CSA se mêle de ce qui ne le concerne pas.

    La fondation Lejeune a toujours milité contre l’avortement y compris thérapeutique.
    A partir du moment où cette position ne s’impose pas comme une obligation, elle doit pouvoir diffuser son message sans qu’un organisme de censure intervienne.

    Quant à “l’adhésion spontanée” de tous les téléspectateurs, où est-elle dans les reportages et même les fictions prônant les bienfaits de l’immigration, des familles monoparentales ou recomposées, des actions humanitaires ou les méfaits du nucléaire et des OGM qui relèvent du formatage des esprits si cher à l’ancien ministre de l’Education Nationale ?

  • Je vais être concis: Le CSA est l’une des institutions socialistes.

    • Exact et c’est la, comme très souvent, ou l’on se rend compte encore une fois que ceux qui qualifie la France de libéral sont totalement dans le faux.

      En France, l’état intervient partout.

  • Dans le même genre ça serait intéressant de voir des messages à la télé sur :

    – Qu’est ce qu’on fout en Syrie, Urak, Lybie, Centre Afrique, Mali ?
    – Des critiques de l’action gouvernementale
    – Des critiques sur les institutions; AN, Sénat, Agences d’état et puis CSA aussi tiens !
    – Et pourquoi pas aussi des critiques sur des personnes…

    Vu que les journaleux ne font pas le job ça changerait… et ça ouvrirait de vrais débats…

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