Un périple autour du monde : À vélo sur les routes de Nouvelle-Zélande

Chroniques de nos vagabondages sur les routes loin de la France.

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Un périple autour du monde : À vélo sur les routes de Nouvelle-Zélande

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 septembre 2014
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Parce qu’un con qui marche va toujours plus loin qu’un intellectuel assis, deux frères sont partis sur les routes depuis de longs mois, traversent les frontières, les villes et les campagnes à l’occasion d’un tour du monde à durée indéterminée, sans casques ni golden-parachutes. Au fil de leur voyage, ils livrent leurs impressions sur des expériences qui les ont marqués.

Aujourd’hui, sur les routes de Nouvelle-Zélande.

 Par Greg.

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6h00-7h00 : réveil. Il fait froid, le givre est encore solidement posé sur nos toiles de tente et il est à peu près hors de question d’en sortir pour le moment. On sort alternativement le bras gauche ou droit pour tenir le livre électronique.

8h00 : il est temps de se préparer. À ce moment-là, soit les premiers rayons de soleil ont commencé à percer les nuages, soit la pluie ne s’arrêtera pas et il faut bien se motiver à déjeuner. On enfile d’abord le pantalon froid et humide puis les chaussettes et chaussures. Nous trempons alors des tartines de miel (délicieux en Nouvelle-Zélande) dans une popote de thé/café qui nous réchauffe parfois difficilement. Le déjeuner et le pliage de nos affaires prend environ deux heures sans se presser. C’est en principe le moment ou un local vient nous voir en expliquant que nous ne pouvons pas camper là (ou parfois nous offrir le café, c’est plus rare), avec les menaces d’amendes associées. Ce n’est souvent pas dit méchamment mais il est toujours intéressant de noter le lien pour un anglo-saxon entre ce qui est illégal et ce qui est possible.

– « Vous ne pouvez pas camper ici.
– Pourquoi ?
– Parce que c’est illégal ! »
(Ah, ça va alors)

9h50 : Étirements.

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10h00 : le départ. On planifie toujours environ 70-80km de route, sans trop se soucier du dénivelé. À ce moment-là, tout ce qui importe est ce réflexe gaulois consistant à parier si le ciel tombera ou non sur nos têtes. Dans un pays où il est fréquent de rencontrer les 4 saisons dans une seule journée, c’est inutile mais on s’occupe comme on peut…

Sur le vélo, diverses activités s’entremêlent : un peu de musique, des leçons Pimsleur d’Espagnol pour préparer nos prochaines destinations, changer de position sur la selle, avoir des pensées profondes sur le plat et débiter des généralités dans les montées.

10h30 : Il pleut. Nous sortons les vestes, les pantalons de pluie, les sacs plastiques pour étanchéifier les mains et les pieds.

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10h40 : On transpire comme des veaux sous cet attirail.

10h45 : Il fait beau. On enlève tout.

12h00-13h00 : On s’arrête manger sur un coin d’herbe. Une popote de riz agrémenté de cheddar et d’une conserve de soupe pour la sauce. Heureusement qu’on peut varier les saveurs de soupe parce que le riz deux mois de suite…

13h15 : Arrêt courses au supermarché du coin. On essaye de prendre entre 2 et 3 jours de graille sur nous pour éviter l’assassinat pécuniaire des petits villages.

 

14h30 : une voiture de police nous arrête. C’est du classique puisque nous n’avons pas de casque. Les 5 autres de la journée n’ont rien dit mais celui-ci devait s’ennuyer. On tombe sur tout : le jeune tout seul qui se demande comment il est possible que personne ne nous ait arrêté avant (c’est notre version) et qui ne sait vraiment pas quoi faire, le jeune qui sort de l’école et nous récite son bouquin gestes à l’appui, l’habitué qui comprend vite qu’on en a rien à cirer et qu’il perd son temps. Les premières fois, nous jouions la surprise, la découverte de la loi, etc. Aujourd’hui un léger sourire se lit sur nos visages. Bref, nous promettons toujours bien fort d’acheter un casque à la prochaine agglomération.

C’est souvent un peu plus difficile de s’en débarrasser quand ils sont deux. On a droit à un gyrophare par semaine en moyenne.

On peut quand même constater que, contrairement en Australie, la police semble globalement se désintéresser de nous, nos casques et nos campings illégaux. Comparaison que nous pouvons également étendre par généralité assumée aux populations Néo-Z’ et Australiennes.

15h47 : Pluie, vestes, pantalons, sacs.

16h22 : Soleil.

16h30 : Plein d’eau à la station essence si nous n’avons pas trouvé de rivière suffisamment claire avant.

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17h00 : Nous stoppons après avoir trouvé un coin d’herbe adéquat. S’il y a une table, c’est mieux. Pour la douche, on repassera dans quelques semaines. Après le montage des tentes, quelques parties d’échecs précèdent le dîner composé de… riz, cheddar, soupe, miel.

19h00-20h00 : Au lit, on change nos vêtements avant de se faufiler dans les sacs et nous alternons bras gauche, bras droit, ebook.
Les cheveux gras sont rapidement oubliés et nous ne faisons pas long feu dans notre cocon.


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  • ayant eu plusieurs accidents à vélo, je ne pense pas que le casque soit uniquement un objet de contraintes…

    C’est en tout cas moins pénible que de rester handicapé après un accident.

  • « Decasquer »procure un sentiment de totale liberte..extraordinaire exploit qu ils realisent la je trouve..et que penser de voir parfois sur nos route,solitaire celui ci et avec un equipement qui doit lui permettre de parer a toutes conditions de son periple sur une bicyclette!

  • souvenir En revenant de l’école rencontre avec une pancarte  » fin de travaux  » le petit vélo est passé en dessous mais pas la tete une dame qui passait par là elle aussi en vélo m’a demandé  » t’ as pas mal mon p’tit ?

  • Le casque ?

    C’est leur choix, leur liberté.
    Pas le genre à pas assumer et geindre après.
    Point barre…

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