Parce qu’un con qui marche va toujours plus loin qu’un intellectuel assis, deux frères sont partis sur les routes depuis de longs mois, traversent les frontières, les villes et les campagnes à l’occasion d’un tour du monde à durée indéterminée, sans casques ni golden-parachutes. Au fil de leur voyage, ils livrent leurs impressions sur des expériences qui les ont marqués.
Aujourd’hui, départ de l’Australie et arrivée en Nouvelle Zélande.
Par Alex, depuis les routes de Nouvelle-Zélande.
Après deux ans à délaisser le vélo pour d’horribles occupations capitalistes, les jambes ont eu le temps de perdre de leur superbe et de leur tonus, que dis-je, de leur superbe tonus. Ce ne sont pas quelques mous 300 km sur la côte Est australienne – plate, sans vent – qui auront remis en route la machine infernale à pédaler. À propos de ce pays, nous avions à la base prévu de pédaler de Brisbane à Sydney, ce qui s’est vite transformé de Brisbane à Brisbane et un vol direct pour la Nouvelle-Zélande. Le cumul de la bêtise locale (qui, contrairement à ce que nous pensions la toute première journée, n’est pas différente de celle de Port Hedland, juste un peu moins concentrée), la chasse aux cyclistes sans casque, un ras le bol généralisé de l’Australie, une rencontre avec un individu bien bête et le fait que nous étions déjà en overstay (visa dépassé)… autant de raisons pour décamper plus rapidement que prévu.
Débarqués à Wellington, Nouvelle-Zélande, nous nous réjouissons déjà à la vue du ciel gris et pluvieux, signe que nous sommes maintenant très loin de Port Hedland. Les premiers jours sont difficiles alors que nous entreprenons une petite boucle dans une forêt avoisinante, la température approchant zéro et une pluie glaciale nous rappellent que nous n’avons pas de pantalons de pluie et rien pour protéger nos chaussures et nos mains. Un des premiers soirs, nous nous posons en catastrophe dans une aire de camping. Celle-ci est balayée par des vents violents qui nous obligent à lester les tentes avec toutes les pierres du coin. À l’intérieur, je maintiens le « plafond » de la tente les jambes en l’air une partie de la soirée. Une bourrasque a déjà manqué de plier la tente en deux et a tordu un arceau.
De retour à Wellington, un passage au consulat français pour renouveler nos passeports nous livre un bien bel épisode d’administration française qui donnera lieu à un autre article. Puis nous nous équipons un peu mieux pour braver la pluie et repartons au nord. On longe la côte pendant deux jours, suivant une piste qui s’avère n’être rien du tout et on se retrouve à pousser les vélos dans le sable, traverser des rivières, petites mais glacées et couper à travers champs pour retrouver une route. La suite, goudronnée, est bien plus confortable. Un jour que nous pédalons sous la pluie, munis de sacs poubelle du plus bel effet pour nous protéger pieds et mains, un local nous propose de dormir chez lui, avec sa famille. Nous nous douchons, après plus d’une semaine de lent encrassage, et repartons le lendemain.
L’ascension vers Auckland est fluide et se fait au rythme des courbatures. Les jours où les jambes tirent trop, nous ralentissons un peu le rythme. Le pays est beau de bout en bout et l’ascension des cols nous offrent quelques défis. Pour se remettre en jambe, c’est l’idéal. Les journées sont simples, ponctuées de repas tout aussi répétitifs, à base de riz, pain et miel (qui est excellent en Nouvelle-Zélande). 1 à 2 heures par jour nous apprenons l’espagnol avec nos baladeurs mp3 histoire de ne pas arriver en Amérique du sud sans savoir dire bonjour. Le soir, quelques parties d’échec, une popote de riz, puis, au chaud dans nos sacs nous lisons quelques heures avant de dormir.
Peu à peu on prend l’habitude de vivre dehors. L’important, c’est de garder les affaires sèches. Tant qu’on retrouve un sac de couchage chaud et des chaussures sèches le lendemain matin, on peut supporter qu’il gèle la nuit et qu’il pleuve la journée. Même si les repas sont parfois un peu compliqués et qu’il faut faire des pauses brèves lorsqu’il fait trop froid (garder le corps chaud).
Enfin bref, 1350 km plus tard on est arrivés à Auckland où nous sommes restés trois jours au chaud chez Ariel (pour ceux qui connaissent). On a pris notre seconde douche en trois semaines et on s’apprête à prendre la dernière ce soir, avant que nous repartions en direction du sud demain matin. On pense mettre une dizaine de jours pour retourner à Wellington (par l’ouest et le centre cette fois-ci), puis ce sera au tour de l’île du sud dont tout le monde nous vante la beauté et nous clame combien nous allons adorer. On vous dira ça !
Pour les fans, ça c’est bonus. C’est dans l’aéroport de Wellington.
Ah oui, et j’ai vu une otarie.
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Sur le web.
Lire les autres épisodes de la série :
- Un périple autour du monde. Vers la Papouasie
- Un périple autour du monde. Quatre jours dans un clan papou
- Un périple autour du monde. Guerre de clans papous
- Un périple autour du monde. Législatives exotiques
- Un périple autour du monde. Terroristes biologiques
- Un périple autour du monde. Le phénomène aborigène
- Un périple autour du monde. Le Far West d’Australie
- Un périple autour du monde. Le douanier, ce héros
- Un périple autour du monde. Safety first
Bravo pour le périple. Quelles sont les différences notables entre les Australiens et les Néo Zed
Bravo pour ce périple mais comme souligné dans le premier commentaire, on attend une analyse un peu plus profonde que juste vos petites personnes …
Je n’ai pas écris cet article en pensant à contrepoints et je découvre à l’instant qu’il a été publié ici. À prendre en l’état donc.
En général nous informons la rédaction si nous pensons qu’un article pourrait avoir sa place ici.
Mes excuses dans ce cas 🙂
Merci de votre article, j’attends avec impatience l’histoire sur le Consulat de Wellington. Vivant en NZ moi même j’ai quelques bonnes raisons de ne pas être satisfait du tout de cette administration….
Je suis aussi à l’écoute, nous envisageons de nous installer en NZ, et nous y trouvons trop peu de défaut.
Qu’est-ce qui était non satisfaisant avec le Consulat, si je puis me permettre ?