Par Jean-Pierre Riou
La vallée des singes, parc animalier situé dans la Vienne, est menacée par l’implantation d’un parc éolien à moins de 2 km. Son directeur menace de déménager ses 400 primates pour les protéger de l’impact des machines. Les élus locaux déplorent cette situation regrettable, tandis que le président du Conseil général, l’assure de « son soutien le plus total ».
Peu de maires ont, malheureusement, les moyens de déménager leurs administrés pour les protéger de pareille menace.
Mais que craint-on pour ces primates ? Certainement pas d’être découpés par les pales comme les 6 à 18 millions d’oiseaux et chauves souris, qui seraient victimes, chaque année, des seules éoliennes espagnoles, selon la dernière étude SEO Birdlife.
En revanche, la littérature médicale et vétérinaire relate, en effet, un certain nombre de pathologies imputées à la présence d’éoliennes. De graves pathologies ont été étudiées sur un élevage de chevaux lusitaniens, par M. Alves Pereira et N. Castelo Branco, spécialistes de la maladie vibro acoustique, en collaboration avec Teresa Margarida Pereira Costa e Curto dont le sujet était sa thèse vétérinaire. Les conclusions ne laissent aucun doute sur la responsabilité des éoliennes qui venaient d’être implantées à proximité. En tout état de cause l’étude avait été assez convaincante pour entraîner la décision de la Cour suprême portugaise de prononcer l’arrêt total des éoliennes en mai 2013.
Le Conseil mondial pour la nature rapporte une hécatombe survenue dans un élevage de visons danois, sitôt après l’implantation d’éoliennes non loin de là . Il décrit, en effet, un changement de comportement de ces animaux, dès la mise en service des machines et 1600 fausses couches peu de temps après.
Qu’il s’agisse des primates, des chevaux, des visons, ou d’avifaune en voie de disparition, des intérêts considérables sont en jeu et semblent largement justifier les précautions prises.
Mais les riverains d’éoliennes ne sont-ils pas des primates comme les autres et ne mériteraient-ils pas quelque attention ?
Le ministre de l’Environnement danois Ida Auken avait bien reconnu (Berlingske du 09/10/2012) que l’impact sanitaire des éoliennes avait été sous évalué, et qu’entre 4 % (en zone urbaine) et 11 % (en zone rurale) des riverains étaient incommodés par les pulsations caractéristiques des éoliennes. Tandis que le professeur Moeller estime que la réalité est respectivement de 22 % et 42 % de la population qui se trouve affectée.
La sénatrice EELV H. Lipietz a courageusement posé au gouvernement la question de la pertinence de la distance réglementaire de 500 mètres. Les témoignages des riverains sur le site de sa question attestent de la réalité du véritable calvaire qu’endurent certains d’entre eux.
Comment admettre alors le peu d’informations données sur l’état des connaissances actuelles de l’impact sanitaire des basses fréquences et infrasons des éoliennes dont le risque est pourtant reconnu depuis les études de Kelley en 1985 pour le département américain de l’énergie ?
Sur celui des champs magnétiques, des effets stroboscopiques, des projections de poussières lors du nettoyage par ponçage des pales ou même tout simplement du bruit, puisque les éoliennes jouissent désormais d’une dispense du code de santé publique en ce domaine, depuis l’arrêté du 26 août 2011 qui les autorise à porter le bruit ambiant à 35dBA, au lieu de 30dBA dans le code de santé publique, sans que l’infraction soit constituée !
L’Académie de médecine préconisait une distance de précaution de 1500 mètres des habitations pour des éoliennes dont les plus hautes ne dépassaient pas 120 mètres. Les projets de machines dépassant 180 mètres sont désormais fréquents. On ne peut que regretter que la question de Mme Lipietz sur la pertinence des 500 mètres ait été retirée (Mme Lipietz étant suppléante de Mme Bricq, la question a été retirée au moment du retour de celle-ci).
Et que penser des grands principes affichés en exergue de la politique énergétique nationale :
- préserver la santé humaine et l’environnement,
- garantir la cohésion sociale et territoriale
Cohésion sociale sur laquelle il est inutile d’insister, tout riverain d’éoliennes ayant mesuré leur effet dévastateur dans ce domaine.
Le principe de précaution, inscrit dans notre Constitution, n’est pas appliqué en matière de santé publique dès qu’il s’agit d’éoliennes.
Pourtant, les propositions d’amendements, récemment votées par le Sénat, afin de le mettre en relation avec le principe d’innovation, n’ont rien enlevé de sa force et précisent même :
«  L’article 7 est complété par deux alinéas ainsi rédigés : L’information du public et l’élaboration des décisions publiques s’appuient sur la diffusion des résultats de la recherche et le recours à une expertise scientifique indépendante et pluridisciplinaire ».
On peut craindre, hélas, que ces études ne soient pas toutes indépendantes. En tout état de cause, sur le plan de l’impact sanitaire, elles sont contradictoires.
Est-il préférable de risquer de pénaliser le lobby éolien en attendant un consensus scientifique, ou de risquer la multiplication des « troubles psychologiques et physiologiques irréversibles », dus aux éoliennes, tels que ceux dénoncés par la Cour suprême du Massachusetts en mai 2013 (p. 3 du memorandum).
Ce 17 juin, le ministère de la Santé finlandais vient de rendre un rapport demandant une distance minimum de 2 km, celle de 3 km (2 miles) s’étant même révélée notoirement insuffisante à Vaasa ou Raahe.
Ce rapport, téléchargeable dans la presse finlandaise, énonce en conclusion :
« Les acteurs du développement de l’énergie éolienne doivent comprendre qu’aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien être et la santé des individus. »
En France, le principe de précaution a choisi son camp, ce n’est donc pas celui de la santé.
Si ce que vous révélez avec force argument n’était pas si monstrueux, j’en serais à dire que votre récit est délicieux. L’imposture écologiste est patente, du monde et des gens les écologistes se fichent éperdument, seul le pouvoir intéresse tous ces tyrans en culottes coton issu de l’agriculture biologique.
…
http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0837.asp
Ce lien donne le texte complet du principe de précaution. A sa lecture il est évident que ce « principe » n’est pas compatible avec les éoliennes.
Exactement.
Le tableau 26, p.140 du rapport 2013 de l’ANSES sur « L’évaluation des impacts sanitaires extra auditifs du bruit environnemental »
(https://www.google.fr/search?q=extra+acoustique+anses&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&channel=fflb&gfe_rd=cr&ei=oyvOU5yUM8XI8geaqICAAQ)
décrit les pathologies nombreuses et graves dues aux nuisances sonores. Il est précédé de ces quelques mots « Les valeurs seuils retenues pour ces effets sanitaires correspondent préférentiellement aux seuils préconisés par l’OMS, lorsque ces données sont disponibles. Il faut tout de même noter que ces seuils se rapportent à des niveaux sonores très faibles et sont, de fait, souvent jugés d’application irréaliste dans la pratique de la gestion des risques. »
Que ceux qui ne supportent pas un bruit incontrôlable et définitif dans leur environnement nocturne comprennent donc que les normes en vigueur ont aussi pour rôle de permettre le développement industriel.
On peut seulement regretter qu’on ne les ait pas prévenus avant.
Sans compter certains effets collatéraux de la transition énergétique, avec les compensations carbone…
http://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/bresil-mettez-carton-rouge-pillage-terres/12466
Le Brésil est aujourd’hui sous la pression croissante d’investisseurs sans scrupules ! Tout y passe : minerais, terres rares, terres agricoles, forêt…
« Cet accaparement des terres et des ressources est aujourd’hui une des causes structurelles de la faim, notamment des populations rurales. »
http://www.euractiv.fr/sections/energie/les-biocarburants-utilises-en-europe-accelerent-la-deforestation-302530
« Cette expansion est fortement liée aux objectifs européens en matière d’énergie pour 2020. »
« Parmi ses objectifs à l’horizon 2020, l’UE compte produire 20 % de son mix énergétique à partir d’énergies renouvelables. Dans l’ensemble de l’Union, près de deux tiers des énergies renouvelables provenaient de la biomasse en 2010. Bruxelles affiche également une autre ambition : 10 % du carburant destiné au transport devrait provenir des énergies renouvelables d’ici 2020, dont la majeure partie provient de biocarburants. Les États membres doivent pourtant toujours discuter en détail des règles visant à prendre en compte les éventuels effets indirects sur l’affectation des sols ».
Oui et les centrales au charbon ça pollue moins… pourquoi toujours les mêmes articles à charge sur les mêmes sujets? Vous avez une sérieux problème d’objectivité et de transparence.
Ici c’est le règne de: deux poids deux mesures & la stupidité dans sa forme la plus irrationnelle (quand on lit les commentaires affligeant de l’autre article….)
Vous voulez parler des centrales charbon qui sont nécessaires pour pallier l(intermittence des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, il me semble que l’auteur a déjà écrit sur ce chapitre
http://www.contrepoints.org/2014/03/20/160123-comment-notre-politique-energetique-va-nous-faire-reculer-dans-le-monde
mais vous avez raison de le souligner les éoliennes appellent au développement des centrales charbon ( et lignite ), que ce soit en Chine ou en Allemagne, contribuant ainsi à des dommages collatéraux ( pollution, destruction de l’environnement, décès prématurés, charges supplémentaires de santé pour la sécurité sociale), il y a tellemeent à écrire sur ce sujet qu’il aurait fallu des dizaines de pages…
Argument banal et périmé pour expliquer votre soudaine inquiétude envers les animaux…( point d’ironie)
Les centrales à charbon sont nécessaires si le pays n’a pas d’autres moyens. Le principe des ENR c’est leur complémentarité. Or il y a bien un stade où elles ne le sont pas encore, car certaines non développées. Ce que vous dites est par essence faux, puisque vous attribuez mécanquement votre éolienne avec une centrale à charbon. C’est fondamentalement faux, si vous avez une centrale au biogaz, ou une gaz naturel à cycle combiné ou que sais-je, votre schéma s’annule.
Non ce qui est nul c’est d’avoir à financer pour 1 MW éolien installé, 1 MW photovoltaïque lorsqu’il y a du soleil et pas de vent et puis 1 MW thermique lorsqu’il n’y a ni vent ni soleil, donc financer trois outils de production pour n’avoir que le fruit d’un seul…
Et pour votre info allez donc voir ce qui se passe en Allemagne avec RWE et les mines à ciel ouvert de lignite, si vous voulez être objectif un tant soit peu, allez donc voir les installations gaz de E.On et GDF mises sous cocon pour manque de rentabilité…
Je suis objectif et pragmatique. Mon point de vue personnel c’est que on court à la pénurie d’énergie et que l’on arrivera pas à remplacer les énergies fossiles le moment venu. Je doute que nos sociétés arrivent à satisfaire nos besoins. Mais bon, il y a toujours une possibilité pour que on ne court pas à la panne sèche. Vous savez, vous dites que vous payez trois fois plus pour 1 MW avec les ENR. Et vous avez tout à fait raison (même si c’est pas un facteur 3, l’idée est la). Aujourd’hui l’énergie est tellement abondante et peu chère par rapport à ce qu’elle nous permet. Et même 3 fois plus chère, l’énergie serait la, à un prix juste relativement un peu moins cher. Le miracle du pétrole, c’est une et unique étape. Il faudra savoir passer outre.
Si vous êtes pragmatique, comme vous l’affirmez, alors vous ne pouvez ignorer que les éoliennes et autres énergies renouvelables développées à grand renfort de subventions ne sont en fait que des moyens pour les états de récupérer des recettes fiscales avec des tarifs d’achat obligés ( subventionnés ) qui permettent de réaliser des chiffres d’affaires de trois à dix fois supérieure à ceux qu’ils seraient avec une production payée au prix du marché…
Et alors? Les subventions vous savez très bien pourquoi il y en a (même si la déréglementation est en marche en Europe, donc cet argument va cesser d’être valide)… et puis payer plus cher, beaucoup plus cher il le faudra bien. Vous verrez bien si ces moyens ne sont la que pour avoir des recettes..
Qui doit payer plus cher et qui va pouvoir payer encore plus cher ?
Peut-être avez-vous les moyens mais ce n’est pas le cas de plus de 10 millions de français en précarité, avec des familles avec enfants vivant dans la rue ou se privant de nourriture pour se chauffer l’hiver et ce alors que les prix de gros sur le marché de l’électricité sont à des niveaux durablement bas, jamais atteints depuis des décennies.
Alors payer de la CSPE pour que l’on produise des MWh éoliens à 100 euros et payer de surcroît du 130 euros le MWh consommé au compteur, soit pour un kWh éolien consommé du 20 cts d’euros à la charge des ménages, pendant que les distributeurs locaux ou gros consommateurs les achètent à moins de 4 cts d’euros sur le marché de gros, c’est une sacré pilule à avaler!
Et oui, ce sont les consommateurs qui vont payer. Et la précarité énergétique est un point qui est très préoccupant. Consommer moins d’énergie à travers la chasse au gaspillage ou au superflue est déjà une piste pour les ménages.
Théodoric raque !
Figurez vous que le gaspillage on evite quand on paye ses factures. Theodoric ne paie certainement pas les siennes pour penser qu’il est besoin d’autres incitations a l’economie d’énergie.
Tout le monde n’a pas vos moyens de bobo.
Mes moyens de bobo? Et qu’est ce qui vous permet de penser ça? Hahahha, difficile d’imaginer le profil derrière un commentaire à ce que je vois … En plus je ne vois absolument aucun rapport entre ce que vous dites et ce que je dis. Energie, c’est la base; retenez ceci.
Pour les zécoloz, un riverain d’éoliennes est un nimby, un réac agissant pour le lobby nucléaire.
Si on change les éoliennes par les ogm, il devient tout d’un coup un citoyen éco-conscient…
excellent !
Il faudrait trouver un riverain des 2, pour voir si leur cervelle explose…
Et tout ça pour une énergie aléatoire et très chère….
Merci Monsieur Riou en espérant que nous citoyens de seconde zone pouvons espérer avoir le droit de revenir à un statut au moins égal à ceux des autres primates;
Cordialement,
Merci aussi pour votre démonstration claire et précise,
Thérèse Le Guernic