Comment sortir de la prison monétaire ?

La France a d’énormes atouts et ressources mais elle doit s’affranchir de sa prison monétaire et de gouvernance pour les valoriser enfin.

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Enceinte de prison (Crédits : x1klima, Creative Commons)

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Comment sortir de la prison monétaire ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 juin 2014
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Par Ludovic Mallot.

Enceinte de prison (Crédits : x1klima, Creative Commons)Depuis des décennies, la France est un navire en perdition, elle se fait mener au gré des vagues dans une mer agitée, la tempête nargue à l’horizon, les voiles sont usées et déchirées, la cale prend l’eau, les matelots sont fatigués et désabusés et bien sûr les capitaines se succèdent à la barre sans pour autant être capables de redresser la situation. Accuser le capitaine d’incompétence comme on l’entend souvent dans les médias hexagonaux n’est pas très constructif car disons-le sans ambages : ce qui empêche aujourd’hui la France – comme bien d’autres pays d’ailleurs – d’être prospère, dynamique, innovante, compétitive, riche, respectée et enviée d’une part et ce qui empêche les Français de bénéficier d’un fort pouvoir d’achat, d’un capital, d’un niveau de vie élevé, enfin d’être optimistes d’autre part sont deux boulets. Le premier est le Système Monétaire, le deuxième est le Système de Gouvernance.

Dans notre article précédent, « Fausse monnaie et réserves fractionnaires: la descente en enfer » nous mentionnions la perversion subtile et déguisée de la monnaie – du système monétaire international – à travers l’inflation monétaire et la mise à l’écart de l’étalon or (ce à quoi De Gaulle avait d’ailleurs vainement essayé de s’opposer) au bénéfice de privilégiés et de leurs intérêts particuliers comme la cause des cycles économiques et ainsi offrant une voie royale de contrôle et de manipulation de l’économie par les banques centrales et leurs politiques interventionnistes usurpatoires. Les politiciens démagogues s’accommodant sans difficulté des actions menées par les banquiers centraux agissant comme les complices de l’argent dette et de déficits publics illimités. C’est en s’affranchissant de la contrainte essentielle et incontournable de l’équilibre budgétaire que ces mêmes politiciens peuvent se poser en marchands d’illusions auprès de leur clientèle électorale étant nécessairement plus préoccupés dans un tel système par leur réélection que par l’intérêt public.

À l’instar de l’école Autrichienne d’économie, nous contestons le monopole étatique de la monnaie et des banques centrales et préconisons une abrogation des lois illégitimes imposant la monnaie légale (legal tender laws) une monnaie à cours forcé et sans aucune valeur intrinsèque, c’est-à-dire non couverte par un actif réel comme l’or métallique. Nous affirmons que toute monnaie émise sans contrepartie productive (fiat currency) et utilisée par coercition n’est pas – par définition – une vraie monnaie mais un suppôt de confiscation qui à terme est vouée à s’effondrer sur elle-même. C’est aussi l’instrument suprême du contrôle et de la manipulation qui conduit invariablement à la suppression progressive des libertés individuelles, à des prélèvements et impôts toujours plus exorbitants pour payer les intérêts d’une dette irremboursable et l’instauration lente mais certaine d’une gouvernance collectiviste et orwellienne au garde à vous d’un droit international toujours plus invasif et sans légitimité (les budgets quasi illimités du renseignement notamment américain sont financés par l’inflation monétaire, la monétisation de la dette et ce faisant échappent à tout contrôle populaire).

Les évolutions liberticides comme l’échange automatique d’information fiscales au nom d’une  « transparence » de façade, la chasse aux sorcières des fonds non déclarés et la surveillance digitale de masse ne sont qu’un hors d’œuvre. Selon l’ancien employé du renseignement américain Edward Snowden la « NSA a construit une infrastructure qui lui permet d’intercepter presque tout, ils sont résolus à connaître chaque conversation et chaque type de comportement dans le monde. La NSA dira que… à cause de la crise, des dangers auxquels nous devons faire face dans le monde, d’une nouvelle menace imprévisible elle a besoin de plus de pouvoirs, et à ce moment-là personne ne pourra rien faire pour s’y opposer. Et ce sera une tyrannie clé-en-main. »

L’émission de fausse monnaie (politiquement correct lire « assouplissement quantitatif ») via les banques centrales et les réserves fractionnaires des banques commerciales a été dénoncée par l’économiste Maurice Allais comme des pratiques allant à l’encontre de l’intérêt public et bien d’autres avant lui notamment le brillant théoricien économique et monétaire Ludwig Von Mises. Malheureusement l’histoire ne cesse de se répéter, les Français en ont fait l’amère expérience avec John Law, « Conseiller économique » du régent, le Duc Philippe d’Orléans. Law introduit en 1716 le papier-monnaie qui était au début couvert par les dépôts métalliques puis massivement émis au-delà de l’encaisse par la suite et ruina le peuple – ce qui en fit le personnage le plus haï de France après sa fuite en Italie.

Le système identique de papier-monnaie que nous subissons aujourd’hui s’est complètement internationalisé suite à la création de la Fed en 1913, pierre angulaire du système monétaire actuel. Le dollar américain s’est totalement affranchi d’une couverture métallique or depuis 1971 suite à la décision du président américain Nixon. Par sa suprématie illégitime et son privilège exorbitant, le dollar américain tient maintenant captif l’ensemble des pays du monde, l’araignée ayant tissé sa toile avec plus de 1000 sites militaires répartis dans le monde exerçant pressions et opérations clandestines en tout genre. Divers procédés notamment la monétisation de la dette, la liquidation forcée de l’or par le FMI (le Pr Antal Fekete décrit cette organisation comme en réalité le rabatteur des États-Unis dans son livre Le retour au standard or) et le monopole du dollar dans les échanges de matières premières permettent à ce système de confisquer de la valeur à très grande échelle, de maintenir artificiellement à flot les États-Unis, un État depuis longtemps en faillite et d’empêcher les autres pays d’exercer leurs droits souverains1.

Pourtant dans un marché libre, ce sont les agents économiques, les utilisateurs qui doivent déterminer eux-mêmes ce qui a valeur de monnaie. Depuis la nuit des temps, les hommes ont choisi comme monnaie l’or et l’argent métal ; ce choix n’est pas anodin : l’or présente toute les caractéristiques d’une monnaie idéale car comme le disait Aristote il est durable, portable, rare, divisible et reconnu universellement comme ayant de la valeur. L’injection de fausse monnaie et les réserves fractionnaires des banques commerciales expliquent l’augmentation continue et spectaculaire depuis les années 70 du prix de l’once d’or passant de $35 en 1971 à $1300 en 2014 – l’or étant le révélateur d’inflation monétaire par excellence – et ce malgré toutes les manipulations des banques centrales, la Fed principalement pour maintenir son cours le plus bas possible (seul moyen d’apporter un semblant de crédibilité à la monnaie discrétionnaire que sont aujourd’hui toutes les devises mondiales).

La démonétisation de l’or a été possible parce ce que le public est maintenu dans l’obscurité sur les principes de la monnaie tant au niveau académique que médiatique. Beaucoup d’économistes refusent de se poser les bonnes questions, bon nombre d’entre eux ont vendu leur intégrité et vivent de mandats gouvernementaux confortables – donc n’ont aucune motivation de préconiser des mesures qui vont à l’encontre des intérêts de ceux qui les emploient. L’inflation monétaire a par ailleurs été progressive et dissimulée (effet Cantillon). Le débat est constamment orienté sur les symptômes des problèmes économiques, de la finance – une soi-disant dérégulation des marchés et d’un libéralisme outrancier – plutôt que sur la cause primordiale : la monnaie inflationnaire et monopolistique. La diabolisation de la déflation par les banques centrales, l’establishment et les médias (pourtant une correction naturelle et nécessaire d’un excès de monnaie en circulation) un objectif d’inflation de quelques points et l’obsession d’un injustifiable contrôle des prix (politiquement correct lire « stabilité des prix ») relayés inlassablement dans les médias par les banques centrales et les pseudo experts et économistes sont ni plus ni moins les leviers et paravents qui permettent de maintenir ce système de fausse monnaie et d’argent dette, de spéculation généralisée et de manipulations encore à flots. Mais pour combien de temps encore ?

À ce stade nous anticipons une brutale correction de l’or à la hausse lors de la prochaine crise de la dette, de l’éclatement de la bulle spéculative des produits dérivés et du crédit dette qui sont repartis de plus belle depuis 2008, confirmant son statut de monnaie universelle et intemporelle. Seuls les détenteurs d’actifs réels (immobilier, foncier et métaux précieux) seront en mesure de préserver leur capital d’un effondrement du marché obligataire et finalement d’un krach monétaire. La base de l’or négative (backwardation) c’est-à-dire un prix supérieur au comptant du prix à terme est un signe que très bientôt il ne sera tout simplement plus possible d’acquérir de l’or avec de la monnaie papier ou scripturale car celles-ci auront atteint leur valeur intrinsèque c’est-à-dire zéro et que de facto il n’y aura plus de vendeurs d’or physique sur le marché.

Dans ce contexte, nous préconisons une sortie de la France de la zone euro, seule à même de préserver les intérêts, la prospérité résiduelle et future du pays. Mais certainement pas pour retourner à un franc français manipulé par les autorités sur le modèle antérieur à l’euro et procéder à une dévaluation comme le préconisent beaucoup. Cela ne ferait que poursuivre la spoliation à grande échelle qui a déjà été opérée depuis un siècle avec ce système de création monétaire ex-nihilo et inflationnaire, source de tous les déséquilibres économiques et financiers2.

Une réforme monétaire saine et honnête dans le strict intérêt du public impliquerait :

  1. Briser le monopole étatique de la monnaie (la concurrence monétaire tout comme économique est absolument indispensable pour préserver les libertés individuelles).
  2. Abroger de la monnaie légale (legal tender laws) et restaurer la liberté de choix de la monnaie (comme tout produit ou service dans un marché libre, la ou les bonnes monnaies qui ont gagné la confiance des utilisateurs chassent les mauvaises).
  3. Fin du monopole de la dette (compétition entre les bons du trésor et l’or métallique).
  4. L’état organiserait le retour à un franc or (couverture à 100% des dépôts).
  5. Ce franc or serait mis en place en parallèle avec l’euro (si vraiment l’euro est une monnaie digne de confiance elle devrait subsister, libre à ceux qui veulent continuer à l’utiliser).
  6. Le rôle de l’État serait confiné au contrôle de la qualité de l’or (poids et pureté) et la fabrication de monnaie fiduciaire (pièces) à des fonderies privées (garantir l’approvisionnement, la qualité et empêcher toute forme de manipulation monopolistique).
  7. Supprimer la banque de France car elle n’a plus aucune utilité dans un système d’étalon or et dans un contexte de concurrence monétaire (la création des banques centrales est d’ailleurs assez récente, c’est une invention de l’élite bancaire pour s’octroyer le privilège exorbitant de l’émission monétaire et mettre en place un  système de fiat currency3).
  8. Les banques organiseraient comme par le passé le stockage et l’émission de billets strictement gagés sur l’encaisse d’or métallique.
  9. Il y aurait une séparation entre banques de prêts et banques de dépôts.
  10. Il y aurait deux solutions pour se débarrasser de la dette : soit un défaut de paiement ou une annulation pure et simple. En effet, nous n’envisageons pas un seul instant le remboursement d’une dette publique ou privée qui par définition repose sur des prémices frauduleux, sur une création monétaire illégitime (réserves fractionnaires des banques commerciales et création ex-nihilo de la BCE).

Seul un retour à une couverture d’or métallique à 100%, le respect du droit de propriété, des lois contractuelles et la fin des réserves fractionnaires sont à même de relancer l’économie de manière durable, de préserver les épargnants et leur permettre de constituer un capital et d’éradiquer l’argent dette une fois pour toutes. Cela empêcherait toute intervention étatique débridée et le développement de l’inflation monétaire, mère de toutes les récessions, dépressions et bulles spéculatives.

À suivre : « Comment sortir de la prison institutionnelle ? » Dans cet article nous traiterons du deuxième boulet : le Système de Gouvernance.


Sur le web

  1. Voir le TF Metal Report du 12 mai 2014 et son update qui suspectent la Banque Nationale Suisse (BNS) d’avoir vendu son or en septembre 2011 pour soutenir le dollar américain, imposer son taux plancher avec l’euro et forcer le cours du métal jaune à la baisse.
  2. Voir les effets dévastateurs et pervers de l’inflation dans notre article ultérieur  (expansion artificielle de la masse monétaire en circulation au bénéfice de privilégiés).
  3. Voir « Les Secrets de la Réserve Fédérale » de Eustace Mullins.
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  • Cela semble bien pour un libéral naïf victime de la liberté imposée pour tous et toutes. Au travers du prisme historique, faire des projections hypothétiques en se basant sur le Caca socialiste actuel est toutefois un peu osé.

    J’ai une autre théorie, celle de l’humain, de l’industrie. (Pas k.marx, ni piketou). Juste un retour à l’equilibre et au raisonnable. Car produire des fonctionnaires et du service, et bien, c’est con, mais ça ne rapporte rien. Même pas de l’or.

    Avant la monnaie, il va donc falloir dépoussiérer les cerveaux, supprimer les taxes et les lois inutiles. En gros redonner de l’air aux peuples.

    Après bien sur, si ce peuple en éprouve le besoin, l’or semble bien. Ou le bitcoin, ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs (fromage de chèvre, l’or blanc plein de calcium, l’eau, l’air…)

    Il va donc falloir changer « aussi » la vision étriquée libérale qui bloque sur des vieux écrivains morts. Trouver l’energie libératrice ailleurs que dans des histoires de super héros qui vivent retranchés dans une montagne à échanger des pépites d’or en échange d’un service (digne des flower power).

    Bref, la critique, est en effet stérile. Qu’elle fussent contre le PS ou les autres. On n’a oublié depuis longtemps que les choses prennent du temps. Qu’il y a des étapes pour faire germent pousser des graines. On doit avoir de la bonne terre, des bonnes graines, de l’eau. De la patience et de l’amour.

    Changer de monnaie et de gouvernance seront donc utiles si les étapes sont respectées. Inutiles autrement.

  • « L’état organiserait le retour à un franc or (couverture à 100% des dépôts). » Proposition incompatible avec la concurrence monétaire proposée en première intention, puisque le taux de conversion or-monnaie sous régime de franc-or relèverait de l’Etat. Si le taux de conversion est unique et défini par l’Etat, il n’y a pas concurrence monétaire mais monopole monétaire étatique.

    En situation de concurrence monétaire, chaque banque définit librement son propre taux de conversion, de 0 à l’infini, ce qui signifie en dernière analyse que chaque banque émet sa propre monnaie en concurrence avec les autres monnaies bancaires. Dès lors, chaque banque définit son taux de réserves fractionnaires et choisit de favoriser dépôts ou investissements. Si il y a une demande pour la sécurité des dépôts, il existe une demande encore plus importante pour la liquidité monétaire. Une monnaie parfaitement sécurisée, qui ne circule plus, stockée dans les coffres, ne sert à rien. La monnaie thésaurisée, c’est le sang froid figé du cadavre, pas le sang chaud circulant du vivant.

    • Pour arriver à la concurrence monétaire, ne serait-il pas sain que « pré-existe » une monnaie or ?
      Comme une ancre rassurante.

      • L’étalon est par définition un monopole de l’Etat. Une monnaie a beau être gagée sur l’or, elle ne vaut pas plus qu’une monnaie fiat tant qu’existe le monopole monétaire. L’étalon est une promesse et nul n’ignore ce que valent les promesses de l’Etat. Le monopole monétaire est fondamentalement malsain. Un étalon, or ou autre, ne change rien à l’affaire.

        Les monnaies fiat sont condamnées à perdre leur valeur, non pas du fait de l’absence d’étalon, mais parce que ce sont des monopoles. L’erreur commune de ceux qui préconisent le retour à l’or, dans l’espoir vain de contraindre l’Etat à la raison, est d’ignorer que le monopole est le coeur du sujet, la source de toute défiance.

        • Il peut très bien y avoir un franc or étatique en compétition avec d’autres francs X ou Y indigènes couverts par de l’or métallique, il n’y a donc pas de monopole dans ce cas de figure. Les utilisateurs font leur choix. Vous dîtes « Les monnaies fiat sont condamnées à perdre leur valeur, non pas du fait de l’absence d’étalon, mais parce que ce sont des monopoles ». Cette affirmation est erronée. On peut très bien imaginer une situation monétaire monopolistique où la monnaie conserve sa valeur. Ce qui est déterminant ce n’est pas le monopole en tant que tel mais qu’il émette illégitimement de la monnaie fiduciaire ou scripturale (par des jeux d’écritures) et fasse gonfler la masse monétaire par l’inflation au détriment des utilisateurs de cette même monnaie. (bien qu’une situation monopolistique entraine quasi mécaniquement cet abus pour financer les déficits publics et TOUT ce qu’il est inacceptable de financer via des impôts idoines, comme les guerres et conflits armés)

          • « avoir un franc or étatique en compétition » : c’est illusoire. La concurrence monétaire au sein d’un territoire est incompatible avec l’existence d’une monnaie étatique. L’Etat n’est pas une institution compatible avec la concurrence. Si l’Etat émet sa propre monnaie, c’est bien pour détenir le monopole monétaire. Le jour où les hommes de l’Etat auront compris que le monopole monétaire ne sert à rien, qu’il est destructeur de valeur donc destructeur de l’Etat lui-même, et surtout que la monnaie n’est pas une fonction régalienne, l’Etat moderne (régalien minimal) pourra enfin apparaître.

            « On peut très bien imaginer une situation monétaire monopolistique où la monnaie conserve sa valeur. » Vous pouvez l’imaginer effectivement, mais dans la réalité, ça n’existe jamais, nul part. La demande de conservation de valeur entre en conflit avec la demande de liquidités nouvelles pour satisfaire la croissance des échanges volontaires. Cette dernière étant plus forte, l’espoir de garantir la valeur d’une monnaie est vain. Une monnaie forte n’est pas une monnaie conservant sa valeur mais une monnaie conforme, en prix comme en quantité, à la réalité de l’économie qu’elle représente. La fonction de réserve de valeur de la monnaie n’est qu’une conséquence de la fonction d’intermédiaire des échanges, fonction primordiale, pour ne pas dire la seule.

            • Le meilleur moyen d’éviter toute manipulation et de maintenir un système concurrentiel incluant un retour à l’or serait d’avoir une monnaie universelle or du 4/9 (24 carats) en différentes pièces et poids standards. On pourrait y ajouter des pièces en argent métal pour les petits montants. Nous aurions donc un système bimétallique. Au final, l’or doit circuler car c’est le seul moyen pour les utilisateurs de prendre conscience des fondamentaux de la monnaie et de se prémunir de la fraude monétaire (échapper au vol de l’épargne) le stocker dans des coffres n’a pas de sens non plus. La réalité est que la monnaie papier/scripturale est viscéralement une porte ouverte que peuvent exploiter à terme les banquiers et les états pour s’accaparer un privilège exorbitant et confiscatoire.

              • Faire circuler des métaux est compliqué et ne favorise pas les échanges. L’or ou l’argent ne permettent pas une subdivision suffisante pour le quotidien. Eventuellement, on pourrait utiliser des alliages vulgaires, mais bon… Il est tellement plus simple d’avoir des billets ou mieux, des lignes de code représentant les métaux monétarisés. Mais alors, on en revient au problème de l’étalon.

                Même défaut pour une monnaie universelle, peu importe l’existence d’un étalon : le monopole déterminant le taux de conversion est nécessairement illégitime, comme n’importe quel autre monopole. Ce qui est illégitime ne peut recueillir la confiance : une monnaie universelle est condamnée d’avance. En outre, partager une monnaie universelle signifie qu’on est solidaire des décisions, des réussites et des échecs de l’ensemble des individus sur la planète. Pour quelle raison étrange un Finlandais devrait-il être solidaire, à travers une monnaie universelle, des échecs ou des réussites d’un Australien, alors qu’il n’échange probablement pas avec lui ?

                Si aujourd’hui les banques peuvent se prévaloir d’un privilège exorbitant, c’est bien parce qu’elles collaborent au monopole étatique sur la monnaie. Il ne peut être contrebalancé autrement que par la concurrence entre émetteurs de monnaie, concurrence garantie par l’Etat devenu régalien dont c’est une des missions principales.

                • Je comprends bien l’intérêt de la concurrence monétaire, et j’écoute vos arguments sur le monopole, toutefois je ne parviens pas à « visualiser » comment pourrait se vivre cette concurrence monétaire ?
                  Une monnaie privé n’évoluerait elle pas naturellement vers le monopole ? La multitudes des contrats privés prévoyants alors de se prémunir des variations de cours en fixant à l’avance la monnaie de l’échange. Les donneurs d’ordres influents sur leurs sous-traitants, sur leurs salariés etc…
                  Un autre article de Contrepoints évoquait récemment l’Argentine, les commentaires évoquaient le comportement des Argentins qui s’empressaient de convertir en dollar les paiement qu’ils recevaient en monnaies locales pour se préserver de l’inflation. J’imagine que si, sur une longue période, les autorités Argentines « stabilisé » leur monnaie, ces comportements finiraient eux-aussi par disparaitre. Aussi, la passion pour l’or, même si elle est irrationnelle, ne permettrait elle pas de faire vivre la concurrence monétaire en « incitant » l’usage de différente monnaie pour chacun ?

                  • « comment pourrait se vivre cette concurrence monétaire ? » Pour commencer à se faire une idée, il existe des expériences historiques de banques libres.

                    « Une monnaie privé n’évoluerait elle pas naturellement vers le monopole ? » Sur longue période, un monopole ne peut pas se maintenir « naturellement » sans la complicité de l’Etat, hormis dans les situations rares et très discutables des monopoles dits « naturels » et en dehors des fonctions régaliennes bien sûr. Ce n’est pas le cas de la monnaie.

                    « la passion pour l’or, même si elle est irrationnelle, ne permettrait elle pas de faire vivre la concurrence  » : tant que la référence à l’or n’est pas imposée par l’Etat mais reste un choix concurrentiel, votre proposition est parfaite. Chaque banque libre est par définition libre de recourir à l’or ou pas, selon la clientèle ciblée.

                • « Faire circuler des métaux est compliqué et ne favorise pas les échanges » cette affirmation est erronée, pendant plus de 5000 ans les métaux ont été utilisés comme monnaie et cela eu pour conséquence de longues périodes de prospérité, ce n’est pas un hasard. « L’or ou l’argent ne permettent pas une subdivision suffisante pour le quotidien » encore une affirmation sans fondement. L’or et l’argent métal peuvent couvrir tous les besoins quotidiens sous forme de pièces. L’or peut être une monnaie universelle et non monopolistique (en concurrence avec d’autres métaux précieux) elle n’a pas besoin d’étalon. On peut frapper des pièces de tout poids sans aucun problème, des sociétés privées peuvent le faire et l’état se cantonnerait de contrôler la qualité (pureté et poids). Il n’y aurait ainsi plus de contraintes de changes.

    • + 1

      Et je conseille à tous ceux qui se posent des questions sur le sujet de lire « La théorie de la banque libre » de George Selgin, disponible gratuitement ici: http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/05/La-théorie-de-la-banque-libre.pdf

  • « toute monnaie émise sans contrepartie productive  »

    L’or serait donc une contrepartie productive??? Quand une banque cree de la monnaie via l’octroi d’un credit a une entreprise a laquelle elle demande des garanties, il n’y a pas de contrepartie productive???

    Je suis assez d’accord pour qu’une monnaie soit creee face a une contrepartie productive, raison pour laquelle l’etalon-or ou le bitcoin n’ont aucun sens et que les monnaies actuelles (du moins celles ne faisant pas l’objet d’un controle des changes) dont la creation est en partie devolue aux banques commerciales constituent ce que l’on a trouve de moins mauvais… il va falloir affiner l’argument.

  • Je me suis arrêté au 3ème paragraphe devant cette ignorance crasse (ou plutôt feinte ?): l’état ne crée plus la monnaie depuis bien longtemps. La création monétaire a été privatisée par les banques et consiste en un simple jeu d’écriture lorsque celles-ci consentent un « prêt ».

    Savez-vous donc que les banques se rémunèrent en intérêts sur de l’argent créé ex nihilo ? Pas trop compliqué comme métier.

    • Nooooon c’est pas vrai??? Eh ben dis donc heureusement que tu es là pour nous le dire, on l’aurait jamais su sans toi. Et évidemment, l’auteur ne le savait pas non plus.

  • Convaincu comme vous de la défaillance du système, c’est la première fois que je lis des solutions concrètes qui me rendent optimiste sur le sujet. Croyez vous toutefois que cela soit faisable ? Realiste ? Comment obtenir de nos politiques un tel changement ? Les médias relayeront ils ?

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