Irak : un non événement pour le monde pétrolier ?

Alors que la situation en Irak se dégrade, il n’y a pas de flambée pétrolière. Pourquoi ?

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Irak : un non événement pour le monde pétrolier ?

Publié le 21 juin 2014
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Par Aymeric de Villaret

irak pétrole

Alors que l’EIIL (l’État islamique en Irak et au Levant) sunnite est aux portes de Bagdad, les cours du pétrole n’ont réagi que très modérément (de l’ordre de 5 à 7$), quasiment de la même manière que lors de la menace de frappes sur la Syrie à l’été 2013 alors qu’en 1990, lors de l’invasion du Koweït par l’Irak, le baril avait doublé !

Pourquoi en est-on arrivé à ce point que les événements irakiens actuels soient quasiment un non événement pour le monde pétrolier ?

Près de 25 ans après 1990, la situation mondiale a été complètement modifiée :

  1. Alors que le Brent était à moins de 20$/baril, aujourd’hui, il navigue dans la zone 100-110$ avec quelques incursions vers 90$ et 115$ mais de manière très sporadique.
  2. Les différentes crises pétrolières récentes (Libye, Égypte…) n’ont pas créé de flambée des cours.
  3. La question est posée par de nombreux observateurs sur la croissance infinie de la demande de pétrole.
  4. L’huile de schiste américaine, même si elle devrait rapidement plafonner, a entraîné le sentiment d’une certaine indépendance des États-Unis pour leur dépendance future vis-à-vis des pays du Moyen Orient.
  5. l’Iran devient de plus en plus fréquentable et sa production, si les investissements pétroliers y sont possibles, possède un bon potentiel.

Pour en revenir plus directement à l’Irak, soulignons que :

  1. Les principales zones pétrolifères sont situées dans le Sud du pays en zone chiite et que de 2,5 à 2,6 Mb/j sont exportés par le port de Bassora
  2. Le Kurdistan irakien est déjà quasiment indépendant dans sa politique
  3. Les exportations du brut irakien dans le Nord via le pipeline arrivant à Ceyhan en Turquie étaient déjà interrompues depuis mars

Aussi tant que la zone principale de production (en territoire chiite) semble devoir rester à l’abri de tout arrêt, il n’y a pas de raison fondamentale à voir une forte hausse du brut.

Seule une menace sur le sud de l’Irak serait susceptible de faire réagir les marchés pétroliers ; toutes les exportations actuelles partent de Bassora. Actuellement, la production irakienne est de 3,1 Mb/j (chiffres de 2012 et 2013), 3,6% de la production mondiale.

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